Notions d’environnement littoral et descripteurs pertinents

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apport des images satellitaires

A l’instar de nombreux projets de systèmes d’information pour l’environnement en Afrique (C. Nuttall, 1996), les images satellitaires ont été l’une de nos principales sources d’information. L’intérêt de l’intégration d’images satellitaires dans les BIG n’est plus à démontrer (M. Elhers et al. 1989 ; F.W. Davis et D.S. Simonett, 1991; M. Robin 1995 ; F. Cuq et F. Gourmelon, 1996). Outre la répétitivité d’acquisition et le caractère synoptique des données, l’imagerie satellitaire fournit des informations spécifiques qui complètent la gamme des sources d’information. L’enrichissement des BIG par l’imagerie spatiale se traduit aussi bien au niveau de l’inventaire qu’à celui de la révision. D’une manière générale, les images satellitaires se sont imposées comme l’une des sources d’information essentielles pour l’étude des interactions entre les sociétés humaines et le milieu (F. Cuq, 1993a) et plus généralement pour l’étude de l’environnement. En milieu tropical, l’apport des images est d’autant plus important que l’on constate un manque de sources de données fiables (E.P. Green et al., 1996 ; A. Gupta, 1993) en raison de la difficulté de mise en oeuvre des levés de terrain, de la rapidité des changements, et ce, même si l’importance du couvert nuageux pose souvent des problèmes dans l’acquisition d’images utilisables.
La télédétection aérienne et spatiale a beaucoup fait progresser l’étude des littoraux en raison de sa synopticité, combinée avec des échelles d’observation adaptées à la recherche géomorphologique (de 1:10 000 à 1:100 000). La perception simultanée de vastes étendues offre la possibilité d’observer certains phénomènes océaniques (panaches de turbidités,…) et d’étudier dans leur ensemble des formations de grande ampleur telle que l’archipel des Bijagos qui s’étend sur 10 000 km2. Les images satellitaires, et les images SPOT en particulier, se sont rapidement imposées comme l’outil le mieux adapté à l’étude du littoral de l’archipel pour diverses raisons :
– quatre images SPOT couvrent l’ensemble de l’archipel alors que plus de 300 photographies aériennes à 1:30 000 seraient nécessaires (ill. n°8). En outre les photographies aériennes concernent uniquement le milieu terrestre et les zones annexes. Les formations intertidales ou faiblement immergées quelque peu éloignées du rivage ne sont pas couvertes, ce qui est dommageable pour l’étude de la dynamique littorale,
– la répétitivité des prises de vue fonde le suivi de phénomènes aussi divers que la dynamique des flèches littorales ou des panaches de turbidité,
– le mode XS, avec un pixel de 20mx20m, possède une résolution spatiale adaptée à une description fine de milieux relativement homogènes,
– les bandes spectrales de SPOT sont bien adaptées à l’analyse des composantes du milieu littoral, y compris dans les petits fonds lorsque la charge en suspension n’est pas trop importante.
En raison de ces propriétés, la couverture acquise en 1995 a été exploitée pour constituer trois couches d’informations dans la BIG. Deux d’entre elles concernent spécifiquement la zone littorale :
– les faciès de l’estran,
– la morphologie des petits fonds (réalisée en combinant les informations issues des images satellitaires et des cartes bathymétriques portugaises).
Une troisième couche, l’occupation du sol, a été produite à partir de la classification des états de surface sur la partie émergée des îles de l’archipel (F. Gourmelon et G. Pennober, 1998). L’utilisation d’une source d’information unique pour l’occupation du sol et les faciès de la zone intertidale permet de conserver la continuité entre les deux milieux et facilite l’étude des contacts terre/mer .
La base d’information géographique a été complétée par de nombreuses missions de terrain réalisées par la cellule « Environnement » de l’INEP. Ces missions ont servi à valider la couche d’occupation du sol et ont fourni les éléments utiles à compléter les connaissances concernant les formes d’anthropisation et la richesse faunistique (ill. n°11)

