Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
Les indicateurs de dรฉveloppement humain ร Fianarantsoa : une description quantifiรฉe du niveau de pauvretรฉ :
ยซ Le dรฉveloppement humain se dรฉfinit comme un processus dโรฉlargissement des possibilitรฉs de choix des personnes en vue de la satisfaction de leurs besoins de maniรจre soutenue et durable. Sa mesure est basรฉe sur le calcul de lโindice de dรฉveloppement humain ยป7.
LโIndicateur de Dรฉveloppement Humain :
ยซ LโIndicateur de Dรฉveloppement Humain (IDH) mesure le niveau moyen auquel se trouve un pays donnรฉ selon trois critรจres essentiels de dรฉveloppement humain : la possibilitรฉ de vivre longtemps et en bonne santรฉ, al possibilitรฉ de sโinstruire et la possibilitรฉ de bรฉnรฉficier des conditions de vie dรฉcentes ยป 8.
Pour la rรฉgion de Fianarantsoa, en comparaison des cinq autres provinces de Madagascar, lโIDH est le plus faible dโaprรจs le tableau qui suit. Il est รฉgal ร 0,356.
Ceci signifie quโaprรจs pondรฉration des indices, portant sur lโespรฉrance de vie, le taux brut de scolarisation, le revenu par habitant, lโoriginaire de Fianarantsoa est le moins favorisรฉ dans le pays sur le plan social et รฉconomique. Cette situation est due ร lโespรฉrance de vie et au revenu se situant ร des niveaux peu รฉlevรฉs par rapport ร lโensemble9.
En fait, lโIDH peut sโexpliquer ร partir de trois composantes dont : lโespรฉrance de vie, le taux dโalphabรฉtisation et le revenu par habitant.
Espรฉrance de vie :
ยซ Lโespรฉrance de vie se dรฉfinit comme la moyenne des durรฉes de vie dโune gรฉnรฉration qui serait soumise toute sa vie aux quotients de mortalitรฉ par รขge de lโannรฉe dโobservation ยป 10.
A Fianarantsoa, lโespรฉrance de vie de la population est de 47,1 ans contre 61,3 ร Antananarivo. Elle est la moins รฉlevรฉe du pays. Un natif du pays Betsileo et du sud-est vit en moyenne 8 ans moins que la moyenne nationale et 32 ans de moins quโun Japonais. Si la durรฉe de vie moyenne de la population est raccourcie, cโest que toutes les mesures existantes actuellement dans les communes de la province sont insuffisantes pour prรฉserver la santรฉ. Ou bien, lโaccรจs aux services de santรฉ, lorsquโils existent pour lโensemble de la communautรฉ, est difficile ร cause de lโรฉloignement gรฉographique, lโinsuffisance des voies de communication ou bien ร cause du coรปt prohibitif des soins et mรฉdicaments.
Taux dโalphabรฉtisation :
En ce qui concerne lโรฉducation, le nombre de personnes non instruites dans la province de Fianarantsoa est รฉlevรฉ parce que la moitiรฉ de la population nโest pas instruite et un tiers nโa jamais frรฉquentรฉ lโรฉcole.
Compte tenu de lโhistoire de lโรฉcole dans cette province et malgrรฉ lโimportance de lโencadrement assurรฉ par la mission catholique, les taux restent faibles (taux dโalphabรฉtisation : 50,4). Lโรฉducation nโa pas eu dโeffet positif sur les performances de la production, le dรฉveloppement du secteur industriel est faible, en considรฉration de lโรฉtendue de la province et des ressources quโelle recรจle. Elle a favorisรฉ plutรดt lโexode rural de la population instruite vers la capitale et les originaires de la rรฉgion du sud-est, quant ร eux, quittent traditionnellement leur rรฉgion pour dโautres provinces.
Revenu par habitant :
Pour ce qui est du niveau de revenu, celui de la province de Fianarantsoa est la plus faible : 265,7 dollars par habitant contre 439,1 ร Antananarivo.
Cette faiblesse de revenu conduit ainsi ร la pauvretรฉ sรฉvรจre de la population. Bien que les gens des Hauts Plateaux soient de bons agriculteurs et que la rรฉgion du sud-est soit une rรฉgion de culture dโexportation (cafรฉ, litchis), ces activitรฉs nโont pas gรฉnรฉrรฉ de richesse suffisante pour la population11.
