NÉOPLASIE HÉMIQUE CHEZ LA MYE COMMUNE (MYA ARENARIA)

My A ARENARIA

  La mye commune (Mya arenaria) est un bivalve fouisseur suspenSlvore et microphage appartenant à l’embranchement des Mollusques, l’ordre des Eulamellibranches et la famille des Myidés (Ruppert & Barnes, 1994). Cette espèce endobenthique fréquente les substrats meubles des battures sablo-vaseuses de la zone intertidale des estuaires des côtes de l’hémisphère nord de Cape Hatteras, en Caroline du Nord, jusqu’au Labrador (Hanks, 1963; Roseberry, 1988; MPO 1999). Mya arenaria est une des espèces de la communauté boréo-atlantique à Macoma balthica décrite pour différentes régions de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent (Desrosiers & Brêthes, 1984). La mye est également présente sur les côtes du nord de la Norvège à la Baie de Biscay en France (Hanks, 1963). Elle a été introduite dans le Pacifique et sa distribution s’étend de la Californie à l’Alaska avec quelques populations dans le sud des îles japonaises (Hanks, 1963; Newell, 1991). Les populations ont une distribution spatiale régie par le comportement grégaire des larves, la pression de prédation et les facteurs hydrodynamiques du milieu (Matthiessen, 1960; Emerson, 1990; Newell, 1991). La mye commune est une espèce eurytherme et euryhaline. En effet, les conditions idéales sont: 25 à 35 psu pour la salinité et une température entre 6 et 20 D C (MPO, 1999). Elle se nourrit de phytoplancton et zooplancton en suspension et peut filtrer jusqu’à 2 litres d’eau à l’heure à des températures d’environ IODC (Riisgard & Seerup, 2003). La croissance de la mye est influencée par la température de l’eau, la disponibilité de nourriture et la consommation d’oxygène (Lewis & Cerrato, 1997). Sur la côte est canadienne, la croissance des juvéniles est évaluée entre 8 et 15 mm par année (MPO, 1999).

EXPLOITATION PAR L’ AQUACULTURE

  La myiculture peut devenir une activité économique très importante pour plusieurs petites localités de l’ est des États-Unis et du Canada (Evans et al. , 2002). Le développement de cet élevage est favorisé par le déclin des populations sauvages causé par la surexploitation et la dégradation de l’ habitat (Evans et al. , 2002). Cette espèce a également une importance écologique, car elle niche dans la zone intertidale, un endroit d’ alimentation pour plusieurs espèces d’ oiseaux, de poissons et de crabes (Newell & Hidu, 1986). C’est une espèce sentinelle utilisée régulièrement dans les programmes de biosurveillance (Blaise et al. , 2002). Au Canada, cette culture fait l’objet de travaux dans les provinces du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard (Provencher, 2003). Actuellement, la culture de la mye soulève de l’ intérêt au Canada en tant qu ‘ espèce à l’essai en vue d’ une production commerciale à grande échelle (MPO, 2005). Depuis 1998, le centre maricole des Îles-de-Ia-Madeleine (CeMIM) et l’ entreprise «Élevage de myes PGS Noël inc. » collaborent au développement de la myiculture aux Îles-de-Ia-Madeleine (Bourque et al. , 2001 ; Chevarie et al., 2009, Chevarie et al. , en préparation). Dans le cadre du programme de recherche-développement en myiculture aux Îles-de-Ia-Madeleine, des travaux ont été réalisés sur la caractérisation des sites et des myes, l’approvisionnement en myes juvéniles, l’entreposage et le prégrossissement des myes avant l’ ensemencement, les ensemencements, la production et la rentabilité économique (Chevarie et al., 2009; Chevarie et al., en préparation). En juillet 1999, des épisodes de mortalité massive de myes ont été notés sur une ferme expérimentale de Darnley Basin à l’ Île-du-Prince-Édouard (McG laddery et al. , 2001a). L’analyse des tissus a révélé que plus de 95% des individus étaient atteints de néoplasie hémique (McGladdery et al., 2001a). L’étude de McGladdery et al. (2001a) est le premier cas documenté de mortalité massive de mye commune associée à la néoplasie hémique au Canada Atlantique.

Distribution de la néoplasie

  Les néoplasies constituent une catégorie de maladies invasives et progressives qui affectent plus de 15 espèces de bivalves (Barber, 2004). Les néoplasies ont été observées chez des espèces de bivalves épi benthiques, telles que la moule (Mytilus edulis) (Farley, 1989; Kent et al. , 1989; Krishnakumar et al., 1999) et endobenthiques, comme la mye (Brousseau, 1987; Brousseau & Baglivo, 1991 a et b; McGladdery, 2001 a), dans plusieurs types d’habitat (intertidaux et subtidaux) autant sur les côtes des océans Pacifique qu’Atlantique. Ces maladies ont été généralement documentées dans les régions tempérées, plus particulièrement en Amérique du Nord sur les côtes Atlantique et Pacifique, en Europe sur les côtes Atlantique, Baltique et Adriatique (Méditerranée). Quelques cas ont été rapportés dans le golfe du Mexique, en Australie et en Amérique du Sud (Lansdberg, 1996). La capacité de recherche plus réduite des pays du sud pourrait expliquer qu’ il y ait moins de publication sur cette maladie dans ces régions.

