Nomenclature et historique sur la découverte de Prolemur simus à Madagascar

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Géomorphologie et pédologie

Relief

La majeure partie de cette zone est caractérisée par un relief très accidenté. Elle est dominée par des collines aux pentes abruptes. La région est formée par des croupes concaves et croupes convexes (RAVELOJAONA, 2014).

Sol

La formation géologique dans cette zone est similaire à celle de la région du Parc National de Ranomafana. Le sol est très acide (pH= 3,6 à 5,0) c’est-à-dire qu’il est plutôt de type ferralitique (LEEMANN, 1989), peu profond, rouge et jaune, dus probablement à la concentration de fer donc c’est moins fertile (RAMANAKOTO, 2006). Malgré la forte acidité du sol, les plaines et les vallées de cette région sont des zones productrices de riz, du café, d’haricot et du manioc grâce à la présence des sols humifères qui se sont formés par la décomposition des débris végétaux et animaux.

Hydrologie

L’hydrologie est l’un des facteurs écologiques qui caractérisent le paysage d’un milieu donné (ANDRIANANDRASANA, 2011). Les régions de Volotara et Vohitrarivo sont très favorables à la riziculture car les gens locaux produisent du riz deux fois par an, autrement dit, cette zone est assez-bien drainée par la présence des rivières de Faravory pour Volotara et Lempona et Famelezana pour Vohitrarivo.

MILIEU BIOTIQUE

Flore

La forêt est dominée par l’invasion de bambous à Valiha diffusa (RAVELOJAONA, 2014) ou vologasy (appellation locale) d’où la forte adaptation de Prolemur simus dans cette zone car ces plantes offrent des sources potentielles d’alimentation pour eux. C’est une formation forestière secondaire mais malgré cela, elle subit encore une forte pression par la pratique de défrichement pour les cultures sur brûlis ou « tavy » ; ce phénomène est très remarquable durant nos séjours dans ce milieu puisque c’est le début de la saison de culture du riz. Les bambous du site de Volotara abritant Prolemur simus présentent un poids corporel plus important. Ceci est grâce à la suffisance des ressources alimentaires du milieu parce que l’habitat est moins dégradé. Les arbres de voyageurs ou Ravenala madagascariensis sont aussi très abondant dans la forêt de bambous de Volotara ; la présence de cette espèce marque la dégradation d’une formation primaire. Ceci offre aussi une source d’aliments pour cette espèce. Mais d’autres végétations se trouvent également dans la forêt telle que Affromomum angustifolium (longoza), Lantana camara (radriaka) qui sont caractéristiques des terres dégradées (RAVELOJAONA, 2014), Clidemia hirta (mazambody ou voatrotrokala), Psydium sp (Goavy tsinahy) et des fougères.
Vohitrarivo présente aussi une forte richesse de forêt à Valiha diffusa. Malgré cette richesse, les territoires de Prolemur simus dans cette zone sont fortement menacés par diverses pressions surtout anthropique comme l’extension des cultures dans leurs domaines vitaux, la chasse, les perturbations…

Faune

Les 2 groupes des Prolemur simus de Volotara vivent dans 2 zones différentes qui sont séparées par des rizières. Pour le deuxième groupe, ils vivent en sympatrie avec les Hapalemur griseus ; on en a trouvé 2 individus dans la localité de Sahavelombary. Les espèces en faune de Vohitrarivo et Volotara sont similaires. Il y a aussi d’autres espèces qui vivent dans la forêt de bambous comme Tenrec eucandatus (sora) (Mammifères), Polyboroides radiatus (hindry) (Oiseaux), Coracopsis sp (boloky ou kevaka) (Oiseaux), Streptopelia sp (domohina) (Oiseaux), Calumna oshaughnessyi (Reptiles).

DIVERSIFICATION ETHNIQUE

Dans cette région, deux groupes d’ethnies y vivent principalement grâce aux différentes ressources exploitables. Selon la répartition ethnique donnée en 2010 :
Tableau I : Pourcentage des différentes ethnies dans la zone de Ranomafana et ses alentours
La population de Volotara et Vohitrarivo fait partie, originairement, donc des « Antanala ». Mais, actuellement, cette ethnie se compose avec d’autres immigrants, essentiellement les « Betsileo ».

LES HOMMES ET LEURS ACTIVITES

Presque la totalité de la population de la commune rurale de Tsaratanàna sont des paysans. Leurs techniques et matériels agricoles sont encore traditionnels. Ceux-ci se traduisent par la pratique des cultures sur brûlis d’où la destruction et la modification de l’habitat naturel Prolemur simus puisqu’une famille, en moyenne, arrive à défricher une superficie jusqu’à 1 ha pour la culture d’haricot, de manioc, du riz ou de canne à sucre. En outre, la forêt de bambous à Valiha diffusa est exploité aussi pour l’habitation et pour le tuyau d’irrigation des rizières. Les domaines vitaux de cette espèce dans le site de Volotara est encore intact, marqué par la presque inexistence des défrichements dans la forêt tandis qu’à Vohitrarivo, ces domaines sont très perturbés à cause des cultures sur brûlis en défrichant le milieu, par l’apport des chiens dans la forêt qui entraine la fuite de l’animal, par l’extension des champs de culture vers leurs domaines …
La fabrication de rhum malgache dit « toaka gasy » est très intense dans cette région. Presque les gens tout entier le fabrique pour source des revenus. Mais leur production est encore informelle avec des outils encore traditionnels. Un producteur peut produire jusqu’à 100 litres en moyenne pendant la saison de production tandis qu’il n’arrive à produire que 20 litres hors de cette période. Le prix de ce rhum varie en fonction de l’offre : pendant la saison de production, le prix est très bas puisqu’il n’est que 600 à 700 ariary par litre alors que hors de cette période, le litre peut aller jusqu’à 2000 à 2800 ariary.
Le commerce occupe aussi une place non négligeable dans la commune de Tsaratanàna; le jour du grand marché local est tout le samedi : plusieurs collecteurs extérieurs y viennent pour exporter les rendements locaux tels que le riz, le manioc, la banane, le « toaka gasy », le café … vers les grandes villes riveraines comme Ifanadiana, Fianarantsoa, Manakara, Mananjary, Ranomafana … Ceci offre une grande source de revenus pour la population locale et pour la commune. Mais l’insécurité régnant dans la zone perturbe ce mode d’échange avec l’extérieur surtout pour les étrangers.

