Néolibéral et nouvelles économies classiques contre les néo-keynésiens

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Classique et néoclassique versus Keynes

Croyant en la vertu autorégulatrice du marché, les courants libéraux s’accordent à dire que le chômage est volontaire. Le travail s’assimile à toutes autres marchandises. La rencontre entre offre et demande sur le marché de travail permet de trouver l’équilibre. Aussi l’offreur de travail choisit le nombre d’heure qu’il désire travailler. Il constate la pénibilité du travail. Il n’est pas victime de l’illusion monétaire : ce qui l’intéresse n’est pas le niveau de salaire exprimé en monnaie mais la quantité de biens et services qu’il peut acquérir grâce à se revenu11.L’entrepreneur compare le salaire (coût du travail) et la productivité du salarié12. L’entreprise a intérêt à emboucher tant que la productivité du salarié est supérieure au coût du travail, sans attendre que la productivité marginale du travail soit décroissante. A défaut de choc exogène, le marché fonctionne et s’autorégule grâce à la flexibilité du salaire. Tous ceux qui désirent travailler au salaire d’équilibre sont embauchés. Le chômage ne peut être que volontaire. Les mains d’œuvress’abstiennentdu salaire résultat du jeu du marché.
Keynes s’accorde avec les libéraux sur la loi de l’offre et de la demande. Toutefois les employés sont souvent victimes de l’illusion monétaire. Aussi sa vision de salaire diffère de celle des néoclassiques en insistant sur le nominal. D’autant plus que le salaire est un rapport de force et de négociation, droit de travail et grille de salaire dans la firme. La détermination de l’emploi se fait par une approche macro-économique. Il faut considérer les faits économiques dans son ensemble. Le niveau d’emploi s’obtient via la demande effective, la demande anticipée par les entreprises. Un équilibre de sous-emploi survient du fait des sous-anticipations des entrepreneurs. De demande insuffisanteaccroit le nombre de chômeur.

Néolibéral et nouvelles économies classiques contre les néo-keynésiens

– Néolibéral et nouvelles économies classiques La théorie de chômage de prospection frappe les jeunes diplômés. Plutôt que d’accepter un quelconque emploi rémunéré, les individus préfèrent rester au chômage pendant un certain temps pour espérer en trouver un autre beaucoup plus rémunérateur. Théorie qui s’inscrit dans la ligne de mur de « job search « . Le chômage ne résulte pas d’une insuffisance de postes, mais des exigences des chômeurs, supérieurs aux rémunérations offertes pour les postes disponibles13.Le coût que suscite la prospection d’une nouvelle place étant plus que compensé par la hausse de gain attendu. Un salaire de réservation est de mise. Garry becker insiste sur la théorie de capital humain. L’individu espère un effet escompté de l’investissement en formation. Le salaire est d’autant plus élevé que le niveau d’étude monte. Cependant, et surtout dans le pays en développement, plus le niveau d’instruction progresse plus on a du mal à trouver du travail.
Les nouveaux économistes classiques insistent sur l’apologie du marché autorégulatrice. Le chômage est forcément volontaire.
– Les néo-keynésiens De pair avec les classiques sur la détermination du niveau d’emploi via le marché du travail, les nouveaux économistes keynésiens estiment que le chômage peut être involontaire. Une non-flexibilité du taux de salaire à la baisse nui à l’ajustement du marché.
La théorie de salaire d’efficience montre que les entreprises peuvent avoir intérêt à payer les employés au-dessus du salaire d’équilibre. Pour contrer le risque de sélection adverse ou les tireurs au flanc, la firme rémunère les employés au-dessus de l’équilibre, ce qui nuira à la productivité. Dans la théorie de contrat implicite, des accords tacites s’opèrent entre salarié et employé pour faire face aux aléas. Fréquemment, les employés acceptent de salaire en deçà de l’équilibre par peur d’être face à l’incertitude. Sur ce, l’entreprise joue le rôle d’assureur face aux aléas de la conjoncture. De rigidité salariale empêche l’équilibre. Le chômage devient possible.
Le chômage est forcément involontaire en raison de :
– Théorie de contrat implicite .
– Modèle de salaire d’efficience .
– Coût de rotation de la main d’œuvre .
– Modèle « échange/ don » d’Akerlo.
– Contrer le risque de sélection adverse.
– Modèle de « tire-au-flanc ».
– L’hystérie du chômage.