Indicateur Sexo-spรฉcifique de Dรฉveloppement Humain :
LโISDH mesure la disparitรฉ de dรฉveloppement au dรฉtriment de la femme.
La province enregistre รฉgalement un ISDH รฉgal ร 0,333 qui est le moins รฉlevรฉ du pays. Il est infรฉrieur ร 0,500, ce qui signifie quโil y a une inรฉgalitรฉ sociale ร lโรฉgard des femmes fianaroises. La situation socio-รฉconomique des femmes ร Fianarantsoa est significativement mauvaise par rapport ร celle des hommes. Lโรฉcart entre lโIDH et lโISDH, qui est de โ6.5% pour la province de Fianarantsoa, mesure lโimportance de cette disparitรฉ entre homme et femme.
Indicateur de Pauvretรฉ Humaine :
La valeur de lโIPH traduit en fait les manques dans la plupart des capacitรฉs humaines de base (vivre longtemps, acquรฉrir des connaissances et bรฉnรฉficier dโun niveau de vie correct)12.
LโIPH dans la province de Fianarantsoa est รฉgal ร 0,511 en 1999 et se trouve en troisiรจme rang sur le plan national. Il sโest amรฉliorรฉ car il รฉtait de 0,590 en 1997. Il y a une baisse en deux annรฉes. Elle est due essentiellement ร la diminution du taux dโenfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition. Toutefois, dans la mesure oรน cette valeur est supรฉrieure ร 0,5, elle signifie que plus de la moitiรฉ de la population souffre encore de pauvretรฉ humaine ou connaรฎt des onditionsc de vie prรฉcaires.
La pauvretรฉ analysรฉe et dรฉcrite par les chiffres relatรฉs ci-dessus concerne bien รฉvidemment la qualitรฉ de vie de la population de Fianarantsoa, mais elle nous permet aussi dโavoir une vision globale de la notion de pauvretรฉ ร Madagascar.
Sur le plan รฉconomique :
Sโil y a des รฉvidences dont il faut tenir compte, cโest que Madagascar a une population ร majoritรฉ rurale (77%)13, lโactivitรฉ agricole se trouve au cลur de lโรฉconomie malgache et fait vivre et travailler les deux tiers de la population, qualifiant ainsi le pays comme pauvre ou en voie de dรฉveloppement.
La pauvretรฉ liรฉe au secteur agricole :
ยซ Les pauvres sont essentiellement des agricul teurs (75%) et en particulier, 70% dโentre eux sont des petits exploitants agricoles, cโest-ร -dire des paysans qui exploitent des parcelles de moins de 0,2 hectares. Par ailleurs, 80% des agriculteurs, mais surtout 90% des petits agriculteurs, vivent en dessous du seuil de la pauvretรฉ ยป14. Ces chiffres indiquent que dโune part, la population des pauvres est composรฉe en รฉcrasante majoritรฉ des petits exploitants agricoles et dโautre part, la grande majoritรฉ des petits agriculteurs est extrรชmement pauvre.
Nombreux sont les facteurs ร considรฉrer comme dรฉterminants de la pauvretรฉ.
La terre :
ยซ Lโรฉtude sur les facteurs dรฉterminants de la pauvretรฉ montre que la terre contribue le plus directement ร la satisfaction des besoins des mรฉnages surtout en zone rurale ยป 15. Moins les mรฉnages disposent de terre, plus accentuรฉe est la pauvretรฉ.
Ainsi, les petits exploitants agricoles qui disposent de moins de 0,2 hectares par tรชte sont pauvres avec une intensitรฉ รฉlevรฉe. ยซ Ces derniers ont un niveau de dรฉpenses annuelles de moins de 450.000 fmg, ce qui รฉquivaut ร un niveau moyen des dรฉpenses journaliรจres de moins de 1.300 fmg, alors que le seuil de pauvretรฉ est dรฉfini par un revenu annuel de 736.000 fmg ยป 16.
Comme ces petits agriculteurs ne disposent que de petites parcelles, leurs activitรฉs sont presque totalement orientรฉes vers lโautoconsommation dans le but principal dโassurer leur survie. Ils cultivent alors en prioritรฉ du riz, lโaliment de base des Malgaches ; plus de 90% des mรฉnages de petits exploitants agricoles cultivent le riz essentiellement ร des fins de consommation.
