Nerfs destinés à l’épaule chez le cheval

Nerfs destinés à l’épaule chez le cheval

Pharmacocinétique

La concentration sanguine d’anesthésique local est déterminée par le taux d’absorption depuis le site d’injection, le taux de distribution tissulaire, et le taux de métabolisme et d’excrétion des composés. Cela dépend de l’âge de l’animal, de son statut cardiovasculaire et de sa fonction hépatique.Après administration intraveineuse d’une quantité donnée d’anesthésique local à un sujet, on observe une décroissance des taux plasmatiques selon 3 pentes (modèle tricompartimental) : une chute extrêmement rapide correspond aux diffusions et distributions tissulaires du produit, une phase d’élimination intermédiaire, enfin une phase d’élimination lente[13].

Absorption

L’absorption peut-être modifiée par différents facteurs : site d’injection, dosage, ajout d’adrénaline, ajout de bicarbonate de sodium, profil pharmacologique propre de l’agent, inflammation[90, 142]. Il est reconnu cliniquement qu’une inflammation aiguë d’un tissu entraîne une mauvaise anesthésie après injection d’un anesthésique local. L’acidité tissulaire est le plus souvent mise en cause pour expliquer cela, comme expliquer précédement.Cependant, des mesures continues du pH de la peau ont montré une augmentation du pouvoir tampon pour la peau enflammée après une injection intradermale de lidocaïne à 2% (avec ou sans ajout d’adrénaline)[154]. Les injections multiples peuvent exposer l’anesthésique à une aire vascularisée plus grande, entraînant une plus grande absorption[90].La liaison aux globules est faible et représente une proportion constante. La liaison aux protéines du sérum est plus importante et représente de 65 à 95%. Elle conditionne la fraction dite libre dans le sérum et donc la fraction susceptible de franchir les barrières cellulaires[148].
L’absorption et la concentration sanguine d’anesthésique résultante sont fonction de la dose totale administrée, sans se soucier du site ou de la voie d’administration[90]. La dose totale est également plus importante que le volume ou la concentration administrée[142]. Pour la plupart des agents il existe une relation linéaire entre la quantité d’anesthésique administrée et le pic de concentration sanguine résultant[90].La récupération des sensations correspond à la diminution de la concentration locale en anesthésique, liée à son absorption[25].Il est bien évident que ce que l’on cherche à éviter par-dessus tout en pratiquant une anesthésie locale c’est le passage, direct ou indirect, d’une quantité notable de produit dans la circulation générale[13].

Amides
Chez l’homme, les amides se lient principalement à l’albumine et à a1-glycoprotéine acide ou orosomucoïde. L’albumine a une faible affinité mais une forte capacité de fixation en raison de sa grande abondance, alors que l’orosomucoïde a une forte affinité mais une faible capacité de fixation (cinquante fois moins abondant que l’albumine)[148].

– Lidocaïne
La concentration plasmatique veineuse maximale de la lidocaïne chez le cheval n’est pas corrélée avec la dose totale administrée probablement à cause des facteurs en compétition avec l’absorption vasculaire de l’anesthésique (vascularisation du site d’injection, séquestration de l’anesthésique local dans les tissus fibreux et adipeux, capture nerveuse). Il existe également des différences inter animales[154].
L’absorption de la lidocaïne est supérieure à celle de la procaïne (effet visible en trois fois moins de temps, diffusion dans un champ plus large)[90, 155]. L’addition de hyaluronidase n’est donc pas nécessaire, son absorption est adéquate sans cet agent[90].
Après une infiltration des branches médiale et latérale du nerf palmaire avec 240 mg de lidocaïne, la concentration plasmatique moyenne maximum est de 232 ng/mL, en vingt minutes[130].

– Mepivacaïne
Son délai d’action est similaire à celui de la lidocaïne. Mais sa particularité est une toxicité accrue chez le nouveau-né, non pas à cause de sa métabolisation plus lente mais parce que la forme ionique de ce composé est piégée du fait d’un pH sanguin plus bas chez le nouveau-né et du pKa de la mépivacaïne[28].
– Prilocaïne
Elle ne provoque qu’une faible vasodilatation, son absorption est donc suffisament lente pour qu’il ne soit pas nécessaire d’utiliser un vasoconstricteur[28].
– Bupivacaïne
L’absorption de la bupivacaïne est lente, avec 53% de la dose toujours présente au site d’injection trente minutes après l’administration[102].
– Etidocaïne
Son absorption est plus lente que pour la lidocaïne. Cependant sa puissance anesthésique est quatre fois supérieure[13, 28].
– Ropivacaïne
Pour cette molécule, c’est l’énantiomère S qui est utilisé, car il présente une plus faible toxicité que son isomère R. Ceci résulte probablement d’un captage plus lent de cet isomère, qui aboutit à de plus faibles concentrations sanguines pour une dose donnée[28].
Esters:
– Procaïne
Cet anesthésique a une action vasodilatatrice. Il est donc rapidement absorbé suite à une injection parentérale[66]. Sa durée d’action est donc brève.
– Chloroprocaïne
La chloroprocaïne a une bonne pénétrance.

