Morphosyntaxe et sémantique du ”présent ”

Contexte de travail et langues du corpus 

Le français parlé à Orléans a fait l‟objet, en 1968, d‟une grande enquête initiée par des universitaires britaniques à des fins didactiques et linguistiques, „L‟Enquête sociolinguistique à Orléans‟ (désormais ESLO). Cette enquête est renouvelée depuis 2007 par le Laboratoire Ligérien de Linguistique (désormais LLL) avec un double objectif : i) établir une comparaison avec ESLO1 à quarante ans d‟intervalle et ii) établir, à partir des enregistrements collectés, une image du français parlé à Orléans qui soit exploitable par la communauté scientifique (pas seulement celle des linguistes).

Dès son lancement, la nouvelle enquête, ESLO2, a mis en lumière une lacune résultant de son homologie de constitution avec ESLO1 : il n‟est pas concevable, vu la situation linguistique actuelle de l‟agglomération, de construire un corpus représentatif du français qui ferait abstraction de la diversité des langues présentes sur Orléans. C‟est la raison pour laquelle, un programme des « Langues en Contact à Orléans » (désormais LCO), conçu comme un module d‟ESLO, a été décidé pour étudier la relation des langues en contact, y compris les représentations dont elles sont l‟objet, les stratégies de communication et/ou d‟apprentissage, les effets des interactions, etc.

C‟est dans le cadre du programme LCO qu‟a été conçu le corpus de l‟arabe marocain et du berbère tamazight, exploité pour l‟étude de l‟expression du présent. Ces deux langues, dont la présence est liée aux migrations, ont obtenu un statut officiel en France depuis 1999, avec la signature de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, devenant des « Langues de France non territoriales ».

Le sous-corpus ESLO sélectionné

Qu‟il s‟agisse du français extrait du corpus ESLO1, de l‟arabe marocain ou du berbère tamazight, dont les corpus ont été recueillis auprès de locuteurs marocains arabophones et berbérophones résidant à Orléans, chaque corpus représente un peu plus de sept heures d‟enregistrement, soit environ vingt-deux heures au total.

Tous les enregistrements qui ont été transcrits et validés sont d‟une qualité acoustique satisfaisante et d‟une durée totale équivalent à celle des corpus de l‟arabe marocain et du berbère tamazight. L‟échantillon sélectionné, à défaud de pouvoir être considéré comme représentatif a été équilibré autant qu‟il était possible en termes d‟âge, de sexe et de catégorie socioprofessionnelles (CSP). Les CSP des locuteurs ont été sélectionnées pour être proches de celles de l‟arabe marocain (AM) et du berbère tamazight (BT).

Toutefois, une différence d‟importance est à signaler : le corpus du français, tiré de l‟ESLO, date de 1968-1970, alors que ceux de l‟AM et du BT ont été constitués en 2008-2009 à Orléans.

L’Enquête sociolinguistique à Orléans (ESLO) 

Origines et buts de l’ESLO

ESLO est une enquête conduite par des universitaires britanniques dans l‟agglomération orléanaise : Les origines de l‟ESLO remontent en 1966, à la période de la « révolution audio-visuelle » de l‟enseignement des langues modernes en Grande Bretagne. L‟introduction de nouvelles techniques et surtout, l‟importance croissante accordée à la parole non littéraire, faisaient ressortir un besoin aigu d‟échantillons authentiques de français parlé spontané. Mais dès le début il s‟agissait d‟autre chose que d‟une simple chasse aux images sonores ; bien sûr, il fallait fixer des propos vivants, mais d‟une façon systématique, afin de permettre des études fondamentales dans le domaine de la linguistique descriptive, sans lesquelles le renouveau de la pédagogie ne serait, au mieux que superficiel. (Catalogue ESLO, 1974) .

L‟objectif était de recueillir un échantillon authentique du français parlé spontané à des fins didactiques et linguistiques. L‟enquête avait de multiples buts :

• réunir un corpus d‟enregistrements du français parlé, recueillis à l‟intérieur d‟une société urbaine, le choix des témoins devant être dicté par des critères sociologiques explicites afin d‟assurer la représentativité du corpus ;
• transcrire un échantillon représentatif de ce corpus,
• préparer et publier un catalogue descriptif et analytique des documents sonores et écrits afin de les rendre disponibles aux chercheurs,
• créer des ensembles pédagogiques pilotes destinés à l‟enseignement secondaire et supérieur,
• réaliser des études pilotes de description et d‟analyse linguistique.

Constitution du corpus ESLO 

La localisation géographique

Les initiateurs d‟ESLO ont choisi Orléans parce qu‟elle répondait à des critères à la fois « nécessaires » (localisation, dialectalisation et accent négligeables, tradition historique…) et « factuels » (développement lié à la régionalisation, création d‟une université, proximité de Paris). Orléans a été choisi non en tant que donnée géographique mais en tant qu‟ : Unité à l‟intérieur de laquelle reconstruire, à un moment précis, la dynamique des formes linguistiques simultanément présentes – plutôt qu‟en concurrence – dans une cité assez vaste pour que la variation y soit accusée et perpétuée à travers des réseaux d‟échange linguistiques autonomes, et assez restreinte pour que n‟importe quel membre de cette communauté linguistique ait dû interférer dans les circuits de communication des autres groupes (Bergounioux et al. (1992 : 79)).

C‟est ce qui explique le fait que l‟on recense, parmi les locuteurs, des personnes qui ne sont pas originaires du Centre. Il ne s‟agissait pas de chercher un standard mais de rendre compte de la variété des français parlés dans une ville du Centre. Le lieu de l‟enquête étant choisi, restait à convenir d‟un échantillonnage.

Panel et échantillonnage

Les initiateurs d‟ESLO ont fait appel à l‟INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) pour réaliser une sélection aléatoire de six cents témoins répartis selon les critères sociologiques de sexe, âge, catégories socioprofessionnelles, etc. Cet échantillon ne se voulait pas représentatif mais diversifié avec un nombre suffisant de locuteurs pour une étude de ce type : Pour éviter toute ambiguïté, précisons que cet échantillon ne prétend à aucune représentativité, ni par rapport à la population globale d‟Orléans, ni par rapport à la répartition relative des différentes catégories socio-professionnelles. En revanche cet échantillon offre un nombre égal suffisant de témoins dans chaque catégorie, suffisant en tout cas, selon nous, pour une étude linguistique. » (Biggs et Blanc (1971 : 23) .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 Contexte de travail et langues du corpus
0. Introduction
1. Le sous-corpus ESLO sélectionné
2. L’Enquête sociolinguistique à Orléans (ESLO)
2.1. Origines et buts de l‟ESLO
2.2. Constitution du corpus ESLO
2.2.1. La localisation géographique
2.2.2. Panel et échantillonnage
2.2.3. Les situations de parole
2.2.4. Questionnaire
2.2.5. Disponibilité et exploitation des données
2.3. Reconstruction d‟ESLO par le LLL
2.3.1. Transformation du catalogue en base de données
2.3.2. Transcription du corpus ESLO
2.3.3. Le cadre juridique du corpus d‟Orléans
3. L’arabe marocain et le berbère tamazight
3.1. Deux langues de France « non-territoriales »
3.2. L‟arabe marocain
3. 3. L‟arabe marocain en France
3.4. Le berbère tamazight
3.5. Le berbère en France
Chapitre 2 Constitution des corpus de l’arabe marocain et du berbère tamazight
0. Introduction
1. Constitution du corpus
1.1. Méthodologie
1.2. La phase préparatoire à la constitution du corpus
1.3. Techniques d‟enquête
1.4. Les situations de parole
1.5. La localisation géographique
1.6. Catégorisation des locuteurs
1.7. Les langues parlées
1.8. L‟enregistrement
2. Des données situées
3. Les aspects juridiques du corpus
3.1. Les domaines concernés
3.2. L‟anonymisation
3.3. Le consentement
4. La démarche adoptée sur le terrain
5. Conclusion
Chapitre 3 La transcription
0. Introduction
1. Notation de l’arabe dialectal
2. L’arabe dialectal en France : passage à l’écrit et choix d’une graphie
3. Notation du berbère
3.1. Standardisation et codification du berbère au Maroc : graphie à base tifinaghe
3.2. Normalisation et codification du berbère : graphie à base latine
4. Procédure de transcription
4.1. Mode de transcription du corpus
4.2. Conventions de transcription
4.2.1 Système graphique : phénomènes à coder et caractères spéciaux
4.2.2. Segmentation en unités grammaticales
4.2.3. Traitement des assimilations aux frontières des morphèmes
4.2.4. Phénomènes liés à l‟oralité des corpus
4.2.5. Autres conventions d‟usage
4.2.6. Traduction des exemples
7. Conclusion
CONCLUSION GENERALE

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *