Madagascar est la 4ème plus grande île au monde après le Groenland, la Nouvelle Guinée et le Bornéo. Elle a une superficie de 587 041 km2 , correspondant à celle de la France et du Benelux réunis . Elle se situe dans l’hémisphère Sud entre l’Océan Indien et le Canal de Mozambique entre les latitudes 11° 57′ et 25° 30′ sud et entre 43° 14′ et 50° 27′ de longitude à l’est des côtes africaines. De par cette situation géographique, Madagascar est fortement exposée aux phénomènes hydrométéorologiques et elle est confrontée régulièrement à leurs effets néfastes. En général, elle est frappée en moyenne par 3 à 4 cyclones par an . À ce propos, la Direction Générale de la Météorologie a prévu que les cyclones qui affecteraient Madagascar pour les prochaines saisons cycloniques, seront de moins en moins fréquents, mais de plus en plus intenses.
L’impact de ces aléas tant sur la vie humaine, les patrimoines et l’environnement sont exacerbés par la vulnérabilité socio-économique du pays. Ce qui rend difficile la formation de capital, freine la croissance économique et compromet tout effort de développement. C’est la raison pour laquelle, la gestion des risques et des catastrophes (GRC) est devenue une préoccupation prioritaire de l’Etat .
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA CPGU
Pour bien connaitre cet organisme, il sera abordé en premier lieu un aperçu du cadre juridique de la CPGU. Ensuite, un survol de son objectif, de ses missions et de son organigramme sera effectué afin de comprendre le fonctionnement de cette institution d’une part et de sa place au sein de l’ensemble du mécanisme de GRC national d’autre part.
Présentation
Le décret n°2005-866 du 20 décembre 2005, en son article 5 stipule la création de la CPGU. Selon les dispositions du Décret N°2006-892 du 12 décembre 2006, fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement de la Cellule de Prévention et Gestion des Urgences à la Primature, la CPGU est un organe technique permanent, placé sous la tutelle directe du Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Elle est dotée de la personnalité morale et jouit de l’autonomie administrative et financière.
Objectif
La CPGU a pour objectif de réduire les dommages et pertes en vie humaine, biens sociaux, économiques ou environnementaux dus aux différents types de catastrophe. Dans la poursuite de cet objectif, la CPGU travaille en collaboration avec les organes techniques des ministères tant au niveau central qu’au niveau territorial.
Eu égard à cet objectif, les activités de la CPGU sont focalisées sur la prévention, la réduction des risques et des vulnérabilités et le renforcement de la résilience. Dans ce sens, la CPGU procède surtout par l’intégration de la Réduction des Risques de Catastrophes dans les politiques sectorielles de développement.
Missions
Conformément aux dispositions du décret N°2006-892 du 12 décembre 2006, la CPGU a pour mission principale d’assister le Premier Ministre, Chef du Gouvernement et le Conseil National de Gestion des Risques et des Catastrophes (CNGRC) dans l’accomplissement de leurs missions en matière de :
– conception, élaboration et mise à jour de la stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes;
– suivi et évaluation de la mise en œuvre des actions en matière de GRC, informations sur les événements catastrophiques;
– appui technique aux entités œuvrant dans la GRC et appui institutionnel pour intégrer la réduction des risques de catastrophe dans les politiques sectorielles (analyse des risques, prévention et réductions des risques).
Domaines d’intervention de la CPGU
Les domaines d’intervention de la CPGU couvrent tous les types de catastrophes. Ainsi, la CPGU se charge dans la limite de ses attributions de la gestion en amont des risques et des catastrophes, que cette dernière soit d’origine naturelle : les tempêtes et cyclones tropicaux, l’inondation, l’invasion acridienne, la sécheresse, les épidémies, les famines, tremblements de terre, tsunamis, glissements de terrain, épizooties…, ou qu’elle soit d’origine anthropique tels que les incendies, les pollutions ou les accidents industriels, et feux de forêts, évènements en mer, naufrages, déversements d’hydrocarbures, accidents aériens. Généralement, les activités conduites et mise en œuvre par la CPGU, dans la réalisation de ses missions s’inscrivent dans le cadre de Projets financés par les partenaires techniques et financiers soutenant Madagascar dans ses efforts de développement.