Entre chômage déguisé et sous-emploi massif

Le problème du chômage est à multiple facette dans l’agglomération d’Antananarivo. En raison de la multiplication de ces situations mixtes entre emploi, recherche d’emploi et inactivité (halo du chômage), le vrai nombre de chômeurs est une chimère, car c’est un construit social qui dépend des définitions adoptées14. Faute de budget, la statistique se fait de plus en plus dans le mur de projection laissant à part le flux de chômage invisible. Le chômage déguisé gagne du terrain. Les chômeurs déguisés sont les individus en âge de travailler qui ne cherchent pas activement du travail (classer comme inactif) pour cause de
découragement, de méconnaissance de démarche à entreprendre et en attente d’emploi. On peut les assimiler à des travailleurs découragés. L’existence de barrière à l’entrée dans le marché du travail telle la discrimination, la qualification pousse les actifs vers l’inactivité. Les chômeurs déguisés représentent 8% des inactifs dans la capitale. Le gouvernement se doit d’intervenir pour ne pas laisser monter en puissance le travailleur découragé. D’y insister que les jeunes sont les principaux concernés.
Néanmoins, les ménages ne baissent pas le bras dans la recherche d’emploi. En effet, la majorité tire leur revenu d’un emploi. Quitte à avoir la stabilité et assurer un revenu permanent, la plupart des ménages se lance dans de pluri activité. De petit boulot en dessous de 35 heures par semaine ou de rémunération en dessous largement du SMIC ne fait pas obstacle. Les sous-emplois touchent six actifs occupés sur dix. Avec un taux de chômage assez faible de 6,8%, le taux de sous-emploi prend le dessus avec un taux de 62,1% [INSTAT, 2010]. Par définition, « le taux de sous-emploi lié à la durée du travail est la proportion des employés dont l’horaire hebdomadaire est de moins de 35 heures (par rapport à l’ensemble des actifs occupés) et qui cherchent un autre travail durant les sept derniers jours précédant l’enquête. »[ENEMPSI 2012, Tome 1].
Outre la durée du travail en deçà de norme, l’emploi inadéquat revêt aussi le sous-emploi. « Un individu est en situation d’inadéquation s’il ne peut pas optimiser la productivité de son travail suite à des contraintes autres que la durée effective du travail. »[ENEMPSI 2012, Tome 1]. Le sous-emploi se caractérise par l’inadéquation formation-emploi, niveau de rémunération assez bas, mauvaise condition de travail. Toutefois, compte tenu des difficultés, globalement sont considérés comme en situation de sous-emploi, tous individus percevant un salaire en dessous du SMIC aux environs de 100 000 Ariary par mois.