Chaînes d’intégration des images satellitaires dans la BIG

L’intégration des résultats du traitement d’images satellitaires en tant que couche d’information thématique au sein d’une base d’information géographique passe par (F.W. Davis et D.S.Simonett , 1991 ; F. Cuq et F. Gourmelon, 1996) :
– l’étalonnage et l’évaluation de l’information transmise par satellite,
– la mise au point de méthodes de traitement reproductibles d’une image à l’autre,
– l’étalonnage des produits images du point de vue de la cohérence sémantique et thématique qui définit les modes d’utilisation ultérieurs de l’information.
Les éléments de cette intégration peuvent être classés en trois phases qui s’appuient sur la différence qui existe entre une mesure radiométrique et une information cartographique :
– les prétraitements,
– l’analyse d’image,
– l’analyse spatiale dans la BIG
Dans ce chapitre, nous traiterons essentiellement des deux premières phases qui constituent la chaîne de production de couches d’information thématiques dans la BIG. Les prétraitements géométriques ont été réalisés à l’aide du logiciel Géoimage et les corrections atmosphériques ont été opérées à l’aide du logiciel 5S, développé par le Laboratoire d’Optique Atmosphérique de Lille (D. Tanré et al., 1986, et 1989).

calibration radiométrique et corrections atmosphériques

L’ensemble des images acquises sont de niveau 1A, c’est à dire qu’elles n’ont fait l’objet de quasiment aucun prétraitement. A ce niveau, seules ont été appliquées des corrections radiométriques visant à corriger les effets instrumentaux par un modèle linéaire qui égalise la sensibilité des détecteurs (SPOT IMAGE, 1989). Ne disposant pas d’information concernant l’épaisseur optique ou la visibilité au sol, seules les corrections concernant les hautes couches de l’atmosphère ont été appliquées.

Prétraitements géométriques

Les prétraitements géométriques ont été appliqués aux images en trois étapes :
– changement de référentiel,
– création d’une mosaïque,
– calage absolu de la mosaïque

changement de référentiel

Une première phase de rectification a été réalisée à l’aide d’un modèle décrivant l’orbite du satellite. Connaissant l’heure de passage au noeud ascendant, la longitude lors du passage au noeud ascendant, et les heures de début et de fin d’enregistrement (paramètres fournis dans l’en-tête des images), il est possible d’opérer un changement de référentiel géométrique entre l’image et la projection cartographique choisie (UTM, ellipsoïde de Clarke 1880). En raison des incertitudes du comportement du satellite, la précision de calage absolu de l’image est de l’ordre de 2 à 3 pixels. Les images de 1995 ayant été acquises simultanément sur deux traces parallèles, les erreurs liées à l’attitude du satellite sont donc identiques. Il est donc préférable de réaliser la mosaïque numérique des quatre images avant de procéder au calage définitif.

création d’une mosaïque

La création d’une mosaïque comprend le repérage d’un point d’appui et le calcul du plan d’assem-blage.
Le choix du point d’appui s’effectue de façon interactive en repérant un pixel identique sur les deux images à assembler. Le calcul du plan d’assemblage, la gestion des zones de recouvrement, le passage de la ligne de frontière ou l’égalisation des histogrammes des deux images peuvent être réalisés automatiquement. Il est cependant préférable de contrôler ces paramètres, et en particulier l’égalisation des histogrammes, de façon à ne pas perturber la dynamique radiométrique de l’image. L’ordre d’assemblage des images a consisté à reconstituer les traces du satellite puis à regrouper les deux mosaïques intermédiaires ainsi réalisées (ill. n°12 ).
Le recalage en absolu de la mosaïque a été réalisé à l’aide d’une méthode polynômiale fondée sur le repérage de couples de points d’appui sur l’image et sur un document de référence (G. Joly, 1986). Compte tenu des rectifications précédemment appliquées, l’opération de calage consiste à opérer un simple mouvement de translation ou de rotation sans modifier la géométrie de l’image. Le document de référence utilisé est la carte topographique portugaise à 1:50 000 (projection UTM, élipsoïde de Clarke 1880). Les points d’appui ont été saisis sur les cartes à l’aide d’une table à numériser.
16 couples de points ont été repérés sur les cartes et sur l’image, répartis sur l’ensemble de l’archipel. Le modèle polynômial calculé à partir de ces couples a fait apparaître des écarts très importants sur certains points. Après vérification, il est apparu que les erreurs constatées étaient imputables à la couverture cartographique et non à l’image. En effet, compte tenu des moyens disponibles dans les années 60 et du relatif isolement de certaines îles, la mosaïque photographique comporte des erreurs assez importantes de calage géométrique. 12 couples de points ont finalement été retenus en respectant une répartition spatiale régulière. L’erreur résiduelle finale est inférieure à 5m pour l’ensemble des points (ce qui ne signifie pas grand chose compte tenu de la taille du pixel SPOT) et l’écart entre les coordonnées mesurées et les coordonnées calculées pour chaque point est toujours inférieur à 10m.
La mosaïque d’images SPOT de 1995 constitue aujourd’hui le meilleur référentiel géométrique sur l’archipel des Bijagos. Elle a été utilisée comme document de référence pour le calage de la mosaïque produite à partir des images acquises en 1990.

