Patients
Il s’agit d’une étude prospective, descriptive, épidémiologique de soins courants, multicentrique conduite sur 2 hivers consécutifs (décembre 2015 à mars 2016 et décembre 2016 à mars 2017) au sein des urgences pédiatriques du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de la Timone-Enfant et de l’hôpital Nord à Marseille. Notre étude a reçu un avis favorable après sollicitation du Comité de Protection des Personnes (CPP) sous la référence 15118. Nous avons recruté au sein des urgences pédiatriques, en heures ouvrables, les nourrissons de moins de 3 mois se présentant pour une rhinite non sifflante à l’admission, quelle que soit leur orientation finale à l’issue des urgences : en ambulatoire avec une éventuelle convocation aux urgences pour réévaluation ou hospitalisation.
Analyse statistique
Les variables quantitatives étaient exprimées sous forme de moyennes accompagnées de leur écart-type, les variables qualitatives étaient présentées sous forme d’effectifs et de pourcentages. Des analyses comparatives étaient réalisées afin de comparer les caractéristiques des patients dont la rhinite a évolué en bronchiolite aiguë ou non. Il était choisi de faire 2 sous-groupes d’âge (0- 42 jours et plus de 42 jours) dans la mesure où les protocoles de pratiques locaux intègrent l’âge de 6 semaines comme pouvant modifier la prise en charge. Les paramètres qualitatifs étaient comparés à l’aide des tests de Khi² ou exact de Fisher selon les conditions d’application. Les paramètres quantitatifs étaient comparés à l’aide du test t de Student ou du test non paramétrique de Mann-Whitney lorsque les conditions d’application du test t n’étaient pas remplies. Une régression logistique multivariée était réalisée pour le critère de jugement principal, afin de mettre en évidence les facteurs prédictifs d’évolution en bronchiolite aiguë. Le seuil de significativité était fixé à 5%, les variables avec une p valeur inférieure à 0,20 étaient testées dans l’analyse multivariée. L’analyse statistique était réalisée à l’aide du logiciel R Studio version 1.0.136 (R Core Team (2016). R Foundation for Statistical Computing, Vienna, Austria. URL https://www.R-project.org/).
Caractéristiques de la population à l’inclusion
Sur la période étudiée (figure 1) 1423 nourrissons de moins de 3 mois se sont présentés aux urgences pédiatriques de l’un ou l’autre des centres étudiés. Parmi eux 252 enfants (soit 17.7%) se sont présentés avec un tableau de rhinite non sifflante. Pour 122 (48.4%) d’entre eux le questionnaire de la phase 1 a été rempli. Nous avons finalement inclus 106 enfants (42.1%d’entre eux) dans notre étude après la phase 2 (en effet 16 questionnaires de la phase 2 n’ont pu être complétés devant l’impossibilité de joindre la famille : coordonnées erronées, non réponse à plusieurs appels téléphoniques, barrière de langue). Les 106 nourrissons inclus avaient un âge médian de 42 jours (4j-90j). Il s’agissait majoritairement de garçons (n= 72, 67,92%). La majorité d’entre eux avaient consulté sur le site de l’hôpital Nord (n=74, 69,81%). Leurs principales caractéristiques cliniques et leur devenir sont présentés dans le Tableau I. Un allaitement maternel (exclusif ou mixte) était effectif chez 40 nourrissons (37,74%). Une exposition au tabac in utero était signalée pour 17 nourrissons (16,04%) et une exposition au tabac environnemental en post –natal pour 63 d’entre eux (59,43%). Pour la grande majorité des patients, le service d’urgences était la consultation de 1er recours (n=85, 80,19%) alors que pour 19,81 % (n=21) il s’agissait au moins de la 2e consultation pour ce même motif. La durée moyenne d’évolution des symptômes avant consultation aux urgences était de 2,01 jours (1-10). Les motifs principaux de consultation étaient la rhinite (n=37, 34,91%), la toux (n=29, 27,36%), la fièvre (n=15, 14,15%). Ils étaient pour la majorité amenée directement par leurs parents (n=90, 84,91%) , les autres (n=16 ; 15,09%) étaient adressés par un autre professionnel de santé. Une virologie nasale était effectuée chez 87 patients (82,08%) et a permis l’identification d’un virus dans 52,83% des cas (n= 56). Il s’agissait alors : du VRS (n=45 ; 80,35%), du rhinovirus (n=8 ; 14%), du métapneumovirus (n=2 ; 3,5%), de la grippe A (n=1 ; 1,7%). Une coïnfection virale était présente dans 2 cas (3,5%). Une radiographie du thorax avait été demandée par les urgentistes pour 4 enfants (3,77%). Un bilan sanguin avait été prescrit pour 19 nourrissons (17,92%). L’orientation finale était une hospitalisation pour 29 enfants (27,34%) et un retour à domicile pour 72,64% (n=77) d’entre eux dont 33% (n=26) étaient convoqués à nouveau dans les 48 heures suivant le premier passage pour une réévaluation).
Prise en charge initiale en ambulatoire
Soixante-dix-sept nourrissons (figure 1) étaient pris en charge en ambulatoire dans un premier temps soit 72.6% de l’ensemble des nourrissons inclus. 51,55% (n=40) des enfants pris en charge en ambulatoire à l’issue de l’inclusion consultaient secondairement pour le même motif : plus de la moitié d’entre eux (57,50%, n= 23) avait été reconvoquée en consultation post-urgence de façon systématique dans les 48 heures suivant le passage aux urgences ; alors que 7 (17,50%) étaient retournés consulter un pédiatre, 7 (17,50%) leur médecin traitant et 3 (7,5%) à la PMI. Le taux d’hospitalisation secondaire était de 13,60% (n=10). Parmi ces enfants pris en charge en ambulatoire 19 (24.68%) d’entre eux évoluaient vers une bronchiolite aiguë.
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Table des matières
1. Introduction
2. Matériel et méthode
2.1. Patients
2.2. Méthodologie
2.3. Analyse statistique
3. Résultats
3.1. Caractéristiques de la population à l’inclusion
3.2. Evolution à 6-10 jours
3.2.1. Prise en charge initiale en ambulatoire
3.2.2. Prise en charge en hospitalisation
3.3. Analyse comparative des nourrissons ayant évolué vers une bronchiolite aiguë ou non
4. Discussion
5. Conclusion
6. Références bibliographiques
7. Figure et tableaux
8. Annexes
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