NAVIGATION D’UN ROBOT MOBILE PAR VISION STEREOSCOPIQUE

VISION HUMAINE

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย La vision humaine est dรฉcrite tout simplement par la perception de lโ€™organe de vue. Les images qui se forment sur la rรฉtine humaine proviennent dโ€™un monde tridimensionnel, mais celles-ci sont rรฉduites ร  deux dimensions, supprimant la profondeur. Malgrรฉ cela, le cerveau est capable de reconstruire cette troisiรจme dimension ร  partir de la vision stรฉrรฉoscopique. Les images gauche et droite du mรชme objet, captรฉes en mรชme temps par les deux rรฉtines, sont acheminรฉes au cortex visuel par les nerfs optiques qui se croisent dans le chiasma optique, ce qui fait quโ€™elles sont prรฉsentes dans des cellules voisines du cortex visuel [cf. annexe1]. Cette double information permet, par des mรฉcanismes complexes faisant intervenir dโ€™autres zones du cerveau, la perception de lโ€™angle entre lโ€™information visuelle captรฉe par des photorรฉcepteurs dโ€™un ล“il et ses homologues de lโ€™autre ล“il permettant de percevoir les reliefs et la distance. Les deux yeux fournissent au cerveau deux images non superposables, du fait de lโ€™รฉcartement inter-pupillaire [cf. annexe1], mais dans la plupart des cas, quand le cerveau fonctionne correctement, hors de lโ€™emprise de lโ€™alcool par exemple, il restitue une seule image : celle de lโ€™ล“il directeur. Une seule image, certes mais avec une valeur ajoutรฉe : le relief de la scรจne observรฉe. Cette perception de la profondeur est ร  diffรฉrencier de lโ€™analyse rationnelle de la scรจne, qui fournit, elle aussi, des renseignements sur la profondeur : รฉtude des parties cachรฉes, connaissance ร  priori de la taille des objets observรฉs, comparaisons de leur diamรจtre apparent.

Traitement de bas niveau

Filtrage La premiรจre รฉtape dโ€™un algorithme de traitement dโ€™image consiste ร  appliquer un certain nombre de filtres [cf. annexe2] sur celle-ci. Ces filtres peuvent faciliter les traitements (utilisation de filtres gaussiens passe-bas avant un calcul de flux optique par exemple) ou directement mettre en รฉvidence les parties de lโ€™image intรฉressantes pour une application donnรฉe (filtre de texture permettant de segmenter le sol dans lโ€™image par exemple). Il est possible รฉgalement dโ€™utiliser plusieurs filtres sรฉquentiellement.
Extraction dโ€™information Cette deuxiรจme รฉtape a pour but dโ€™extraire de lโ€™image les informations nรฉcessaires pour lโ€™application choisie. Le but est de rรฉduire la grande quantitรฉ de donnรฉes que reprรฉsente une image en un petit ensemble dโ€™informations plus facilement exploitables. Ces informations sont gรฉnรฉralement reprรฉsentรฉes par quelques valeurs scalaires. Les primitives utilisรฉes pour cette รฉtape dโ€™extraction dโ€™information peuvent se concentrer sur des portions rรฉduites de lโ€™image (extracteurs de coins ou de bords) ou sur des zones plus importantes (calcul de moyenne sur une partie de lโ€™image). [7]

METHODES GLOBALES

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  Les mรฉthodes globales utilisent des contraintes non-locales afin dโ€™augmenter la robustesse dans les rรฉgions locales de lโ€™image, oรน lโ€™appariement รฉchoue dans des zones de texture uniforme, ou ร  cause des occlusions et des dรฉfauts dโ€™illumination. Par contre lโ€™inconvรฉnient majeur de ces mรฉthodes est la plus grande complexitรฉ des calculs. Ces mรฉthodes sont reprรฉsentรฉes sous forme de problรจme dโ€™optimisation, cherchant ร  assigner les disparitรฉs qui minimisent une fonction de coรปt global. [7] Appartiennent ร  ce groupe les mรฉthodes de :
Programmation dynamique La programmation dynamique est une mรฉthode assez gรฉnรฉrale pour rรฉsoudre des problรจmes dโ€™optimisation non-linรฉaire avec contraintes, quand les variables ne sont pas toutes interdรฉpendantes. Un tel problรจme peut รชtre dรฉcomposรฉ en une sรฉquence de sous-problรจmes dโ€™optimisation avec une seule variable, ou de faรงon plus gรฉnรฉrale avec un sous-ensemble de variables. La programmation dynamique est รฉquivalente ร  la recherche dโ€™un chemin optimal dans un graphe, par la minimisation dโ€™une fonction de coรปt.
Flot de graphe (Graph-cut) Le but de cette mรฉthode est de trouver la coupure dโ€™un graphe qui possรจde un coรปt minimum parmi toutes les coupures possibles, en minimisant une fonction dโ€™รฉnergie. Les terminaux du graphe reprรฉsentent les disparitรฉs pouvant รชtre associรฉes ร  un pixel de lโ€™image, et les diffรฉrents nล“uds correspondent aux pixels de lโ€™image. Pour dรฉfinir la fonction dโ€™รฉnergie, une fonction de coรปt basรฉe sur un critรจre de photo-consistance est introduite (mesure sur la similaritรฉ de lโ€™intensitรฉ des pixels), appelรฉe le terme des donnรฉes (data term). Un second terme, appelรฉ terme dโ€™homogรฉnรฉitรฉ ou dโ€™uniformitรฉ spatiale (smoothness term), pรฉnalise les discontinuitรฉs entre pixels voisins. Cette mรฉthode permet donc dโ€™obtenir une carte de disparitรฉs avec des zones homogรจnes tout en prรฉservant les contours. Le dรฉfaut majeur de cette mรฉthode est dโ€™aplatir les objets.
Optimisation ligne par ligne Cette mรฉthode globale dโ€™optimisation nโ€™utilise que les termes horizontaux de lissage (smoothness terms), en rรฉsolvant le mรชme problรจme dโ€™optimisation que lโ€™algorithme de graphcut (sauf que les termes verticaux de lissage sont donc ignorรฉs).
Relaxation Cโ€™est un algorithme itรฉratif et localement parallรจle, qui amรฉliore une solution en minimisant localement lโ€™รฉnergie. Lโ€™implรฉmentation de ce genre de mรฉthode est simple, mais la vitesse de convergence est lente.

