Naissance du terme d’entreprise sociale aux États-Unis

Naissance du terme d’entreprise sociale aux États-Unis…

Le débat sur les entreprises sociales et l’entrepreneuriat social est devenu particulièrement important à la fin des années 1970 et au début des années 1980, mais ses racines sont plus anciennes. Elles sont à rechercher dès la fondation des États-Unis, quand « religious and community groups held baazars and sold homemade goods to supplement voluntary donations » (Kerlin, 2006, p. 251). En 1970, aux États-Unis, la notion d’entreprise sociale était utilisée pour définir les entreprises à but non lucratif qui s’occupaient de la création d’activités, d’emplois pour des personnes désavantagées. En 1980, une réduction des subsides gouvernementaux a provoqué une récession économique qui a surtout défavorisé les organisations à but non lucratif, non opératif dans le domaine de la santé. Ces organisations ont alors vu les entreprises sociales comme un nouveau mode de gain. Parallèlement, le terme d’entreprise sociale a connu une évolution et une expansion en se rapportant à presque chaque type d’activité commerciale qui poursuivait des objectifs sociaux (Kerlin, 2006, pp. 251-253).

… et dans l’Ouest européen

La naissance des entreprises sociales, dans l’Ouest européen, est due principalement à la crise économique et à la croissance consécutive au chômage à la fin des années 1970 (Kerlin, 2006, pp. 253-254). La réduction de fonds a mené plusieurs gouvernements européens à diminuer des activités offertes au préalable, comme la réintégration dans le monde du travail et l’assistance aux personnes sans emploi. En réponse à ces lacunes dans les services publics, certaines activités auparavant assumées par les États ont été reprises par des organismes de bienfaisance (Doeringer, 2010, p. 291).

La notion d’entreprise sociale apparaît pour la première fois en 1980. Promue dans le magazine Impresa sociale, cette notion désignait un type de coopératives qui s’occupait spécialement d’offrir des services pour la réintégration de personnes exclues du marché du travail, ainsi que d’autres types de services sociaux (comme ceux adressés aux personnes âgées, à la rénovation urbaine ou à la garde d’enfants) qui répondaient à de nouveaux besoins de la population (Defourny & Nyssens, 2008, pp. 5-6 ; Kerlin, 2006, p. 252). En 1991, le gouvernement italien avalisa une nouvelle forme légale pour cette typologie de coopératives appelées «cooperative sociali » (Borzaga & Ianes, 2011, p. 6 ; Defourny & Nyssens, 2008, pp. 5-6). Suite à l’initiative novatrice du gouvernement italien, d’autres parlements européens ont créé de nouvelles formes ou statuts légaux destinés aux entreprises sociales (Kerlin, 2006, p. 254). Pour citer quelques exemples, en 2002 le gouvernement français a créé la forme légale appelée « société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) » (Andruszkiewicz, Bidet, & Mickels, 2014, p. 2), qui naît dans une logique de développement durable et local et, ce faisant, promeut les connexions entre acteurs de la même région (Swinson, 2013). Également en 2004, le gouvernement du Royaume-Uni a approuvé une nouvelle forme légale appelée « Community Interest Company (CIC) » (Bull, 2008, p. 269 ; Defourny & Nyssens, 2008, pp. 6-7 ; European Comission, 2015, p. 10) qui inclut des sociétés à responsabilité limitée qui se dédient à des activités de commerce ou des entreprises d’intérêt (Swinson, 2013).

La crise économique de 2008 a nécessité de trouver une nouvelle base financière, un nouveau mode de croissance économique et de récupération différent du business as usual. Grâce à la mise en avant de problématiques sociales ou environnementales prioritaires sur la génération de profit, ces nouveaux modèles amènent de la croissance économique ainsi que des bénéfices aux communautés et à la société (Swinson, 2013). Les entreprises sociales représentaient donc une façon innovante de faire du business.

Différentes approches du concept d’entreprise sociale et leur relation avec d’autres secteurs de l’économie 

Aux États-Unis 

« In the United States, the concept of a social economy is not used and non-profit enterprises are often discusses as operating in the market economy » (Kerlin, 2006, p. 249). Aux États-Unis, des comportements entrepreneuriaux ayant un but social sont à rechercher principalement dans le secteur à but non lucratif opérant dans le marché économique et divisé par Anderson et Dees en deux grandes écoles de pensée : « the earned income » et « the social innovation » (in Defourny et Nyssens, 2012, p.41).