Les jeunes : des générations désenchantées

On attendait à une meilleure qualité du niveau de vie à Antananarivo, finalement les jeunes sont livrés sur eux-mêmes. Comme bon nombre de ses consœurs subsahariennes, 60% des tananariviennes sont des jeunes. La capitale malgache enregistre le taux de chômage le plus élevé par rapport aux cinq autres ex-provinces. Pour cause de découragement ou de méconnaissance, nombreux sont ceux qui basculent vers l’inactivité. Ce basculement entraine une forte proportion de chômeur déguisé. La plupart des jeunes vit encore sous le toit familial.
Une vision pessimiste s’installe chez les jeunes en cour de scolarité. A la sortie du ban de l’école, c’est le chômage qui les attend. Les jeunes diplômés de l’université sont au premier rang de victime. Un maitrisard fait comme métier un agent commercial, un enquêteur, etc. Ce qui ne fait qu’amplifier le sous-emploi. Les systèmes éducatifs ne donnent pas sens à tous. Ils ne donnent pas au mérite. Selon une étude sur l’emploi en 2012, le taux de chômages’accroît avec le niveau d’instruction, 4.9% pour les universitaires contre 0,5% pour les individus « sans instruction ». Raison de plus qui pousse les jeunes à déserter le ban de l’école. A quoi bon d’étudier alors que ceux qui ont le moins fréquenté l’école trouve du travail. Les élèves quittent donc l’école pour se consacrer à la recherche du travail, d’où une forte proportion de travail des enfants. L’espoir de s’enrichir rapidement est plus haut que l’étude. La génération est désabusée. Une galère pour l’Etat qui reste assez flou quant à la politique de l’emploi pour les jeunes.
Aussi l’illusion gagne les jeunes sortants de l’université. Pour commencer, ils espèrent s’intégrer dans l’administration publique alors que cettedernière ne créée que 3% des emplois. Sans oubliés que les recrutements, comme dans la plupart de PED, se fassent via népotisme, corruption, etc. La sécurité de l’emploi15 et l’espoir d’une promotion interne motivent les jeunes. Sinon, aussitôt refoulée par l’administration, la prétention salariale des jeunes dans le secteur privé formel reste élevée. Trop d’illusion selon les entreprises qui ne peut emboucherles jeunes plus qu’ils n’en rapportent. « Le fossé existant entre le désire d’intégrer sur le marché du travail et la réalité peuvent être porteur de tension social majeur […] L’inadéquation entre formation-emploi accentue le chômage.L’école devrait préparer les jeunes à envisager l’éventualité de se mettre à leur propre compte, en orientant plus le cursus vers la formation professionnelle. ».

Bâtiments et travaux publics : bouder de travailleur immigré

Malgré la domination de labranche d’activité primaire, commerce,…le secteur des bâtiments et des travaux publics gagne du terrain. Sans oublier les nombreuses constructions illicites qui bordent la route. Une aubaine pour les travailleurs du secteur informel qui sont recrutés clandestinement au détriment de sortant de polytechnique. Chaque mois, plusieurs bâtiments s’entassent du sol. Généralement les constructions ne suivent pas les normes en vigueur. Les conditions d’activité se font avec les moyens à bord et restent sur le statuquo. Entonnement pour les étrangers qui passent dans le parage. Des échafaudages en bois, desprotections zéro illuminent la construction. De norme de sécurité réduit à néant. Cela profite aux employeurs qui rémunèrent peu les travailleurs eu égard à l’administration.
Généralement, les travailleurs du BTP sont des immigrés. La plupart de travaux se fait avec les moyens locaux. D’autant plus que la majorité de construction ne dépasse les cinq étages. Et quelque fois, la commune urbaine d’Antananarivo puise dans l’informel des mains d’œuvres à bon marché.
Aussi l’économie tananarivienne ne peut se priver de ces travailleurs sous peine de hausse du coût de travaux.

Le secteur informel : mode d’insertion non discriminatoire et tendance à perdurer

L’inexistence de barrière à l’entrée profite aux individus peu qualifiés. Avec un peu de fond, la boucle est jouée. Il reste à voir le secteur à coloniser (commerce, service, transport, etc.). Le commerce est au premier rang. Avec un peu d’économie en poche, les individus achètent des articles très diversifiés dans les grossistes chinois, « karana » pour les revendre ensuite sur les étalages du trottoir. Un retour sur investissement rapide déplore les commerçants. La réussite des uns fait « la une de radio trottoir ». Par effet contagiontout le monde se jette dans le secteur, d’où une tendance à un accroissement.
Trois axes principaux sont les bastions du secteur informel. A savoir Analakely, Anosibe, Isotry.Habillements, appareils électroménagerset produits alimentairesinondent le sol. La plupart travaille à leur propre compte. « On entend par « travailleurs à leur propre compte » les chefs d’Unité de Production qui n’emploient aucun employé salarié mais éventuellement des employés non-salariés comme les aides familiales.26 »
Le secteur service accueille en grand nombre les nouveaux venus dans le secteur informel, avec une forte proportion dans la réparation 54,7%. Dans la capitale, cette dernière s’éparpille à de garages auto-moto, réparation des appareils électroménagers, etc. Le service ménage est fait souvent de travaux domestiques avec de salaire avoisinant le 30 000 Ariary par mois. Toutefois, le secteur commerce est en plein essor à Antananarivo. Il représente 31,8%.

