Les maladies rénales sont des pathologies posant un problème de santé publique majeur du fait de son évolution chronique et de son traitement très coûteux. En France 2% des dépenses réservée a la santé sont attribuées aux pathologies rénales (1) (2). Bien que l’incidence de l’insuffisance rénale chronique (IRC*) avant le stade terminal soit encore inconnue (1) ; il s’avère qu’elle est non négligeable si on se réfère aux données internationales sur les IRC arrivées au stade de traitement de suppléance :
– aux Etats-Unis l’incidence de l’IRC* au stade terminal traitée dépasse 350 par million d’habitants (pmh*),
– au Japon plus de 200 cas pmh*(1)
– et en Afrique par exemple en Côte D’Ivoire le taux de prévalence s’établit à 5,8% par rapport à l’ensemble des admissions .
Classification
Il n’existe pas de système de classification uniforme des maladies rénales suivant les pays, même si des efforts ont été faits pour harmoniser les classes de maladies rénales . Les différentes classifications reposent sur :
– l’anatomie
– l’évolution (aiguë – chronique)
– l’étiologie (primitive –secondaire)
Nous avons adopté dans notre travail la classification anatomo-clinique :
– les néphropathies glomérulaires,
– les néphropathies vasculaires,
– les néphropathies tubulo-intertitielles,
– les autres : l’infection urinaire, cancer rénal, néphropathie héréditaire .
Néphropathies glomérulaires
Définition
C’est une altération du filtre glomérulaire laissant passer, dans les urines, les protéines dont les poids moléculaires sont supérieurs ou égal à 69000 daltons. Elles sont hétérogènes à trois titres : présentation clinique, physiopathologie et pronostic.
Données épidémiologiques
L’incidence des maladies glomérulaires varie d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre, en fonction de la politique de biopsie rénale, en particulier chez les sujets âgés de plus de 60 ans. Parmi les maladies rénales responsables d’insuffisance rénale terminale arrivée au stade de suppléance, la proportion des glomérulonéphrites a régulièrement diminué depuis 30 ans, passant de plus de 50% à 13 %. En réalité, cette diminution est relative car la fréquence des néphropathies vasculaires et diabétiques a très nettement augmenté. De plus, les glomérulonéphrites affectent surtout l’adulte jeune, tranche d’âge où l’incidence de la dialyse est stable. La plus fréquente des glomérulonéphrites est celle à IgA (7) (8) (9). Elles sont responsables de 30 à 40 % des causes d’insuffisance rénale terminale.
Diagnostic positif
Les séméiologies élémentaires
Les signes qui font penser à une atteinte glomérulaire sont :
– l’oedème : allant d’une simple prise de poids jusqu’à un état d’anasarque.
– l’HTA : elle peut être le premier signe de la maladie rénale ou le signe d’une évolution chronique de la maladie.
– Une protéinurie : supérieur à 1,5g par 24heures. La notion de protéinurie sélective (faite de 85% d’albumine) orientera vers une hyperperméabilité de la membrane glomérulaire sans lésion anatomique vraie.
– une hématurie : qui est un signe fréquent mais inconstant. Elle peut être microscopique ou macroscopique. La détection de cylindre hématique à la microscopie du culot affirme l’origine glomérulaire.
– l’insuffisance rénale : elle peut faire partie du tableau initial de la maladie ou constituer le profil évolutif.
La ponction biopsie rénale est l’examen clé dans le diagnostic des néphropathies glomérulaires. Elle est systématique sauf :
– au cours de la néphrose lipoïdique corticosensible de l’enfant
– au cours de la néphropathie diabétique,
– et dans le cadre de l’amylose rénale.
Les syndromes de nephropathies glomerulaires (NG)
Schématiquement les manifestations des NG se résument en quatre grands syndromes :
• Syndrome néphrotique :
Caractérisé par l’association : protéinurie massive >3g/24h, hypo protidémie < à 60g/l, hypo albuminémie < 30g/l. L’HTA, l’hématurie et l’insuffisance rénale sont inconstantes et leurs présences définissent le caractère impur de la maladie. Ce syndrome impose la ponction biopsie rénale chez l’adulte sauf dans deux cas : la néphropathie diabétique et l’amylose rénale
• Syndrome néphritique aigu :
Les signes apparaissent brutalement après un épisode infectieux (ORL) : état d’anasarque, hypertension artérielles qui est parfois sévère, les urines sont troubles avec protéinurie abondante et hématurie macroscopique. L’insuffisance rénale peut être sévère avec un tableau oligo-anurique. Mais le caractère réversible en moins de 48h est de règle. Il témoigne d’une hypercellularité endocapillaire aigue.
