Notions sur l’infection tuberculeuse

L’élevage bovin tient une place très importante dans la vie socioéconomique de la population du district de Fianarantsoa I. Ce district est l’une des zones de l’élevage laitier à Madagascar. Cet élevage constitue l’une des principales sources de revenu monétaire, et également un moyen de subvenir aux besoins essentiels des habitants. Mais les activités de production menées par les éleveurs sont confrontées à un certain nombre de contraintes qui handicapent la rentabilité de leurs exploitations comme la présence de la tuberculose dans cette zone. La tuberculose bovine est une maladie infectieuse et contagieuse d’évolution chronique transmissible à l’homme et à de nombreuses espèces animales. C’est une zoonose majeure qui menace la santé publique. De plus lorsqu’elle est répandue, les pertes économiques dues aux pertes de poids par l’amaigrissement, en veau par les troubles de la reproduction, en viande par les saisies aux abattoirs sont très notables. Ainsi en France, les pertes économiques liées à la tuberculose avant l’application des mesures de lutte contre la maladie ont été estimées à 3% de la production bovine (BENET,2006).Les saisies à l’abattoir frigorifique d’Antananarivo destinées à l’exportation en 1994 représentaient des perteséconomiques de 765 798 960 Ariary par an (RAKOTOZANDRINDRAINY,RANAIVOSON 2006). Cette maladie est omniprésente à Madagascar mais elle ne fait pas l’objet d’une lutte collectiveobligatoire dans notre pays. Cependant, sa répartition et sa prévalence ne sont connues que par des données anciennes et non actualisées.

NOTIONS SUR L’INFECTION TUBERCULEUSE 

Les bacilles tuberculeux

Caractères

Ce sont des bactéries classées dans l’ordre des ACTINOMYCETALES, dans la famille de MYCOBACTERIACEAE, et appartiennent au genre MYCOBACTERIUM. Les bacilles tuberculeux possèdent une propriété tinctoriale particulière : l’alcoolo-acido-résistance ou bacilles A.A.R. Ils sont alors colorés par le violet de gentiane (GRAM) ou par la fuchsine phénique (ZIEHL).Dans les cultures, sa croissance est lente et ils possèdent certaines exigences dont : la présence d’oxygène, de pH neutre avec une température de 30° à 42°C. Le milieu Loewenstein-Jensen est le plus couramment utilisé pour les enrichir et les diagnostiquer (PAUL, 2004) .

Classification

Cette propriété tinctoriale n’est pas spécifique de tous les bacilles tuberculeux, mais elle est commune à l’ensemble des mycobactéries dont on distingue 3 groupes (PAUL, 2004) :
-les mycobactéries pathogènes.
-les mycobactéries opportunistes ou pathogènes facultatifs ou atypiques : ils peuvent provoquer des troubles chez l’homme, les bovins, les porcs comme les affections pulmonaires et ganglionnaires, les mammites .Ils peuvent être aussi responsables de réactions positives par excès lors de dépistage allergique de la tuberculose.
-les mycobactéries saprophytes : ils peuvent souiller divers prélèvements et entraînent des erreurs d’interprétation au laboratoire. Ils sont parfois aussi responsables de réactions non spécifiques lors de dépistage allergique de la tuberculose. Actuellement, 24 espèces du genre Mycobactérium sont reconnues .

Le pouvoir pathogène

Il s’exprime par l’évolution d’une maladie chronique et l’apparition de lésions spécifiques : les follicules tuberculeux (ARTOIS, 2004).

Les pouvoirs antigène, allergène, immunogène

Le pouvoir antigène s’exprime in vivo par la formation d’anticorps précipitants, agglutinants, fixation de complément. Les communautés antigéniques existent entre de nombreuses mycobactéries. Le pouvoir allergène s’exprime par le développement d’une réaction d’hypersensibilité retardée spécifique. L’infection par le bacille tuberculeux confère une immunité particulière dite immunité de surinfection (BENET ,2006).

ETUDE SPECIALE DE LA TUBERCULOSE BOVINE

Définition et rappel étiologique

La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse d’évolution chronique, commune à l’Homme et à des nombreuses espèces animales .Elle est due à diverses espèces bactériennes en particulier: M. tuberculosis, M.bovis, M.africanum, M. avium.

Importances

Economique

La tuberculose bovine est un fléau majeur de l’élevage bovin. Elle entraîne des pertes en viandes grâce aux saisies faites aux abattoirs sur les viandes tuberculeuses, et en lait. En France avant 1955, les pertes annuelles dues à la tuberculose bovine étaient estimées à l’époque à 20 milliards AF qui représentent les 3% des productions animales (BENET, 2006)). Au Mali au cours des années 2000 à 2002, plus de 208 carcasses de bovins pesant 24654kg ont fait l’objet de saisie totale et 121416kg de carcasses pour la saisie partielle à cause de la tuberculose. Ces saisies représentent des pertes économiques de plus de 60 millions de francs CFA (Communauté Financière Africaine) équivalant à 86000 d’euros (SIDIBE ,2003).

Au Maroc en 1999, les saisies pour cause de tuberculose représentent 21,7% du tonnage global moyen annuel des saisies entraînant des pertes économiques de 55144850 Dhiram (5514485Euros) (ABDESLAM Fikri, 1999) .

Santé publique 

La tuberculose est une zoonose majeure. Elle tue 3 millions et touche 2 milliards de personnes chaque année dans le monde (World Health Organization, 1996).

En Afrique, 82% de la population humaine vit encore dans des zones où la tuberculose reste active. Il en est de même pour 98% des populations humaines en Asie, et 60% celles de l’Amérique du sud (COSIVI O, 1998) En France, au cours de l’année 2005 le nombre de cas de la tuberculose humaine déclaré était de 5374, soit 8,9 cas pour 100 000 habitants, contre 160 cas pour 100 000 habitants en Afrique sub-saharienne (DELPHINE Antoine,2005).

La proportion des souches M bovis parmi les souches tuberculeuses isolées chez l’Homme est estimée à 0,07 pour 100 000 habitants parmi les cas de la tuberculose à culture positive déclarés en 1995 en France (ROBERT.J, 1999) tandis qu’à 5,5 pour 100 000 habitants au Canada en 2000 (Agence de la santé publique du Canada, 2003). A Madagascar, elle était de l’ordre de 1% chez les 777 malades tuberculeux diagnostiqués (RAMAROKOTO H, 2003)  .

Médicale

La prévalence de la résistance aux antituberculeux et l’émergence de multirésistance apparaît préoccupante au niveau mondial, risquant de mettre en échec les traitements dans plusieurs régions du monde (World Health Organization, Genève 1996).Les bacilles tuberculeux sont inactivés très lentement par les médicaments antituberculeux. Ainsi, ils doivent être traités régulièrement et pendant très longtemps. La thérapeutique rationnelle et habituelle exige d’une part l’isolement et l’identification de la souche responsable et d’autre part le test de l’antibiosensibilité car certains bacilles tuberculeux sont très résistants aux antituberculeux surtout la souche M bovis (BENET 2006). Une souche M bovis multiresistante était déclarée par l’Institut Pasteur de Madagascar à Madagascar en 2003(RAMAROKOTO H, 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
I-NOTIONS SUR L’INFECTION TUBERCULEUSE
I.1- Les bacilles tuberculeux
I.1.1- Caractères
I.1.2-Classification
I.1.3-Le pouvoir pathogène
I.1.4-Les pouvoirs antigène, allergène, immunogène
II–ETUDE SPECIALE DE LA TUBERCULOSE BOVINE
II.1- Définition et rappel étiologique
II.2- Importance
II.2.1- Economique
II.2.2- Santé publique
II.2.3- Médicale
III – Distribution géographique de la tuberculose bovine
III.1- Dans le monde
III.2-Dans les différents pays
III.2.1- En France
III.2.2-Afrique
III.2.2.1- Au Maroc
III.2.2.2- Au Burkina Faso
III.2.2.3- Au Tchad
III.2.2.4- Au Mali
III.2.2.5.1-La prévalence
III.2.2.5.2-Les pourcentages de saisies
III.2.2.5.2.1-Au niveau du pays
III.2.2.5.2.2- Au niveau de l’AFA et les tueries autour d’Antananarivo
IV-Les facteurs de réceptivité et sensibilité
IV.1-L’espèce
IV.2-La race
IV.3-Le sexe et l’age
IV.4-Les conditions d’élevage
V- Étude symptômatologique et lésionnelle de la tuberculose bovine
V.1- Symptômes
V.2- Lésions
VI- Le diagnostic de la tuberculose bovine
VI.1- Le diagnostic clinique
VI.2- Le diagnostic expérimental
VI.3 -Le diagnostic allergique
VI.3.1-Notions de base
VI.3.2-Évolution de l’allergie tuberculeuse
VI.3.3-La tuberculine
VI.3.3.1-Définitions
VI.3.3.2-Les types de tuberculines
VI.3.3.3-Les propriétés des tuberculines
VI.4-La tuberculination des bovins
VI.4.1-L’intradermotuberculination simple
VI.4.1.1-Avantages
VI.4.1.2-Inconvénients
VI.4.2-L’Intradermotuberculination seconde ou ID2
VI.4.3-L’Intradermotuberculination comparative ou IDC
CONCLUSION

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