Naissance de la notion d’enfance
Selon l’histoire pédagogique en France, au XVIIe siècle est apparu le « mignotage ». On cajole l’enfant, on joue avec comme avec un petit animal, on s’amuse de sa drôlerie, mais on ne le considère pas comme un être spécifique comme on le verra au siècle suivant. L’idée de l’enfance a aussi été propulsée par une raison économique.
On a compris qu’économiquement il est mieux d’avoir moins d’enfants et donc les enfants vont commencer à prendre de l’importance. Cela est lié à la montée de la bourgeoisie, car c’est l’enfant qui doit transmettre le patrimoine. Par ailleurs, l’enfant est considéré comme un être privé de raison, incapable d’accéder à la connaissance et à l’amour de Dieu. » Même baptisé il est capable de toutes les malices »(Bossuet). Les enfants sont très présents aux évènements familiaux : décès, mariages, fêtes, et assistent aux défilés royaux et même aux exécutions ou bagarres dans les cabarets !
Pour éviter l’infanticide, surtout présent chez les plus pauvres et que l’on ne punit pas, les hôpitaux instaurent des boites tournantes. De plus on pense que l’enfant sera mieux soigné à l’hôpital, et beaucoup d’enfants y sont abandonnés. C’est cet argument que J.J. Rousseau a tenu pour expliquer l’abandon de ses enfants.
C’est au siècle des lumières, un siècle très riche par rapport à la pédagogie, que la notion d’enfance devient de plus en plus importante, pas seulement à cause des pédagogues mais, à la fin du siècle, également grâce aux psychologues et aux médecins qui vont publier de nombreux ouvrages sur la façon dont l’enfant se développe. Ils donnent des conseils sur l’éducation qui ressemblent fort à ceux donnés par les pédagogues. Les courants de pensée du siècle proclament que c’est le scientisme et le savoir qui vont sauver le peuple de sa misère. On trouve ici l’influence des idées d’Auguste Comte : » La science aide l’homme à mesurer sa puissance ». En comparaison avec la révolution de la Réforme en Allemagne, qui fut plutôt une aventure intellectuelle, la révolution en France fut plus politique. « Penser par soi-même » a abouti en France à » La suppression de l’autorité » et à une revendication collective avec la Révolution de 1789. Cela a bien sûr affecté l’évolution du système scolaire en l’utilisant comme une sorte de prix dans les affrontements entre des pouvoirs différents : l’Église et l’État, un empereur contre son gouvernement, les fonctionnaires contre des politiciens, etc. Depuis la Révolution, les Français ont eu tendance à voir l’école et l’État comme deux instances qui vont ensemble.
« Aie le courage de te servir de ton propre entendement, sort de ta minorité » (Kant) .
Qui veut l’école ?
Avant l’école, il n’y avait pas d’école. Les enfants apprenaient ce que faisaient les adultes en le mettant en pratique : fabriquer un javelot, chasser, pêcher, etc. Pour que l’école puisse exister, il fallut qu’elle soit voulue. En France, comme dans la plupart des pays, l’école est voulue par deux volontés ; en haut par l’Église ou par l’État, ou par l’une et l’autre, en bas, par la société ellemême. Étant un pays catholique où l’influence et l’interaction entre Église et société ont historiquement été très intimes, il est bien évident que ces deux instances ont joué un rôle très important dans l’établissement d’écoles en France. Avec la Révolution, on comprend que pour le progrès, tous les enfants doivent recevoir un enseignement. La majorité des historiens ont concentrés leurs recherches sur les débats concernant le rôle de l’instruction sur la société mais les effets immédiats de la Révolution se sont montrés chez ceux qui étaient profondément engagés dans le système : les élèves et les instituteurs.
Histoire de l’école Française
Au Moyen Âge, l’enseignement en France était fait et organisé uniquement par des religieux : prêtres, moines, abbés. En fait, plusieurs conciles avaient obligé les curés à « tenir école » mais cette obligation était interprétée de façon très variable selon les lieux. Le système scolaire du ΧІІe siècle était limité aux besoins de cette époque : les nobles qui n’avaient guère besoin d’être instruits, recevaient l’éducation militaire de la chevalerie tandis que les paysans se bornaient à travailler la terre, et qu’aux artisans suffisaient l’éducation corporative . La Renaissance sera une période d’une intense et rapide évolution intellectuelle, ainsi que de changements économiques et religieux avec la Réforme. Malgré ces faits, on voit un système scolaire très faible et rebelle à l’évolution et dont les tentatives de renouvellement sont exceptionnelles et très limitées. Les écoles restent donc rares, pauvres et mal équipées. Les méthodes d’instruction sont sommaires et répétitives. Les enfants sont obligés de tout rabâcher. Au ΧVІe siècle, les écoles protestantes en comparaison avec les écoles catholiques, étaient plus démocratiquement ouvertes aux enfants du peuple et mettaient un point d’honneur à ce que chaque personne ait le minimum d’instruction pour pouvoir lire la Bible.
Les Jésuites vont fuire innover l’éducation au ΧVІІe siècle. Cette initiative est prise pour lutter contre l’influence de la Réforme et renforcer le pouvoir du Pape. Dans les grandes villes, où sont ouverts les collèges jésuites, la bourgeoisie prend l’opportunité d’y faire instruire ses fils. Les jésuites s’attachent aux caractères individuels de leurs élèves. Il devient aussi important de connaître l’écolier que la matière à enseigner. Ils introduisent trois nouveautés :
1. La progressivité dans les études
2. Les devoirs écrits
3. L’esprit de compétition .
D’autres écoles religieuses font comme les jésuites ; gallicanisme, jansénisme, protestantisme ; une culture qui amène le Roi, qui était catholique, à soumettre l’ouverture de certains Collèges à l’autorisation royale. L’église catholique reste donc maîtresse de l’école. L’Église catholique qui au début embrassa l’initiative des jésuites pour essayer de former la jeunesse selon ses idées, trouvait la pédagogie des jésuites trop avancée et en 1762 elle obtient l’expulsion des jésuites et la fermeture de leurs Collèges.
Les écoles élémentaires restent toujours, à la veille de la Révolution, rares et pauvres et sous la responsabilité du curé. Les Frères Enseignants, qui est un ordre fondé par J.B de la Salle avant la Révolution, est la seule instance qui essaya d’implanter un enseignement collectif donné selon trois niveaux. L’ordre est souvent condamné par l’Église, mais on estime qu’à cette époque là, cela couvrait environ 35000 écoliers.
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Table des matières
1 Introduction
1.1 L’objet du texte
1.2 La recherche du texte
1.3 Table des événements historiques
2 Analyse
2.1 La France a la Veille de 1789
2.2 Naissance de la notion d’enfance
2.3 Qui veut L’école ?
2.4 Histoire de l’école française
2.5 Les Institutions
2.6 Guizot- Un Pionnier
2.7 La Révolution de 1848
2.8 Des conflits religieux et politiques
2.8.1 L’église
2.8.2 L’état
3. EFFETS
3.1 L’école de la République , l’école de Jules Ferry
3.1.1 L’école du passé
3.1.2 L’école de la République
3.2 Instituteur : Une vocation religieuse brisée par la Révolution
3.3 Le professeur des écoles
3.3.1 La formation
3.4 L’école aujourd’hui
3.4.1 La maternelle
3.4.2 L’école élémentaire
4. CONCLUSION
5. BIBLIOGRAPHIE