Notions sur l’éducation et l’importance du progrès technique sur la croissance
« Dans les années 1960, Gary Becker avait énoncé sa théorie du capital humain qui présentait l’éducation et la formation professionnelle comme des investissements que des individus rationnels cherchaient à optimiser. » En fait, ce capital humain est un facteur endogène de la croissance parce que l’éducation génère des effets externes. Le niveau d’éducation d’un individu joue non seulement sur sa propre productivité, mais aussi sur celle de ses partenaires. Cela nous conduit à l’importance du progrès technique car il implique non seulement une augmentation des gains de productivité d’une entreprise donnée mais aussi une augmentation des gains de productivité des autres entreprises concurrentes. Ainsi, nous allons voir, en premier lieu, les différentes notions sur l’éducation ; en second lieu, le progrès technique et la croissance.
Notions sur l’éducation
L’éducation est un moyen de liberté d’action et d’égalité de Droit. Elle est un moyen de liberté parce qu’elle permet d’accumuler des connaissances et savoir-faire. Ces connaissances et savoir-faire garantissent l’autonomisation de chaque individu au sein d’une société. Donc, elles permettent aux gens de se développer. Ce développement de chaque individu peut donner une opportunité de sortir de la pauvreté. L’éducation renforce donc la capacité de chaque individu à faire face aux divers problèmes. L’éducation est aussi considérée comme un moyen d’assurer l’égalité de droit pour tous. Elle participe à la réduction des inégalités au niveau d’une société donnée. Il faut bien préciser aussi que l’éducation doit être en cohérence avec la vie quotidienne. Pour cela, les programmes scolaires doivent être bien orientés, canalisés afin de permettre la cohérence entre la vie quotidienne et l’éducation. L’éducation est aussi considérée comme une chaine sans fin. Sur ce, l’homme contient des déterminants infinis. Il ne doit pas être borné sur quelques connaissances. Donc, il doit poursuivre l’éducation tout au long de sa vie car nul n’arrivera à atteindre totalement toutes les connaissances.
Différentes considérations de l’éducation
Ils existent différentes considérations de l’éducation selon son mode d’influence. En fait, l’éducation est définie comme la manière d’éduquer un individu ou une société donnée. Elle renforce la capacité d’un être afin de surmonter toutes les difficultés dans la vie. Elle est donc un instrument essentiel en matière de réduction de la pauvreté. Ainsi, les différentes considérations de l’éducation nous permettent de bien maîtriser les notions sur l’éducation.
L’éduction : un moyen d’accumulation des connaissances et savoir-faire
L’éducation est considérée comme l’un des moyens essentiels qui permettent aux individus d’accumuler des connaissances et des compétences afin d’augmenter leur gains de productivité. « Le modèle de Paul Romer étudie les effets de l’accumulation des connaissances. Se fondant sur la théorie du learning by doing déjà formulée par Arrow en 1962, Romer affirme que c’est en produisant qu’une économie accumule spontanément les expériences et donc les connaissances. » .
En effet, l’apprentissage par la pratique est très important parce qu’il nous montre l’influence de l’éducation sur l’individu. Cette influence se manifeste par la pratique d’un individu lors d’une activité de production. Ainsi, l’individu doit s’activer afin qu’il ait accumulation des connaissances et savoir-faire. Il acquiert donc un certain niveau de connaissances en faisant son travail. L’éducation est, donc, ici basée par l’apprentissage par la pratique. Mais il faut bien souligner que l’apprentissage par la pratique est basé par l’accumulation des idées. Une fois, ces idées se transforment en connaissances, elles impliquent des innovations. L’apprentissage par la pratique ou « learning by doing » est l’un des moyens essentiels qui permettent d’accumuler des connaissances et compétences ou savoir-faire.
L’éducation : un moyen de réduction des inégalités
L’éducation est également considérée comme un moyen qui permet de réduire les inégalités entre les individus, d’atteindre un certain niveau de savoir afin que ces individus soient capables de se placer au même rang que ses entourages. Elle augmente donc la « capability » des individus face à la vulnérabilité. D’après Amartya Sen : « la justice sociale n’est pas l’égalité du droit, mais l’égale aptitude à convertir les moyens en résultats » . En effet, il n’est pas question ici de réduire les inégalités afin d’arriver à l’égalité du Droit, mais afin d’être capable de convertir ou de transformer les moyens en résultats. Pour se faire, l’éducation devrait être bien canalisée, bien orientée, bien pensée pour que les individus puissent avoir la capacité de transformer les moyens en résultats.
L’éducation : une chaine sans fin
L’éducation est enfin considérée comme une chaîne sans fin. Dans la vie, l’homme est incapable de maîtriser tous. En effet, il ne doit pas considérer qu’il est au bout des connaissances. Il doit continuer à développer sa capacité parce que l’homme contient des déterminants infinis. De ce fait, il peut augmenter à tout moment sa capacité intellectuelle afin de permettre une continuité de savoir durant sa vie. Il ne doit pas être borné sur quelques connaissances acquises. Il doit donc élargir son domaine de connaissances et compétences afin d’ouvrir le chemin vers des nouvelles connaissances et compétences. Ainsi, « l’éducation doit dégager l’esprit au lieu de l’enfermer dans des rétrécissements et des uniformes » . Elle a donc pour rôle d’amener à la connaissance de soi, à la vérité et à l’équilibre.
L’importance de l’éducation par rapport à l’accumulation des connaissances et compétences
En général, l’éducation génère des externalités positives. De ce fait, l’effet d’apprentissage et l’effet d’imitation permettent aux individus ou aux entreprises d’accumuler des connaissances et compétences. C’est pour cela que l’éducation joue un rôle majeur par rapport à l’accumulation des connaissances et compétences.
L’importance de l’éducation par rapport à l’accumulation des connaissances et compétences se manifeste dans la théorie de la croissance endogène à partir du modèle de Paul Romer. Selon ce modèle, « l’accumulation de connaissances induit des effets externes : en produisant, une entreprise accumule des connaissances qui permettront d’être plus performantes, mais qui serviront aussi aux entreprises qui l’entourent, par effet d’imitation ou grâce au « turn over » d’une main-d’œuvre ayant gagné en savoir-faire. L’accumulation de connaissances a donc une productivité privée (celle dont profite l’entreprise), mais aussi une productivité sociale (celle dont profite l’ensemble de l’économie et de la société). » .
Fondement de la théorie de la croissance endogène
Dans le modèle de Paul ROMER, les idées jouent un rôle très important afin de clarifier le processus de connaissances. Elles doivent être considérées comme des entités économiques, c’est-à-dire au même titre que les biens. Elles ont également des caractères propres. Et encore, elles peuvent être simultanément utilisées par plusieurs individus (exemple : entités nonrivales). Par contre, les biens privés sont rivales.
A propos des caractéristiques propres des idées, elles sont nombreuses. Elles se présentent comme les suivantes : entités non-rivales, entités partiellement exclusives et entités cumulatives. En effet, les idées anciennes sont utilisées dans le processus de production des idées nouvelles sans pour autant y être consommées. Elles génèrent donc des externalités positives. Elles impliquent également la croissance du rendement des facteurs de production. Ainsi, la production d’idées ne suit pas la loi du Marché. Plus précisément, elle ne suit pas les conditions de la concurrence pure et parfaite.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES SUR L’EDUCATION ET LA PAUVRETE
Chapitre I : Notions sur l’éducation et l’importance du progrès technique sur la croissance
Section 1 : Notions sur l’éducation
1. Différentes considérations de l’éducation
a) L’éduction : un moyen d’accumulation des connaissances et savoir-faire
b) L’éducation : un moyen de réduction des inégalités
c) L’éducation : une chaine sans fin
2. L’importance de l’éducation par rapport à l’accumulation des connaissances et compétences
a) Fondement de la théorie de la croissance endogène
b) L’origine des idées et les relations entre la pensée et la pratique
3. L’importance de l’éducation citoyenne
a) L’importance des connaissances sur l’estime de soi, sur le respect de l’intégrité et de l’intégrité des autres
b) L’importance des connaissances sur les règles élémentaires d’organisation de la vie publique
Section 2 : Progrès technique et croissance
1. Les principales formes de progrès technique
a) L’innovation de procédés et l’innovation de produits
b) Emploi et progrès technique
Chapitre II : Notions et dimensions économiques de la pauvreté
Section 1 : Notions de la pauvreté
1. Contexte sur la pauvreté à Madagascar
a) Contexte général sur la situation de Madagascar par rapport à la pauvreté en 2001
b) Les causes de l’amélioration des conditions de vie de Madagascar de 1997 à 2001
2. Manifestations de la pauvreté à Madagascar
a) La pauvreté spatiale (la pauvreté par province et milieu)
b) Pauvreté et caractéristiques du chef de ménage
c) Pauvreté et infrastructures
Section 2 : Dimensions économiques de la pauvreté
1. La pauvreté monétaire
a) Pauvreté relative
b) Pauvreté absolue
2. La pauvreté selon les conditions d’existence
a) Définition de la pauvreté selon les conditions d’existence
b) L’importance de l’approche en termes des conditions d’existence
3. La pauvreté selon les expériences vécues ou la pauvreté en termes de capital humain
a) Définition de la pauvreté selon les expériences vécues
b) Importance de l’approche en termes de capital humain
PARTIE II : LA CONTRIBUTION DE L’EDUCATION EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
Chapitre I : Les actions entreprises en matière d’éducation à Madagascar
Section 1 : L’initiative éducation pour tous
1. Les objectifs mondiaux de l’EPT
a) L’éducation fondamentale
b) De Jomtien en 1990 à Dakar en 2000
2. Les stratégies de l’éducation pour tous à Madagascar (2003)
a) L’enseignement primaire
b) L’enseignement secondaire du premier cycle (ESPC) : le collège
Section 2 : La scolarisation des filles
1. Perception du genre à Madagascar
a) L’égalité de traitement des hommes et des femmes
b) Fréquence de traitement inégal des femmes
2. Education et alphabétisation des femmes
a) Parité filles/garçons dans l’enseignement primaire, secondaire et tertiaire
b) Abondant de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur des filles par rapport auxgarçons
Chapitre II : La politique d’éducation à Madagascar
Section 1 : Les problèmes et défis du système éducatif malgache
1. Le parcours atypique de l’Education à Madagascar
a) La naissance de l’école formelle
b) l’éducation après l’indépendance
c) Une politique de l’éducation changeante au gré de régime
2. les défis du système éducatif malgache
a) Des problèmes importants d’abandon
b) Une meilleure utilisation des ressources mais encore insuffisante
c) Les redoublements restent élevés y compris à l’intérieur des sous-cycles dans le primaire
Section 2 : Quelques recommandations
1. L’orientation de la politique économique vers la valorisation du capital humain
a) En matière d’éducation
b) En matière de santé
2. Le rôle de l’Etat
a) Stabilisation macro-économique
b) Investissement dans le recherche et développement
c) Prise en compte de la bonne gouvernance
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE