ANTAGONISTES ALPHA2-ADRÉNERGIQUES
Notion d’agoniste partiel – antagoniste
Un agoniste partiel peut aussi bien jouer le rôle d’agoniste que d’antagoniste. Un agoniste partiel (avec alpha entre 0 et 1) a un effet maximal inférieur à un agoniste entier (avec alpha = 1). Donc lorsqu’il n’y a pas ou peu de molécules endogènes ou exogènes agonistes et donc pas ou peu d’activation du récepteur, l’agoniste partiel va se lier au récepteur et exercer son effet d’agoniste partiel en déclenchant une activation du récepteur jusqu’à son effet maximal.
Au contraire, lorsqu’il y a des molécules agonistes (avec activité intrinsèque alpha = 1) en concentration plus élevée, l’agoniste partiel va jouer le rôle de compétiteur. S’il a une affinité suffisante pour déplacer les agonistes entiers et prendre leur place, il va alors déclencher un effet maximal inférieur : il exercera donc dans ce cas un effet antagoniste.
Facteurs modifiant l’effet et le métabolisme des médicaments
Tous les animaux ne vont pas aussi rapidement ou efficacement réagir aux différentes substances et ne vont pas l’éliminer à la même vitesse. De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, qu’ils soient physiologiques, pharmacologiques ou pathologiques. Concernant les facteurs physiologiques, l’espèce a une grande importance et induira une réponse variable due à une pharmacocinétique propre à chaque espèce, une sensibilité spécifique des récepteurs ainsi qu’à des différences anatomiques. L’âge est aussi à prendre en compte : des nouveau-nés (jusqu’à 4 semaines) étant plus sensibles aux substances (peu de graisses pour stocker, faible taux de protéines plasmatiques donc plus de molécules non liées dans le sang, déficit en enzyme responsable de la métabolisation) d’où une demi-vie plus longue et donc des doses à diminuer par rapport à celles de l’adulte.
Utilisation de médicaments vétérinaires et règle de la cascade
Contrairement à la médecine humaine, la prescription vétérinaire ne s’applique pas à une espèce unique, mais à de très nombreuses espèces, d’autant plus concernant la faune sauvage, avec associé, des pathologies diverses, plus ou moins propres à une espèce. Or l’utilisation d’un médicament s’emploie en fonction de l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), un accord donné à un titulaire des droits d’exploitation d’un médicament fabriqué industriellement pour qu’il puisse le commercialiser. Dans celle-ci est décrit, entre autre, pour quelle(s) espèce(s) et pour quelle(s) indication(s) thérapeutique(s) l’employer. Le coût important de la recherche et développement limite le nombre de nouvelles AMM que les laboratoires présentent. Ils ne lancent ces procédures que si un profit non négligeable peut être tiré de l’indication ou de l’espèce concernée. Aucun médicament n’obtiendra donc une AMM ciblant par exemple le suricate (Suricata suricatta) et ses problèmes de granulomes de cholestérol rencontrés en parc zoologique. C’est pourquoi il a été mis en place la règle de la « cascade » où le vétérinaire peut déroger à la règle et employer, dans certaines conditions, des médicaments humains et vétérinaires hors AMM. (Ordonnance 2001/313, directive 81/851. article L5143-4 du CSP).
Utilisation de médicaments humains
Selon la règle de la cascade, les vétérinaires ont la possibilité d’accéder aux médicaments humains à condition de n’avoir pas d’AMM pour l’espèce ciblée et pas d’indication thérapeutique désirée. La naloxone par exemple, est une molécule de médecine humaine permettant d’inverser les effets sédatifs des opioïdes. Cette molécule n’est pas disponible sous forme de médicaments à usage vétérinaire. N’ayant pas d’équivalence, et selon la règle de la cascade, il est tout à fait possible et légal d’utiliser le médicament humain commercialisé sous le nom de NARCAN ® (Naloxone) afin d’inverser l’immobilisation d’un animal comme un lion (Panthera leo) par exemple.
Suivant ce schéma de pensée, toutes les molécules humaines et vétérinaires seraient accessibles pour les espèces de parc zoologique à partir du moment où il y a respect de cette règle. Pourtant, certains médicaments humains ne sont pas accessibles aux vétérinaires : il s’agit de médicaments à prescription restreinte.
Cas particulier des médicaments à prescription restreinte dit « réserve hospitalière » Certains médicaments sont soumis à prescription restreinte (article L.5121-20, 10 du CSP) ; ils sont, dans ce cas, classés par leur autorisation de mise sur le marché, autorisation temporaire d’utilisation ou autorisation d’importation, dans l’une des catégories suivantes (article R.5121-77 à R.5121-96 du CSP) depuis le dernier décret n° 2004-546 datant du 15/06/04 : Médicament réservé à l’usage hospitalier ; Médicament à prescription hospitalière ; Médicament à prescription initiale hospitalière ; Médicament à prescription réservée à certains médecins spécialistes et Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
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PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. NOTION D’AGONISTE ET D’ANTAGONISTE – Définition et pharmacologie
1) Définitions
1.1. Agoniste
1.2. Antagoniste
2) Pharmacologie
2.1. Pharmacodynamie
2.1.1. Les récepteurs, cible des agonistes et antagonistes
2.1.2. La Courbe dose-réponse
2.2 Pharmacocinétique
2.2.1. Absorption .
II. LÉGISLATION
1) Utilisation de médicaments vétérinaires et règle de la cascade
2) Utilisation de médicaments humains
3) Utilisation de médicaments provenant d’un autre état membre
4) Obtention des différents médicament
DEUXIEME PARTIE : ANTAGONISTES A ANTAGONISTES ALPHA2-ADRÉNERGIQUES
1) Les alpha2-adrénergiques dans l’anesthésie de la faune sauvage
2) Pharmacologie générale des alpha2-adrénergiques
2.1. Pharmacodynamie
2.2. Pharmacocinétique
2.2.1. Administration et absorption
II PRÉSENTATION DES ANTAGONISTES ALPHA2-ADRÉNERGIQUES
1) Antagonistes alpha2-adrénergiques dans l’anesthésie de la faune sauvage
2) Intérêt : pourquoi antagoniser les effets des alpha2-agonistes ?
3) Pharmacologie générale
4) L’atipamézole
4.1. Utilisation
4.2. Chimie
4.3. Pharmacologie
4.4. Indications et contre-indications
4.5. Modalités d’administration et dosages
4.6. Médicaments disponibles pour les vétérinaires en France
5) La yohimbine
5.1 Utilisation
5.2 Chimie
5.3 Pharmacologie
5.3.1. Pharmacodynamie
5.3.2. Pharmacocinétique
5.4. Indications et contre-indications
5.4.1. Indications
5.4.2. Contre-indications et précautions
5.4.3. Toxicologie
5.4.4. Effets secondaires et indésirables
5.5. Modalités d’administration et dosages
5.5.1. Voie et mode d’administration
CONCLUSION DES ANTAGONISTES ALPHA2-ADRÉNERGIQUES
I. PRÉSENTATION DES OPIOÏDES
1) Les opioïdes dans l’anesthésie de la faune sauvage
2) Pharmacologie générale des opioïdes
2.1. Pharmacodynamie
2.2. Pharmacocinétique
2.2.1. Administration et absorption
2.2.2. Métabolisation et élimination
3) Caractéristiques générales et effets secondaires
4) Principaux agonistes opioïdes utilisés
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