Nosographie et nosologie

GENERALITES

Le vocable vague de « dépression », voulant dire abaissement, a des significations qui diffèrent selon les disciplines. Ainsi par exemple :
– il indique :
• en neurophysiologie, la diminution d’une activité électrophysiologique,
• en pharmacologie, la diminution d’activité d’un organe cible, et
• en psychologie, un état émotionnel provoquant une baisse des performances ;
– il comporte, en psychiatrie, au moins trois significations :
• un symptôme,
• un syndrome et aussi
• une entité nosologique .

L’élément séméiologique élémentaire est un aspect phénoménologique caractérisé par un trouble, un affaissement de l’humeur qui devient triste. Autour de ce symptôme élémentaire se groupent d’autres symptômes justifiant la description de syndromes, voire même d’entités pathologiques. Conséquence ou association, s’ajoutent au trouble de l’humeur deux autres phénomènes : l’inhibition et la douleur morale (3). Mais à cette triade : humeur triste, inhibition et douleur morale ; s’ajoutent les structures profondes de la personnalité du déprimé : structure psychotique ou structure névrotique qui pourrait conditionner, par des mécanismes dépressifs propres, à la fois : ❖ des modèles symptomatiques,
❖ une position nosographique et
❖ des attitudes thérapeutiques particulières à chaque structure .

Dans tous les cas, des troubles somatiques peuvent prendre une si grande importance que l’état dépressif risque d’être camouflé par la plainte somatique .

NOSOGRAPHIE ET NOSOLOGIE DES CRISES DEPRESSIVES

Les états dépressifs se présentent sous diverses formes et posent des problèmes nosographiques. La crise de mélancolie et de ses formes cliniques réalise le tableau le plus typique de la dépression. Sa description est classique (5). En pratique cependant, il existe une grande variété d’états dépressifs dont le mécanisme et la thérapeutique sont probablement différents (6). Une nosographie satisfaisante des états dépressifs devrait être basée sur les causes déterminantes des accès. Malheureusement, il n’est pas possible de l’établir sur des facteurs étiologiques précis. Toutefois, on peut classer ces états dépressifs selon les circonstances de leur apparition et également en tenant compte d’autres éléments dont leur sémiologie exprimant la décompensation d’une structure latente de la personnalité. C’est ainsi qu’en dehors de l’accès mélancolique symptomatique de la psychose maniaco-dépressive endogène, on peut assister au déclenchement d’accès dépressifs apparaissant sous l’influence de facteurs exogènes dont des événements provenant du milieu (émotions, surmenage, conflits). Mais dans ces cas, les accès surviennent presque toujours à la faveur d’une prédisposition de la personnalité de base, un peu comme si la tolérance aux stress était abaissée chez certains sujets. C’est pour cela que les états dépressifs survenant dans ces circonstances sont dénommés « états dépressifs réactionnels » ou bien « états dépressifs névrotiques », selon que l’on estime que la cause exogène, ou que la fragilité de la personnalité prémorbide paraît l’emporter dans la genèse de l’accès (2) ; Certains auteurs distinguent, du groupe précédent, des dépressions également déclenchées par des facteurs psychogènes qui, cette fois, agissent non plus par un traumatisme unique mais en exerçant un état permanant de stress : ce sont les dépressions d’épuisement (7). D’autres auteurs rassemblent les dépressions réactionnelles, névrotiques et d’épuisement sous l’appellation de dépressions « habituelles » (4). Dans certains cas, c’est la période de la vie au cours de laquelle l’accès dépressif apparaît pour la première fois qui légitime une forme clinique particulière de la dépression : c’est la dépression d’involution de Kraepelin (8). Mais son autonomie ou son rattachement à l’un des deux groupes dépressifs précédents – endogène et exogène – reste en discussion. On voit que l’immense gamme des états dépressifs se distribue autour de deux groupes extrêmes : les grandes crises de mélancolie endogène et les crises de dépression névrotique résultant d’une décompensation d’une structure névrotique antérieure. Mais la décompensation peut survenir sur une structure psychotique, conduisant à un état psychotique transitoire ou irréversible : ce sont les dépressions symptomatiques d’une psychose .