La première école, « the earned income », est subdivisée en deux générations : la première, connue sous le nom « commercial non-profit », se focalise sur les ressources du marché et donc sur les activités commerciales qu’une entreprise à but non lucratif met en place pour pouvoir poursuivre ses objectifs sociaux. La deuxième génération, appelée « social purpose business approach », se réfère à une définition plus large ouverte à plusieurs typologies d’entreprises (elle ne concerne donc pas seulement les entreprises à but non lucratif) qui ont une activité commerciale et poursuivent un but social (Defourny & Nyssens, 2010, p. 41).

Dans la deuxième école de pensée, « the social innovation », c’est l’individu, l’entrepreneur social, qui joue un rôle central. Il apporte des solutions innovantes à des problèmes sociaux (Defourny & Nyssens, 2010, p. 42 ; Hoogendoorn, Pennings, & Thurik, 2010, p. 7). Les deux écoles de pensée sont en constante évolution, ce qui rend difficile de les délimiter clairement (Hoogendoorn, Pennings, & Thurik, 2010, p. 9). Leur point commun est la création de valeur sociale.

… et en Europe

Diverses théories entraînent une compréhension différente des relations entre les entreprises sociales et d’autres secteurs de l’économie tels que le secteur public, le secteur privé et le troisième secteur. Borzaga et Defourny (2004, pp. 6-15) retiennent les initiatives des entreprises sociales comme appartenant au troisième secteur et conçues avec deux approches distinctes : celle de l’économie sociale et celle du secteur à but non lucratif. L’économie sociale est représentée par les coopératives, associations mutuelles, associations et fondations dont le but principal est d’offrir un service à ses membres ou à une communauté plus élargie plutôt que de générer du profit. Le secteur à but non lucratif est caractérisé par la non-distribution absolue du profit.

Nyssens (2006) considère les entreprises sociales comme un instrument pour construire un pont entre les deux approches illustrées par Borzaga et Defourny. « Theoretically, the social enterprise can also be seen as a tool for building bridges between distinct components of the third sector » (p. 7). Au contraire, Borzaga et Becchetti (2010, p. 27) considèrent les entreprises sociales comme complémentaires au secteur public et aux entreprises à but lucratif. Pour Ridley Duff et Bull (2011, pp. 74-75), les entreprises sociales se développent entre les trois secteurs économiques et s’inspirent des compétences provenant de ces trois secteurs pour créer du capital social. Chaque entreprise sociale est donc différente en fonction des valeurs provenant des autres secteurs qu’elle englobe.

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Table des matières

Introduction
Objectifs
Méthodologie
Stratégie de recherche
Recherches effectuées
1 Les entreprises sociales
1.1 Introduction à la thématique
1.2 Naissance du terme d’entreprise sociale aux États-Unis
1.3 … et dans l’Ouest européen
1.4 Différentes approches du concept d’entreprise sociale et leur relation avec d’autres secteurs de l’économie
1.4.1 Aux États-Unis
1.4.2 … et en Europe
1.5 Définir et caractériser les entreprises sociales
1.5.1 L’équilibre entre deux dimensions : économique et sociale
1.5.2 Le profit
1.5.3 La gouvernance
1.5.4 Forme légale
1.5.5 Les entreprises sociales en Suisse
1.6 Conclusion et définition personnelle
2 Le tourisme
Évolution du tourisme
Le tourisme durable
Les entreprises sociales, une forme de tourisme durable
Exemples d’entreprises sociales dans le tourisme durable
2.4.1 Blue Ventures
2.4.2 Magdas Hotel
2.5 Que peuvent apporter les entreprises sociales au tourisme ?
3 L’Impact social
Définition
3.2 Les entreprises sociales en tourisme : domaines de l’impact social
3.2.1 Instaurer la confiance et la sensibilisation culturelle
3.2.2 La communication avec les parties prenantes : la communauté
3.2.3 Le capital humain
3.2.4 Formation et éducation
3.2.5 Impliquer et sensibiliser les touristes aux problématiques sociales que l’entreprise sociale vise à résoudre
3.2.6 Le patrimoine naturel d’une destination comme facteur potentiel d’attraction touristique
3.3 Limitations
4 L’enquête pilote
Pourquoi le choix de se concentrer sur les hôtels valaisans ?
Méthodologie
4.2.1 Echantillonnage
4.2.2 Limitations du questionnaire
Présentation des résultats
4.3.1 Objectif
4.3.2 Financement et profit
4.3.3 Communauté locale
4.3.4 Employés
4.3.5 Culture
4.3.6 Clients
4.3.7 Économie locale
4.3.8 Ressources naturelles
Analyse des résultats
Améliorations à apporter au questionnaire pilote
Conclusion

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