Condition d’activité des unités de productions informelles

Comme on l’a vu précédemment, la tendance est l’orientation vers des activités commerciales avec la plupart de travailleur à leur propre compte.
Toutefois, malgré les dynamiques des UPI, les conditions d’activité dégringolent. En 2010, seulement 27% des UPI disposent d’une installation spécifique pour exercer leur activité (Poste fixe sur le marché public, atelier, etc.). De construction de fortune, de baraquement sont en préfabriqué pour effectuer le travail. Les crises successives n’ont fait qu’empirer la situation. Une diminution de 6 points a été observée par rapport à 2001 (31% de local spécifique).
La disponibilité d’une installation spécifique dépend de l’activité exercée. Aussi la branche comme le BTP n’exige pas la présence d’un local27.
Selon l’étude de l’ENEMPSI 2012, la moitié des chefs de UPI dans la branche « transport » déclare exercer leurs activités dans leurs véhicules sans endroit fixe. A côté de Taxi-be, Taxi, fourgon, camionnette, les véhicules à traction musculaires boudent les rues de la capitale. Ils gênent parfois la circulation et leurs rémunérationsdemeurentdérisoires.
Dans la branche commerce, il n’existe pas d’endroit spécifique pour exercer l’activité. Rien qu’à regarder la rue d’Analakely, l’axe Lycée J.-J Rabearivelo, le long de building Ramaroson, les UPI exercent leur activité sur les trottoirs et la voie publique. La commune est impuissante. D’autant plus que certaines polices du marché sont corrompues28.
Compte tenu de la nature de l’activité, les chefs des UPI estiment la non-nécessité d’un local spécifique. Des installations démontables suffisent.
En 2010, une nette dégradation de condition d’activité a été constatée dans le secteur informel. L’accès au service public demeure minoritaire. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ne représentent que 3%. Cependant les quelques-uns qui disposent d’un local sont raccordés à de réseauxélectriques et parfois des accès à l’eau et la NTIC.
Selon l’enquête 1-2-3, en 2010, 73,2% des UPI sont réduites à une seule personne. Puis qu’avec la crise, la créationest d’abord une initiative individuelle dans le but de subsistance. Les femmes restent vulnérables et occupent des emplois précaires réduits à des aides familiales.

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Table des matières

PARTIE ICLIVAGES THEORIQUES DANS LE MONDE D’EMPLOI
CHAPITRE ICONCEPTS ET INDICATEURS CLES
1. La population
2. Le marché du travail
CHAPITRE IIEMPLOI ET CHOMAGE
1. Le chômage structurel : chômage d’équilibre ?
2-le chômage conjoncturel
3. Chômage technologique
CHAPITRE IIIILS ONT DIT
1-Classique et néoclassique versus Keynes
2. Néolibéral et nouvelles économies classiques contre les néo-keynésiens
CHAPITRE IVL’UTOPIE DEVIENT REALITE
1. Entre chômage déguisé et sous-emploi massif
2. Les jeunes : des générations désenchantées
PARTIE IIL’ESSOR DU SECTEUR INFORMEL
CHAPITRE IL’EMERGENCE DU SECTEUR INFORMEL
1. Le secteur informel : mode d’insertion non discriminatoire et tendance à perdurer
2. Condition d’activité des unités de productions informelles
CHAPITRE IILES POLITIQUES DE L’EMPLOI
1. Politique structurelle et politique conjoncturelle de l’emploi
2. La politique industrielle
3. Politique de diminution de la main d’oeuvre et de la population active
CHAPITRE IIIRECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVE D’AVENIR
1. La réduction du secteur informel
Emploi et désillusion urbaine : cas de l’Agglomération d’Antananarivo
2. La création d’emploi
3. Perspective d’avenir
CONCLUSION
Bibliographie

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