• Le syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressif :
Il s’agit de la forme la plus grave des NG pouvant aboutir à l’anurie définitive en quelques jours ou quelques semaines. C’est donc une urgence diagnostique et thérapeutique pour éviter la progression des lésions et donc l’IRT .
• Le syndrome d’hématurie macroscopique récidivante :
Il se traduit par des hématuries macroscopiques récidivant au décours d’un accident infectieux ORL. La protéinurie est inférieure à 2g /24h et l’HTA est inhabituelle. L’histologie montre une hypercelluarité focale et segmentaire avec un dépôt d’Immunoglobuline A.
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Table des matières
INTRODUCTION
RAPPEL THEORIQUE
I- Classification
II. Néphropathies glomérulaires
II.1. Définition
II.2. Données épidémiologiques
II .3. Diagnostic positif
II.3.1. LES SEMEIOLOGIES ELEMENTAIRES
II.3.2 LES SYNDROMES DE NEPHROPATHIES GLOMERULAIRES (NG)
– Syndrome néphrotique
– Syndrome néphritique aigu
– Le syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressif
– Le syndrome d’hématurie macroscopique récidivante
II .4. Diagnostic étiologique
GLOMERULONEPHRITES PRIMITIVES
– Les néphropathies glomérulaires primitives non prolifératives
– Les néphropathies glomérulaires primitives prolifératives
GLOMERULONEPHRITES SECONDAIRES
– néphropathie glomérulaire secondaire à médiation immunologique
-néphropathie glomérulaire secondaire dégénérative
III – Néphropathies vasculaires
– Diagnostic
– Etiologie
IV. Néphropathies tubulo- interstitielles
– Diagnostic
– Etiologie
LES NEPHROPATHIES TUBULO-INTERSTITIELLES AIGUES
– Néphropathie interstitielle aiguë
– Nécrose tubulaire aiguë
LES NEPHROPATHIES TUBULO-INTERSTITIELLES CHRONIQUES
V. AUTRES NEPHROPATHIES
LES INFECTIONS URINAIRES
– l’infection urinaire basse
– l’infection urinaire haute
METHODOLOGIE
1 – RAPPEL SUR LE CADRE D’ETUDE
2 – METHODE
2 -1- Recrutement des sujets
2 -2 Les paramètres étudiés
3 – ANALYSE STATISTIQUE
4 – CRITERES DIAGNOSTICS
4 – 1 NEPHROPATHIES GLOMERULAIRES
4 – 2 NEPHROPATHIES VASCULAIRES
4– 3 NEPHROPATHIES TUBULO -INTERTITELLES
4 – 4 L’INFECTION URINAIRES
RESULTATS
I – Situation générale
I -1- Répartition globale selon le mode de sortie
I -2 – Répartition selon l’atteinte anatomique
I – 3 – Répartition selon l’âge
I – 4 – Répartition selon le sexe
II – Caractéristique de la population atteinte des pathologies néphrologiques
II-1- Néphropathies glomérulaires
II-1-1- Répartition selon le sexe
II-1-2- Répartition selon l’âge
II-1-3- Répartition selon la sévérité de l’insuffisance rénale
II-1-4- Répartition selon l’étiologie
II-1-5- Répartition suivant le mode de sortie
II – 2- Néphropathies vasculaires
II-2-1- Répartition selon le sexe
II-2-2- Répartition selon l’âge
II-2-3- Répartition selon la sévérité de l’insuffisance rénale
II-2-4- Répartition selon l’étiologie
II-2-5- Répartition suivant le mode de sortie
II – 3 – Néphropathies tubulo-interstitielles
II-3-1- Répartition selon le sexe
II-3-2- Répartition selon l’âge
II-3-3- Répartition selon le type de l’insuffisance rénale
II-3-4- Répartition selon l’étiologie
II-3-5- Causes de nécrose tubulaire aigue
II-3-6- Répartition suivant le mode de sortie
II – 4 – Infections urinaires
II-4-1- Répartition selon le sexe
II-4-2- Répartition selon l’âge
II-4-3- Répartition selon la topographie
II-4-4- Répartition selon la gravité de l’infection urinaire basse
II- 4-5- Répartition selon les germes
II-4-6- Répartition suivant le mode de sortie
DISCUSSION
I – Sur la méthodologie
II – Sur nos résultats
II – 1 – concernant les néphropathies glomérulaires
II – 2 – concernant les néphropathies vasculaires
II – 3 – concernant les néphropathies tubulo-interstitielles
II – 4- concernant les infections urinaires
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE