Mutations des systèmes de production et leurs impacts socioéconomiques

L’accroissement de la production des cultures vivrières et des cultures commerciales et l’augmentation des revenus ruraux constituent d’importants objectifs pour la gouvernance des pays en développement. Selon le Plan d’Orientation Stratégique 2008-2015 pour un Développement Durable des Exploitations Familiales d’Elevage Provisoire, depuis 1994 plusieurs études menées sur la pauvreté au Sénégal ont permis d’évaluer la proportion des ménages au-dessous du seuil de pauvreté à environ 54% de la population en 2001. Cette proportion était de 58% en 1994. Cependant, d’autres enquêtes menées à la même date indiquent que 65% des ménages se considèrent comme pauvres et 23% comme très pauvres. La pauvreté est localisée dans les zones rurales, en particulier dans le Centre, le Sud et le Nord Est. On considère que trois quarts des pauvres se trouvent en zones rurales. Les enquêtes montrent que les facteurs de pauvreté les plus cités par les familles relèvent souvent de ruptures dans le système de production : sécheresse,  dégradation des terres (en particulier salinisation), manque de matériel agricole renouvelé, inondations, parasites. A cet effet, les paysans doivent euxmêmes réfléchir sur les conditions d’émergence d’une société où ils cessent de former la masse des exclus. Ainsi, l’étude des mutations des systèmes de production et leurs impacts socioéconomiques nous permettra de réfléchir sur le sort de la commune rurale de Sessène. Nous retrouvons dans les espaces ruraux deux principaux systèmes de production : le système de production agricole et le système de production non agricole. En ce qui concerne notre étude, elle traite, pour l’essentiel, des systèmes de production agricoles.

La transformation du milieu naturel, due aux facteurs climatiques et anthropiques, s’accompagne souvent du changement des pratiques agraires. De nombreuses zones rurales à l’instar de celle que nous voulons étudier s’inscrivent dans cette logique de mutation et d’évolution des pratiques rurales. Le secteur primaire sénégalais (agriculture, élevage, foresterie et pêche) joue un rôle socio-économique très important, contribuant au PIB, en 2004, pour 17% et employant près des 2/3 de la population active. Ce secteur constitue la principale activité économique en zone rurale et participe fortement à la croissance du PIB dans l’ordre de 12,7% en 2004 (OECD, 2006). L’agriculture, essentiellement de type pluvial, représente 16,9% du PIB en 2003 et emploie près de 72% des actifs. Avec une production très variable, l’agriculture sénégalaise est largement dominée par des exploitations de très petite taille (de type familial) qui constituent la quasi-totalité des activités agricoles villageoises. Depuis la période de la grande sécheresse des années 70, le secteur agricole connaît de grandes difficultés. La croissance démographique a engendré une «pression» sur les terres. La dégradation des ressources naturelles revêt plusieurs formes: désertification des terres agricoles (baisse de la pluviométrie, érosion éolienne), diminution des ressources en eau, dégradation des ressources forestières et du couvert végétal, régression du système pastoral (extension des surfaces cultivées, dégradation des pâturages, régression de l’élevage bovin extensif transhumant et politiques publiques peu favorables). Les changements climatiques annoncés pourraient accélérer davantage et aggraver la situation agricole.

L’économie sénégalaise est fortement dépendante des ressources naturelles dont l’exploitation occupe près de 70% de la population active. Du fait de l’accroissement démographique rapide et de l’urbanisation, les besoins des ménages ont fortement augmenté. Cette situation se traduit par une pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles, lesquelles sont progressivement fragilisées. On note aujourd’hui un faible revenu annuel dans une économie encore dominée par le secteur primaire, un travail peu productif, des taux de chômage et de sous-emploi importants, une alimentation insuffisante en quantité et en qualité, un taux d’alphabétisme pas très élevé, particulièrement pour la population féminine.

Dans les zones rurales, la pression démographique risque de provoquer une surexploitation du milieu, avec des conséquences graves pour les écosystèmes et les sols, et un flux d’exode vers les villes. La surcharge démographique des campagnes et les structures foncières inadaptées provoquent le départ des petits paysans sans terre ou ruinés par les crises agraires. Ainsi un problème se pose concernant l’efficacité des activités agricoles par rapport aux besoins des familles. Pourtant, selon le Conseil National des Maisons des Eleveurs, environ 2,5millions d’ha, soit 65% des terres cultivables, sont chaque année cultivées et la plus grande partie des terres cultivées se trouve dans le bassin arachidier (71%). Le secteur arachidier a pendant longtemps été le moteur du développement de l’économie sénégalaise (assurant jusqu’à 8% des exportations et fournissant la majeure partie des revenus monétaires en milieu rural). Il rencontre, depuis les années 90, une série de graves difficultés dues à la mauvaise pluviométrie enregistrée sur les dix dernières années, à une érosion généralisée de la qualité des sols, à une mauvaise gestion de la filière avec la défaillance du financement de la campagne de commercialisation des graines ; mais aussi à la baisse progressive du prix au producteur, au retard dans la collecte des produits et à la baisse des cours mondiaux de l’arachide.

ESPACE, POPULATION ET SYSTEMES PRODUCTION DANS LA COMMUNE DE SESSENE 

Espace communal de Sessène

Situation géographique
Avec une superficie de 106 km2 , soit 20,78% de la superficie totale de la commune d’arrondissement, la commune rurale de Sessène a été créée par la loi 96-06 après que Thiadiaye fut érigée en commune suite à la réforme administrative territoriale intervenue la même année. Elle est située au centre de la commune d’arrondissement du même nom et fait partie de la commune de Thiadiaye, département de Mbour, région de Thiès. Elle polarise 17 villages principaux et 59 hameaux selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie.

La commune rurale de Sessène est traversée par la route nationale N°1 et est limitée au Nord par la commune rurale de Fissel, au Sud par la commune rurale de Ngéniène, à l’Est par la commune rurale de Tattaguine, à l’Ouest par la commune rurale de Sandiara et au Nord-Est par la commune rurale de Ndiaganiao.

Le milieu physique

– Le relief
La commune rurale de Sessène présente un relief relativement homogène et plat. Cette harmonie n’est rompue que par quelques bas-fonds qui constituent les poches humides utilisées pour le maraîchage et l’arboriculture. Les plaines couvrent la quasi totalité de la superficie de la commune rurale.
– Le climat
Il est de type sahélien avec l’alternance de deux saisons. Une saison sèche longue de 6 à 8 mois pendant laquelle souffle l’harmattan (vent de Nord-Est) chaud et sec. Une saison pluvieuse plus courte de 3 à 4 mois pendant laquelle toutes les précipitations sont enregistrées. Au cours de celle-ci souffle l’alizé maritime et la mousson. Il existe une intermédiaire dite saison fraiche (Décembre, Février), moment propice aux cultures maraîchères. Les températures sont généralement élevées et varient entre 29° et 43°. La commune d’arrondissement se trouve dans l’isohyète des 300 à 800 mm. Le climat subit l’influence de deux importants vents, à savoir l’harmattan, vent d’Est, chaud et sec, soufflant de Novembre à Mai, et la mousson, vent chaud et humide, soufflant de mai à Novembre.

La faiblesse des pluies entraine une diminution de la formation des mares qui permettent aux bétails de s’abreuver. Ainsi, ces dernières s’assèchent très vite et l’approvisionnement en eau du bétail est assuré par d’autres sources (forage, puits), d’où une accentuation des problèmes d’eau entrainant par la même occasion un ralentissement du développement du maraîchage. Dans un village comme Ndieffer où l’eau des puits, la seule source d’eau en saison sèche, et en quantité insuffisante, devient presque impropre à la consommation après quelques semaines de fonçage, cette situation oblige les éleveurs à laisser leur troupeau au Djolof presque toute l’année. Ce qui participe considérablement à l’appauvrissement des sols et à la malnutrition des populations, particulièrement les enfants.

– L’hydrographie et l’hydrologie
Le réseau hydrologique est très important du point de vue nombre de mares et des équipements. En hydraulique villageoise, on compte 18 forages dont 6 non fonctionnels et 2 châteaux d’eau fonctionnels à Gorou et à Sessène. La plupart de ces ouvrages captent la nappe paléocène située entre 58 et 110m. Les forages présentent un degré de salinité assez important, ce qui exclut certaines activités agricoles. C’est la raison pour laquelle l’usage domestique et pastoral est plus courant dans cette zone. Cette situation est observée dans la partie Est et Nord-Est de la commune de Sessène (Ndieffer, Tattaguine Sérère et Khémé).
– Les types de sols
On retrouve trois types de sol dans la commune rurale de Sessène à savoir les sols deck, les sols dior et les sols deck-dior. Au niveau pédologique, on note la fragilité et la pauvreté des sols. Ceux qui, au plan économique, présentent un grand intérêt, ne couvrent que 75% des superficies et sont affectés par des facteurs limitants tels que: sols pauvres en humus et en réserves minérales, entrainant des rendements très faibles.

A l’Est, les sols dior (75%) de l’espace communautaire, se retrouvent, pour la plupart, dans les villages de Saokom, Lallam, Ndiadiane, Yabo-Yabo, Tattaguine Mbambara, Tattaguine Sérère, Khémé et Ndieffer. Les sols dior (E2ay3) sont de nature sableuse et aptes à toutes cultures céréalières et oléagineuses. Ils sont perméables et ils sont souvent exploités pour les cultures de l’arachide et du mil. Cependant, les sols dior présentent des faiblesses majeures dues à l’érosion d’une part mais aussi à la non pratique de la jachère d’autre part. Le tapis herbacé couvre mal le sol et la végétation arborée à base de Faidherbia albida (kadd) est très clairsemée.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ESPACE, POPULATION et systemes production dans la commune de sessene
Chapitre I. – ESPACE ET POpuLATION
Chapitre 2- les systèmes de production dans la commune de sessene
DEUXIEME PARTIE : MUTATIONS des systemes de production
Chapitre I- Evolution des systèmes de production
Chapitre 2 : Impacts socioéconomiques des systèmes de production dans la commune Sessene
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe 1
Annexe 2
Planning de terrain / Questionnaire
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS

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