INTRODUCTION
Les deux révolutions industrielles ont entraîné des transformations importantes dans la société comme l’apparition d’inégalités sociales. De ce fait, de nombreuses réflexions ont été développées afin d’améliorer la société. Après la Deuxième guerre Mondiale, le monde entier a connu une croissance importante qui a duré 30 années qu’on appelle les « 30 Glorieuses » (C’est une expression empruntée à l’économiste Jean Fourastié, qualifiant la grande croissance de cette période). Les années 70 (1974 1995) les « Vingt Piteuses », jeu de mots par rapport aux Trente Glorieuses. Ainsi les années 70 (1974-1995) les « Vingt Piteuses », jeu de mots par rapport aux Trente Glorieuses, sont marquées par une période de ralentissement de croissance, période de déclin, période de crises. En 1972, un rapport intitulé Les limites à la croissance (aussi appelé Halte à la croissance? ou sous le nom de rapport Meadows1) a été publié par le Club de Rome2. Ce rapport donne les résultats et indique que ce rythme de la croissance économique entraînera une chute brutale des populations à cause de la pollution,de la dégradation de l’environnement et de la raréfaction des énergies fossiles. Et face ces menaces, des spécialistes se penchèrent sur la question de cette perpétuelle croissance et de ses limites, et surtout sur l’impact de ce développement sur l’environnement et de nombreux aspects sociétaux.
Les premières limites de cette croissance apparurent brusquement suite au choc pétrolier survenu en 1973, marquant la fin des Trente Glorieuses, qui sera suivi d’un nouveau choc pétrolier en 1979. Des années 80, de nouveau contexte de l’économie globalisée a influencé d’une manière significative l’industrialisation. D’où la nécessité de promouvoir de nouvelles techniques et d’axer beaucoup plus les investissements sur la recherche et le développement. En 1987, le concept même de développement durable fit sa première apparition lors de la commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le rapport Brundtland. De nos jours l’expression de développement durable se trouve au cœur des préoccupations de chaque Nation. Un groupe de réflexion réunissant des scientifiques, des économistes, des fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 52 pays, préoccupés des problèmes complexes auxquels doivent faire face toutes les sociétés, tant industrialisées qu’en développement. Nous avons constaté que les pays développés ou les pays riches se situent essentiellement dans l’hémisphère Nord à l’exception de l’Australie et de la Nouvelle Zélande. Pourtant les pays en développement ou les pays pauvres se trouvent plutôt dans l’hémisphère Sud. Pour François PERROUX « Le développement se définit comme la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la pousse à faire croitre cumulativement et durablement son produit global » 4 .On peut définir aussi le développement comme l’amélioration de condition de vie de la population. On parle alors de la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement. Tout ce qui concerne le bien être social.
Le développement est un processus qui pèse sur les ressources et l’environnement. Sachant que plusieurs pays noient encore dans la pauvreté, c’est la raison pour laquelle le développement économique et social des pays du tiers monde est au centre de la réflexion et de l’action de tous les pays du monde. D’où la naissance des objectifs du millénaire pour le développement ou OMD. Lors du Sommet du Millénaire ayant réuni l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement au siège des Nations Unies à New York, Madagascar est un des pays qui s’est ainsi engagé à atteindre, d’ici à 2015, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont été définis en l’an 2000. Ils vont se terminer pendant cette année 2015. Alors le temps est venu de les évaluer et de préparer de nouveaux objectifs. Malheureusement, notre pays n’a pas pu atteindre ces objectifs malgré les efforts qu’il a faits. Cela nous mène à poser la question suivante: « pourquoi Madagascar s’était éloigné des OMD? »Ainsi, le présent travail devrait nous permettre de répondre à cette problématique. Ce mémoire ne peut être réalisé sans avoir recours à des recherches des informations. De ce fait nous avons mené notre recherche par de collecte des données, des visites auprès du centre d’information de la Banque Mondiale, et l’ONU à Antananarivo pour accès à leurs bases de données et documents concernant le développement dans le monde, le PNUD concernant le rapport des OMD à Madagascar, de l’INSTAT. Il y a eu aussi des recherches documentaires effectuées sur internet.
Définition et Historique des Objectifs du Millénaire pour le développement
a) Notion du développement
Le concept de développement est d’apparition relativement récente dans la littérature. En français, le terme développement dans son explication économique est très récent. Il est encore totalement absent du dictionnaire économique publié en 1956 et 1958. Ce n’est qu’à la fin des années 50 qu’il apparaît dans quelques travaux isolés et sa diffusion est exclusivement liée au phénomène du sous-développement. François Perroux fut l’un des premiers à utiliser l’exclusivité du thème. Ce terme forgé à la fin des années 50 ne se généralise que dans le dictionnaire de science économique en 1968 ainsi que dans le petit dictionnaire de la science économique de la même année. La définition du développement implique sa comparaison au concept de croissance. Dans la théorie de développement, l’accent est mis sur l’équilibre entre l’accumulation du capital et la croissance de la population ainsi que sur l’ajustement réciproque.
b) Définition de l’OMD
Les OMD visent à améliorer, le bien-être de l’Homme en réduisant la pauvreté, la faim dans le monde et la mortalité infantile et maternelle, en garantissant l’accès à l’enseignement pour tous (l’éducation pour tous), en contrôlant et en gérant les épidémies et les maladies, en abolissant la discrimination entre les sexes, en assurant un développement durable et en établissant des partenariats à l’échelle mondiale. « Les OMD sont l’ensemble d’objectifs de réduction de la pauvreté qui réunissent l’adhésion la plus large qui sont les plus complets et les plus spécifiques que le monde ait établi jusqu’à présent ». Les OMD sont au nombre de 8:
Objectif 1 – Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim : Réduire de moitié, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour et la proportion de la population qui souffre de la faim.
Objectif 2 – Assurer l’éducation primaire pour tous: Donner à tous les enfants, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.
Objectif 3 – Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes : Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible et à tous les niveaux en 2015 au plus tard.
Objectif 4 – Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans: Réduire de deux tiers, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.
Objectif 5 – Améliorer la santé maternelle: Réduire de trois quarts, le taux de mortalité maternelle.
Objectif 6 – Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies: Stopper la propagation du VIH/sida, le paludisme et d’autres grandes maladies et inverser la tendance actuelle.
Objectif 7 – Assurer un environnement durable: Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales, réduire de moitié, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable.
Objectif 8 – Mettre en place un partenariat mondial pour le développement: Réformer l’aide au développement et le commerce avec un traitement préférentiel pour les pays les plus pauvres.
c) Historique et évolutions des OMD
En septembre 2000, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies, 147 chefs d’État et de gouvernement et 189 pays s’engagent « à faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l’humanité entière à l’abri du besoin». Elle témoigne d’une volonté politique de la part d’acteurs nationaux et internationaux. Cette déclaration se veut être une approche globale d’un processus initié début des années 1990, qui marque le retour au premier plan des Nations Unies dans le débat sur le développement. Effacée pendant 2 décennies par les institutions de Brettons Woods7, l’ONU reprend en effet au début des années 1990 nombre d’initiatives sur différents aspects du développement tels que l’enfance (New York, 1990), l’environnement (Rio, 1992), la condition de la femme (Pékin, 1995) ou le développement social (Copenhague, 1995). 2002: Campagne du Millénaire La Campagne du Millénaire des Nations Unies a été mise en place en 2002 par le Secrétaire général de l’ONU Koffi Annan, afin de supporter la participation de la communauté internationale et l’engagement de tous les pays dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Depuis 2002, dans le cadre de la Campagne, les Nations Unies et ses partenaires ont inspiré des hommes et des femmes à travers le monde et ont favorisé la mise en place de programmes et politiques visant à améliorer leur bien-être.
La Campagne permet aussi d’expliquer l’impact de leurs investissements et de leur travail dans la réduction de la pauvreté, incitant d’autres personnes et communautés à s’engager. Aujourd’hui, la Campagne préconise le renforcement des efforts pour promouvoir efficacement un plus grand soutien et assurer la réalisation des objectifs d’ici 2015. Les OMD demeurent une priorité dans l’agenda politique international. Ils participent également à la mise en place des objectifs de développement. Le Projet Objectifs du Millénaire était un organe indépendant créé par le Secrétaire général de l’ONU pour proposer les meilleures stratégies permettant de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le Projet fut dirigé par le Professeur Jeffrey D. Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général sur les OMD. L’essentiel des travaux du Projet a été fait par dix équipes thématiques comprenant plus de 250 spécialistes venant du monde entier, notamment des praticiens du développement, des scientifiques, des décideurs, des parlementaires, ainsi que des représentants de la société civile, des organismes des Nations Unies, de la Banque mondiale, du Fonds Monétaire International et du secteur privé. Leurs recommandations furent publiées en 2005 dans un rapport final intitulé « Investir dans le développement: plan pratique de réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement ».
Après la présentation du rapport final, une partie des spécialistes du Projet ont continué à travailler jusqu’à la fin 2006 afin de soutenir la mise en œuvre des recommandations du projet. En particulier, ils ont apporté leur soutien et leur expertise à la préparation des stratégies de développement nationales ayant pour objectif la réalisation des OMD dans les pays en développement. 2005: Sommet mondial Le Sommet mondial de 2005, qui a eu lieu du 14 au 16 septembre au Siège de l’ONU, à New York, a rassemblé plus de 170 chefs d’État et de gouvernement. L’ordre du jour du Sommet était les propositions présentées par le Secrétaire général, M. Koffi Annan, dans son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande ». Lors du Sommet, les dirigeants de la planète ont convenu d’intervenir face aux grands problèmes mondiaux. Tous les gouvernements se sont engagés à atteindre d’ici à 2015 les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, 50 milliards de dollars de plus par an ont été promis pour la lutte contre la pauvreté.
2008: Réunion de haut niveau sur la réalisation des OMD Le 25 septembre 2008, le Secrétaire général des Nations Unies et le Président de l’Assemblée générale ont convoqué une réunion sur la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement au Siège des Nations Unies. Au tiers du parcours, la plupart des pays connaissent un retard dans la majorité des OMD. Des progrès réels ont été accomplis vers la réalisation de certains des objectifs, notamment la généralisation du traitement contre le sida, les gains de productivité agricole, la hausse des taux de scolarisation et l’amélioration de l’accès aux services d’approvisionnement en eau et en assainissement. Pourtant des disparités considérables existent entre les pays et au sein d’un même pays.
Cette réunion a permis aux dirigeants internationaux d’examiner les progrès accomplis, d’identifier les lacunes de leurs pays et de s’engager à prendre des mesures concrètes nécessaires pour les remplir. 2010: Sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement Le Sommet 2010 sur les objectifs du Millénaire pour le développement s’est conclu avec l’adoption d’un plan d’action mondial intitulé « Tenir les promesses: tous unis pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement » et l’annonce d’un certain nombre d’initiatives menées pour la lutte contre la pauvreté, la faim et la maladie. Dans le cadre d’un important effort, de nombreux chefs d’État et de gouvernement de pays développés et en développement ont promis une aide de plus de 40 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, soutenus par des fondations, des organisations internationales, la société civile et des organismes de recherche, pour intensifier les progrès réalisés dans ledomaine de la santé des femmes et des enfants.2013: Accélérer l’action pour réaliser les OMD et l’après-2015 Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies a organisé un évènement spécial pour assurer le suivi des OMD, le 25 septembre 2013. Lors de l’évènement spécial, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki- Moon, a présenté aux États Membres son rapport intitulé « Une vie de dignité pour tous ». Dans le document final adopté par les États Membres, les dirigeants du monde ont réaffirmé leur engagement à atteindre les OMD et ont convenu de tenir un Sommet de haut niveau en septembre 2015 pour adopter un nouvel ensemble d’objectifs, en s’appuyant sur les réalisations des OMD.
Le 23 septembre 2013, le Secrétaire général a organisé un forum de haut niveau pour accélérer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et contribuer aux délibérations de l’Assemblée générale. Des engagements supplémentaires pour stimuler la réalisation des OMD ont été annoncés, totalisant plus de 2,5 milliards de dollars.