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Table des matières

Remerciements
Sommaire
Table des illustrations
Introduction
PREMIERE PARTIE : Bases anatomiques
I/ Description anatomique des nerfs du membre thoracique du cheval
1/ Plexus Brachial
1.1/ Constitution
1.2/ Conformation, rapport
1.3/ Distribution
1.3.1/ Nerfs destinés au tronc
1.3.2/ Nerfs destinés au membre
2/ Nerfs destinés à l’épaule
2.1/ Nerf du grand rond
2.2/ Nerf supra scapulaire (Nervus suprascapularis)
2.3/ Nerfs sous-scapulaires (Nervi subscapulares)
2.4/ Nerf axillaire (Nervus axillaris)
2.4.1/ Origine
2.4.2/ Trajet, rapport
2.4.3/ Distribution
2.4.4/ Rôle
2.4.4.1/ Motricité
2.4.4.2/ Territoire cutané
3/ Nerfs destinés au bras et à l’avant-bras
3.1/ Nerf brachial antérieur (nerf musculocutané (Nervus musculocutaneus))
3.1.1/ Origine
3.1.2/ Trajet, rapport
3.1.3/ Distribution
3.1.4/ Rôle
3.2/ Nerf radial (Nervus radialis)
3.2.1/ Origine
3.2.2/ Trajet, rapport
3.2.3/ Distribution
3.2.3.1/ Collatérales
3.2.3.2/ Rameau musculaire (Ramus muscularis antebrachii dorsalis)
3.2.3.3/ Rameau cutané (Nervus cutaneus antebrachii dorsalis)
3.2.4/ Rôle
3.2.4.1/ Motricité
3.2.4.2/ Territoire cutané
4/ Nerfs destinés à l’avant-bras et à la main
41/ Nerf ulnaire (nervus ulnaris)
411/ Origine
412/ Trajet, rapport
413/ Distribution
4131/ Collatérales
4132/ Terminales
414/ Rôle
4141/ Motricité
4142/ Territoire cutané
42/ Nerf médian
421/ Origine
422/ Trajet, rapport
423/ Distribution
4231/ Collatérales
4232/ Terminales
424/ Rôle
4241/ Motricité
4242/ Territoire cutané
5/ Nerf de la main
51/ Nerfs dorsaux du métacarpe (Rami dorsales)
52/ Nerfs palmaires (Nervi palmares s. digitales communes palmares)
521/ Nerf palmaire médial (Nervus palmaris medialis)
522/ Nerf palmaire latéral (Nervus palmaris lateralis)
53/ Nerfs métacarpiens palmaires (Nn. metacarpei palmares)
531/Nerf métacarpien palmaire médial (N. metacarpeus palmaris medialis)
532/Nerf métacarpien palmaire latéral (N. metacarpeus palmaris lateralis)
54/ Nerfs digitaux (N. digitalis lateralis et N. digitalis medialis)
541/ Rameau dorsal (Ramus dorsalis)
542/ Rameau intermédiaire (Ramus intermedius)
543/ Rameau palmaire (Ramus palmaris)
II/ Histologie des fibres nerveuses
1/ Morphologie cellulaire
2/ Classification des fibres
III/ Physiologie des fibres nerveuses
1/ Vascularisation des nerfs périphériques
2 / Différents éléments contenus dans les nerfs périphériques et leurs variations
3/ Bases ioniques de l’excitation et de la conduction
31/ Potentiel de repos
32/ Potentiel d’action
321/ Dépolarisation
322/ Repolarisation
4/ Seuil de réflexe
5/Activité particulière des fibres C
6/ Potentiel évoqué somesthésique
7/ Vitesse de conduction et facteurs influençant
71/ Vitesse de conduction
72/ Facteurs influençant
721/ Cheval versus poney
722/ Age de l’animal
723/ Température du membre
724/ Diamètre des fibres nerveuses
725/ Localisation de la mesure de vitesse de conduction
726/ Electrolytes
727/ Myéline
IV/ Modifications nerveuses pathologiques
1/ Complications de neurectomie :
11/ Les névromes
12/ Nécrose digitale
2/ Lésions nerveuses accompagnant les fractures
3/ Modifications musculaires accompagnant les dénervations
DEUXIEME PARTIE : Bases pharmacologiques
I/ Historique des anesthésiques locaux
1/ Découverte de la cocaïne
2/ Propriétés de la cocaïne
3/ Evolutions : une nécessité pour contrer les effets indésirables
II/ Anesthésiques locaux injectables utilisés pour les anesthésies périneurales
1/ Deux molécules de synthèse comme modèle
11/ Procaïne : modèle des formes esters
12/ Lidocaïne : modèle des formes amides
2/ Pharmacologie
21/ Propriétés pharmacologiques
211/ Potentiel
212/ Temps de latence ou délai d’action
213/ Durée d’action
214/ Blocs différentiels
22/ Amides
221/ Lidocaïne
222/ Mepivacaïne
223/ Prilocaïne
224/ Bupivacaïne
225/ Etidocaïne
226/ Ropivacaïne
23/ Esters
231/ Procaïne
232/Chloroprocaïne
233/ Tétracaïne
234/ Amyleïne
3/ Pharmacodynamie et mécanisme d’action
4/ Pharmacocinétique
41/ Absorption
411/ Amides
4111/ Lidocaïne
4112/ Mepivacaïne
4113/ Prilocaïne
4114/ Bupivacaïne
4115/ Etidocaïne
4116/ Ropivacaïne
412/ esters
4121/ Procaïne
4122/ Chloroprocaïne
4123/ Tétracaïne
42/ Distribution
421/ Amides
4211/ Lidocaïne
4212/ Mepivacaïne
4213/ Prilocaïne
4214/ Bupivacaïne
4215/ Etidocaïne
4216/ Ropivacaïne
422/ Esters
4221/ Procaïne
4222/ Chloroprocaïne
4223/ Tétracaïne
43/ Métabolisme
431/ Amides
4311/ Lidocaïne
4312/ Mepivacaïne
4313/ Prilocaïne
4314/ Bupivacaïne
4315/ Etidocaïne
4316/ Ropivacaïne
432/ Esters
4321/ Procaïne
4322/ Chloroprocaïne
4323/ Tétracaïne
44/ Elimination
441/ Amides
4411/ Lidocaïne
4412/ Mepivacaïne
4413/ Prilocaïne
4414/ Bupivacaïne
4415/ Etidocaïne
4416/ Ropivacaïne
442/ esters
4421/ Procaïne
4422/ Chloroprocaïne
4423/ Tétracaïne
5/ Toxicologie, effets indésirables
51/ Amides
511/ Lidocaïne
512/ Mepivacaïne
513/ Prilocaïne
514/ Bupivacaïne
515/ Etidocaïne
516/ Ropivacaïne
52/ esters
521/ Procaïne
522/ Chloroprocaïne
523/ Tétracaïne
III/ Autres molécules d’intérêt lors d’anesthésies nerveuses
1/ Vasoconstricteur
11/ Adrénaline
12/ POR-8
13/ Noradrénaline
14/ Felypressine
2/ Bicarbonate de sodium
3/ Hyaluronidase
4/ Kétamine
41/ Utilisée seule, comme anesthésique local
42/ Utilisée en association avec un anesthésique local
5/ Alcool éthylique
6/ Fentanyl
7/ Substances naturelles
71/ Sarapin ND
72/ Capsaicine
73/ Tétrodotoxine et saxitoxine
8/ Autres agents affectant les canaux ioniques
81/ Agents affectant les canaux sodiques
82/ Agents affectant les canaux potassiques
IV/ Les anesthésiques locaux : rôle dans le dopage des chevaux
1/ Méthodes de détection des anesthésiques locaux ou de leurs métabolites
2/ Dose la plus haute sans effet (Highest No Effect Doses : HNED) et temps de détection
21/ Amides
211/ Lidocaïne
212/ Mepivacaïne
213/ Bupivacaïne
214/ Ropivacaïne
22/ Esters
3/ Valeurs seuils ou interdiction absolue ?
V/ Anesthésiques locaux non injectables
1/ Benzocaïne
2/ Dibucaïne
3/ Pramocaïne
4/ Hexylcaïne
5/ Proparacaïne
6/ Ethyl Chloride
TROISIEME PARTIE : Mise en oeuvre
I/ Intérêt des anesthésies nerveuses loco-régionales
1/ Pourquoi les utiliser ?
2/ Quand les utiliser ?
3/ Comment les utiliser ?
4/ Comparaison aux autres techniques diagnostiques
41/ Anesthésie intra-articulaire
42/ Radiographie
43/ Echographie
44/ Thermographie
45/ Imagerie par résonance magnétique (IRM)
46/ Scintigraphie
47/ Analyse cinématique
48/ Analyse cinétique des allures (utilisation d’une plaque de force)
II/ Matériel nécessaire
III/ Technique d’injection
1/ Généralités
11/ Préparation du lieu d’injection
12/ Modalités de réalisation et règles à respecter
13/ Causes d’échec
2/ Différentes localisations et spécificités des anesthésies nerveuses loco-régionales du membre thoracique du cheval
21/ Anesthésie Digitale Distale (ADD)
22/ Anesthésie Digitale Proximale (ADP)
23/ Anesthésie Métacarpienne Distale (AMcD)
24/ Anesthésie Métacarpienne Proximale (AMcP)
241/ Technique classique
242/ Variantes
2421/ Anesthésie ulnaire palmaire
2422/ Anesthésie du muscle interosseux III
25/ Anesthésies antébrachiales
251/ Anesthésie du nerf médian
252/ Anesthésie du nerf ulnaire
253/ Anesthésie du nerf cutané antébrachial médial
254/ Anesthésie des autres nerfs cutanés antébrachiaux
IV/ Complications des anesthésies nerveuses
QUATRIEME PARTIE : Cas clinique
Conclusion
Bibliographie
Table des matières

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