CONCLUSION GENERALE

ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย  ย Pour conclure, lโ€™utilisation de la vision est tellement naturelle et simple pour l’homme qu’il est difficile d’apprรฉhender la complexitรฉ des traitements rรฉellement effectuรฉs pour acquรฉrir et interprรฉter cette information, ce qui fait lโ€™objet dโ€™รฉtude de la vision artificielle. Cette derniรจre dรฉveloppe alors des bases algorithmiques et thรฉoriques grรขce auxquelles lโ€™information utile relative ร  lโ€™environnement peut รชtre automatiquement extraite et analysรฉe ร  partir dโ€™une image ou dโ€™une sรฉquence dโ€™images. Dโ€™aprรจs lโ€™รฉtude, la stรฉrรฉovision pose deux problรจmes fondamentaux fortement liรฉs: l’identification des points homologues et la calibration du systรจme de prise de vue. Savoir comment se projettent les points de la scรจne sur lโ€™image sโ€™avรจre une รฉtape difficile. Pourtant lโ€™obtention des coordonnรฉes des points dans lโ€™espace est quasiment immรฉdiate si les paramรจtres de la calibration sont connus. Alors il ne reste plus quโ€™ร  rรฉsoudre les รฉquations de triangulation pour dรฉduire la profondeur ou la distance en temps rรฉel dans lโ€™espace. Les thรฉories sont ensuite appliquรฉes dans la conception dโ€™un systรจme de vision stรฉrรฉoscopique. Puis un robot mobile est conรงu et couplรฉ avec ce systรจme pour lui permettre de mesurer la profondeur dans son champ de vision et ainsi de dรฉtecter les obstacles et de se naviguer dans son environnement. Ceci a permis la validation des rรฉsultats prรฉcรฉdents. Ainsi, cโ€™est prouvรฉ quโ€™un robot ou un systรจme informatique peut se doter des mรชmes capacitรฉs de vision dโ€™un รชtre humain. Enfin, cette mรฉmoire ouvre de nombreuses perspectives. Par exemple en ajoutant d’autres capteurs comme l’ultrason ou laser au robot pour avoir des rรฉsultats plus prรฉcis et aussi dโ€™ajouter des cellules solaires pour lui donner plus dโ€™autonomie. Une autre possibilitรฉ serait dโ€™รฉquiper des engins mobiles plus grands qui nรฉcessitent son propre systรจme de vision, par exemple une voiture qui serait intelligente ou mรชme autonome. Cette mรฉmoire est consacrรฉe spรฉcialement dans la vision robotique mais la stรฉrรฉovision peut รชtre appliquรฉe dans beaucoup plus de domaines. Les captures de mouvement pour l’industrie des jeux vidรฉo et des cinรฉmas 3D, l’imagerie satellites et la topographie en sont des exemples.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I GENERALITES SUR LA VISION ET Lโ€™IMAGE
1.1 PRINCIPE DE LA VISION
1.1.1 VISION HUMAINE
1.1.2 VISION PAR ORDINATEUR
1.2 PRINCIPE Dโ€™ANALYSE Dโ€™IMAGE
1.2.1 NOTION DE BASE
1.2.2 DIFFERENTES PHASES DE Lโ€™ANALYSE
1.2.3 NIVEAU DE COMPLEXITE DE Lโ€™ANALYSE
1.2.4 CONTRAINTES
CHAPITRE II THEORIES SUR LA STEREOVISION
2.1 LE STEREO-CALIBRAGE
2.2 LA RECTIFICATION EPIPOLAIRE
2.3 APPARIEMENT OU MISE EN CORRESPONDANCE
2.3.1 METHODES LOCALES
2.3.2 METHODES GLOBALES
2.4 LA TRIANGULATION
2.4.1 GEOMETRIE POUR LES CAMERAS PARALLELES
2.4.2 GEOMETRIE POUR LES CAMERAS NON PARALLELES
2.4.3 CAS GENERAL
CHAPITRE III REALISATION DU ROBOT EQUIPE DE LA STEREOVISION
3.1 CONCEPTION DU ROBOT
3.1.1 PRESENTATION DU ROBOT
3.1.2 ELECTRONIQUES
3.2 CONCEPTION DU CAPTEUR
3.2.1 CHOIX DES CAMERAS
3.2.2 ASSEMBLAGE DU CAPTEUR
3.2.3 CALIBRAGE ET RECTIFICATION DU CAPTEUR
3.3 DETECTEUR Dโ€™OBSTACLE PAR STEREOVISION
3.3.1 CALCUL DE LA CARTE DE DISPARITE
3.3.2 CALCUL DE LA CARTE DE PROFONDEUR
3.3.3 SEGMENTATION DES OBSTACLES
CONCLUSION GENERALE

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