Différents types de néoplasies

   Les premiers cas documentés de néoplasie l’ ont été sur l’huître américaine (Crassostrea virginica), l’huître japonaise (C gigas) et la moule bleue (M edulis) dans les années 1960 (Farley, 1969 a et b). Il Y a deux types prédominants de néoplasies qui peuvent affecter les bivalves: la néoplasie gonadale et la néoplasie disséminée ou dite hémique. La néoplasie gonadale est une maladie qui apparaît dans l’ épithélium germinal et qui a une origine gonadique (Brousseau, 1987). Cette maladie a un impact négatif sur la reproduction en réduisant la fécondité (Alonso et al., 2001). La néoplasie disséminée est caractérisée par la présence de cellules tumorales en circulation dans l’hémolymphe. Cette néoplasie est similaire à certaines néoplasies des vertébrés (Leavitt et al. , 1990; Strandberg et al. , 1999; Walker et al., 2006). Les cellules tumorales se divisent rapidement pour, ultimement, infiltrer les tissus et, à des stades avancés, tuer l’hôte (Landsberg, 1996). Il y aurait possiblement engorgement des tissus ce qui diminuerait leur fonctionnalité et permettrait l’ apparition d’infections secondaires (Barber, 2004). La mort des organismes peut également résulter de la perte des hémocytes qui jouent un rôle primordial dans la défense immunitaire chez les bivalves via la phagocytose ou l’ encapsulation (Sinderman, 1990). La néoplasie disséminée implique la prolifération de cellules d’origine inconnue. Chez la mye commune, cette condition est appelée néoplasie hémique car il semble que les cellules néoplasiques proviennent des hémocytes (Couch & Harshbarger, 1985; Brousseau, 1987, Smolowitz et al., 1989; McGladdery et al. , 2001a; Bower, 2004; Smolowitz, 2005). En fait, le tissu d’origine des cellules néoplasiques est pour le moment inconnu. Selon Farley (1969a), Rasmussen (1986) et Ford & Tripp (1996), les cellules néoplasiques seraient d’origine gonadique chez l’huître américaine (C virginica). Cette affirmation est basée sur l’observation de la présence de cellules néoplasiques affichant un haut niveau mitotique près des gonades. Par contre, plusieurs études privilégient l’origine hémique. Smolowitz et al. (1989) ont trouvé qu’un anticorps produit contre les cellules néoplasiques de M arenaria réagissait positivement non seulement avec les cellules néoplasiques, mais aussi avec les hémocytes normaux et les tissus conjonctifs. Selon Smolowitz et al. (1989), ces résultats suggèrent que les hémocytes normaux et les cellules néoplasiques ont des antigènes communs et proviennent des tissus conjonctifs. Noël et al. (1991) ont obtenu des résultats similaires avec la moule bleue (Medulis). En effet, un anticorps produit contre les cellules néoplasiques a réagi positivement avec les cellules néoplasiques et les hémocytes normaux. Ceci pourrait donc indiquer que les hémocytes normaux et les cellules néoplasiques sont ontogénétiquement reliés dans le cas de la néoplasie disséminée.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
RÉSUMÉ
ABSTRACT
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABRÉVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE 1 UNE ETUDE EN LABORATOIRE SUR LA TRANSMISSION DE LA NEOPLASIE HEMIQUE CHEZ LA MYE COMMUNE (MYA ARENARIA)
1.1 RESUME
1.2 A LABORATORY EXPERIMENT ON HAEMIC NEOPLASIA TRANSMISSION IN SOFT-SHELL CLAMS (MYA ARENARJA)
CHAPITRE 2 UN LIEN POTENTIEL ENTRE L’EXPOSITION AUX FONGICIDES CHLOROTHALONIL ET MANCOZEBE ET LE DEVELOPPEMENT DE LA NEOPLASIE HEMIQUE : UNE ETUDE EN LABORATOIRE
2.1 RESUME 
2.2 POTENTIAL LINK BETWEEN EXPOSURE TO FUNGICIDES CHLOROTHALONIL AND MANCOZEB AND HAEMIC NEOPLASIA DEVELOPMENT IN THE SOFT SHELL CLAM MYA ARENARIA: A LABORATORY EXPERIMENT 
CHAPITRE 3 EFFET D’UN MELANGE DE PESTICIDES (CHLOROTHALONIL ET MANCOZEBE) ET BENZO [A] PYRENE SUR LE NIVEAU D’EXPRESSION DES GENES RECEPTEUR ARYL HYDROCARBONE, P53 ET L’UBIQUITINE CHEZ LES HEMOCYTES DE LA MYE COMMUNE (MYA ARENARIA)
3.1 RESUME
3.2 EFFECTS OF PESTICIDE COMPOUNDS (CHLOROTHALONIL AND MANCOZEB) AND BENZO[A]PYRENE MIXTURE ON ARYL HYDROCARBON RECEPTOR, p53 AND UBlQUITIN GENE EXPRESSION LEVELS IN HAEMOCYTE OF SOFT-SHELL CLAMS (MYA ARENARIA)
CHAPITRE 4 DISCUSSION GENERALE
CHAPITRE 5 CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES: LA TETRAPLOÏDIE EST MAUVAISE CONSEILLERE 
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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