Motivation pour l’apprentissage des mathématiques

Motivation pour l’apprentissage des mathématiques

Motivation scolaire: un réel défi

La question de la motivation scolaire est très importante au Québec. En effet, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) souligne le manque de motivation scolaire des jeunes du secondaire. Depuis de nombreuses années, des actions ont été entreprises dans le but de motiver les élèves à fréquenter l’école jusqu’à l’obtention du diplôme d’études secondaires. Le problème du décrochage demeure persistant. Le MELS (2008a) a, entre autres, mis en place un programme d’intervention visant à corriger la situation : la stratégie d’intervention « Agir Autrement » (SIAA). Ce programme cible des écoles de milieux défavorisés, identifiées comme telles selon le revenu familial et le niveau de scolarité de la mère. Il vise à favoriser la persévérance scolaire des jeunes en ciblant notamment la motivation scolaire. En 2009, le MELS a mis sur pied un plan d’action comportant treize voies visant la réussite éducative des jeunes, dont l’une à propos du décrochage scolaire, répandu dans un grand nombre d’écoles (MELS, 2009). Une solution est proposée par le comité national des jeunes du Parti Québécois en 2010 : l’école pourrait rester obligatoire jusqu’à l’obtention d’un diplôme d’études secondaires ou professionnelles avant l’âge de dix-huit ans (Ladouceur, 2010). On peut questionner cette proposition du fait qu’une obligation de fréquentation scolaire plus longue ne favorise pas à elle seule la motivation scolaire.

De nombreuses autres stratégies sont aussi mises en place pour favoriser la motivation scolaire des élèves du secondaire, telles la diversification des programmes d’études axés sur différentes thématiques selon les intérêts des élèves (musique, arts, sport, langues, ouverture sur le monde, etc.), l’organisation du sport scolaire, les activités culturelles parascolaires, entre autres. Ces stratégies s’adressant à tous visent surtout à développer chez l’élève un sentiment d’appartenance à son école, ce qui peut avoir des incidences sur la motivation scolaire. On note effectivement chez les élèves qui participent aux programmes à vocation particulière une baisse du décrochage scolaire et un meilleur taux de diplomation (Portelance, Lepage, Lessard, Gervais et Karsenti, 2006). Toutefois, les auteurs suggèrent fortement que ces programmes ne soient pas réservés à une élite.

Au moment où tous ces efforts sont déployés pour contrer le décrochage scolaire, l’école québécoise s’engage dans l’incontournable virage numérique. 2. Intégration des TIC comme piste de solution A vec les années, l’informatisation de l’ensemble de la société s’est réalisée très rapidement. L’informatique est de plus en plus présente dans la vie des élèves. Il est donc très important pour l’école de suivre cette tendance de numérisation dans un but à la fois pédagogique et motivationnel (Long, 2005; Viau, 2009). Une école plus ouverte sur l’ère numérique offre, aux yeux des élèves, plus d’occasions de réaliser des apprentissages utiles dans la « vraie » vie (Tardif, 1992; Viau, 2009). Selon ces auteurs, cela a pour effet d’améliorer la motivation scolaire des jeunes. Karsenti (2003) abonde dans ce sens en évoquant le fait que la simple présence de l’informatique à l’école peut être suffisante pour augmenter la motivation des élèves. Cependant, l’ auteur met en garde la communauté scientifique que différentes utilisations des TIC peuvent avoir des avantages variables. Par exemple, l’ enseignement à l’ aide d’ un tableau blanc interactif (TBI) en classe semble favoriser la motivation des élèves à apprendre, mais que ce regain de motivation décroît rapidement en considérant l’ investissement monétaire (Karsenti, Col1in et Dumouchel, 20 12a). Nous y reviendrons plus loin.

De nombreux résultats de recherche permettent de croire que l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’école offre des avantages notables. Comme le souligne Boucher (2006), l’utilisation adéquate des TIC provoque une hausse de la réussite scolaire et des apprentissages. Cela pourrait être dû au fait que les TIC « sont flexibles et accessibles, qu’elles offrent des possibilités de communication et d’interactions accrues et qu’elles permettent de varier les modes d’enseignement et d’apprentissage » (Karsenti, 2003, p. 27). En permettant un enseignement plus personnalisé et flexible, elle mènerait à de meilleurs apprentissages et une meilleure motivation scolaire (Karsenti et Collin, 2012). Notons au passage que les auteurs ne sont pas unanimes quant au gain lié à l’ intégration des TIC. De plus, il apparaît qu’en l’ absence d’ effets positifs, les auteurs ne trouvent pas d’ effets négatifs (Barrette, 2004; Gardner, Morrison et Jarman, 1993; McLaren, 2004; Russell, 1999). Les problèmes liés à la motivation scolaire sont constatés par des enseignants de toutes les disciplines.

Entre autres, le manque de motivation pour les mathématiques est fréquent. En effet, pour plusieurs élèves peu ou pas motivés par l’apprentissage des mathématiques, le temps passé à apprendre cette discipline est du temps perdu. Ces élèves croient que les notions mathématiques sont inutiles et qu’elles ont peu d’applications concrètes (Velasquez, 2007). Une stratégie qui pourrait avoir un effet positif sur la motivation des élèves pour les mathématiques et qui a été très peu étudiée est l’apprentissage de la programmation informatique. En effet, nous avons recensé une seule étude à ce sujet (Gagné, 1988), malgré que plusieurs écoles secondaires offrent un cours de programmation informatique sous forme de cours optionnel ou d’activité parascolaire. Cette étude portait sur les liens entre l’apprentissage de la programmation LOGO et le développement des compétences de prise en charge par l’élève de ses apprentissages, influencé par la motivation scolaire, chez l’enfant d’âge primaire en difficulté d’apprentissage. Selon Gagné (1988), les participants à « une activité aussi stimulante et valorisante que la programmation LOGO en plus de la rééducation habituelle ont augmenté leur degré d’aspiration ou d’accomplissement personnel » (p. 104). Il est à noter que la programmation LOGO utilise une liste de mots-clés et une syntaxe très intuitive qui permet à un élève de dessiner facilement des formes géométriques. Ce type de programmation tisse des liens avec l’apprentissage du français, par le biais des règles de syntaxe, et de la géométrie. Par exemple, l’élève peut donner une série d’instructions codées à l’ordinateur afin de dessiner une forme géométrique précise à l’écran.

Comme le langage LOGO est un langage qui offre des possibilités très limitées du fait qu’il ne permet pas de créer des applications autonomes, nous nous tournons vers un langage de programmation informatique récent et polyvalent comme l’est le Yisual Basic.NET (YB). Ce langage est déjà enseigné dans plusieurs écoles secondaires en raison de la simplicité des mots-clés, de la syntaxe et de la convivialité de l’interface. Le langage YB permet de créer facilement des logiciels fonctionnant sous Microsoft Windows. Toutefois, il nécessite une bonne compréhension des notions mathématiques nécessaires à la conception du logiciel. Plus ce dernier est programmé pour accomplir des tâches complexes, plus les notions mathématiques avancées sont nécessaires. La programmation informatique est en étroite relation avec l’apprentissage des mathématiques (Birebent, Nguyen et Equipe DDM, 2005). En effet, selon les fonctionnalités que l’élève programmeur désire inclure dans le logiciel qu’il crée, une large gamme de notions mathématiques peut être mise à profit pour la réalisation du projet, dont plusieurs notions algébriques. Des élèves de troisième secondaire sont en mesure d’apprendre de la programmation informatique grâce à leur niveau de connaissances en algèbre. Un élève qui éprouve le désir d’apprendre la programmation informatique pourrait-il prendre conscience de la nécessité de connaître les mathématiques? L’apprentissage de la programmation informatique pourrait-il avoir un effet sur la motivation pour l’apprentissage des mathématiques? On sait que la perception de l’importance d’une discipline par l’élève est un facteur déterminant de sa motivation pour apprendre cette discipline (Viau, 2009). Nous croyons important d’ élucider ces questions.

