Mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde

Mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde

Evolution de la mortalité des enfants dans le monde

La mortalité globale des enfants dans le monde était de 180 ‰ en 1950, ce chiffre est tombé à 85‰ en 1990 quand les Leaders de plus de 150 pays à travers le monde, lors du Sommet Mondial pour l’Enfance ont fixé le but pour l’an 2000 de réduire à 70‰ le taux de mortalité des enfants dans le monde. En 2000, plus de 50 pays n’ont pas encore atteint l’objectif fixé en 1990, c’est à dire la mortalité à moins de 70‰. Parmi eux, par ordre décroissant du taux de mortalité sont : Niger(335‰), Sierra Léone(312‰), Afghanistan(264‰), Malawi(219‰), Guinée et Libéria (205‰), Guinée-Bissau (202‰), Somalie (201‰). On constate que la plupart de ces pays sont des pays d’Afrique. Sept pays, tous d’Afrique, n’ont pas pu réduire leur taux de mortalité infantile en 50 ans, ce sont Madagascar, Burundi, Lesotho, Mauritanie, Nigeria, Sierra Leone et Tanzanie. Sept autre pays ont vu augmenter leur taux de mortalité infantile : Botswana, Namibie, Niger, Zambie, Zimbabwe, Nouvelle Guinée et la République Populaire de Corée. Malgré la baisse observée, les chiffres sur la mortalité restent inquiétants : 29 000 enfants de moins de 5 ans continuent à mourir chaque jour, soit 21 enfants par minute, ces cas de décès s’observent surtout dans les pays en voie de développement, le taux de mortalité infantile est très différent entre les pays riches et les pays pauvres. S’il est autour de 4‰ dans des pays développés comme le Japon, il dépasse encore les 200‰ dans certains pays comme nous avons dit plus haut. Il en est de même pour le risque de décès : un enfant né en Ethiopie a 30 fois plus de risque de mourir avant son cinquième anniversaire qu’un enfant né en Europe.

On observe le nombre le plus élevé de cas de décès des enfants par pays dans les pays d’Asie du Sud, et le taux de décès le plus élevé dans les pays africains. Deux tiers des cas de décès des enfants s’observent dans seulement 10 pays.

Mortalité infantile et espérance de vie

Une des causes de l’inégalité d’espérance de vie entre les pays – et l’une des manifestations les plus graves de l’inégalité tout court – réside dans le taux de mortalité infantile. Les pays où la mortalité infantile est la plus élevée sont aussi, souvent, ceux qui ont le taux de fertilité le plus élevé : la pauvreté, la malnutrition, le manque de médicaments et de soins va de pair avec l’absence de régulation des naissances. Si dans l’ensemble des pays du globe, la mortalité des petites filles est légèrement plus faible que celle des petits garçons, trois pays parmi les plus peuplés au monde ont, à l’inverse, une surmortalité des petites filles : la Chine, l’Inde et le Pakistan.

La mortalité des enfants présente des variations selon certaines caractéristiques sociodémographiques des mères. Le degré d’urbanisation est fonction de la différenciation du taux de la mortalité des moins de 5 ans. Ainsi, on note une diminution de la mortalité infanto-juvénile de 5% en milieu rural, de 11% en milieu urbain et de 28% dans la capitale. Comme dans de nombreux pays en développement, malgré l’envergure des infrastructures de soins de santé, l’éloignement des prestataires dans les zones rurales constitue une contrainte majeure en terme d’utilisation, surtout lorsque le moyen de locomotion de base reste la marche. La province de Fianarantsoa présente un taux de mortalité plus important (204‰) que celui d’Antananarivo (126‰). Cela s’explique probablement par un meilleur accès aux services sanitaires dans la province d’Antananarivo qui profite de la proximité de la capitale. Le niveau d’instruction y est également meilleur.

La province d’Antsiranana a connu une baisse significative sensible de la mortalité des moins de 5 ans, par contre, les autres provinces n’ont pas eu ce changement. Enfin, la mortalité infanto juvénile des enfants issues des femmes non instruites est plus élevée (197‰) que celle des enfants issues des femmes les plus instruites (105). Cela s’explique davantage par les meilleures conditions de vie, d’hygiène et d’alimentation, mais surtout le recours plus systématique aux services de santé par les femmes instruites.

Problèmes de recueil des données 

Il existe plusieurs raisons rendant difficile l’attribution d’une cause spécifique de décès des enfants dans le pays en voie de développement :
– beaucoup de pays en voie de développement n’ont qu’un système de recueil de données statistiques ou n’en disposent pas du tout,
– la malnutrition protéino-énergétique et les différentes carences en micronutriments réduisent la défense de l’organisme contre les infections, ce sont donc des facteurs favorisant la survenue des décès,
– souvent, les enfants présentent à la fois plusieurs maladies infectieuses.

Les données les plus fiables provenant des pays en voie de développement sont des données obtenues avec l’aide de l’OMS et de la Banque Mondiale.

Variations des causes de décès selon les groupes d’âge

Pour le groupe d’âge de mois de 5 ans, 66% des décès sont dus aux maladies infectieuses ou parasitaires et 57% pour le groupe d’âge de 5 à 14 ans. Ces maladies infectieuses sont responsables de 4,5% de décès observés aux Etats-Unis contre 61% dans la région Sub-Saharienne. Même si seulement 12% de la population des pays en voie de développement vivent dans la région Sub Saharienne, 36% des décès par maladies infectieuses de tous les pays en voie de développement survient dans cette région, avec 87% de tous les décès par paludisme, 47% des décès par rougeole, 88% des décès par HIV et 80% des décès par syphilis. La part des maladies infectieuses dans les causes de décès est de 23% en Amérique Latine et Caraïbe, 35% en Inde, 11,5% en Chine. Ce sont des maladies bien connues des pays industrialisés et qui ont dominé leurs statistiques sanitaires il y a 100 ans. Beaucoup parmi ces maladies peuvent être prévenues par la vaccination, vaccins déjà disponibles dans les pays développés il y a 30 ans ou plus. Si nous essayons de regarder de plus près les causes de décès des enfants de moins de 5 ans, nous pouvons souligner par ordre d’importance les maladies suivantes :
– L’affection respiratoire aiguë est la première cause de décès. Souvent ce sont des infections respiratoires basses (pneumonie, grippe, bronchites, bronchiolites). La responsabilité de la rougeole et de la coqueluche reste importante.
– La maladie diarrhéique est la seconde principale cause de décès. Même si Rotavirus est la principale cause de ces diarrhées, la rougeole en est responsable dans au moins 10% des cas.
– Le paludisme est la principale maladie parasitaire dans le monde, 68% de tous les décès par paludisme concernent les enfants de moins de 5 ans.
– Le tétanos néonatal reste également une cause importante de décès. Beaucoup de décès survenus au cours de la première semaine de vie sont dus à des complications périnatales : compression du cordon, rupture prématurée de la membrane, dystocie, traumatisme obstétrical, malformation congénitale….
– Les enfants plus grands peuvent également mourir des infections respiratoires, du paludisme ou de la maladie diarrhéique mais la responsabilité de la tuberculose pour cette tranche d’âge mérite d’être soulignée. Sans traitement, la mortalité spécifique par tuberculose atteint 60%, avec traitement, ce chiffre tombe à 15% dans les pays en voie de développement. En Afrique SubSaharienne où beaucoup de cas de tuberculose ne sont pas traités, la mortalité actuelle par cette maladie est évaluée à environ 45% des cas. Mais il faut remarquer que la mortalité par tuberculose a baissé bien avant l’introduction de la polychimiothérapie efficace actuelle, due probablement à l’amélioration des conditions de vie, de l’alimentation et de la diminution de la promiscuité. En tout cas, ces causes de décès vont de pair avec la malnutrition qui est considérée comme cause sous-jacente des décès.

La province de Toliara présente la prévalence la plus forte (17,2%). Elle est fortement liée à la sècheresse très marquée. Le problème de disponibilité en eau potable et surtout le problème d’hygiène et d’assainissement (latrines quasi-inexistantes, milieu poussiéreux du fait du vent qui souffle presque toute l’année) favorisent la propagation de la maladie. Le niveau d’éducation de la mère est aussi un facteur de la mortalité d’un enfant diarrhéique. Moins la mère est instruite plus son enfant fait la diarrhée : 14,7% et est exposé au risque précoce de la déshydratation et à la mortalité. Car elle ne réhydrate pas son enfant, le laisse sans aucun traitement, ne l’alimente plus que d’habitude et le prive même du lait maternel. Les mères de la capitale(28,2%) contre 14,4% des autres lieux donnent davantage à boire et à manger à l’enfant diarrhéique, du fait qu’elles sont plus informées grâce à une meilleure accessibilité aux soins.

Le paludisme

Le paludisme figure parmi l’une des principales causes de la mortalité des enfants de moins de cinq ans à Madagascar. La fièvre représente l’un des symptômes très caractéristiques de cette maladie. La manifestation du paludisme à Madagascar présente une variation suivant la région et cela est dû à la propagation des moustiques selon les variations saisonnières : dans la province de Toamasina, de Mahajanga, de Toliara, et d’Antsiranana le risque du paludisme est classé comme élevé, durant toute l’année, car leur climat annuel est favorable à la ponte des anophèles. La prévalence de la fièvre est élevée : Toamasina 22,1%, Mahajanga 21,1%, Toliara 21,3%, Antsiranana 22,5%. De plus, ces régions utilisent le plus de moustiquaires aussi bien simples (74,4%) qu’imprégnées d’insecticides (2,9%).