La faiblesse de productivitรฉ :
Notons รฉgalement que la situation des petits exploitants agricoles est aggravรฉe par la faiblesse de leur productivitรฉ ; non seulement ils disposent de surfaces plus rรฉduites, ils ont aussi une productivitรฉ plus faible de lโordre de 1 ร 2,5 tonnes ร lโhectare. La faiblesse de leur productivitรฉ vient dโabord du fait quโils nโont pas suffisamment de terres irriguรฉes. Comme les pauvres cultivent essentiellement du riz sur des surfaces rรฉduites, la disposition de terres irriguรฉes est un facteur essentiel dans leur situation, dans la mesure oรน les riziรจres irriguรฉes assurent une productivitรฉ plus รฉlevรฉe . La production moyenne de paddy est dโenviron une tonne ร lโhectare sur des terres non irriguรฉes alors quโelle est de trois tonnes ร lโhectare sur des terres irriguรฉes.
Dโun autre cรดtรฉ, ยซ la faiblesse de productivitรฉ rรฉsulte dโune faible utilisation dโintrants modernes tels que les variรฉtรฉs amรฉliorรฉes, les engrais chimiques, les mesures de protection des plantes (insecticides, pesticides, herbicides), les machines agricoles, etc.
Sous la pression dรฉmographique, les modes de cultures traditionnelles entraรฎnent inรฉvitablement une faible productivitรฉ ยป17. Cette faible adoption dโintrants modernes peut avoir comme causes : le prix รฉlevรฉ des inputs, le problรจme dโaccรจs aux marchรฉs ou encore le manque de crรฉdit.
La faiblesse des revenus :
Un autre facteur dรฉterminant de la pauvretรฉ est la faiblesse des revenus. Les revenus de la majoritรฉ des Malgaches sont gรฉnรฉralement tirรฉs des activitรฉs agricoles et couvrent ร peine leurs dรฉpenses essentielles. ยซ Les dรฉpenses de consommations sont dominรฉes ร 70% par lโalimentation, ce qui laisse peu de possibilitรฉ de satisfaire les autres besoins jugรฉs indispensables (santรฉ, รฉducation, logementโฆ) ยป 18.
Or, les prix des aliments de base subissent des fluctuations tout au long de lโannรฉe, suivant le cycle du calendrier agricole, ce qui a des rรฉpercussions sur la consommation des mรฉnages vulnรฉrables. On assiste donc ร une pauvretรฉ saisonniรจre des mรฉnages agriculteurs ; lโincidence de pauvretรฉ est plus marquante pendant la pรฉriode de soudure. Et le plus souvent, ยซ face ร des hausses d e prix et ร une baisse de revenu, ils font appel aux rรฉseaux dโentraide familiaux ou communautaires informels pour subvenir ร diffรฉrents besoins indispensables ยป19.
Par ailleurs, la faiblesse des revenus peut รชt re aussi liรฉe ร la persistance dโune basse productivitรฉ agricole.
Ainsi, nombreux sont les facteurs qui font que lโactivitรฉ rizicole nโarrive plus ร subvenir ร lโautosuffisance des mรฉnages et aggrave de plus en plus leur situation de pauvretรฉ.
Importance de lโagriculture :
Sโil est encore vrai que, ยซ dans les pays en v oie de dรฉveloppement en gรฉnรฉral, et les pays ร vocation agricole en particulier, le dรฉcollage รฉconomique se fonde sur la promotion de lโagriculture ยป 20, la dynamisation du secteur agricole ร Madagascar semble รชtre le seul salut permettant de lutter eff icacement contre la paupรฉrisation de larges couches de la population malgache. En effet, dans les pays pauvres, du point de vue macroรฉconomique, des accroissements rapides et efficaces de la production agricole seront indispensables ร la rรฉalisation des objectifs de croissance globale. Pourtant, les spรฉcificitรฉs de ce secteur ne font que traduire la complexitรฉ des actions ร mettre en oeuvre afin dโatteindre lโobjectif de la rรฉduction de la pauvretรฉ.
En terme dโemploi :
En effet, lโagriculture ne constitue pas seulement un secteur dโactivitรฉ parmi de nombreux autres mais cโest un secteur tout ร fait spรฉcifique. Tout dโabord, elle apparaรฎt comme la branche dโactivitรฉ qui emploie beaucoup plus de gens que toutes les autres branches et occupe au moins 70% de la population active locale. ยซ Une grande partie de lโactivitรฉ รฉconomique est donc fournie par lโagriculture, contribuant ร plus de 30% dans la formation du PIB ยป 21. A cet effet, une croissance rapide de revenu moyen par habitant est trรจs difficile ร rรฉaliser ร moins que les revenus ruraux augmentent.
Le caractรจre traditionnel :
En second lieu, ยซ les activitรฉs agricoles remontent ร plusieurs milliers dโannรฉes, depuis lโabandon par lโhumanitรฉ de la chasse et de la cueillette dont elle tirait lโessentiel de sa substance. Ce long passรฉ vaut au secteur le qualificatif frรฉquent de traditionnel.
De plus, les sociรฉtรฉs rurales qui font appel ร des techniques traditionnelles acquiรจrent frรฉquemment des habitudes et des attitudes qui renforcent les anciennes mรฉthodes et font de la sorte un obstacle au changement ยป 22.
Le facteur de production : le sol
En outre, lโimportance majeure du sol en tant que facteur de production fait de lโagriculture, un secteur spรฉcifique diffรฉrent des autres. Et aucun autre secteur ne subit autant quโelle les caprices mรฉtรฉorologiques. Le sol change, comme les conditions climatiques, avec lโendroit, si bien que les techniques appliquรฉes ici ne sont souvent guรจre utiles lร . ยซ En agriculture, la diversitรฉ de la qualitรฉ des sols, des conditions climatiques et des rรฉserves dโeau conduit ร la production de rรฉcoltes diffรฉrentes et ร lโemploi des techniques distinctes pour une culture spรฉcifique, non seulement dans les pays, mais aussi ร lโintรฉrieur mรชme des provinces ou des rรฉgions dโun pays donnรฉ ยป23.
Pourvoyeur de lโalimentation :
Enfin, lโagriculture est le seul secteur pourvoyeur de lโalimentation humaine. ยซ Pour survivre, lโhumanitรฉ peut se passer dโautres biens mais pas de la nourriture. En effet, il existe des produits de remplacement pour la plupart des articles manufacturรฉs, mais non pour lโalimentation. Un pays doit, ou bien assurer lui-mรชme sa production alimentaire ou bien lโimporter ยป 24. Les sociรฉtรฉs oรน les consommateurs dรฉpensent moins dโun cinquiรจme de leur revenu en nourriture sont trรจs peu nombreuses. ยซ A Madagascar, les produits de premiรจre nรฉcessitรฉ reprรฉsentent les deux tiers des dรฉpenses ยป25. Lโimportance constante de lโagriculture reste alors รฉvidente
Rรฉduction de la pauvretรฉ et dรฉveloppement local:
ยซ Pour une rรฉduction de la pauvretรฉ plus rapide, la croissance doit รชtre tirรฉe par le secteur agricole compte tenu de son importance dans lโรฉconomie malgache ยป26.
Cependant, une nouvelle approche basรฉe sur la participation est ร promouvoir. En effet, ยซ une des conditions de rรฉussite de la rรฉduction de la pauvretรฉ ร Madagascar nรฉcessitรฉ la prise en considรฉration des besoins, attentes et suggestions des pauvres pour sโassurer de leur adhรฉsion ร la stratรฉgie de lutte contre la pauvretรฉ ยป27.
Une croissance รฉconomique qui profite aux pauvres :
Ainsi, si lโon considรจre le secteur agricole comme le point de dรฉpart de toutes les actions de dรฉveloppement, il faut tout dโabord mettre en place des politiques et stratรฉgies de croissance รฉconomique qui profitent aux pauvres. Il sโagit surtout, pour les aider ร prendre en main leur destin, de multiplier les chances pour chacun dโentre eux de gagner sa vie. La rรฉduction de la pauvretรฉ demande en effet, une amรฉlioration du revenu et de la consommation (alimentation, biens et services), qui nรฉcessitent par la suite des actions dans les systรจmes de production locaux en particulier.