Motivation scolaire

La motivation scolaire est un phénomène complexe qui a été abondamment étudié. Une multitude de définitions ont été présentées. vianin (2007) a recensé plusieurs de ces définitions. Nous exposons ici les principales définitions de la motivation selon certains paradigmes de recherche. Selon Decker (1988, p.IS , dans Vian in, 2007), la motivation correspond à une « source d’énergie psychique nécessaire à l’action ». D’un point de vue béhavioriste, la motivation est définie comme « l’action des forces, conscientes et inconscientes, qui déterminent le comportement » (Houssaye, 1993, p. 223 , dans vianin, 2007). Selon les béhavioristes, ces forces sont surtout externes à la personne et s’appuient sur la recherche de satisfaction. À l’opposé, du point de vue de la psychologie cognitive, l’ individu joue un rôle important dans sa dynamique motivationnelle, c’ est-àdire dans les changements qui affectent sa motivation puisque celle-ci n’ est pas stable. En effet, selon Tardif (1992), « la motivation scolaire est [ … ] définie comme l’engagement, la participation et la persistance de l’élève dans une tâche ». Toujours selon Tardif (1992), la motivation scolaire peut être située dans un système large puisqu’elle tire ses sources dans diverses sphères de la vie d’un élève. À ce sujet, l’auteur indique que « selon l’optique systémique, les interventions de l’enseignant dans la motivation scolaire de l’élève doivent se préoccuper de la conception qu’il a des buts poursuivis par l’école et de l’intelligence, ainsi que de la perception qu’il a de la valeur, des exigences, et de la contrôlabilité de la tâche ».

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 – Problématique
1. Motivation scolaire: un réel défi
2.Intégration des TIC comme piste de solution
3.Importance de la recherche
3.1. Pertinence scientifique
3.2. Pertinence sociale
3.4. Question de recherche
Chapitre 2 – Cadre de référence
1.Motivation scolaire
1.1. Buts scolaires
1.2. Régulation des apprentissages
1.3. Attributions causales
2.Motivation pour l’ apprentissage des mathématiques
3.Les TIC et la motivation scolaire
4.Apprentissage de la programmation informatique
5. Objectif de recherche
Chapitre 3 – Méthodologie
1 . Stratégie de recherche
2.Démarche méthodologique
2.1. Recrutement des participants
2.2. Entrevues initiales
2.3. Activité de programmation informatique
2.4. Entrevues finales
3.Traitement des données
3.1. Transcription des entrevues
3.2. Arborescence de codage
Chapitre 4 – Présentation des résultats
1.Mode de présentation de l’ analyse des résultats
2.Le cas de Pierre
2.1. Motivation initiale pour les mathématiques
2.2. Motivation finale pour les mathématiques
2.3. Évolution de la motivation de Pierre pour les mathématiques
2.4. Liens entre les mathématiques et la programmation selon Pierre
3.Le cas de Keven
3.l. Motivation initiale pour les mathématiques
3.2. Motivation finale pour les mathématiques
3.3. Évolution de la motivation de Keven pour les mathématiques
3.4. Liens entre les mathématiques et la programmation selon Keven
4.Le cas de Julie
4.1. Motivation initiale pour les mathématiques
4.2. Motivation finale pour les mathématiques
4.3. Évolution de la motivation de Julie pour les mathématiques
4.4. Liens entre les mathématiques et la programmation selon Julie
5.Présentation sommaire des résultats
Chapitre 5 – Interprétation des résultats
1. Synthèse des trois cas étudiés
1.1. Particularités des élèves participants
1.2. Comparaison de la motivation finale des élèves
1.3. Comparaison de l’évolution de la motivation des trois élèves
2. L’ apprentissage de la programmation informatique comme déclencheur potentiel de changements dans la dynamique motivationnelle
3. Motivation soutenue par l’émergence d’ un projet d’ avenir
4.Amélioration de la motivation pour les mathématiques
5.Perception des liens entre mathématiques et programmation informatique
6. L’apprentissage de la programmation informatique comme moteur de la motivation pour l’apprentissage des mathématiques
Conclusion
Synthèse des principaux résultats
Apport scientifique
Apport social
Limites de la recherche
Pistes de recherche
Références
Appendice 1 – Certificat éthique
Appendice 2 – Consentement du parent.
Appendice 3 – Consentement de l’élève
Appendice 4 – Consentement de l’enseignant
Appendice 5 – Canevas d’entrevue initiale (élève)
Appendice 6 – Canevas d’ entrevue finale (élève)
Appendice 7 – Canevas d’ entrevue (enseignant)
Appendice 8 – Arborescence de codage
Appendice 9 – Exemple de leçon de programmation informatique

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