Ecologie et répartition géographique

Cet animal est supposé éteint durant les années 1900, mais grâce aux différentes recherches sur terrain, il fut redécouvert dans le sud-est de la Grande Ile entre 1960 et 1970 (MEIER et RUMPLER, 1987) et récemment trouvée dans la partie Est (DOLCH et al., 2004 ; DOLCH et al., 2008). La découverte des fossiles de crâne de Prolemur simus (subfossiles) a permis de dire que les Prolemur simus ont eu une large répartition à Madagascar c’est-à-dire que plusieurs zones de l’Ile ont été constatées de la présence de cette espèce telles que Anjohibe et le massif d’Ankarana dans le Nord, les grottes du Tsingy de Bemaraha dans l’Ouest, et même dans le haut plateau à Ampasambazimba (GODFREY et al., 2004 ; GODFREY et VUILLAUME-RANDRIAMANANTENA, 1986 ; SIMPSON, 1997; WILSON et al., 1988). Cette répartition prouve que cette espèce était adaptée dans des divers types de milieux et climat de Madagascar surtout sur la côte Est. La découverte de cette espèce dans le Parc National Ranomafana (actuel) est menée par le Dr Patricia Wright en 1987. Elle n’a trouvé que 6 individus sauvages. D’autres nouveaux sites abritant cette espèce ont aussi été découverts par cette équipe dans le district de Brickaville notamment Andriantantely, Sahavola, Ambalafary et Torotorofotsy, dans la région d’Andasibe-Mantadia (RAVELOJAONA, 2014). Dans la partie Sud-Est de Madagascar, plusieurs sites ont été des milieux favorables pour la survie de cette espèce comme Ampasinambe, Vondrozo, Ambakobe, Nandihizan, Kianjavato.
Mais plus tard, la prospection et l’élargissement de territoire de recherche sur ces Primates sont développés dans les différents milieux probables d’héberger cette espèce à Madagascar. Et depuis 2009 que Vohitrarivo, Vohimarina, Sahofika, des sites dans la commune rurale de Tsaratanàna-Ifanadiana, sont connus par sa richesse en cette espèce et sont devenus des sites sous la protection du projet « bambou Lémur » de HELPSIMUS ou AFSGH. La présence de ce genre de lémurien dans ces sites est grâce à l’abondance des forêts de bambou à Valiha diffusa. Et tout récemment, en 2013, un nouveau site, ayant 2 groupes de Prolemur simus, était découvert encore dans cette même commune, dans le site de Volotara, Fokontany Ambodigoavy qui est le principal terrain d’étude de ce présent mémoire. Cette étude permet de mettre à jour la nouvelle carte de distribution et l’effectif de cette espèce dans cette zone et à Madagascar tout entier. Actuellement, l’effectif des adultes et des petits du groupe II dans le site de Volotara est de 15 adultes et 2 petits (sexe non – identifié), donc le nombre total est 17 individus. L’eau intervient dans la survie de cette espèce puisque la réduction en eau du milieu peut provoquer la fuite ou la disparition de Prolemur simus donc l’eau est l’un des facteurs limitants sur la distribution de cette espèce (WRIGHT et al., 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.1. HISTORIQUES
I.1.1 Volotara – Vohitrarivo
I.1.2. Apparition de la forêt de bambou
I.1.3. Nomenclature et historique sur la découverte de Prolemur simus à Madagascar
I.1.4. Découverte des Prolemur simus à Vohitrarivo
II. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II.1. MILIEU PHYSIQUE
II.1.1. Zone d’étude
II.1.2. Climat
II.1.3. Géomorphologie et pédologie
II.1.4. Hydrologie
II.2. MILIEU BIOTIQUE
II.2.1. Flore
II.2.2. Faune
IV. LES HOMMES ET LEURS ACTIVITES
MATERIELS ET METHODES D’ETUDE
I. MATERIELS D’ETUDE
I.1. Matériel biologique
I.1.1. Présentation de l’espèce
I.1.2. Position systématique
I.1.3. Taxonomie
I.1.4. Ecologie et répartition géographique
I.1.5. Descriptions physique
I.1.6. Locomotion, comportement et régime alimentaire
I.1.7. Rythme d’activité
I.1.8. Accouplement
I.1.9. Structure sociale
I.2. Prédation, menace et statut de conservation
I.3. Autres matériels utilisés
II. METHODES D’ETUDE
II.1. Période d’étude
II.2. Etapes de l’étude
II.2.1. Recherche bibliographique
II.2.2. Activités sur terrain
II.3. Collectes des données sur terrain
II.3.1. Méthode de patrouille
II.3.2. Scan group sampling
II.3.3. Méthode de transect
II.3.4. Phénologie
II.4. Rédaction
III. ANALYSE DES DONNEES
III.1. Calcul de pourcentage
III.2. Test U de Mann-Whitney
III.3.1. Formulation et signification des hypothèses
III.3.2. Calcul des paramètres
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. CHOIX DU GROUPE ÉTUDIÉ
II. MENACES ET PRESSIONS DANS LES DEUX SITES
III. COMPARAISON DES RYTHMES D’ACIVITES de Prolemur simus
II.1. Comparaison du rythme d’activités
II.2. Les activités sociales
IV. LES NIVEAUX FORESTIERS
V. VARIATION DES TYPES D’ALIMENTS CONSOMMES PAR CHAQUE GROUPE
DISCUSSIONS
I. ETUDE DES MENACES ET DES PRESSIONS
II. RYTHME D’ACTIVITES
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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