Définition de la pauvreté :
On peut définir l’extrême pauvreté comme « pauvreté mortelle » car elle empêche les individus de rester en vie, en prise avec la faim, les maladies et les menaces environnementales. Selon Amartya Sen8, la pauvreté est un concept absolu au sens où elle traduit l’incapacité de satisfaire un certain nombre de besoins essentiels et non des différences dans le degré de satisfaction de ces besoins, ce qui relève plutôt d’une approche en termes d’inégalité. Cela ne signifie pas que les moyens ou les ressources nécessaires à la satisfaction de ces besoins restent fixes dans le temps. Le concept de pauvreté est pertinent surtout dans une économie de subsistance. Mais il faut souligner que la pauvreté est une notion relative car elle dépend de la façon dont on définit les besoins essentiels.Ainsi l’accomplissement de ces objectifs montrerait l’acquisition des moyens d’une vie productive. Si les OMD étaient réalisés, environs plus de 500 millions d’hommes seraient sortis de la pauvreté, 300 millions de personnes seront sauvé de la famine. Les OMD apporteraient l’eau potable à 350 millions personnes et 650 millions profiteront d’assainissement de base. Des centaines millions d’enfants iront à l’école. Mais derrière ces chiffres élevées, il y a la vie et les espoirs de millions de gens qui seront libérées de l’extrême pauvreté et contribueront à la croissance économique.La déclaration des OMD se démarque par le consensus mondial qui l’entoure. Elle bénéficie d’une large assise et est en mesure de devenir un levier d’action déterminant en vue de solutionner des problèmes liés à la paix et à la sécurité, au développement et à la lutte contre la pauvreté, à l’environnement et aux droits humains.
Pour ce faire, la dimension humaine est intégrée dans la déclaration. Cette prise en compte répond à la nécessité, plusieurs fois répétée lors des sommets mondiaux des années 1990, de donner un visage humain à la mondialisation en répartissant « ses bienfaits » et les charges qu’elle impose.
Faiblesses des OMD
De nombreux pays sont sur la bonne voie pour atteindre au moins certains des objectifs. Cependant, de vastes régions s’en écartent considérablement. La Déclaration du millénaire en 2000 permettait de pressentir favorablement de l’avenir. Annoncés comme un réel changement, les OMD n’ont malheureusement pas rempli leurs engagements. Dès l’origine,des reculs, des manquements et des erreurs sont à rattraper. Certaines dimensions qualitatives essentielles ne figurent pas parmi les préoccupations décrites par les 8 objectifs, ce qui fait persister le doute quant à la réalisation effective des OMD. Lors du Sommet du millénaire + 5, cette tendance est confirmée. Un certain retard est constaté au regard de l’agenda de la communauté Internationale.
La lutte contre la pauvreté est présentée comme un objectif novateur avec un fort potentiel incitant à l’optimisme et au changement. Or, cette préoccupation est inscrite dans les priorités des Nations unies depuis son origine. Donc il n’y a rien de neuf, mais surtout rien de bien convainquant au regard des actions réalisées et des résultats obtenus ces dernières décennies.Aujourd’hui, l’objectif 1 visant la réduction de la pauvreté marque un recul par rapport aux engagements antérieurs non seulement en raison des ambitions qui sont revues à la baisse mais également en raison de l’abandon des préoccupations liées à l’inégalité et à la concentration des richesses. Or, plus que jamais, la situation des inégalités au niveau mondial est alarmante et constitue un frein au développement.Le discours sur la pauvreté telle que définie par ces instances internationales a ainsi tendance à être dissocié de la réalité que vivent les plus pauvres.
La sécurité alimentaire, l’agriculture et le développement rural sont des exemples de cet état de fait. Alors que trois quarts des personnes ayant un revenu inférieur à un dollar par jour vivent en milieu rural et tirent leurs moyens d’existence de l’agriculture ou d’activités rurales liées à l’agriculture, l’attention apportée par la Communauté internationale (notamment en terme financier) au renforcement des secteurs agricoles et productifs dans les pays en développement est marquée par une tendance à la baisse9. Le renforcement de l’agriculture et du développement rural sont donc des priorités majeures en vue de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans la plupart des pays en développement. Aujourd’hui les Objectifs de Développement Durable sont considérés comme un post 2015 afin de combler les lacunes et d’apporter des nouvelles idées sur les chemins que chaque pays devrait suivre pour le développement durable.
Le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP)
L’élaboration du DSRP par le Gouvernement malgache a commencé vers le début des années 2000. Le DSRP ou le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté fait état des mesures macroéconomiques, structurelles et sociales que les pays entendent appliquer pour soutenir la croissance et la lutte contre la pauvreté, ainsi que des besoins de financement extérieur et des principales sources de financement y afférents.
a) Origine du DSRP
Vers la fin des années 1999, pour faire face à l’ampleur de la pauvreté à Madagascar, le Gouvernement Malgache, en collaboration avec les deux institutions de Bretton Woods, a élaboré une nouvelle stratégie pour combattre la pauvreté : le DSRP dont les grandes lignes,rédigées dans la « source book », sont dictées par la Banque Mondiale et le FMI. Par ailleurs,l’utilisation des ressources concessionnelles offertes par les bailleurs de fonds est encore basée sur le DCPE. Le DSRP n’est donc qu’une adaptation des expériences acquises des politiques et des reformes macro-économiques ET structurelles antérieures mais en adoptant dans sa stratégie l’approche participative. Cette dernière vise un renforcement des arrangements participatifs dans l’élaboration du document de manière à ce que le DSRP soit un document consensuel.
b) Objectifs du DSRP
L’objectif de développement pour Madagascar est la promotion d’un développement rapide et durable pour réduire de moitié en 10 ans le taux de la pauvreté. Le fait de placer le concept de moyens d’existence durable au centre de la préoccupation fondamentale de la stratégie de réduction de la pauvreté répond tout à fait au défi de rapidité et de durabilité qui préside, et doit présider aux principes et actions du Gouvernement. La mise en œuvre dans l’immédiat, d’approches innovantes ainsi que la recherche d’impacts positifs du développement au profit de la grande majorité de la population, les pauvres en l’occurrence, signifient que maintenant, le développement, avec la double composante possession et/ou maîtrise des moyens de production et effectivité de la jouissance des fruits de la croissance, est et doit être désormais et principalement conçu et réalisé pour et avec les pauvres. C’est en ce sens que le développement est rapide. Le souci d’asseoir le développement sur des fondations solides et ce, par la mise en place au profit de la grande majorité de la population des conditions matérielles et de cadres psychosociologiques et juridiques (renaissance des valeurs identitaires, réalité de l’Etat de droit et de bonne gouvernance) signifie élargissement, consolidation et pérennisation des bases du développement. C’est en ce sens que le développement est durable. C’est en tenant compte de tout ce qui précède que Madagascar a procédé à l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie qui se veut opératoire et efficace, à même de réduire la pauvreté. L’objectif y rattaché consiste à réduire de moitié en 10 ans le taux de pauvreté actuel.
c) Les axes stratégiques
Le diagnostic et l’analyse des caractéristiques de la pauvreté, les exigences et les impératifs d’un développement rapide et durable pour réduire le taux de pauvreté de moitié en dix ans, les enseignements tirés de la mise en œuvre des programmes antérieurs ainsi que les recommandations issues des différents sommets internationaux et/ou régionaux auxquelles Madagascar a adhéré, permettent de circonscrire les trois grands axes stratégiques autour desquels vont s’articuler les actions au cours de la période 2003-2006:
Axe stratégique d’intervention n°1 : Restaurer un Etat de droit et une société bien gouvernée.
Axe stratégique d’intervention n°2 : Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie.
Axe stratégique d’intervention n°3 : Susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargis Ces axes stratégiques décrivent les domaines d’intervention à travers lesquels les actions et les programmes opérationnels peuvent agir de manière décisive sur les principales dimensions de la pauvreté.
La Politique Gouvernementale de l’Etat (PGE 2015)
La Politique Générale de l’Etat est un ensemble de défis qui a pour objectif de répondre aux désirs exprimés par le peuple et doit tenir compte des OMD et du Plan National de Développement (PND). Il est composé de huit (08) thèmes :
1-Le renforcement de l’Etat de droit et de la Bonne Gouvernance:
-Bonne gouvernance : Améliorer la durée de traitement des dossiers, simplifier les procédures et en assurer une large diffusion, opérationnaliser la Gestion Prévisionnelle des Effectifs, des Emplois et des Compétences (GPEEC) pour une gestion efficace des agents de L’Etat, renforcer la transparence de la gestion foncière, maîtriser les dépenses publiques, moderniser les administrations fiscales et douanières, et d’une manière générale l’Administration.
– Etat de droit: Améliorer la gouvernance pour que les citoyens aient confiance à la justice; garantir l’indépendance de la justice.
– Lutte contre la corruption : La restructuration du mécanisme de l’inspection et le renforcement du contrôle, l’effectivité des sanctions prononcées, la promotion de l’intégrité des agents de l’Etat, le renforcement de la transparence des concours administratifs, l’élargissement des collaborations avec le BIANCO et le SAMIFIN dans le cadre de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, et veiller à leur indépendance, la formation d’équipes d’audit anti-corruption (administrations judiciaires, fiscales et douanières), l’adhésion au Groupe Africain anti-blanchiment de l’Afrique Orientale et Australe. (PGE 2015) .
