MOTIVATIONS POUR COMMENCER LE THÉÂTRE

MOTIVATIONS POUR COMMENCER LE THÉÂTRE

Le rationalisme que le genre humain cherche continuellement à atteindre amène les Hommes à s’évader au travers de ce que l’on appelle l’art. Chacun a sa façon d’exprimer ses émotions, sentiments, angoisses et doutes et tout le monde ne réceptionne pas de la même manière ces éléments-là. En musique, l’artiste se manifestera à l’aide des crescendi par exemple, tandis que l’auditeur se prendra à rêver les yeux fermés. En peinture, les coups de pinceaux furtifs de Van Gogh ont amené à de multiples interprétations, sans pour autant qu’elles ne soient vérifiables. L’art se joue des explications causales auxquelles aspire l’Homme. C’est aussi cela qui plaît. Chacun est libre de penser et critiquer comme il le veut, en fonction de son humeur et de son environnement. Cela permet alors de répondre aux questions que l’on se pose de manière plus philosophique. Le théâtre, c’est se permettre de se laisser aller. C’est rire, pleurer, crier, jouer, bouger, mimer. Ces actions permettent d’exprimer ce que nous devons trop souvent cacher dans la vie. Le théâtre, c’est travailler avec son corps, sa voix, son imagination et sa créativité. Il mobilise tant d’aspects et implique l’interdisciplinarité, celle-ci même qui donne du sens aux apprentissages. Au-delà du spectacle et de la performance éphémère sur scène, c’est avant tout un processus de préparation au travers duquel on apprend. De la gestuelle à l’oral, de l’estime de soi aux compétences sociales, de la lecture à la gestion de l’espace, les concepts scolaires et transversaux sont touchés. Concrètement, comment les élèves perçoivent-ils les liens entre le théâtre et l’école ? Plus précisément, que leur apporte le théâtre, en particulier sur leurs capacités orales ?

Nous avons choisi de réaliser ce travail de diplôme sur le théâtre, car nous sommes convaincue de son efficacité sur les apprentissages sociaux, psychologiques et cognitif des enfants. Pratiquant nous-même le théâtre depuis l’enfance, nous percevons ses effets positifs, tant sur nous que sur ceux avec qui nous avons pu jouer. La motivation étant qui plus est une condition sine qua non à la réussite des élèves, le théâtre peut selon nous en être l’une des sources. Nous destinant à enseigner dans le cycle 2, il nous paraît très pertinent d’utiliser cet outil qu’est le théâtre pour travailler les aspects liés au français, par exemple. Le théâtre devrait de plus, selon nous, être destiné à l’école dans son ensemble et non limité aux petits,

comme nous avons tendance à le faire. Par ailleurs, l’oral recouvre une multitude d’éléments et n’est, d’après nous, pas évident à aborder. Il nous paraît donc intéressant de travailler autour de ces deux aspects et de voir comment s’orientent les représentations des élèves dans ces domaines. Le lien entre l’oral et le théâtre me paraît évident, mais l’est-il également pour les élèves ? Arrivent-il à transférer les apprentissages faits au théâtre à l’école, et inversément ? Font-ils des liens entre les activités développées au théâtre et les apprentissages scolaires ?

Dans un premier temps, nous reccueillerons les représentations des enfants quant aux liens entre l’école et le théâtre et les impacts de celui-ci sur les aspects liés à l’oral. Nous analyserons ensuite ces données afin de mettre en évidence les bénéfices principaux du théâtre sur l’oral des enfants. Ce travail se divise en plusieurs parties. En premier lieu, la partie théorique permettra de cibler et d’expliciter les domaines touchés par cette recherche. Dans un deuxième temps, nous expliquerons concrètement de quelle manière nous avons effectué la recherche dans la partie méthologique. Après récolte de nos données, nous simplifierons ces dernières de manière à présenter les résultats et, ainsi, en arriver à leur interprétation. Finalement, la conclusion permettra de prendre un certain recul sur le travail mené et sur les résultats obtenus.

Partie théorique

Afin de comprendre notre problématique, il semble important de mieux définir à la fois le théâtre et plus particulièrement le théâtre à l’école, ainsi que l’oral en situation scolaire.

