Qui sont ces enfants de Rue ?
A partir des années 1980, la distinction entre enfant « dans » la rue et enfant « de » la rue ceux qui caractérisent l’Enfant des rues dévient très répandue. Les enfants dans la rue (in the street) comme ceux qui travaillent dans la rue, mais rentre chez eux la nuit venue, et les enfants de la rue (of the street) comme totalement livrés à eux mêmes et ayant la rue comme lieu de survie. RICARDO Luchini4 avance sa critique à propos de perspective catégorisant en reconstituant la vision réductrice à laquelle elle amène le plus souvent « l’enfant de la rue » est définie grâce à deux dimensions :
-la dimension physique et la dimension sociale. La première concerne le temps que l’enfant passe dans la rue, alors que la deuxième a trait à l’existence ou au contraire, à l’absence d’une relation signifiante avec les parents ou d’autres adultes responsables. Les enfants de la rue ont pour ressources de petites activités comme la mendicité, la garde de voitures, le port des paquets, le vol, notamment la fouille des ordures et la prostitution. Malgré certains cas d’interférences, ils forment une population nettement différente des enfants dits « dans la rue ». Ceux qui ne sont dans les espaces publics que pour y travailler et qui continuent à vivre au sein de leurs familles dont ils sont souvent un soutien financier important.
Principes de l’accompagnement psychosocial des E/FSR
Les E/FSR souffrent d’un déficit de ressources quotidiennes (matérielles, psychologique, relationnelles) qui les empêchent de mener une vie sereine et décente au niveau de la société. Donc l’accompagnement psychosocial ne doit pas être perçu comme une contrainte pour les E/FSR à accompagner mais plutôt comme une aide, un appui. Il faut que les E/FSR soient demandeurs de soutien. Les E/FSR seront accompagnés en fonction de leurs besoins et des opportunités du projet mais non seulement en fonction de leurs problèmes. Ainsi, l’objectif de l’accompagnement psychosocial est de faire réagir les E/FSR et d’induire un processus de changement pour que l’issue leur soit favorable c’est-à-dire aboutissant à des résultats positifs correspondant à des objectifs par eux-mêmes.
L’arrivée dans la rue
Des familles attirées par le mirage de la ville, ont délaissé volontairement leur maison au village dans l’espoir de trouver plus facilement à se nourrir dans la capitale et de gagner de l’argent dans le secteur informel. Une fois en ville les familles, construisent une maison sans autorisation au bord des routes. Ainsi, la mère peut vendre des fruits et légumes et autre objets étalés sur un trottoir, le père peut être embauché comme gardiens. De plus, pour ce dernier il est difficile de trouver un travail bien rémunéré car il lui faut un certificat de résidence délivré par le quartier, alors qu’il est dans la rue. Mais malheureusement, leurs maisons sont détruites par la commune, ces gens n’ont pas la possibilité d’acquérir un autre terrain pour une nouvelle construction et ne disposent pas des moyens financiers pour le paiement d’un loyer. De ce fait, des familles se trouvent ainsi accumulées dans la rue, de leur plein gré ou de force, et dorment sous des abris en carton, ou bien entièrement en plastique, et sans aération. Ces abris posés le soir et défaits au petit matin.
La CUA (Commune Urbaine d’Antananarivo)
Elle a reçu des financements de la Banque Mondiale pour mettre en œuvre un projet « d’assainissement » de la ville. Ce projet consiste à la décolonisation de la famille de rues vers des sites aménagés à 50Km de la ville. D’abord sous forme de rafales, puis sous forme d’enrôlements plus ou moins volontaires, ce programme a montré ses limites puisque la grande majorité des familles délocalisées est revenue en ville. La raison principale étant que la CUA n’a pu tenir ses engagements en termes de prise en charge sur place. En voici quelques illustrations. Au début du mois de juillet 2005, une opération de nettoyage dans la commune urbaine d’Antananarivo a été effectuée par les agents de la CUA. Selon l’article paru dans la Gazette de la Grande d’Ils du vendredi 04 Août 2006, la CUA a lancé une grande opération du centre ville. Les premiers visés par cette opération musclée menée par la ville étaient les sans abris installés près des décharges, sous les tunnels et le long des rues principales. La capitale malgache veut se faire belle pour accueillir en 2007 les jeux des îles de l’océan indien. Ces opérations étaient effectuées par le BMH La politique d’assainissement de la CUA et les divers programmes des ONG ont certes réduit la présence des sans abris dans les rues, mais n’ont pas réglé le problème car dans ce même journal, il y a paru le témoignage d’une jeune femme : « si on doit toujours passer la nuit à la belle étoile, c’est mieux en ville que la bas », raconte Felana, jeune femme de 25 ans, chef d’une bande qui garde une décharge à Ambohijatovo, où ils récupèrent les bouteilles et les boites qu’il revendent ensuite. D’ailleurs continue-t-elle « tout le monde a déguerpi du centre d’accueil de la commune », à Antananarivo, on peut au mois s’abriter quelques temps dans les publiphones s’il fait trop froid. « Il suffit d’avoir l’esprit de venir tard et de quitter tôt le lieu ». Comme de nombreux sans abris, Felana ne se décide pas à quitter la rue. « Je vie mieux ici qu’ailleurs », dit- elle, catégoriquement en attendant d’avoir suffisamment d’argent pour avoir un étalage de légumes. D’après le recensement des services municipaux, il y aurait actuellement 600 sans abris dans les six arrondissements. Un chiffre largement sous-estimé au vu de nombreuses personnes qui vivent dehors. Ces sans abris sont des gens chassés des campagnes par la misère ou l’insécurité ou d’ancien habitant des quartiers inondables d’Antananarivo, victimes des cyclones ou des inondations qui n’ont pas la possibilité de louer ou de construire ailleurs. En 2004, la ville a pris l’initiative de tenter de reloger les 1200 familles qui squattaient la voie ferrée. Une trentaine d’entre elles seulement, à venir à se reconvertir en devenant récupérateurs à domicile d’objets recyclables, artisans ou paysans. La plupart sont revenus en ville. Mais pour le CUA, les sans abris doivent quitter la capitale et le « centre d’accueil » actuel n’est qu’une première étape. Donc, la solution que propose la CUA n’est que palliative car après cette opération de délocalisation, d’assainissement de ses sans abris, ses personnes déplacées sont pressées de revenir à nouveaux en ville.
PROMOTION DU DROIT ET POUR LE BIEN ETRE DE L’ENFANT
La convention relative aux droits de l’enfant (CDE) adoptée par l’Assemblé General des Nation le 20 novembre 1989 a été ratifié par Madagascar suivent la loi numéro 90-029 du 19 décembre 1989. Selon le préambule de la constitution malgache, cette convention est considérée comme partie intégrante du droit des enfants malgache de la troisième République, elle doit être respectée par tous les citoyens au même titre que les autres lois et règlement en vigueur. Cette lois nous montre que la famille et la société jouent des rôles importants afin d’éviter d’éventuelle déviance de l’enfant. Ainsi l’enfant est protégé contre lui même et contre toute autre fait qui le met en danger, et ayant des répercutions néfastes sur sa personne, tant sur le plan physique et morale qu’éducatif. Certes, depuis quelque année on observe encore des nombres des enfants de rue qui circulent dans la grande ville de la capitale. Cela nous explique que les droits de l’enfant sont encore moins considérés par les parents, ainsi que l’Etat. La promotion de la mise en place des stratégies efficaces pour convaincre les parents. Le livrer de l’Etat civil de l’enfant a une qualification juridique de la situation à l’égard de la société et de ses semblables, ainsi l’attribution de nom à la naissance (exprimé dans son acte de naissance), le domicile, et la nationalité sont obligatoire. C’est à partir de cela que l’enfant est intégré dans le membre de la société. En outre, le développement de plan et stratégie vient ensuite pour la réalisation d’un monde digne des enfants. Ces derniers sont basés par la promotion de l’éducation pour que l’enfant devienne un être associable et capable de construire son avenir. Les droits aux soins (nourriture, vêtement, hygiène, sanitaire), aux loisirs, et aux protections contre les abus sexuels, toutes violences semblent avoir des conséquences sur sa personne… Par contre, si ces droits ne sont pas réalisés, de tragiques conséquences pour les enfants s’en suivront. C’est-à- dire la nécessité absolue que les promesses faites aux enfants par les gouvernements et les donateurs soient tenues. Or, l’ignorance de droit des enfants à la protection ainsi que l’insuffisance des mesures prises par l’Etat et les communautés pour la réalisation ses droits se manifeste par l’insuffisance de protection constatée, cause de tragique conséquence à la vie ou à la venir des enfants malgaches en difficulté . On doit donc contribuer aux bénéficiaires leur propre droit.