traitements thématiques

Deux types d’informations sont extraits de la mosaïque d’images de 1995 : la morphologie sous marine des petits fonds (< 10 m) et les faciès de la zone intertidale (étude validée et étayée par trois mois de levés sur le terrain).
Pour extraire ces informations, une segmentation de l’image en zones géographiques homogènes (terre, estran, zone marine) a été réalisée.

segmentation de l’image

Trois masques ont été appliqués afin de ne retenir que l’estran et la zone des petits fonds :
– les secteurs marins présentant un fort couvert nuageux ont été éliminés afin de ne pas perturber les traitements statistiques. Il s’agit, en particulier d’une zone à forte concentration de cumulus située à l’ouest du groupe des îles d’Orango.
– les fonds marins supérieurs à 30m ont été masqués à l’aide de la couche d’information hypsométrique. La limite de 30 mètres a été choisie afin de préserver le potentiel de correction des contours réels des formations faiblement immergées. En pratique, la détection des fonds sous-marins n’a pas dépassé 10 mètres compte tenu de la diffusion liée aux charges en suspension.
– les terres émergées ainsi que les mangroves ont ensuite été supprimées en utilisant une classification des états de surface réalisée pour la mise à jour de l’occupation du sol. En raison des risques d’incertitude concernant la limites entre l’estran et les sols nus de la zone supratidale, l’ensemble des sols nus situés au contact de l’estran ont été conservés (dunes très faiblement végétalisées, par exemple).
L’estran émergé et les petits fonds ne pouvant être traités avec les mêmes méthodes, une dernière segmentation a été effectuée en utilisant la bande XS3 pour séparer le domaine émergé du domaine immergé.

