Neurophysiologie du mouvement, du tonus et maturation du système nerveux (S.N)

Neurophysiologie du mouvement, du tonus et maturation du système nerveux (S.N) 

Le développement neuro-moteur se déroule dans un ordre très précis, mais avec une grande variabilité individuelle dans la première année [3, 25, 50, 60]. Des repères ont été établis pour des enfants à terme, mais sont à reconsidérer pour les prématurés [29] car dépendent essentiellement de deux facteurs d’une part de la maturation de l’écorce cérébrale qui se traduit par l’entrée en jeu progressive du faisceau pyramidal, qui efface la motricité sous corticale et d’autre part du caractère favorable ou défavorable du milieu de l’enfant. Ceci permet de comprendre l’importance d’un suivi rapproché pendant les deux premières années de vie [29]. Une connaissance du calendrier des acquis moteurs est nécessaire en admettant des variations individuelles (Nem de Le Métayer) [22, 32, 33]. Cependant, notons donc que la motricité normale du nouveau-né est principalement reflexe, involontaire, variée et harmonieuse. De plus, la sémiologie des affections neurologiques à cet âge de la vie est souvent une sémiologie du tonus musculaire.

Développement psychomoteur de l’enfant

Le développement du système nerveux se traduit par des transformations considérables au niveau du développement psychomoteur [10]. La psychomotricité, le langage et l’intelligence se développent simultanément. Les acquisitions de l’enfant dans ces trois (03) secteurs sont étroitement liées au développement affectif. L’importance de l’affectivité sur le développement moteur a été bien mise en évidence dans les carences affectives précoces. Les interactions sont donc étroites entre le psychisme et la motricité.

Chez le fœtus
De nombreuses données ont été obtenues in utero grâce à l’échographie. La motricité spontanée apparait chez l’embryon dès la huitième (08ème) semaine de grossesse et progressivement se constitue un répertoire moteur très riche [10].

Chez le nouveau-né 

Examen de l’activité motrice spontanée
C’est l’état d’hypertonie des membres et d’hypotonie de la tête et du tronc qui prédomine à la naissance. L’activité motrice spontanée varie considérablement selon l’état du nouveau-né : durant le sommeil on note des sursauts, des petits mouvements au niveau des extrémités et des mouvements de flexion-extension alternatif des membres lorsqu’il est éveillé. Les différents mouvements observés chez le nouveau-né peuvent être regroupés en : mouvements de progression, mouvements symétriques, sursauts, mouvements liés aux réflexes, mouvements faciaux et mouvements athétoïdes.

Etude du tonus actif
C’est l’étape la plus importante de l’examen neurologique à cet âge. De ce tonus actif dépendent la motricité, la posture et différentes activités motrices du nouveau-né.

Fonctions de redressement 

➤ Le redressement de la tête concerne :
• Les muscles fléchisseurs du cou sont testés par la manœuvre du « tiré-assis » : l’enfant en décubitus dorsal est saisi par les poignets et soulevé légèrement du plan du lit. Normalement la tête se maintient un court instant dans l’axe du tronc et participe activement au mouvement imprimé puis tombe en arrière ;
• La contraction des muscles extenseurs du cou est étudiée chez le nouveau-né qui amené en position assise, est capable après un temps de latence pendant lequel sa tête demeure très fléchie, de la redresser et la maintenir un court instant dans l’axe du corps ;
• Le redressement des membres inférieurs et le redressement global s’obtiennent en amenant le nouveau-né en position verticale.

➤ Reflexes archaïques
Il ne s’agit pas de reflexes proprement dits mais de réponses motrices qui pour une incitation excitation donnée, se reproduisent automatiquement et de façon identique. La qualité de la réponse contribue à affirmer l’intégrité neurologique du sujet, tout au moins au niveau sous-cortical. Ils existent dès la naissance et disparaissent entre 2 et 4 mois, ce sont :
• Le grasping-reflex des mains, ou reflexe d’agrippement est souvent très vigoureux, permettant parfois de soulever le nouveau-né du plan du lit ;
• Le grasping des orteils, ou flexion forcée des orteils provoquée par une pression exercée à la base des orteils par le pouce de l’examinateur ou le manche d’un marteau à réflexe. Il est vif chez le nouveau-né pour disparaître entre 4 et 6 mois ;
• Le signe de Moro ou » réflexe d’embrassement ». L’enfant en décubitus dorsal est soulevé de quelques centimètres par une légère traction sur les 2 mains, membres supérieurs en extension. Lorsque ses mains sont brusquement lâchées, il retombe sur le plan d’examen et le réflexe apparaît. On obtient d’abord une abduction des bras avec extension des avant-bras (ouverture du 1er temps) et ouverture complète des mains ; puis une adduction des bras et une flexion des avant-bras (embrassement du 2 ème temps). Il est déclenché par des stimulations proprioceptives. Sa persistance après 6-7 mois est pathologique.
• Le réflexe de succion est obtenu lorsqu’on lui caresse une joue. Le nouveau-né tourne aussitôt la tête vers la main qui l’effleure et ses lèvres cherchent alors quelque chose à sucer. La succion non nutritive est également facile à analyser en plaçant le petit doigt, recourbé vers le bas, sur la partie moyenne de la langue ; ce seul contact stimule le réflexe de succion. La succion n’est pas un phénomène continu ; elle comporte des bouffées de mouvements séparées par un repos intermédiaire. Chez le nouveau-né à terme, le nombre de mouvements de succion dans une bouffée est  de 8 ou plus, le rythme est rapide et la bouffée dure de 4 à 5 secondes ; une forte pression négative est perçue (le doigt est aspiré) lorsque la motricité faciale est normale, assurant une bonne fermeture des lèvres sur le doigt ;
• Le Reflexe des points cardinaux : il s’agit d’une réaction d’orientation. Elle est mise en évidence en stimulant la commissure labiale droite, on voit l’enfant abaisser la moitié droite de sa lèvre inférieure et la langue s’oriente du même côté. Si on stimule l’oreille, le nouveau-né se retournera du côté opposé ;
• La marche automatique s’obtient en tenant l’enfant en position verticale d’une seule main placée dans la région thoracique supérieure. On observe d’abord le redressement des membres inférieurs et du tronc, de telle sorte que l’enfant soutient pendant quelques secondes une grande partie du poids du corps. L’enfant est ensuite légèrement penché en avant, et une succession de pas est observée. La marche automatique implique une contraction rythmique des muscles antigravitaires déclenchée par le contact cutané de la plante du pied. L’absence de marche automatique n’est pas une anomalie importante au cours des premiers jours de la vie, car, la posture très fléchie in-utéro peut rendre pendant quelques jours l’extension difficile et douloureuse. Cette marche automatique se fait sur la plante des pieds chez l’enfant à terme et sur la pointe des pieds chez l’enfant né prématurément ;
• L’enjambement ; l’examinateur tenant l’enfant toujours en suspension verticale, dirige la face dorsale du pied vers le rebord de la table d’examen, on voit le pied s’élever pour franchir l’obstacle ;
• La réaction d’extension croisée ; un pied est stimulé par frottement de la plante, le même membre inférieur étant maintenu en extension. La réponse de la jambe libre à cette stimulation est analysée selon 3 composantes :
– extension, après un rapide mouvement de retrait en flexion ;
– éventail des orteils ;
– adduction qui amène le pied controlatéral sur le pied stimulé ;
• La réaction d’incurvation latérale du tronc : l’enfant est tenu en suspension ventrale, une stimulation para médiane dans la région lombaire fait incurver le tronc du côté de la stimulation.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
1.1.- RAPPEL HISTORIQUE
1.2.- Définition
1.3- Développement du Système Nerveux Central
1.4- Neurophysiologie du mouvement, du tonus et maturation du système nerveux (S.N)
1.5-Physiopathologie de l’infirmité motrice cérébrale
1.6- Les étiologies de l’I.M.C
1.7- Tableaux cliniques d’IMC
1.8-Diagnostic de l’IMC
1.9-Traitement
II. NOTRE ETUDE
2.1-OBJECTIFS
2.1.1-Objectif général
2.1.2-Objectifs spécifiques
2.2-METHODOLOGIE
2.2.1-Cadre d’étude
2.2.2-Matériel et méthodes
III. RESULTATS
3.1- Les données épidémiologiques
3.2- Les données cliniques
3.4-Les antécédents
IV. Discussion et Commentaires
4.1-Approche méthodologique
4.2-Limites et contraintes
4.3-Aspects épidémiologiques
4.4-Les antécédents
4.5-Les données cliniques
V- CONCLUSION
VI-SUGGESTION
VII-REFERENCES BIBLIOPGRAPHIQUES
VII-ICONOGRAPHIE
IX-ANNEXES

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