2. La relance de l’économie pour un développement durable et inclusif: La croissance économique doit être supérieure à celle de la croissance démographique. Rendre la croissance inclusive et durable avec une croissance accélérée. (PGE 2015) .
3. La promotion du développement social: mettre en valeur le capital humain qui est essentielle pour le développement, appliquer la législation en faveur des travailleurs et rendre opérationnelles les structures de coordination de la lutte contre le travail des enfants. (PGE 2015) .
4. Le renforcement de la sécurité : Acquérir des bâtiments et des équipements, tout en mettant l’accent sur la promotion de la formule 4P (partenariat-public-privé-population) et l’appui des partenaires techniques et financiers, renforcer les relations de travail entre les acteurs EMMO et la Justice pour prévenir les crimes et poursuivre les malfaiteurs, contribuer à la mise en place des « Dina » en assurant leur efficacité et leur conformité aux lois, réduire le taux de criminalité urbaine et redéployer les forces de l’ordre dans les zones rouges, multiplier les actions de surveillance de la Zone Economique Exclusive (ZEE), réorganiser et sécuriser la filière de bovidés, démanteler les réseaux de délinquants économiques et financiers, mettre en place la structure nationale d’orientation de la Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale organisée (SNOLT/ CTO). (PGE 2015) .
5. Une politique environnementale pour un développement durable : Remplacer tous les responsables publics dans les zones où sévit le trafic du bois de rose, et mettre en place le Tribunal Spécial prévu par l’ordonnance 2011/001, mettre en place un système de suivi rigoureux des coupes de bois précieux et de gestion des stocks, engager le processus de récupération des bois de roses saisies à l’extérieur de Madagascar, renforcer la prévention par des mesures éducatives, inviter une structure de gestion et de valorisation des déchets solides dans deux grandes villes de Madagascar, développer les GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau) de trois grands bassins et les mettre en œuvre au niveau des sous-bassins pilotes, augmenter les superficies à reboiser (5000ha), accentuer la lutte contre les feux de brousse, promouvoir l’utilisation du biocarburant, tel que l’éthanol et le biodiesel. (PGE 2015).
6. Une diplomatie au service du développement: Redéfinir la carte diplomatique et le nouveau déploiement de nos représentations à l’extérieur, positionner Madagascar comme destination mondialement reconnue, assurer une présence diplomatique et active au sein des organisations régionales et internationales, garantir la préparation de la tenue du Sommet des Pays francophones qui se tiendra en novembre 2016 à Antananarivo. (PGE 2015).
7. Pour une décentralisation effective et harmonieuse: deux critères essentiels demeurent incontournables: des autorités élues avec des compétences clairement définies et un budget propre non dépendant des dotations et non tributaire du pouvoir central. (PGE 2015) .
8. Pour une nation réconciliée: réussir un développement équilibré et harmonieux dans une nation réconciliée et bâtie sur une meilleure justice sociale. (PGE 2015) .
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: LES OMD ET SES MISES EN OEUVRE A MADAGASCAR
CHAPITRE I: Approche théorique de l’OMD
Section 1) Définition et Historique des Objectifs du Millénaire pour le développement
Section 2) L’importance des OMD
CHAPITRE II: Politiques de la mise en œuvre des OMD à Madagascar
Section 1) Le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP)
Section 2) Madagascar Action Plan (MAP)
Section 3) La Stratégie National de Réduction de la Pauvreté (SNRD)
CHAPITRE III: Réalités de Madagascar
Section 1) Paramètres caractérisant la situation actuelle du pays
Section 2) Les OMD à Madagascar: Quelques objectifs prioritaires
PARTIE II: RESULTATS ENREGISTRES ET LES FACTEURS DE BLOCAGE
CHAPITRE 1: Les impacts globaux des OMD
Section 1) sur le plan économique
Section 2) sur le plan social
CHAPITRE II: les contraintes et obstacles rencontrés à l’atteinte des OMD
Section 1) Sources de blocages
Section 2) Quelques objectifs difficile à atteindre
CHAPITRE III: Proposition de solution et terme de recommandation
Section 1) Quelques recommandations
Section 2) Politiques de l’Etat
CONCLUSION
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