étude de la morphologie sous marine

– limites de l’analyse de la morphologie sous-marine à partir de l’imagerie satellitaire acquise dans le visible
Les études de morphologie sous-marine ou de bathymétrie à partir d’images satellitaires, datent du lancement des premiers satellites d’observation de la terre (Landsat 1, 1972). En ce qui concerne les images SPOT, trois groupes de méthodes sont utilisées. Elles visent à établir une relation directe entre les luminances enregistrées et les profondeurs d’eau :
– des modèles de l’atténuation du rayonnement dans l’eau en fonction des trois paramè-tres principaux que sont : le contenu de l’eau en MES qui contrôle l’atténuation de la lumière, la réflectance du fond qui varie avec sa nature et la hauteur de la colonne d’eau.
– des modèles atmosphériques : perturbations du rayonnement sur le trajet aller et retour du signal (aérosols,…).
L’objet de ces modèles est d’extraire d’un signal “brut”, une information indépendante des effets de l’atmosphère et de l’hydrosphère. Leur application réelle n’est possible que lorsque la charge en suspension est faible et homogène, ce qui n’est qu’exceptionnellement le cas en zone littorale.
2- les méthodes empiriques utilisent des mesures bathymétriques pour calibrer la profondeur en fonction de la luminance. Les calculs ne tiennent pas compte des paramètres environnementaux pris en compte par les modèles physiques. Cela suppose que la charge en suspension et la nature du fond sont constants et que seul le paramètre profondeur fait varier la luminance. On constate la limite, en dehors de certains secteurs côtiers, de ce type de méthode.
3- les méthodes semi-empiriques combinent des équations de transfert radiatif et des analyses de teneurs en MES (D. K. Warne, 1978…). Ces méthodes ont les mêmes inconvénients que les deux précédemment citées.
Le problème sur lequel butent ces méthodes est la forte variabilité spatiale et temporelle des facteurs perturbants qui font fortement varier les luminances captées au dessus de l’eau en dehors de l’atténuation du signal liée à la profondeur. Ainsi en eau turbide, il est difficile, voire impossible de relier une valeur radiométrique avec une profondeur. Il en est de même en eau agitée par la houle qui modifie la rétrodiffusion du signal. En eau claire et faiblement agitée, il faut aussi tenir compte des variations de la nature du fond.
Notons les conditions particulières qui règnent dans les zones de récifs coralliens. A l’intérieur des lagons, l’eau très claire en raison de sa faible teneur en matières en suspension rend possible l’établissement d’une relation entre la profondeur et les valeurs radiométriques. Cette propriété est d’ailleurs utilisée par le SHOM pour la cartographie de la bathymétrie bien que les variations de la nature du fond ne soient pas maîtrisées (T. Garlant, 1993).
En raison des conditions de turbidité régnant dans l’archipel des Bijagos nous avons préféré retenir une approche fondée sur l’identification des formes afin de minimiser les risques d’erreurs.
– l’approche morphologique
En dépit des perturbations causées par les turbidités, il est indéniable que l’on peut extraire des informations sur les petits fonds des images SPOT et en particulier à partir des bandes XS1 et XS2. La simple visualisation d’une composition colorée de l’archipel permet de faire quelques observa-tions de type morphologique sur les formations prélittorales (nature, extension,…) des petits fonds (< 10 m). La superposition à l’écran de la mosaïque et de la bathymétrie numérisée présente des différences locales importantes, malgré une analogie d’ensemble.
Si la houle est un élément pénalisant pour établir une relation entre profondeur et radiométrie, elle constitue une information intéressante dans l’approche morphologique. L’analyse de la propagation de la houle permet de différencier une lentille d’eau turbide d’un banc faiblement immergé. Par ailleurs, les turbidités constituent un effet perturbateur important mais elles ne masquent pas totalement les formes sous-marines. L’utilisation conjointe de l’image et de la bathymétrie permet dans de nombreux cas de lever les ambiguïtés. Cette approche a cependant ses limites et doit être employée avec beaucoup de prudence.
En raison du nombre de perturbations rencontrées et de leur variabilité spatiale, une interprétation automatique n’est pas envisageable. Il faut adapter localement l’interprétation aux perturbations présentes sur l’image.
– mise en oeuvre de l’approche morphologique
La mise en oeuvre de l’approche morphologique s’est déroulée en 3 phases :
– classification de l’image,
– lissage de la classification,
– interprétation visuelle assistée par la composition colorée et la bathymétrie numérique.
Une classification automatique a été réalisée sur la partie marine de l’image. Les résultats de cette classification ont fait l’objet de lissages afin d’améliorer la lisibilité des données. La technique de lissage est opérée sur une matrice 3×3, l’affectation du pixel central étant conditionnée par la classe majoritaire représentée sur les pixels voisins.
La phase d’interprétation a été réalisée en confrontant les résultats de la classification et la bathymétrie numérisée. Dans certains cas, les résultats de la classification peuvent être directe-ment utilisés pour préciser les contours des formations pré-littorales. En effet, sur le front marin de l’archipel, les eaux sont peu turbides, la marée est en phase ascendante, la houle y est très faible et on constate une bonne correspondance entre la classification et les isobathes de la carte marine. En revanche en eau turbide voire très turbide comme c’est le cas à l’embouchure du fleuve Geba et le long de la côte au sud du fleuve, il est impossible d’établir un lien entre la classification et les petits fonds. Cependant, en présence de houles réfractées par le fond, l’interprétation des déformations des vagues fournit de bonnes indications sur les formes sous-marines, comme c’est le cas dans la partie sud de l’archipel à la hauteur de l’île de Poilão et João Vieira (ill. n°13).
L’imagerie satellitaire a facilité la correction de certaines erreurs d’interpolation présentes sur les ill. n° 13 : composition colorée réalisée sur le secteur de Poilão à partir des bandes XS1 et XS2 de l’image SPOT du 09/05/1995 cartes marines. Ceci est particulièrement net au sud des îles de João Vieira et Orangozinho. On a aussi pu confirmer la présence de rochers émergents signalés à l’est de l’île de Poilão sur le carte des unités physiographiques des régions côtières de la Guinée Bissau à 1:500 000 ( F. CUQ et F. Gourmelon, 1993), alors que ces rochers n’apparaissent pas sur la carte marine. L’illustration n°14 montre le résultat de la combinaison de la bathymétrie numérisée et de l’analyse morphologique des petits fonds.