ยซ Il importe donc de fournir aux pauvres les m oyens dโavoir des emplois, dโaugmenter leurs revenus, leur donner accรจs ร la terre et au crรฉdit, et leur permettre de lancer de petites entreprises. Quatre pistes mรฉritent alors dโรชtre exploitรฉes :
– lโaccรจs des pauvres aux infrastructures : routes, transports, marchรฉs ruraux, greniers communautaires, communication, รฉnergie et eau potable;
– lโaccroissement de la productivitรฉ du secteur agricole, notamment celle de lโagriculture ร petite รฉchelle;
– la promotion des micro-crรฉdits, des micro-entreprises, des activitรฉs complรฉmentaire comme lโรฉlevage ร cycle court et de lโartisanat en gรฉnรฉral, et
– le dรฉveloppement des travaux et filiรจres de production ร haute intensitรฉ de main dโลuvre ยป 28.
Une nouvelle approche vers le dรฉveloppement local :
Et comme lโamรฉlioration de la qualitรฉ de vie est fonction de lโamรฉlioration de lโรฉconomie dโune rรฉgion, des changements doivent รชtre opรฉrรฉs nรฉcessairement, ce qui a amenรฉ le gouvernement ร mettre lโaccent sur la relance du secteur agricole ร travers lโรฉlaboration dโun Plan dโAction pour le Dรฉveloppement Rural (PADR). Le PADR constitue le cadre de mise en ลuvre de la politique de dรฉveloppement rural29.
En concordance avec les objectifs dans le DSRP, ยซ l es objectifs assignรฉs au dรฉveloppement rural visent ร :
– assurer la sรฉcuritรฉ alimentaire ;
– contribuer ร lโamรฉlioration de la croissance รฉconomique ;
– rรฉduire la pauvretรฉ et amรฉliorer les conditions devie en milieu rural ;
– promouvoir la gestion durable des ressources naturelles ;
– promouvoir la formation et lโinformation en vue dโamรฉliorer la production en milieu rural ยป 30 .
Le PADR est le cadre de rรฉfรฉrence en ce qui concerne le dรฉveloppement rural, notamment en matiรจre de conception, de dรฉfinition et dโorientation des stratรฉgies31, des interventions et des mesures ร prendre pour le dรฉveloppement rural ร Madagascar.
Le PADR sera un instrument efficace de lutte contre la pauvretรฉ rurale en sโappuyant sur le dรฉveloppement local. Les actions du PADR se caractรฉrisent en effet par la prise en compte de la rรฉalitรฉ locale et par la participation active de la population dans la mise en ลuvre des stratรฉgies de dรฉveloppeme nt rural.
ยซ Lโobjectif est de faire รฉmerger, par une politique volontariste, les acteurs รฉconomiques, partenaires de la nouvelle dynamique du dรฉveloppement rural. Une nouvelle dynamique qui se base sur :
– la modernisation de lโagriculture et le dรฉveloppement des initiatives privรฉes et du savoir-faire ;
– la diversification de la production et des exportations
– le dรฉveloppement et la pรฉrennisation du financement du monde rural ยป 32.
Justement, qui dit dรฉveloppement local dit une approche volontariste, axรฉe sur un territoire restreint, qui conรงoit le dรฉveloppement comme une dรฉmarche partant du bas, privilรฉgiant les ressources endogรจnes. Elle insiste particuliรจrement sur la prise en compte des valeurs culturelles et sur le recours ร des modalitรฉs coopรฉratives.
ยซ Le dรฉveloppement local est donc la contribution quโun petit territoire apporte au mouvement gรฉnรฉral du dรฉveloppement en termes de plus-value รฉconomique, sociale, culturelle, spatiale. Cโest une organisation ร construire par de lโinformation en reliant des acteurs publics et privรฉs engagรฉs dans une dynamique de projet sur un territoire. Lโintรฉrรชt est que plus les enjeux sont partagรฉs, plus la dynamique sera renforcรฉe dans la durรฉe et ses effets ressentis par lโensemble de la population concernรฉe. Les enjeux partagรฉs signifient que les gens sโidentifient ร la dynamique locale et lโintรจgrent dans leurs stratรฉgies individuelles et collectives ยป33.
Comme les objectifs de croissance รฉconomique et de rรฉduction de la pauvretรฉ sont tributaires des performances du secteur du dรฉveloppement rural, un rรดle primordial est attendu de ce dernier. Sans oublier รฉgalement que, outre la production, les paysans sont surtout des fournisseurs de culture, de sens, de territoire et de cohรฉsion sociale.
Conclusion partielle :
Lโanalyse de la pauvretรฉ ร Madagascar montre donc quโelle est surtout rurale. La majoritรฉ de la population y vit dont 70% exercent dans le secteur agricole, notamment le riz. La relance du secteur agricole semble ainsi prioritaire pour la rรฉduction de la pauvretรฉ et la croissance รฉconomique qui profite aux pauvres. Toutefois, une importance particuliรจre devrait-รชtre accordรฉe ร lโapproche participative. En effet, ยซ pour que lโintรฉrรชt des pauvres puisse รชtre mieux dรฉfendu , il faut que les pauvres soient eux-mรชmes politiquement actifs, cโest-ร -dire quโils pui ssent sโexprimer et sโassocier librement ยป 34.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET CARACTERISTIQUES DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
CHAPITRE PREMIER : STRUCTURE ET NIVEAU DE PAUVRETE A MADAGASCAR
A- La pauvretรฉ ร Madagascar
1- Caractรฉristiques de la pauvretรฉ
2- Les indicateurs de dรฉveloppement humain ร Fianarantsoa : une description quantifiรฉe du niveau de pauvretรฉ
B- Sur le plan รฉconomique
1- La pauvretรฉ liรฉe au secteur agricole
2- Importance de lโagriculture
C- Rรฉduction de la pauvretรฉ et dรฉveloppement local
1- Une croissance รฉconomique qui profite aux pauvres
2- Une nouvelle approche vers le dรฉveloppement local
CHAPITRE II : HISTORIQUE DU GRENIER COMMUNAUTAIRE VILLAGEOIS
A- Naissance du Grenier Communautaire Villageois
B- La politique gรฉnรฉrale de lโopรฉration
1- Dรฉfinition
2- Mรฉcanisme
3- Objectifs
C- Intervention dans le cadre de la microfinance
1- Le systรจme bancaire ร Madagascar
2- Lโรฉmergence de la microfinance
DEUXIEME PARTIE : GRENIER COMMUNAUTAIRE VILLAGEOIS : EXPOSE TECHNIQUE
CHAPITRE PREMIER : LโASPECT CREDIT
A- Quโest ce quโun crรฉdit
1- Dรฉfinition gรฉnรฉrale
2- Le crรฉdit GCV : idรฉe gรฉnรฉrale
B- Les diffรฉrents intervenants dans le GCV
1- Les organismes de financement
2- Lโagence dโencadrement
3- Les groupements cibles
CHAPITRE II : DEROULEMENT PRATIQUE DU GCV
A- Modalitรฉs et conditions des prรชts
1- Objet de crรฉdit et caractรฉristiques
2- Les diffรฉrentes phases du crรฉdit
B- Principe de stockage
1- Mรฉthode de stockage
2- Les conditions de stockage
TROISIEME PARTIE : LโEVALUATION PROPREMENT DITE
CHAPITRE PREMIER : TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
A- Mรฉthodologie dโenquรชte
1- Rรฉalisation de lโenquรชte
2- Difficultรฉs rencontrรฉes
B- Analyse des rรฉsultats
1- Le GCV : un produit adaptรฉ aux besoins des paysans ?
2- Lโadoption du systรจme
3- Lโutilisation du crรฉdit
4- Le GCV : un moyen de favoriser les groupements des paysans
C- Les impacts du crรฉdit GCV
1- Au niveau micro-รฉconomique
2- Sur le plan social
3- Effets sur le dynamisme local
CHAPITRE II :PORTEES ET LIMITES DU SYSTEME
A- Des rรฉsultats encourageants
1- Changement dans la pรฉriode de soudure
2- Diversification de la production
3- Intรฉgration des paysans dans le systรจme financier
4- Renforcement de la dรฉmarche participative
B- Mais des limites apparaissent au niveau de certains points
1- Lโefficacitรฉ dรฉpend de plusieurs facteurs externes
2- Exige une bonne capacitรฉ de gestion
3- Quelques facteurs jouent en dรฉfaveur des petits producteurs
4- Problรจmes relatifs au stockage
5- Impacts encore peu significatifs
C- Recommandations
1- Allรจgement des contraintes des bรฉnรฉficiaires
2- Action de suivi-รฉvaluation
3- Renforcement du partenariat avec les groupements de paysans
4- Renforcement dโaccompagnement technique
5- Infrastructures de base
CONCLUSION
Tรฉlรฉcharger le rapport complet