L’interaction verbale
Étymologiquement, le mot interaction vient du latin in-ter-aksion qui signifie action de deux ou plusieurs objets l’un sur l’autre. Etant beaucoup plus employé vers la fin du XXème siècle, elle est souvent définie dans le domaine des Sciences du Langage comme « toute action conjointe conflictuelle et/ou coopérative mettant en présence deux ou plus de deux acteurs. A ce titre elle couvre aussi bien les échanges conversationnels que les transactions financières, les jeux amoureux que les matchs de boxe ». (Vion, 2000). Cette définition de Vion est en parfaite connivence avec celle de Maingueneau qui la définit ainsi : «toute énonciation, même produite sans la présence d‟un destinataire, est prise dans une interactivité constitutive, elle est en fait un échange, explicite ou implicite, avec d‟autres énonciateurs, virtuels ou réels, elle suppose toujours la présence d‟une autre instance d‟énonciation à laquelle s‟adresse l‟énonciateur par rapport à laquelle il construit son propre discours » (Maingueneau, P40). Il est aussi pertinent de rappeler que ce vocable a reçu ses lettres de noblesses avec le courant interactionniste. Kerbrat la définit comme étant « l‟unité de rang supérieure dans une conversation » (1994:214), et pour mieux expliquer cette unité de rang supérieur, il reprend Edmonson et Goffman (1973-1 :23) qui stipulent que par interaction « on n‟entend l‟ensemble de l‟interaction qui se produit en occasion quelconque quand les membres d‟un ensemble donné se retrouvent en présence continue les uns des autres ; le terme une rencontre pouvant aussi convenir » (1990 :214). L’interaction est conçue comme étant le terme générique par rapport à la conversation qui est une unité inférieure par rapport à elle. L’interaction verbale est définie selon l’approche de l’école de Palo Alto comme un système qui permet d’appréhender les relations humaines, dans ce cas, le système est régi par les sujets en interaction et que leurs comportements définissent leurs propriétés. Cette notion est perçue chez certains sociologues en sciences des interactions sociales comme un système qui véhicule le sens commun des échanges quotidiens. Par expansion sémantique, elle est interprétée dans le domaine informatique sous deux angles : l’interactivité technique homme-machine (ordinateur, Smartphone…) et l’interactivité de contenu (la réaction des internautes sur un contenu en ligne). Et cela nous amène à définir son variable : l’interactivité en ligne.
La norme interactive
La norme interactive peut être définie comme étant les règles de conduite à suivre dans une interaction verbale. Il faut d’une part comprendre la norme interactive comme les comportements dont les interactants sont tenus de respecter comme les tours de parole, mais aussi sur le plan linguistique et pragmatique et d’autre part sur le plan sociale car l’interaction verbale est purement liée aux structures sociales. Cette notion est définie selon l’approche anthropologique comme « l’ensemble des principes ou règles » puisque la société est plus qu’une somme d’individus mais elle est organisée selon des règles qui encadrent et conditionnent les comportements interpersonnels. Cette panoplie de règles est soutenue par le contrat de communication qui constitue un vecteur sur le maintien des relations interpersonnelles.
L’approche sociologique
L’approche sociologique fut l’un des approches les plus phares ayant consacrée en grande partie une étude approfondie sur la communication sociale. Les travaux menés par certains sociologues dans ce domaine se concentrent sur les interactions sociales fortement influencées par le contexte socioculturel. Herbert Blumer s’inscrivant dans cette dynamique, pense que les interactions verbales sous forme « symbolique » véhiculent le sens commun. Garfinkel, un des fondateurs de l’ethnométhodologie illustre ces échanges sous forme d’interaction verbale symbolique découlant du sens commun. Les auteurs comme Erving Goffmann, Howard Becker et Anselme Strauss considérant l’être humain comme unité centrale, considèrent que les interactions sociales sont liées aux rapports interindividuels et aux comportements qu’entretiennent les personnes dans le cadre des échanges. Selon les deux sociologues Alain Deguenne et Michel Forse les relations qu’entretiennent les interlocuteurs dépendent des dyades auxquels elles s’insèrent car il est impossible d’isoler une dyade de la structure dans laquelle elle s’insère. Ces rapports ne peuvent être interprétés qu’à travers les structures sociales qui déclinent les catégories de personne, groupe, sexe qui singularisent les interactants afin de se pencher sur les réalités à prendre en compte à leur caractérisation. L’approche sociologique considère les interactions sociales comme des réalités qui fonctionnent non seulement par des rapports sous-jacents de la vie quotidienne mais comme une volonté d’agir en commun des composantes de la société étant donné que l’homme est sous l’emprise d’une force discursive sur le plan linguistique qui dépasse ses considérations personnelles.
