Moyens de lutte disponibles contre les mouches de fruits

Les mouches de fruits ou Tephritidae constituent un des groupes de ravageurs qui occasionnent les dégâts les plus importants sur les cultures fruitières dans le monde et à Madagascar (Ngamo-Tinkeu et al., 2010). Les dégâts sur les fruits charnus sont causés par les femelles gravides qui les piquent pour y déposer leurs œufs (Gomina, 2015). Lors de ces attaques, les fruits d’agrumes se déprécient sur la commercialisation et le marché d’exportation. Madagascar connait ce problème lié à la présence des mouches de fruits. La production des agrumes est de 102 900 tonnes en 2013 pour Madagascar (FAO, 2016). Mais, la quantité d’agrumes exportée à l’étranger n’est que 17 719,02 kg en 2015 sous forme transformée (INSTAT, 2016). La grande île ne peut pas exporter des fruits frais parce qu’elle constitue une zone de haute prévalence de mouches de quarantaine et les pays importateurs évitent l’introduction de ces mouches de fruits dans leurs pays. La présence de ces mouches de fruits aussi a des effets sur le rendement de production des fruits d’agrumes. Selon Norrbom (2004), les mouches de fruits sont parmi les ravageurs les plus importants en agriculture au monde. Les pertes dues aux mouches peuvent atteindre 90% de la récolte si aucune mesure n’est prise (Vayssières, 1999). Les Tephritidae s’attaquant aux fruits et légumes font l’objet de nombreuses études en raison de leur importance économique (White et Elson-Harris, 1992). Beaucoup de producteurs vivent à partir de la production d’agrumes à Madagascar. A Madagascar, il n’y a pas de lutte efficace contre les mouches de fruits à la portée des paysans producteurs: les phéromones proposées par la Direction de la Protection des Végétaux n’existent pas sur le marché et l’utilisation des pesticides n’est pas maîtrisée. Ainsi, les producteurs rencontrent de graves problèmes face à la présence de ces insectes dans les vergers d’agrumes. Une lutte alternative qui permet aux producteurs de réduire les dégâts causés par ces ravageurs est recherchée afin de diminuer la pratique de la lutte chimique.

Importance des Tephritidae

Les mouches de fruits appartiennent à la famille de Tephritidae (ordre des Diptères, superfamille: Tephritoidea). La famille des Tephritidae, dont les représentants les plus connus sont communément appelés « mouches de fruits » comprend environ 4 000 espèces réparties à travers le monde dans les régions tempérées (espèces univoltines, le plus souvent monophages), subtropicales et tropicales (espèces multivoltines sans diapause hivernale, polyphages) (White et Elson-Harris, 1992, Quilici, 2004). Environ 35% des espèces attaquent les fruits (« mouches de fruits » sensu stricto) tandis que 40% se développent dans les fleurs d’Asteraceae (Quilici, 2004). Selon Dubois (1965), cette famille comprend plus de 40 espèces à Madagascar. La femelle dépose ses œufs par petits paquets à la partie supérieure du fruit (Paulian, 1950, Baldy, 2014). Selon Ouedraego (2011), endophytes, les larves des mouches de fruits se développent dans les tissus végétaux après les piqûres de pontes des femelles gravides qui peuvent avoir lieu au niveau d’espèces végétales très diverses. Ces mouches de fruits se développent très rapidement. Le cycle complet des mouches dure 3 semaines et varie selon l’espèce et la température. Les adultes émergés peuvent vivre 40- 90 jours (Vayssières et al., 2008 b). Selon Noussourou et Diarra (1995), certaines espèces réalisent leur cycle de vie complet en 30 jours, lorsque la température se situe entre 25 et 30°C, ce qui peut aboutir à 12 générations au cours d’une année. Selon Bateman (1972), l’humidité de l’environnement a une influence particulièrement importante dans l’abondance de nombreuses espèces de Tephritidae. Dans la plupart des cas dans le monde, les mouches de fruits ont une abondance saisonnière avec des populations élevées en été et faibles en hiver (Ouedraego, 2011). Les mouches de fruits s’attaquent à une large gamme de plante hôtes: aux fruits tels que: agrumes, pêches, prunes, poires, mangues, pommes…et aux légumes comme pastèques, courges, tomates, etc. La famille des Tephritidae (mouches de fruits) a une importance économique car de nombreuses espèces de cette famille attaquent les cultures fruitières et légumières des régions tropicales et subtropicales (White et Elson-Harris, 1992). Elles déprécient la qualité des fruits et ont des conséquences sur les exportations des fruits. Elles occasionnent des pertes estimées à plusieurs milliards de dollars en provoquant des dégâts directs sur une grande diversité d’espèces fruitières, légumières et florales (citrus, pomme, mangue,…) (Ouedraego, 2011).