LA GRC À MADAGASCAR
Clarifications conceptuelles
Les termes clés évoqués dans ce chapitre pourraient renvoyer à des significations variées qui dépendent de l’angle d’approche, des disciplines qui l’étudient et même de l’époque considérée. Ainsi, comme il a été déjà annoncé ci-dessus, dans le cadre de ce travail, seules les définitions proposées par l’UNISDR (United Nations for International Strategy for Disaster Reduction) sont retenues. Ces termes clés usités dans la GRC seront abordés ici successivement. Le cadre juridique fera l’objet du volet suivant.
Structure
Dans le cadre de cette étude, définir au premier abord la notion de structure est pertinente car l’étude elle-même porte sur cette notion. Le dictionnaire Larousse définit la structure comme « l’Organisation des parties d’un système, qui lui donne sa cohérence et en est la caractéristique permanente ».
La structure d’un organisme, d’un établissement ou d’un service, est la façon suivant laquelle ses différents organes se situent les uns par rapport aux autres. Partant de cette définition, la structure nationale de gestion des risques et des catastrophes est un ensemble d’organes spécialisés en GRC formant un système présentant une certaine cohérence dans les interactions entre eux-mêmes et avec les autres parties prenantes de la GRC.
Aléas
Selon l’UNISDR, un aléa est « un phénomène dangereux, une substance, activité humaine ou condition pouvant causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de subsistance et des services, des perturbations socio-économiques, ou des dommages à l’environnement ». Ils existent deux types d’aléas :
– aléas naturels : « Le processus ou phénomène naturel qui peut causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, la perte de moyens de subsistance et de service, des perturbations socio économiques, ou des dommages à l’environnement » ;
– aléas d’origine anthropique : tels que les aléas technologiques, chimiques ou industriels qui se définissent comme étant « la possibilités d’accidents industriels ou technologiques, des pratiques risquées, des défauts d’infrastructure ou de certaines activités humaines, et qui est susceptible de provoquer des pertes en vie, des blessures, maladies ou autre impact sur la santé, des dégâts matériels, la perte des moyens de subsistance et des services, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation environnementale ».
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : CADRE GÉNÉRALE D’ÉTUDE
Chapitre premier : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA CPGU
I.1. Présentation
I.2. Objectif
I.3. Missions
I.4. Domaines d’intervention de la CPGU
I.5. Organigramme de la Cellule de Prévention et Gestion des Urgences (CPGU)
Chapitre II : LA GRC À MADAGASCAR
II.1. Clarifications conceptuelles
II.2. Cadre juridique et institutionnelle de la GRC
II.3. Cycle classique de la GRC
II.4. Coopération
DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE INSTITUTIONELLE DE LA GRC À MADAGASCAR
Chapitre III : MÉCANISME NATIONALE DE LA GRC À MADAGASCAR
III.1. Au niveau central
III.2. Au niveau des districts
III.3. Au niveau des régions
III.4. Au niveau des Communes
III.5. Au niveau des Fokontany
Chapitre IV : FORCES ET FAIBLESSES DU MÉCANISME NATIONALE DE LA GRC ACTUELLE
IV.1. Points forts
IV.2. Points faibles
TROISIÈME PARTIE : PROPOSITION DE RÉFORME
Chapitre V : PLATEFORME NATIONALE DE LA GRC
V.1. Structure et organisation de la plateforme nationale de la GRC
V.2. Missions de la plateforme nationale sur la GRC
Chapitre VI : MISE EN PLACE D’UNE STRUCTURE UNIQUE DE LA GRC
VI.1. Mission de la structure unique
VI.2. Mécanisme de la structure unique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE