Morphologie générale et anatomie des tiques
La sous-classe des Acariens se distingue des autres Arachnides par les éléments suivants (Rhodain et Perez, 1985) :
– Corps globuleux, sans limite entre les parties antérieure et postérieure, mais différenciation d’un capitulum antérieur et terminal d’avec le reste du corps ;
– Absence de poumons,
– Six paires d’appendices chez l’adulte et la nymphe : chélicères, palpes et quatre paires d’appendices locomoteurs et trois paires chez les larves.
Les tiques se distinguent des autres acariens par leur morphologie et leur biologie :
– Présence d’un rostre ou hypostome provenant de la réunion de deux pièces symétrique en organe unique ; en relation avec la longue fixation des tiques sur leur hôte (réduction chez les espèces à gorgement rapide) ;
– Terminaison sensorielles chémoréceptrices insérées dans une capsule du tarse de la première paire de pattes (organe de Haller). En conséquence, cette première paire fait fonction de l’antenne des insectes ;
– Grande taille par rapport aux Acariens en général (adulte à jeun 1,5 à 15mm),
– Cuticule souple extensible lors de la réplétion, surtout chez la femme, en relation avec le comportement alimentaire très particulier.
L’ensemble des tiques peut être réuni en deux familles : les Ixodidés et les Argasidés. A chacune correspond un type morphologique général (Keita, 2007).
Morphologie générale
Comme pour tous les acariens, le cycle de vie des tiques comporte quatre étapes évolutives : l’œuf, la larve (hexapode), la nymphe et l’adulte (mâle ou femelle) (François, 2008). Chacun de ces trois stades (larvaire ; nymphal et adulte) sont appelés stases qui signifie, les différentes formes séparées par des métamorphoses vraies et stades, les différentes formes séparées par des mues de croissance. Ces trois stases correspondent à quatre (4) types morphologiques : stase 1 : la larve ; stase 2: la nymphe ; stase 3 : l’adulte (la femelle et le mâle).
Type générale : femelle
Elle possède un capitulum antérieur et terminal. Ce dernier présente une base cylindrique ou polyédrique très clarifiée. Dorsalement, il a une forme variable (triangulaire, rectangulaire, trapézoïdale, pentagonale ou hexagonale) ; sur celui-ci sont fixées les pièces suivantes:
– sur la face ventrale et au centre un hypostome ou rostre qui est l’organe piqueur, est muni de rangées longitudinales de denticules ;
– sur la face dorsale des chélicères au nombre de deux avec une pièce interne fixe et un doigt externe mobile servant à inciser le tégument et à permettre la pénétration de l’hypostome ; une paire de palpes latéraux (les pédipalpes) à quatre éléments séparés mais non articulés, mobile à leur base à terminaison sensorielle tactile (Keita, 2007).
En vue dorsale, la tique présente un scutum, partie dure fortement sclérifiée de forme variable ; le reste du tégument dorsal comporte des sillons longitudinaux et des rides transversales facilitant l’extension. Postérieurement, les plis dessinent des festons. Les ocelles lorsqu’elles sont présentes, se trouvent sur le bord du scutum. La femelle est porteuse d’aires poreuses, sécrétrices d’un liquide humidificateur des œufs pour éviter la dessiccation. En vue ventrale, se trouvent: quatre (4) paires de hanches (coxae) où s’insèrent les pattes terminées par une ventouse et deux griffes ; deux plaques stigmatiques, disposées latéralement dans l’alignement des hanches ; un pore génital ou gonophore entre les hanches ; un anus ou uropore situé postérieurement et limité par un sillon anal; des sillons longitudinaux sur l’ensemble du tégument qui est souple (Ouédraogo, 1999) .
Le mâle
Le mâle se différentie de la femelle par de nombreux points. Tout d’abord la taille, le mâle est généralement plus petit et prend peu ou pas de repas sanguin. Le capitulum est de taille réduite et ne porte pas d’aires poreuses. De plus, contrairement à la femelle, le tégument dorsale est recouvert d’un scutum épais et rigide portant des ponctuation ou non ; parfois le tégument ventral, au niveau de l’anus, présente des sclérifications en plaques paires ou impaires, par conséquent ceci empêche le mâle de changer de taille au cours des repas sanguins (François, 2008).
La nymphe
La morphologie est analogue à celle de la femelle, mais de taille moindre (1 à 2.5mm). Elle est dépourvue de pore génital et d’aires poreuses sur le capitulum (François, 2008).
La larve
De même morphologie générale que la nymphe, la larve ne possède que trois (3) paires de pattes, les stigmates sont absents et sa taille va de 0.5 à 1mm (François, 2008).
Anatomie
Le tube digestif comprend un pharynx, un œsophage et un estomac central. L’estomac est lié à l’uropore. Les glandes salivaires sont constituées par des acini de plusieurs types. Elles secrètent un liquide qui se solidifie assez rapidement et constituent avec l’hypostome et les chélicères, le système de fixation de la tique sur son hôte. La salive est constituée d’enzymes, de substances toxiques, histamine et anticoagulants. Les glandes salivaires représentent le micro-habitat des protozoaires transmis aux animaux par la tique. L’urine est excrétée sous forme de sphérules blanches, par deux tubes de Malpighi se réunissant au niveau du sac rectal s’ouvrant dans le rectum. Ce dernier débouche à l’uropore.
L’excrétion s’effectue par l’intermédiaire de trachées débouchant au niveau des stigmates positionnés postérieurement à la quatrième paire de coxa. Paires à l’origine, les glandes se réunissent en un massif unique dans la partie postérieure du corps. C’est de ce niveau que partent les canaux d’élimination se réunissant antérieurement avant de déboucher en un conduit unique par le gonopore. L’appareil circulatoire est constitué par un cœur dorsal pulsatile allongé. Le système nerveux est constitué par un ganglion céphalique traversé par l’œsophage (Ouédraogo, 1999).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralité sur les tiques
I.1. Position systématique des tiques
I.2.Morphologie générale et anatomie des tiques
I.2.1 Morphologie générale
I.2.1.1 Type générale : femelle
I.2.1.2. Le mâle
I.2.1.3. La nymphe
I.2.1.4. La larve
I.3. Biologie générale des tiques
I.3.1. Cycle évolutif des Ixodoidae
I.3.1.1. L’œuf
I.3.1.2. La larve
I.3.1.3. La nymphe
I.3.1.4. L’adulte
I.4. Types évolutifs des tiques
I.4.1. Nombres d’hôtes et les phases parasitaires
I.4.1.1. Cycle triphasique
I.4.1.2. Le cycle diphasique
I.4.1.3. Le cycle monophasique
I.4.2. La nature des hôtes
I.4.2.1. Le cycle monotrope
I.4.2.2. Le cycle ditrope
I.4.2. 3. Le cycle télotrope
I.4.3. La localisation sur les hôtes
II. Généralité sur la Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo
II.1. Définition
II.2. Historique et Répartition Géographique de la FHCC
II.3. Epidémiologie de la FHCC
II.3.1. Notion de réservoir
II.3.2. Principaux vecteurs du virus de la FHCC
II.3.3. Cycle de transmission du virus FHCC
II.3.4. Les symptômes de la maladie
II.3.5. Diagnostic
II.4. Traitement et prévention de la maladie
II.4.1. Traitement
II.4.2. Prophylaxie
II.4.3. La lutte contre les vecteurs
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
I. PERIODE D’ENQUETE ET ZONES D’ETUDES
I.1. Périodes d’enquêtes
I.2. Zones d’études
I.2.1. Région de Matam
I.2.2. Région de Saint-Louis
I.2.3. Les points d’entrées et couloirs de transhumance
II. MATERIEL BIOLOGIQUE
III. METHODES
III.1. Collecte des tiques et conservation sur le terrain
III.2. Identification des tiques au laboratoire
III.3. Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I. RESULTATS
I.1 Diversités spécifiques des tiques dans la zone d’étude
I.2. Taux d’infestation de l’hôte en fonction de la zone d’étude
I.3. Distribution des candidats vecteurs en fonction des hôtes
I.4. Sites de fixations préférentiels des tiques
II. DISCUSSION
CONCLUSION