Moyens de lutte disponibles contre les mouches de fruits à Madagascar

Différentes méthodes de lutte contre les mouches de fruits ont été développées et entreprises suivant les zones de production. Elles concourent à la suppression ou à l’éradication de ces ravageurs. La suppression est l’application des mesures phytosanitaires dans une zone infestée pour réduire la population d’un ravageur alors que l’éradication consiste à supprimer la présence de ce ravageur dans la zone (FAO, 2005) Parmi les luttes entreprises, la lutte prophylactique est utile pour diminuer les populations des mouches de fruits. La lutte consiste au ramassage et à la destruction par enfouissement des fruits véreux à une profondeur minimum de 50 cm, simples, à la portée de tous, et susceptibles de produire une forte diminution des dégâts. Selon Dubois (1965), il est utile de signaler que les premières générations de mouches sont les plus utiles à combattre  parce qu’elles sont encore peu importantes et le ramassage des fruits doit être aussi entamé 3 à 4 semaines avant l’époque de maturation. Les piégeages sont surtout utilisés comme système d’avertissement signalant la présence des mouches de fruits dans les vergers et l’importance de l’infestation. Ce sont les pièges ou gobe-mouches dans lesquels on met un attractif alimentaire (hydrolysat de protéines, jus de fruits…) additionné d’insecticide, les pièges adhésifs qui sont des cartons badigeonnés de glu qui vont retenir les mouches qui s’y posent, les phéromones et leurs dérivés (Ravaomanarivo, 1996). La lutte biologique est possible avec l’utilisation des appâts de l’hydrolysat de protéine, du sang de bœuf dilué à moitié dans l’eau ou encore d’un mélange de la pulpe d’orange ou du concombre plus de 100 ml d’ammonium dilué à moitié dans l’eau (Rajoelisoa, 2002). Ce mélange doit être laissé se reposer 48 h et sera ajouté de 15 ml d’eau avant de le verser dans les pièges. La lutte chimique se fait par pulvérisations d’insecticides. Les produits proposés et vus sur le marché local sont: dimethoate (Organophosphorés- Daphene fort EC 400), malathion (Organophosphorés- Malixol EC 50) et methidation (Organophosphorés- Ultracide EC 20, EC 40), dichlorvos (Organophosphorés- Nogos EC 500) (MEADR/ DPV/ GTZ/ Coopération Suisse, 1994). La lutte « hawaïenne » consiste à projeter sur la frondaison de chaque arbre à l’aide d’un petit balai après la préparation du mélange d’attractif et insecticide dans un seau (Lacoste, 1970). Le mélange est faisable avec 0,5 l de malathion (Organophosphorés) et 1 l d’hydrolysat de protéine ajouté de 10 l d’eau. Cette solution est destinée pour 200 pieds et à répéter chaque semaine durant les mois de mars, avril et mai (DIARY VALY, 1993, Ratsimbazafy, 1999). Elle est pratiquée tant que les pièges décèlent la présence des mouches. Ces aspersions se font sur un seul coté de l’arbre (Lacoste, 1970).

Importance des attractifs pour les mouches de fruits 

Attractifs visuels 

Prokopy et Owen (1983) ont établi que chez les insectes herbivores diurnes, particulièrement chez les Tephritidae, la vision pouvait jouer un rôle prépondérant dans la localisation des plantes-hôtes et des ressources essentielles comme les sites de nourriture, d’accouplement et d’oviposition. De plus, ce stimulus peut apporter le signal de luminosité des couleurs (intensité de la lumière réfléchie perçue), la teinte des couleurs (longueur d’onde dominante) et la saturation (pureté spectrale de la lumière réfléchie) (Mille, 2010). Les Tephritidae répondent aux stimuli visuels tels que les objets de formes, de tailles et de couleurs différentes. L’attractif visuel ne fait pas de distinction mais attire à la fois les mâles et/ ou les femelles des mouches de fruits. Katsoyannos (1987) a montré que, chez Ceratitis capitata, l’attractivité de sphères, peintes en jaune était supérieure à celle d’autres sphères oranges, rouges, bleues, noires ou vertes, dans l’ordre décroissant. Meats (1983) affirme que le jaune fluorescent s’est révélé la couleur la plus attractive. Les grands objets jaunes attirent les mouches de fruits parce que la couleur et le feuillage où elles devraient trouver de la nourriture sont assimilés par les mouches. Selon Franck (2008), le piège coloré est fabriqué dans une plaque (environ 20 x 30 cm) en plastique souple de couleur jaune vif (bouton d’or) et enduite de glu. Ce piège est suspendu dans la végétation et permet d’attraper un très grand nombre d’insectes notamment les hémiptères, les diptères, les hyménoptères et certains coléoptères comme les coccinelles.

Attractifs olfactifs 

Paraphéromones
Les paraphéromones ou attractifs sexuels sont des substances chimiques qui attirent sélectivement les mâles de Tephritidae. La mise en place des pièges contenant de paraphéromones permet de surveiller les fluctuations des mouches de fruits. Ils constituent une méthode efficace de capture permettant de réduire les populations de mouches de fruits mâles. Ils renseignent sur l’importance des populations et la détermination du moment propice pour les gérer. Les pièges à sec tels que le Jackson Trap, le Tephri Trap, le Steiner Trap contiennent des attractifs sexuels (paraphéromones) qui attirent essentiellement les mâles (Vayssières et Sinzogan, 2008). Les différentes paraphéromones les plus utilisées sont le Méthyl-eugénol ou 4-Allyl1,2-dimethoxybenzenele Trimedlure ou Tert-butyl-4-(5) chloro-2 methyl cyclohexane-1- caboxylate et le Cue-lure. Le Méthyl-eugénol est attractif à des distances allant jusqu’à 1 km (Steiner, 1969). Le Trimedlure est efficace à une distance au moins 20 m (Delrio et Zumreoglu, 1982) et le Cue-lure à plus de 25 m (Praveen et al., 2012).

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Table des matières

INTRODUCTION
1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Importance des Tephritidae
1.2 Moyens de lutte disponibles contre les mouches de fruits
1.3 Importance des attractifs pour les mouches de fruits
1.3.1 Attractifs visuels
1.3.2 Attractifs olfactifs
2. MATERIEL
2.1 Zone d’étude
2.1.1 Localisation des sites d’étude
2.1.2 Caractéristiques des sites d’étude
2.2 Agrumes
2.2.1 Oranger
2.2.2 Mandarinier
2.3 Pièges à base de vinaigre de cidre
2.3.1 Support
2.3.2 Attractif
3. METHODES
3.1 Principes de la recherche
3.2 Dispositif expérimental
3.3 Fréquence d’observation
3.4 Paramètres observés
3.4.1 Nombre de capture
3.4.2 Identification des captures
3.4.3 Rendement des fruits sains
3.4.4 Quantité des fruits véreux
3.5 Méthodes d’analyse
3.5.1 Analyse statistique
3.5.2 Analyse économique
4 RESULTATS ET INTERPRETATION
4.1 Importance globale des mouches capturées
4.2 Évolution des mouches de fruits en fonction des facteurs climatiques
4.3 Importance des fruits sur le nombre de capture
4.4 Rémanence du produit
4.5 Influence de la densité des pièges
4.6 Relation du nombre des mouches de fruits et du nombre des fruits véreux-tombés en fonction des conditions climatiques
4.7 Rendement
4.8 Analyse économique
5 DISCUSSIONS
5.1 Mouches de fruits capturées
5.1.1 Ceratitis malgassa
5.1.2 Bactrocera dorsalis
5.2 Surveillance des mouches de fruits par l’utilisation des pièges
5.3 Contrôle des mouches de fruits par le piège jaune à base de vinaigre de cidre
5.4 Rentabilité de l’utilisation des pièges
5.5 Analyse sur la méthodologie de recherche
5.6 Perspectives d’améliorations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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