Le théâtre

Définitions
Littéralement, le mot « théâtre » vient du terme grec « theatron » qui signifie « le lieu où l’on regarde ». Il est donc intéressant de voir que ce terme ne vise de prime abord pas la personne qui fait, mais celle qui regarde. En lien avec cet élément, Guibert (1994) met en avant le fait que cet art est bénéfique pour le comédien, mais aussi pour le spectateur qui est poussé à la réflexion. Il dit également que le théâtre est bien plus présent dans notre quotidien qu’on ne le pense. En effet, lorsqu’un enfant imite dans le cadre du jeu symbolique, par exemple, il fait déjà du théâtre.

Certains auteur, notamment Jenger (1975), distinguent le théâtre du jeu dramatique. Le théâtre se joue sur un texte écrit par un auteur, tandis que le jeu dramatique est basé sur un canevas préalablement préparé qui implique une improvisation du comédien. Jenger (1975) relève également une différence quant aux finalités de ces deux arts : le théâtre a généralement comme but principal un spectacle devant un public, tandis que le jeu dramatique accorde de l’importance plutôt au processus de création.

Une autre appellation souvent entendue est celle de « théâtre pour enfants ». Est entendu par là un théâtre qui est adapté au niveau des enfants et qui, généralement, conduit à un spectacle en cours ou en fin d’année scolaire.

Origines
Les premières formes de cet art remontent à l’Antiquité, en particulier à la Grèce antique. Le théâtre a alors une origine sacrée de par son lien avec la religion et plus précisément le culte de Dionysos. La tragédie grecque serait en effet née des « dithyrambes », hymnes à la gloire de Dionysos, dans lesquels se répondent deux voix, celle du chef du chœur seul et celle du chœur entier. Dionysos étant entre autres le dieu du vin et des plaisirs charnels en général, le théâtre est, avant tout, un art lié à la fête. Le jeu théâtral, comme son nom l’indique, est d’abord un jeu tout court qui plaît, car il reste très proche des jeux symboliques de notre enfance. Il est un jeu de l’émotion avant de devenir un jeu de l’esprit. Par ailleurs, certains historiens remettent en cause l’origine grecque de cette pratique et font référence au théâtre chinois, environ deux mille ans avant Jésus-Christ, soit bien avant la tragédie grecque. Au début du Moyen-Âge, l’Église tente de faire disparaître le théâtre, puisque la liberté qu’il met en avant va à l’encontre des idées de cette institution. Paradoxalement, elle le réanime plus tard en développant les drames liturgiques, qui doivent lui permettre d’étendre son influence. Souvent étouffé par la censure et l’académisme, le théâtre a toujours refait surface et peu importe les civilisations, son but premier reste le même : fêter la vie et jouer.

En Suisse, un manuscrit provenant d’un cloître en Argovie et datant de 1300 offre les premières traces du théâtre dans notre pays (Dumur, 1965). Au fil du temps, les textes deviennent populaires et sont joués sur les places des villes. Plus tard, aux environs du XVe siècle, le théâtre prend une position plus politique, à l’image du « Jeu de Tell », premier drame politique de langue allemande. Longtemps censuré dans les villes réformées, le théâtre prend réellement sa place à partir du XIXe siècle environ. Les troupes théâtrales font cependant leur apparition plus tard, avec la naissance de la Fédération suisse des sociétés théâtrales d’amateurs (FSSTA), en 1926. Celle-ci compte 207 troupes amateures, qui elles-mêmes proposent souvent des théâtres pour enfants.

L’improvisation, forme peut-être plus intuitive que le théâtre, a sans doute toujours existé. Son premier format, cependant, provient de la comédie atellane qui se jouait à Rome au IIIe siècle avant Jésus-Christ (Tournier, 2003). Ayant comme but de rendre le théâtre plus populaire, deux formes de spectacles improvisés sont créées dans les années 1970, à savoir le Theatresports et le Match d’improvisation. Les principales motivations de leurs créateurs sont de démontrer la compétition qu’il y a dans le théâtre et de favoriser la créativité et la spontanéité.

Son intégration dans l’enseignement

Liens entre pédagogie et théâtre
Selon Verdeil (1995), qui nous propose une analyse des origines du théâtre à l’école, c’est le protestant Jean Sturm qui en est le précurseur. En effet, au cours du XVIe siècle, ce protestant définit un nouveau programme d’études dans lequel l’apport culturel et littéraire du théâtre est mis en avant. Les Pères Jésuites vont plus tard reprendre ces méthodes qui s’articulent autour de la formation de l’esprit à la rhétorique. Ils vont par exemple les utiliser dans le cadre de textes latins, où les élèves réciteront tout en accompagnant leurs propos par quelques gestes, afin de marquer les mouvements du texte. Le but de cette méthode est de former le corps, la posture, l’aisance et la voix des élèves, car s’ils étudient chez les Pères, c’est généralement qu’ils se destinent à devenir des cadres de l’État. L’éloquence et les gestes sont alors indispensables à ces personnes. Relevant également l’importance du théâtre, les philosophes des Lumières, au XVIIIe siècle, estiment que le théâtre est non seulement un divertissement innocent, mais aussi un moyen éducatif. Ainsi, Voltaire et Diderot soutiennent l’idée selon laquelle la représentation des vices et des vertus sur scène peut « éclairer » les hommes sur leur propre cheminement.

L’entrée progressive du théâtre à l’école s’est surtout faite par des pédagogues ayant à faire à des enfants dits « difficiles » ou « turbulents ». Au travers de grandes figures telles que Montessori ou même Freinet, le théâtre est proposé à ces enfants comme un outil pour comprendre le geste et le mot afin d’améliorer son propre comportement. Ce travail autour du corps et de la voix permet ainsi de combler les lacunes éducatives de la famille et de l’entourage. Le théâtre s’inscrit donc dans une construction de la personne au niveau individuel et collectif. Parallèlement, la pratique théâtrale en milieu scolaire se développe aux yeux de certains comme une activité permettant de motiver les élèves. Ainsi, la maîtrise de soi, la parole et le geste ne sont plus des finalités en soi, mais la production d’un spectacle le devient. De ce fait, le théâtre à l’école se voit assigner deux fonctions, à savoir la formation de la personne et la production d’un spectacle, ce qui, encore aujourd’hui, est source de tension, puisqu’on ne sait pas toujours laquelle de ces fonctions privilégier (Meirieu, 2002).

Lallias (2001) définit la pratique théâtrale à l’école comme une résurrection du corps, une revendication du geste et du mouvement du corps dans l’espace. Il souligne également le fait que le théâtre se différencie des autres arts tels que la musique et la danse, car il se rapporte principalement à la langue. L’auteur explique le rôle que doit et peut avoir l’école, grâce entre autre au théâtre. Avec le développement incessant des médias et des technologies, la langue – orale et écrite – perd de sa valeur, au détriment de l’image. Cette dernière a en effet un impact significatif sur notre représentation du monde parce qu’elle est bien plus facile d’accès. Le pouvoir de l’image augmente alors parallèlement au déficit de la langue. En ce sens, l’image que l’on voit empêche souvent l’accès à la langue, ce qui implique qu’au théâtre, les deux doivent être subordonnées de telle sorte que l’image que l’on donne corresponde à ce que l’on dit. Le but de l’école est de former les élèves à se construire leurs propres images. Le théâtre peut alors y contribuer puisqu’il complexifie le réel, à l’image d’un poême. Ainsi, les enfants ne s’arrêtent pas aux images toutes faites et fabriquées par la société et se posent des questions. Dans cette optique, les Jésuites reconnaissaient l’importance du théâtre à l’école pour former des individus responsables et dotés d’un pouvoir par le corps et par le verbe (Verdeil, 1995). Le théâtre permet donc une vision plus appronfondie et une conscience plus élargie du monde qui nous entoure. L’école étant l’institution majeure de l’éducation, elle se doit donc de pourvoir à ces objectifs.