Les différents types de médias sociaux et réseaux sociaux
Il existe une certaine subtilité entre les deux notions et beaucoup de personnes, même averties, continuent de les confondre. Les réseaux sociaux ne sont en effet qu’une partie des médias sociaux : Facebook est un média social, tout comme ce blog ou n’importe quel forum. Le terme médias sociaux constitue le grand ensemble où gravitent les géants du web. Ces médias sociaux sont structurés en plusieurs types selon la vocation, le contenu de ces derniers. Parmi les principaux médias sociaux nous citerons donc : Facebook, Twitter, LinkedIn, YouTube et Instagram etc. Ces médias font partie des premiers et les plus grands. Ils constituent le centre du graphique, ils servent à la publication d’information dans sa propre page ou dans l’espace virtuelle. Parmi ces derniers Facebook est plus utilisé où des centaines de millions de personnes sont en contact permanent tous les jours. Les médias sociaux de partage (sharing) : ils servent à partager tout type de contenu, en public ou à son réseau (photo et vidéo, musique…). Ils servent au partage d’image, de vidéos, musique, photo. Ce sont des vitrines à but lucratif. Les médias sociaux de réseautage (networking) : ils servent à créer et développer un réseau. Ce sont des réseaux professionnels. Prenons l’exemple de Linkedin et Viadeo, ils permettent de créer un réseau professionnel. Ils sont ainsi très utiles dans le cadre d’une activité B to B. Les médias sociaux de publication (publishing) : ils permettent de publier des contenus originaux, des articles, des rapports, des tests… il s’agit essentiellement des plateformes de blogging (WordPress, Blogspot…). Les médias sociaux de collaboration (collaborating) : ces médias sociaux comme Slack permettent de collaborer à distance. Ils sont notamment très utilisés en gestion de projet. Les médias sociaux de discussion (messaging) : parmi ces médias sociaux nous avons Whatsapp, instagram, Skype etc. Ils permettent la discussion instantanée ou non, entre leurs membres. Le plus prisé d’entre eux au Sénégal est sans doute Whatsapp. Ces forums sont également des médias de discussion. Whatsapp crée en 2009 par Brian Acton et Jan Koum est devenu aujourd’hui un mécanisme de communication en vogue. Cette application de dernière génération a suscité de nombreux débats mais s’aligne sur la lignée de son géant Facebook, Instagram pour régler la problématique de la vie privée et de la sécurité des données des internautes. Brian Acton ont créé l’application avec Jan Koum. Cet outil de communication rythme le vécu des sénégalais, ils se l’approprient dans leur quotidien. Whasapp est le boom du 21ème dans la gestion des relations interpersonnelles à distance. Il favorise la création de groupe permettant aux personnes vivant à l’extérieur ou à l’intérieur du pays d’être en contact. C’est une opportunité d’une grande dimension, les relations sont maintenues même à distance. Le contact virtuel commence même à prendre le dessus sur les liens physiques car toute personne n’ayant pas Whatsapp est souvent considérée comme exclue de certaines réalités sociétales.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
1-1 Problématique
1-1-1 Contexte et justification
1-1-2 La question de la recherche
1-1-2-2 Les questions spécifiques
1-1-3 L’objectif de la recherche
1-1-3-1 L’objectif général
1-1-4 Les hypothèses
1-1-4-1 L’hypothèse générale
1-1-5 La revue littéraire
1-2 Cadre conceptuel et théorique
1-2-1 Cadre conceptuel
a) L’interaction verbale
b) L’interactivité en ligne
c) La norme interactive
d) Le contrat de communication
e) Discours
f) La politesse linguistique
i) Politesse négative
j) Politesse positive
k) Le face à face distanciel
1-2-2 Cadre théorique
1.3.1 Les différentes approches
A. L’approche sociologique
B. L’approche linguistique et pragmatique
C. L’approche interactionniste
D. L’approche de la conversation en ligne, le face à face distanciel
1.3.2. Documentation
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE 2 : LES RESEAUX SOCIAUX
2.1 Définition des réseaux sociaux
2-2 Les différents types de médias sociaux et réseaux sociaux
2-3 L’enjeu des réseaux sociaux au Sénégal
CHAPITRE 3 : ANALYSE DU CORPUS
3-1 Présentation des données
3-2 Méthodologie de collecte de données et choix du corpus
3.3. La spécificité des échanges en ligne
3-4 L’organisation globale des conversations en ligne
3-5 L’analyse proprement dite
2-5-1 L’analyse structurale
2-5-2 Le cadre participatif
3-7 Tableaux récapitulatifs de l’analyse
3-8 La typologie des nouveaux types d’interaction
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Webographie
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