La pullulation des moustiques est périodique : du 1e décembre au 30 avril pendant laquelle la terre est humide grâce à la saison pluvieuse. Ainsi le risque du paludisme est seulement élevé durant cette période. C’est la raison pour laquelle la prévalence de la fièvre reste 4% à Antananarivo et 16,1% à Fianarantsoa. Les enfants de 12 à 23 mois sont les plus touchés (18,5%) contre 5,4% pour les moins jeunes (moins de 6 mois) et 14,4% pour les plus jeunes (48 à59 mois). Le paludisme est plus manifeste dans le milieu rural dont la prévalence de la fièvre est de 16,9%, contre 3,9% dans la capitale et 13,7% dans les autres centres urbains.

Les stratégies pour la réduction la mortalité des enfants

Stratégies au niveau mondial

Plusieurs organismes internationaux ont mené des actions pour la réduction de la mortalité des enfants dans le monde, nous citons l’OMS, l’UNICEF, la Banque Mondiale. Bien qu’ils mènent des actions dont différents domaines, leurs buts convergent vers cette réduction de la mortalité des enfants.

Selon l’UNICEF 
Le but de l’UNICEF est de réduire de deux tiers la mortalité des enfants, c’est-àdire de ramener la mortalité de 93‰ en 1990 à 31‰ en 2015. L’UNICEF est le premier organisme pourvoyeur de vaccin. Il est le fournisseur des 40% des vaccins destinés aux pays en voie de développement. C’est l’organisme qui a permis de remonter la couverture vaccinale de 20% en 1970 à près de 74% en 2002. Son but est d’atteindre une couverture vaccinale de 90% au niveau national et de plus de 80% dans tout district avec l’éradication totale de la poliomyélite. Tout en distribuant des vaccins, l’UNICEF assure la supplémentation en micronutriments, un facteur crucial dans la survie des enfants (la supplémentation en vitamine A peut réduire la mortalité globale des enfants jusqu’à 23%, la mortalité spécifique par la rougeole de 50% et la mortalité spécifique par la diarrhée de 33%). Outre ses actions sur la vaccination et les micronutriments, l’UNICEF mène aussi des actions pour la promotion de l’utilisation de moustiquaire imprégnée d’insecticide, pour la promotion de l’allaitement maternel, pour l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et saine. C’est également l’UNICEF qui agit en premier en cas de situation d’urgences comme l’explosion d’épidémie ou de crise humanitaire .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITERATURE
1 : Notions générales
2: Données sur la mortalité des enfants
2-1: Mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde
2-1.1: Evolution de la mortalité des enfants dans le monde
2-1.2: Indicateurs autres que les causes de décès
2-1.3 : Mortalité infantile et espérance de vie
2-2 :Mortalité des enfants à Madagascar
2-2.1: Niveaux et tendances de la mortalité des enfants
2-2.2 : Différents facteurs qui influencent la mortalité des enfants
2-2.3 : Espérance de vie à Madagascar
3: Les maladies causes de décès
3-1: Les principales causes de décès des enfants dans le monde
3-2 :Problèmes de recueil des données
3-3 :Variations des causes de décès selon les groupes d’âge
3-4 :Causes de décès des enfants à Madagascar
3-4.1 : Mortalité extrahospitalière des enfants âgés de moins de cinq ans
a- la diarrhée
b- le paludisme
c-les infections respiratoires aiguës
d-la malnutrition
e- la rougeole
3-4.2 : Mortalité hospitalière
a- Toutes populations
b- Enfant de moins de cinq ans
4: Au niveau des CHD
a-Toutes populations
b- Enfant de moins de cinq ans
5 : Les stratégies pour la réduction la mortalité des enfants
5-1 :Stratégies au niveau mondial
5-1.1 : Selon l’UNICEF
5-1.2 : Pour l’OMS
5-2 :Stratégies à Madagascar
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I : Matériels et méthode
I-1 : Cadres géographiques et humains
a- La ville de Toliara
b- Climat et température
c- Population
d- Infrastructure sanitaire de la ville de Toliara
I-2 : Objectifs de l’étude
I-3 : Population étudiée
a- Sources des données
b- Méthode de sélection et analyse des données recueillies
II : RESULTATS
II-1.Les décès au niveau hospitalier
a- Caractéristiques de la population
b- Caractéristiques des décès
c- Mesures préventives
d- Place des examens complémentaires et moyens diagnostiques
e- Causes de décès
f- Etat nutritionnel
II-2-Les décès chez les moins de cinq ans enregistrés au niveau du BMH
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS, SUGGESTIONS
1 : NOS COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
2 : NOS SUGGESTIONS
2-1: Au niveau de la ville de Toliara
2-2: Au niveau de chaque famille
2-3 : Au niveau des structures sanitaires et de l’hôpital
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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