Le théâtre dans le Plan d’études romand
Le Plan d’études romand (CIIP, 2010) fixe les objectifs généraux à atteindre dans toutes les disciplines scolaires et aspects transversaux. En cherchant ce qu’il dit concernant le théâtre, nous nous apercevons qu’il l’intègre principalement dans les domaines langagiers, tels que la production et la compréhension orale, l’accès à la littérature, le latin, l’allemand et l’anglais (cf. tableau 1 ci-après). On le retrouve également dans le domaine « Corps et Mouvement », que ce soit au niveau du travail gestuel, de la posture ou de la position dans l’espace. La discipline « Éducation musicale » est comprise dans le théâtre par différents aspects tels que l’écoute. Elle peut aussi impliquer un travail de création d’effets sonores pour un spectacle, par exemple. Enfin, les objectifs, tant collectifs qu’identitaires, relevant du domaine « formation générale – vivre ensemble » sont travaillés puisque le théâtre se veut être souvent un projet collectif et implique indiscutablement un groupe soudé. L’enfant se construit donc au niveau interindividuel et apprend le respect de luimême et des autres.

Une autre section comprenant la pratique théâtrale est bien sûr celle des capacités transversales, les plus flagrantes étant pour moi la communication, la collaboration et la pensée créatrice. Dans le cadre de l’improvisation, par exemple, la démarche réflexive est omniprésente puisque les élèves sont amenés à émettre des critiques permettant d’améliorer leur saynète. Finalement, les stratégies d’apprentissage ont lieu d’être lorsque les enfants, en vue d’un spectacle par exemple, doivent s’organiser pour trier les informations et apprendre par cœur un texte qu’ils transmettront ensuite à un public.

Apports et utilité du théâtre à l’école
Trois grands plans sont à prendre en compte dans l’analyse des apports du théâtre sur le plan scolaire, à savoir l’individu, le scolaire et la collectivité (Verdeil, 1995). Au niveau individuel, Verdeil (1995) met en évidence le fait que l’enfant ou l’adolescent joue différemment de l’adulte, en ce sens qu’il ne fait pas apparaître un personnage, mais exprime d’abord ce qu’il est. Il va vivre et jouer des scènes de la vie courante avant de tenir un rôle et surtout traduire par des gestes et un langage sa vision du monde. Le théâtre va donc permettre à l’enfant ou l’adolescent de se découvrir un nouveau point vue et de se détacher de la réalité dont nous dépendons tous. Cette pratique, qui est un jeu social, va l’amener à établir de nouvelles relations et donc, à renouveller et modifier l’image qu’il a de lui-même. Verdeil (1995) émet un parallèle entre les codes sociaux et les étapes de l’expression dramatique. Dans la vie, une personne est amenée à s’adapter à une multitude de conduites – de jeux – en fonction de l’interlocuteur. Il va donc multiplier les personnages et en ce sens, plus l’enfant travaille sur cela – par le théâtre, par exemple –, plus il saura prendre sa place dans la société. Sur le plan scolaire, le théâtre a des apports sur les apprentissages langagiers, principalement. Plusieurs apprentissages relevant des composantes de l’oral sont fortement travaillés par la pratique du théâtre. Par exemple, les éléments liés aux aspects « matériels » de la voix, tels que l’intonation ou l’intensité par exemple, sont primordiaux au théâtre et donc étudiés. En outre, les techniques de mémorisation étudiées dans le travail théâtral développent en même temps les capacités de l’élève dans ce domaine. Le théâtre a également une influence sur la lecture, l’écriture et l’apprentissage des langues. Le travail de lecture d’une pièce peut s’avérer particulièrement efficace sur les objectifs de l’école dans ce domaine-là. Le processus d’appropriation et de compréhension du texte est indispensable au théâtre, puisque c’est de cette compréhension que découlera l’interprétation de son personnage. Cet aspect est donc très intéressant pour le travail scolaire, puisqu’il entraîne l’élève à cette approche de l’écrit. Concernant l’apprentissage des langues, le théâtre peut en être un véritable pillier. En effet, l’enfant s’ouvre à d’autres cultures et aborde différentes pratiques artistiques. Par le travail autour du texte, il apprend et intègre le bon accent et surtout, découvre une nouvelle manière d’aborder une langue étrangère. Finalement, la modification des relations entre les enfants, mais aussi entre ceux-ci et les enseignants, est largement démontrable. L’école, afin de garder un certain contrôle, tend à réduire les personnes à leur fonction. L’enfant aura donc la fonction d’élève et sa « dimension humaine » est mise de côté. Le théâtre permet alors d’absorber ces fonctions et de faire apparaître, au-delà de ces catégorisations, de nouveaux personnages qui démontrent le « vrai » d’une personne. Il amène alors la création à l’intérieur del’institution et transforme une collection d’individus en un groupe soudé par un but commun, celui de la représentation théâtrale, ce qui indéniablement favorisera le climat de classe.

Schmidt (2006) soutient lui-aussi que l’expression dramatique favorise l’apprentissage d’une langue étrangère car cela rapproche les élèves de la culture l’entourant. Nous pouvons d’ailleurs remarquer que les méthodes d’allemand et d’anglais, à l’école primaire, proposent régulièrement des mises en scène de dialogues. Cela a pour but de diversifier les approches et rendre visuel les situations de communication, de motiver les élèves et, ainsi, de rendre vivant les apprentissages.

Mayor (1991) insiste sur les compétences mobilisées par le théâtre, à savoir la gestion de l’espace, la mise en mouvement du corps, du geste, de l’attitude, la construction d’un discours adapté au personnage et à la situation (structure, tonalité, choix lexical,…), la mise en place d’un personnage et le maintien de sa cohérence, la gestion d’une durée et la compréhension active de règles. Parallèlement à ces divers aspects, l’élève est simultanément engagé dans un échange simulé avec ses partenaires et dans une représentation devant ses camarades spectateurs. L’échange implique alors d’autres compétences telles que l’adaptation à une situation de communication, la construction d’un espace, la gestion de la durée d’une interaction et l’écoute. Cette panoplie d’éléments travaillés par le théâtre se retrouve à l’école et ainsi, favorise ces apprentissages.

L’oral

Évolution dans l’enseignement
L’une des raisons qui nous a poussée à axer notre recherche sur l’oral est le fait que cette discipline n’a de loin pas toujours été abordée de la même manière. Aujourd’hui encore, dans les classes, nous remarquons une tension chez certains enseignants qui ne savent pas comment travailler cet aspect-là. D’autres n’y touchent même pas du tout, ce qui est encore plus préjudiciable pour les enfants. Quatre grands temps ont marqué l’évolution de l’oral dans l’enseignement. En premier, le courant du béhaviorisme – qui était dans une optique d’entraîner et d’automatiser les savoir-faire – pose problème du fait que, hors de la salle de classe, l’apprenant n’arrive pas à transférer ce qu’il a acquis en classe. En effet, l’élève comprend et répond aux consignes de manière automatique, mais n’arrive pas à s’adapter à une nouvelle situation de communication. Dans le deuxième courant, dominé par les méthodes actives, une analyse des caractéristiques du français oral a été entreprise, sans pour autant être réellement enseignée. On vise alors à tenir compte des aspects cognitifs de l’élève – pas pris en compte dans le béhaviorisme – et surtout, à expliquer à l’élève le pourquoi des phénomènes. Malgré cela, pendant longtemps, jusqu’aux années 70, l’oral a été délaissé dans l’enseignement, l’écrit étant décrété comme plus important. En dépit de son importance, l’oral était maltraité et considéré comme pauvre. Dans les années 80 cependant, l’oral connaît une première ascension, lorsque l’enseignement des langues étrangères s’installe et que les méthodes dites « communicatives » qui en découlent sont utilisées. On décide alors de partir principalement des productions verbales des enfants, avant de se plonger dans l’écrit. Par cette démarche, une pratique de la communication où l’on tend à laisser la parole aux élèves prend place. Finalement, en plus de cette pratique, on cherche à conscientiser les mécanismes de la communication et du fonctionnement de la langue orale. L’objectif est ainsi de permettre une meilleure maîtrise de la pratique orale. Dans cette optique, l’analyse des actes de parole, des intentions et stratégies des interlocuteurs, des niveaux de langue et des normes sociales est privilégiée. Toutefois, cette place donnée à l’oralité a rapidement changé, les méthodes étant trop floues, difficilement opératoires et pas forcément liées aux ouvrages pédagogiques en vigueur (Eriksson & de Pietro, 2011). Il faut bien comprendre que l’école étant l’instrument majeur de la société, la place qu’avait et a aujourd’hui l’oral dans celle-ci est directement corrélée avec l’évolution de la vision de l’oral dans les institutions scolaires.

Conclusion:

Notre recherche principale visait à comprendre les représentations des enfants quant aux apports du théâtre sur leurs apprentissages scolaires et plus particulièrement sur l’oral. Pour ce faire, nous avons tenté de voir si – et dans quelle mesure – les enfants font des liens entre les apprentissages effectués au théâtre et l’école. Puis, il s’agissait de cerner les impacts que le théâtre a sur les aspects langagiers et si ceux-ci aident les enfants, psychologiquement et socialement parlant. En synthèse, nous pouvons affirmer que la majorité des enfants remarquent que beaucoup d’éléments pratiqués au théâtre se retrouvent à l’école et inversément. L’apprentissage de la lecture se voit facilité par la pratique théâtrale, tout comme la mémorisation. L’expression orale est cependant celle qui ressort le plus, démontrant bien ainsi les corrélations de ces deux univers que nous voulions mettre en avant. Nous retenons que le théâtre peut tout à fait favoriser l’apprentissage de ces aspects-là et que, grâce à sa pratique, les enfants perçoivent des améliorations dans ces domaines. De plus, l’éloquence participant à la construction identitaire, les enfants affirment se sentir plus sûrs d’eux et osent davantage prendre leur place grâce au théâtre. Nous soulevons tout de même le fait que les disciplines telles que la musique et l’éducation physique, que nous avions énumérées dans la partie théorique, n’ont pas du tout été relevées par les élèves comme ressemblant à certaines activités théâtrales. De plus, les capacités transversales expliquées dans notre théorie ne se retrouvent pratiquement pas explicitement dans les propos des élèves. La communication est naturellement présente, tout comme la collaboration et les stratégies d’apprentissage. La pensée créatrice apparaît elle aussi puisque les enfants parlent beaucoup de la création de saynètes. Nous sommes agréablement surprise par les résultats obtenus. En effet, bien que convaincue des apports du théâtre sur les aspects oraux et identitaires, nous ne nous attendions pas à observer de tels résultats. Les enfants ont pour la plupart été très à même de se distancer de leurs apprentissages et étaient de ce fait très conscients de ce qu’ils apprenaient et des liens existant entre le théâtre et l’école. Tous les enfants, même ceux qui ne voyaient aucun lien, avaient des arguments pertinents auxquels nous n’avions parfois même pas pensés, comme par exemple le lien de l’imaginaire, propre au dessin et au théâtre. De plus, le fait d’avoir interrogé des enfants différents les uns des autres nous conforte bien dans l’idée que le théâtre peut être bénéfique pour chacun.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE 
2 PARTIE THÉORIQUE 
2.1 LE THÉÂTRE
2.1.1 Définitions
2.1.2 Origines
2.1.3 Son intégration dans l’enseignement
2.1.3.1 Liens entre pédagogie et théâtre
2.1.3.2 Le théâtre dans le Plan d’études romand
2.1.3.3 Apports et utilité du théâtre à l’école
2.2 L’ORAL
2.2.1 Évolution dans l’enseignement
2.2.2 Utilité de l’oral à l’école
2.2.2.1 Aspects psychologiques
2.2.2.2 Aspects sociaux
2.2.3 Composantes de l’oral
2.2.4 Difficultés d’un enseignement de l’oral
2.2.5 L’évaluation de l’oral
2.3 MISE EN ÉVIDENCE DES LIENS THÉÂTRE – ORAL
2.4 RECHERCHE
3 MÉTHODE
3.1 CONTEXTE ET ÉCHANTILLONAGE
3.2 INSTRUMENT
4 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
4.1 MOTIVATIONS POUR COMMENCER LE THÉÂTRE
4.2 LIENS THÉÂTRE-ÉCOLE
4.3 LIENS THÉÂTRE-ORAL
4.4 APPORTS DU THÉÂTRE
5 INTERPRÉTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS 
5.1 MOTIVATIONS
5.2 LIENS THÉÂTRE-ÉCOLE
5.3 LIENS THÉÂTRE-ORAL
5.4 APPORTS DU THÉÂTRE
5.4.1 Apports oraux
5.4.1.1 Aspects psychologiques et sociaux
5.4.2 Apprentissages autres
5.4.2.1 La lecture
5.4.2.2 La mémoire
6 CONCLUSION

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