étude des ensembles morphosédimentaires de l’estran

On distingue deux ensembles traités séparemment : l’estran émergé et les ensembles humides à très faiblement immergés. Dans le premier cas, les trois bandes XS ont été utilisées pour décrire les ensembles sédimentaires; dans le second cas, seules les bandes XS1et XS2 ont été employées.
– l’estran émergé
L’analyse des types morphosédimentaires de l’estran se fonde sur l’étude des propriétés optiques des sédiments. Elle aboutit à la réalisation de classifications (F. Verger et al., 1984, F. Cuq in M. C. Girard et C.M. Girard, 1989) des états de surfaces représentatifs de la couleur et de l’humidité des sédiments. La méthode de classification utilisée est l’agrégation autour de centres mobiles, initialisée à partir d’un semis de centres de classes aléatoirement répartis au sein du nuage radiométrique. Les résultats différencient des ensembles homogènes en fonction du type sédimen-taire et de l’humidité du substrat. L’interprétation est fondée sur l’analyse des signatures multibande des centres de classes.
La description des formations littorales peut se faire en quatre classes :
– les formations dunaires et autres sols nus terrestres,
– l’estran sableux,
– les estrans sablo-vaseux et vaseux : Ces deux types sédimentaires ont été regroupés car nous ne disposions pas de données de terrain pouvant étayer cette distinction. Du point de vue dynamique, ces deux ensembles sédimentaires présentent des caractéristiques similaires car ils se situent dans des secteurs abrités à faiblement agités,
– les formations rocheuses.
En dépit de la simplicité relative des thèmes identifiés, les résultats de la classification font apparaître de nombreux cas où les comportements spectraux de chacun des milieux se caractérisent par des signatures hétérogènes.

localisation des prélèvements par le système GPS

L’obtention de localisations précises pour les mesures effectuées sur le terrain a justifié l’emploi d’un récepteur GPS fournissant une précision de localisation compatible avec l’usage de l’imagerie SPOT.

le système GPS

Le système américain GPS, ou Global Positioning System, est aujourd’hui l’instrument de localisation le plus utilisé en raison de sa facilité de mise en oeuvre (S. Botton et al., 1997). Les coordonnées géographiques et l’altitude d’un point à la surface du globe sont obtenues à partir des informations fournies par une constellation de 24 satellites émetteurs, mis en orbite autour de la terre par le Departement Of Defence américaine (DOD) (P.H. DANA, 1997). Le déplacement de ces satellites est tel que, dans des conditions normales d’utilisation, 4 à 6 d’entre eux sont à toute heure visible d’un point quelconque du globe. Ces satellites émettent à chaque seconde simultanément (grâce à une synchronisation par une horloge atomique) un signal complexe sur les fréquences de 1575,42 MHZ et 1227.60 MHZ. Ce signal indique l’heure d’émission et la position du satellite émetteur. Le récepteur GPS capte les signaux accessibles à une heure connue. A partir du temps de transmission des signaux, la distance entre l’émetteur et le récepteur est alors calculée à un facteur près qui dépend de la vitesse de propagation. Cette vitesse de propagation est principalement fonction de la distance entre le couple capteur/ émetteur et conditionne fortement la précision du positionnement. La précision de la mesure est aussi limitée par les obstacles réfléchissant le signal (relief, végétation haute,…).
La précision de la mesure peut être affinée par différentes méthodes qui nécessitent d’associer des périphériques au récepteur mobile. Une étude réalisée aux USA (August et al. 1994 in J. P. Legros, 1996) montre que si pour un GPS standard de coût relativement modeste l’incertitude de positionnement instantanée est de 73 m, elle est de 6 m avec correction. Les résultats sont spécialement précis si chaque mesure est prise en continu pendant plus de 5 minutes.

description de la manipulation

Nous disposions d’un GPS de type NAV 5000 PRO qui permet un positionnement instantané avec une précision moyenne de 20 m. Afin d’optimiser le positionnement, pour opérer un calage précis de certains échantillons par rapport aux images satellitaires, nous avons connecté le GPS à un PC portable. Cette connection avait pour but l’enregistrement pendant une période de dix minutes des différentes positions données par les satellites. L’étude statistique de cet échantillonnage de points, en moyenne 200, à permis d’affiner les positions des points repérés.