D’autres auteurs considèrent qu’un nombre important de malades – et pas seulement les dépressifs – n’entrent ni dans le groupe des névrotiques, ni dans le groupe des psychotiques : ce sont les états limites (10). Dans la pratique, tous ces états dépressifs ne sont pas toujours tranchés. Par ailleurs, les dépressions symptomatiques d’une psychose (schizophrénie, délire chronique, délire de persécution mélancolique, confusion mentale stuporeuse, ….) – dont il convient de faire le diagnostic en n’accordant à l’état dépressif que la valeur d’un épisode – ont un autre nom dans la nomenclature française : ce sont les dépressions atypiques. Enfin, il existe des états dépressifs dans lesquels l’examen clinique notamment neurologique et le bilan paraclinique mettent en évidence un processus organique pouvant jouer un rôle étiologique essentiel : ce sont les dépressions symptomatiques d’une affection organique (tumeur cérébrale, lésions cérébrales par troubles vasculaires, atrophies neuronales, paralysie générale, épilepsie, méningoencéphalites, artériosclérose, athérosclérose, hypoxémie, intoxication, perturbations métaboliques ou endocriniennes, tuberculose, cancer, connectivite) et les dépressions secondaires à la puerpéralité, aux cures de désintoxication chez les alcooliques et les toxicomanes, à certaines thérapeutiques médicamenteuses (comme la RESERPINE,…).

SEMEIOLOGIE DE L’ETAT DEPRESSIF

La séméiologie de l’état dépressif comporte une triade classique :
❖trouble de l’humeur,
❖inhibition et
❖douleur morale.

Pour être complet, on doit ajouter, à cette triade, des troubles de la personnalité.

L’humeur dépressive

L’humeur dépressive :
❖ consiste en un affaissement de l’humeur qui devient triste,
❖ se manifeste par un vécu globalement pessimiste avec de nombreux sentiments d’insatisfaction, de dévalorisation et d’autodépréciation conduisant, dans les cas extrêmes, à des idées torturantes d’indignité, d’incurabilité et de culpabilité,
❖ a souvent une traduction directe dans le discours du malade, dans son comportement général, dans son attitude, dans son expression faciale ou dans le ton de sa voix qui expriment l’abattement, la tristesse et le découragement ;
❖ alterne souvent avec des sentiments douloureux d’indifférence, de monotonie et d’émoussement affectif.

Les thèmes dépressifs les plus fréquemment exprimés, mais de façon très variable d’un patient à l’autre, sont :
➤le désintérêt,
➤l’insatisfaction pessimiste,
➤la dévalorisation de soi
➤la culpabilité ou l’auto-apitoiement.

Le désir de mort représente parfois la conséquence majeure du drame vécu par le déprimé.

La douleur morale

Caractérisée par la tonalité désagréable de l’ensemble de l’affectivité, la douleur morale est placée dans l’humeur dépressive par certains auteurs .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1.1 GENERALITES
1.2 NOSOGRAPHIE ET NOSOLOGIE
1.3 SEMEIOLOGIE
1.3.1 L’humeur dépressive
1.3.2 La douleur morale
1.3.3 L’inhibition
1.3.4 La variation nycthémérale de la symptomatologie
1.3.5 Les symptômes associés
1.3.6 Les troubles de la personnalité
1.4 FORMES CLINIQUES
1.4.1 Selon la prédominance symptomatique
1.4.2 Selon l’appartenance culturelle
1.4.3 Forme fruste
1.4.4 Forme selon l’âge
1.5 DIAGNOSTIC
1.6 TRAITEMENT
1.6.1 Traitement de la dépression « habituelle »
1.6.2 Traitement de la dépression mélancolique
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
2.1 METHODOLOGIE
2.1.1 Population source
2.1.2 Mode de recrutement
2.1.3 Critères d’inclusion
2.1.4 Critère d’exclusion
2.2 RESULTATS
2.3 NOS OBSERVATIONS
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
3.1 SUR LE PLAN SEMEIOLOGIQUE
3.1.1 Les dépressions habituelles
3.1.2 La dépression mélancolique
3.1.3 Les autres dépressions
3.1.4 La dépression de l’enfant
3.2 DU POINT DE VUE THERAPEUTIQUE
3.2.1 Traitement des dépressions symptomatiques
3.2.2 Traitement de la dépression « habituelle » ou « névrotique »
3.2.3 Traitement de la dépression mélancolique
3.2.4 Traitement de la dépression de l’enfant
3.2.5 Schémas thérapeutiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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