CONCLUSION
Le phénomène des « enfants en Situation de Rue » est une pathologie sociale qui trouve ses racines, ses explications au sein de la structure et de l’organisation de la société. D’après l’enquête effectuée au niveau du projet Terre des hommes, elle nous a montré que l’enfant n’arrive à ce stade que lorsque la situation économique des parents, et le processus de sa socialisation ainsi que l’affection parentale de ses enfants sont défaillants. D’où ce sont les parents, la famille et la société qui sont à l’origine de cet état de chose. Pour faire face à cette situation, l’intégration de ces enfants à la scolarisation et à la formation professionnelle sont des aides cruciaux pour que ces enfants puissent obtenir leurs droits à la socialisation, car cette dernière est la clé d’intégration dans un milieu sociale favorable. L’accompagnement psychosocial des parents permet de transformer leur attitude dans l’organisation d’une vie familiale décente. Ainsi, pour sortir ces enfants en situation de rue, il est indispensable de mettre en œuvre des politiques de lutte contre la pauvreté des parents, dont un grand nombre se trouvent également dans la rue, en parlant surtout ceux qui habitent dans les taudis des quartiers misérables. Faute de ne pas trouver des solutions pour ces adultes démunis, leur progéniture risque de persister à vivre dans la rue. Ce qui deviendra un cercle vicieux de la pauvreté des parents aux enfants. Et pourtant, ils veulent sortir de la rue, ceux de leurs familles bien que, dans la réalité, la rue soit souvent attractive. C’est pour cette raison que ces enfants ne veulent plus sortir de rue, même si, de temps en temps, ils manifestent le désir d’en sortir du fait qu’ils sont en difficulté. Bref, le problème des enfants de la rue à Antananarivo est incontestablement préoccupant, car, malgré la présence de nombreuses ONG sur le terrain, les enfants n’ont pas de réelle alternative à cette vie d’exclusion. En effet, sans une volonté politique forte, sans les mesures adéquates et sans les aides pour la famille afin de lui permettre de supporter la crise qu’elle traverse, le problème des enfants de la rue risque de perdurer encore bien longtemps dans la capitale malgache.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE ET ETAT DES LIEUX
CHAPITRE I : CADRAGE THEORIQUE
I-NOTION DE L’ENFANT
1-Définition de l’enfant
2-Contexte de l’enfant dans la société malgache
II-NOTION D’INTERVENTION
1 Définition de l’intervention sociale
2-Notion sociologique
3-Selon la psychologie d’adolescent
4-principe de l’intervention
III-ENFANTS DE RUE
1Les enfants de rue en chiffres
2-Qui sont ces enfants de rue
3-Les enfants en situation de rue
4-Quelle est cette rue
III-LA VIE QUOTIDIENNE DES ENFANTS DE LA RUE
1-L’arrivée dans la rue
2-Les gagne-pain et la nourriture
3-Les Problèmes des ESR
CHAPITRE II – ETAT DE LIEUX
I-LES INTERVENTIONST DE L’ETAT FACE AUX ENFANTS EN SITUATION DE RUE A ANTANANARIVO
1-LA CUA (Commune Urbaine d’Antananarivo)
2-Ministère de la population, de l’enfance et des loisirs
3-Ministère du travail
II-LES ORGANISMES AIDANT LES ENFANTS DE RUE A ANTANANARIVE
1-UNICEF
2-Bureaux International du Travail (BIT)
3-Père Pedro (Akamasoa)
4-Les centre d’Accueil des sans abri (ASA)
5-Nouveau Relais des jeunes (NRS)
6-D’Enda –Océan Indien
7-Inter Aide
8-Manda
9-Graine de Bitume
10-Médecin sans frontières
DEUXIEME PARTIE : PESANTATION DE L’ORGANISME
CHAPITRA III : L’ORGANISME TERRE DES HOMMES
I-LA FONDATION TERRE DES HOMMES
1-La fondation Tdh à Madagascar et origine du projet ESR
2-Programme soins aux enfants
3-Programme nutrition
4-Programme présecondaire
5-Encadrement des jeunes
II-LE CONTEXTE NATIONAL SPECIFIQUE DANS LEQUEL S’INSERE LE PROJET
1-Raison d’être du projet ESR
2-volet cellule d’Ecoute
3-volet plate forme
4-La population concernée par le projet
III-QUELQUES DONNEES SUR LES ENFANTS DE RUE
1- Parents et structures familiales
2-Les causes du départ vers la rue
2-1 Cause social
1 – Enfant dont la mère se prostitue
2 -Enfant issu d’une famille de drogués
3 -Enfant de mendiant
4 -Enfant dont le père et/ou la mère est en prison
5 -Enfant handicapé utilisé comme mendiant
6 -La crise de la famille
7 -Exode rurale
8 -Les femmes chefs de famille
9 -La violence intrafamiliale
2-2- causes économiques
2-3-Causes politiques
CHAPITRE IV- ACCOMPANEMENT DU PROJET ESR DANS LA REINSERTION SOCIO-ECONOMIQUE DES FAMILLES DES ENFANTS EN SITUATION DE RUE
I-DEFINITION DE L’ACCOMPAGNEMENT
1-Accompagnement psychosocial des ESR
2-principes de l’accompagnement psychosocial des E/FSR
3-concept d’un projet de vie
4-les axes de travail de l’accompagnement psychologique
5- les acteurs
6-Le suivie
II- ACCOMPAGNEMENT DU PROJET ESR EN MATIERE DE SCOLARISATION
1-Organisation de l’accueil et la prise en charge de l’enfant
2- Technique d’approche de la cellule d’écoute au sein de l’E/FSR
3-Ecoute et projet de vie
III-LES ACTIONS PRATIQUES DU PROJET Tdh POUR LES ESR
1- Scolarisation
2 -Formation Professionnelle
3-Insertion des E/FSR
TROISIEME PARTIE : APPROCHE PROSPECTIVE
CHAPITRE V : ANALYSE ETEVALUATION DE LA METHODE DES TRAVAILLEURS SOCIAUX DANS LE PROJET ESR DE TDH
I-RAPPEL DES OBJECTIFS
1-l’objectif du projet
2-L’objectif de notre recherche
II- EVALUATION DE L’ORGANISATION DU TRAVAIL DES ACTEURS SOCIAUX AU SEIN DU PROJET
1-Problèmes rencontrés au niveau du centre
2-problème des bénéficiaires du centre concernant l’attribution de l’appui financier ponctuel ou AFP
3- problèmes des ESR vies à vis de leurs parents
CHAPITRE VI : PERSPECTIVE D’AMELIORATION POUR UN AVENIR MEILLEUR
I-PROMOTION DU DROIT ET POUR LE BIEN ETRE DE L’ENFANT
II-LES PROGRAMMES D’INTERVENTION EFFICACES POUR L’INSERTION DES ENFANTS DANS LA VIE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SCHEMAS
LISTE DES ANNEXES
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