prise en compte de l’erreur (déviation) et calcul de la position moyenne

Le logiciel fourni par le constructeur du récepteur GPS (Magellan) donne les méthodes graphiques et statistiques pour calculer une position précise et vérifier la qualité de la mesure.
– les méthodes graphiques
L’affichage à l’écran du nuage de points en deux dimensions (x, y) et les variations en latitudes et longitudes de chaque point permet une première estimation de la qualité du point calculé. L’historique du positionnement permet de visualiser la dégradation du signal dans la période d’enregistrement (ill. n°19).
ill. n° 19 : Représentations graphiques d’un nuage de points acquis par le récepteur GPS l’acquisition du point
– les méthodes statistiques
Le calcul de l’erreur quadratique moyenne, du cercle d’erreur probable et de l’erreur moyenne radiale permettent de décrire l’ensemble des caractéristiques du nuage de points (ill. n°20 et n°21). Dans le meilleur des cas, on peut atteindre une précision de 5m.
ill. n°20 : Édition des coordonnées géographi-ques calculées et des paramètres statistiques permettant d’évaluer la qualité du point
ill. n°21 : Paramètres statistiques décrivant la qualité des positionnements acquis par GPS

les prélèvements sédimentaires

La collecte de prélèvements sédimentaires sur l’estran avait pour but de mettre en évidence les caractères révélateurs de l’action des agents dynamiques. Les prélèvements ont fait l’objet d’une analyse granulométrique afin de décrire la répartition statistique des tailles de grains dans un échantillon donné. Cette analyse a été complétée par une étude de la morphologie superficielle des grains de quartz (morphoscopie et exoscopie).
L’intégration de couches thématiques décrivant la sédimentologie de l’archipel dans la base d’information géographique imposait la définition de règles de représentativité et de cohérence spatiale de l’échantillonnage. Compte tenu du cadre géographique étudié, la seule méthode garantissant le respect de ces règles consistait à collecter un grand nombre d’échantillons répartis sur l’ensemble des estrans insulaires. Les méthodes classiques d’analyse granulométrique étant mal adaptées au traitement de grandes quantités de prélèvements, une colonne à sédimentation, appelée encore balance sédimentomètrique a été utilisée.
Partant du constat que les milieux à sédimentation principalement vaseuse sont des milieux progradants localisés dans des zones à faible énergie, l’étude sédimentologique a été centrée sur les milieux sableux, caractérisés par une origine dynamique plus complexe, ainsi que le signalent de nombreux auteurs (E. J. Anthony, 1990 et 1995 ; E.S. Diop, 1990 ; T. Diaw, 1997 ; …).

la colonne à sédimentation

La colonne à sédimentation utilisée a été conçue rappelons le, par le Département d’ingénierie de l’Université de Delft et la SOGREAH dans le cadre du programme européen MAST (Marine Science and Technology programme). Cet appareil mesure les vitesses de chute de sédiments cohésifs ou non-cohésifs, qu’ils soient naturels (vases, sables,…) ou artificiels (P. Galichon et Z. Makowski, 1993). Le principe de la mesure repose sur la notion de tri hydraulique, c’est à dire l’enregistrement dans le temps du dépôt d’un échantillon sédimentaire largué dans une colonne d’eau de hauteur connue. La relation entre le temps et le poids déposé au fond de la colonne permet d’établir la relation entre la vitesse de chute et la granulométrie. Dans les laboratoires de sédimentologie, le tri hydraulique est utilisé de manière opérationnelle pour l’étude de la vitesse de chute des particules fines (J. B. Buchanan, 1984). Il n’avait pas été étendu aux sables en raison de leur vitesse de chute rapide. L’emploi d’une balance à haute fréquence d’échantillonnage temporel connectée à un ordinateur permet d’effectuer selon les réglages entre 5 et 7 pesées par seconde et lève donc l’obstacle de la vitesse de chute.
– description et précision de la mesure
A partir des plans et conseils des concepteurs, une colonne à sédimentation a été construite au laboratoire. Elle se compose de quatre éléments principaux (ill. n°22) :
– une balance Mettler, précise au 1000ème de gramme, reposant sur un support fixe et disposant d’un système de pesée par en dessous, d’une charge maximale de 200 gr.,
– un tube en plastique transparent de 1 m de haut et de 10 cm de diamètre,
– un plateau de balance, ajusté sans frottement au diamètre du tube, suspendu près du fond et relié à la balance par l’intermédiaire de trois fils non déformables,
-un micro-ordinateur portable connecté à la balance et piloté par un logiciel d’acquisition de données développé au laboratoire.

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Table des matières

Démarche méthodologique
PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS MÉTHODOLOGIQUES
Chapitre 1- Notions d’environnement littoral et descripteurs pertinents
1.1 littoral et pluralité des définitions
1.2 la modélisation de la dynamique
1.2.1 les descripteurs morphologiques
1.2.2 les descripteurs spatiaux
1.2.3 Les domaines scalaires pertinents
Chapitre 2- Le cadre méthodologique
2.1 généralités sur les SIG
2.2 les recherches en cours en matière de BIG littorales
2.3 Données disponibles et apports des images satellitaires
2.3.1 les sources d’informations
2.3.2 apport des images satellitaires
Chapitre 3- Chaînes d’intégration des images satellitaires dans la BIG
3.1 calibration radiométrique et corrections atmosphériques
3.2 prétraitements géométriques
3.2.1 changement de référentiel
3.2.2 création d’une mosaïque
3.3 traitements thématiques
3.3.1 segmentation de l’image
3.3.2 étude de la morphologie sous marine
3.3.3 étude des ensembles morphosédimentaires de l’estran
3.3.4 apports de la télédétection pour l’étude des masses d’eau
Chapitre 4 – étude sédimentologique
4.1 localisation des prélèvements par le système GPS
4.1.1 le système GPS
4.1.2 description de la manipulation
4.1.3 prise en compte de l’erreur (déviation) et calcul de la position moyenne
4.2 les prélèvements sédimentaires
Chapitre 5 – Analyse de la base d’information géographique et exploitation cartographique des résultats
5.1 l’exploitation des couches d’information
5.1.1 la couche d’information morpho-bathymétrique
5.1.2 la couche d’information sur la nature de l’estran
5.1.3 la couche d’information sur l’occupation des sols
5.2 analyse statistique et typologie
5.3 le codage des données
5.4 réflexion sur la représentation cartographique des résultats
DEUXIÈME PARTIE : TYPOLOGIE DYNAMIQUE DE L’ARCHIPEL DES BIJAGOS
Chapitre 1- Les résultats de l’Analyse en Correspondances Multiples
1.1 le croisement des axes 1 et 2
1.2 le croisement des axes 1 et 3
1.3 le croisement des axes 2 et 3
Chapitre 2- Importance de l’héritage dans la configuration du rivage
2.1 le contexte structural
2.2 la mise en place du bassin sénégalo-mauritanien
2.3 l’évolution du bassin sédimentaire
2.4 le contexte stratigraphique général
2.5 les caractéristiques générales des « Rivières du sud »
2.6 le rôle des variations du niveau marin
Chapitre 3 – Les agents de la dynamique littorale
3.1 le facteur climatique
3.1.1 la zone Intertropicale de convergences (ZITC)
3.1.2 les vents enregistrés dans les stations météorologiques locales
3.1.3 Caractéristiques des pluies et leur incidence au niveau local
3.2 les agents marins de la dynamique
3.2.1 la circulation régionale
3.2.2 la marée et les courants de marée
3.2.3 les houles
Chapitre 4 – Physiographie du littoral de l’archipel des Bijagos
4.1 le cadre géographique général
4.2 l’archipel des Bijagos : partie émergée d’un delta ?
4.3 physiographie des formations deltaïques
4.3.1 le réseau de chenaux
4.3.2 la plaine deltaïque
Chapitre 5 – Cinématique et Bilan
5.1 la cinématique actuelle
5.2 les potentialités cinématiques
5.3 la cinématique à long terme
Chapitre 6 – Synthèse des formes, de la dynamique et de la cinématique du delta des Bijagos
6.1 la zone interne
6.2 la partie distale
Conclusion générale et perspectives
BIBLIOGRAPHIE

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