Morbidité
C’est le nombre de personnes malades ou la somme des maladies enregistrées pendant une période déterminée, au sein d’une population, s’exprimant sous forme d’incidence ou de prévalence. [21]
Incidence : indicateur dynamique de morbidité : Le taux d’incidence rapporte le nombre de nouveaux cas d’une pathologie observés pendant une période donnée (population incidente) à la population dont sont issus les cas pendant cette même période (population cible). Il est un des critères les plus importants pour évaluer la fréquence et la vitesse d’apparition d’une pathologie.
Prévalence : Indicateur statique de morbidité : La prévalence d’une maladie dans une population est la probabilité qu’un individu tiré au hasard ait cette maladie. Autrement dit, c’est la proportion d’individus de la population, généralement donnée en pourcentage, qui a cette maladie. C’est le nombre total de cas nouveaux et anciens à un instant t.
Mortalité
– mortalité : c’est le rapport du nombre de décès de l’année à la population totale moyenne de l’année. [21]
– mortalité périnatale : c’est le nombre de décès survenus entre 22SA et le 7ème jour de vie rapporté à 1000 naissances. Elle englobe la mortinatalité et la mortalité néonatale précoce.
– mortinatalité : c’est le nombre de décès en cours de grossesse, après 22 SA révolues (mort-nés) rapporté à 1000 naissances totales (nés vivants + mort-nés).
– mortalité néonatale: c’est le nombre de décès dans les 28 premiers jours de vie rapporté à 1000 naissances vivantes.
On distingue :
o la mortalité néonatale précoce: c’est le nombre d’enfants nés vivants et décédés au cours des 7 premiers jours de vie, rapporté à 1000 naissances vivantes ;
o la mortalité néonatale tardive: c’est le nombre d’enfants nés vivants et décédés entre le 8ème et le 28ème jour de vie, rapporté à 1000 naissances vivantes.
– mortalité infantile : c’est le nombre d’enfants décédés avant leur premier anniversaire rapporté à 1 000 naissances vivantes.
– Mortalité infanto-juvénile : nombre de décès d’enfants âgés de 0 à 5 ans au cours d’une année rapporté à 1000 naissances vivantes au cours de la même année.
Complications respiratoires
La maladie des membranes hyalines ou détresse respiratoire idiopathique du nouveau-né Liée à un défaut de surfactant, elle survient en général avant 34SA surtout en l’absence de corticothérapie anténatale. Elle donne un tableau de détresse respiratoire précoce dès la salle de naissance ou dans les 1ères heures de vie. Elle évolue en 3 phases : une aggravation dans les 24 premières heures, suivie d’une stabilisation, puis d’une amélioration franche et rapide au delà de la 72 ème heure. Sa prise en charge repose sur l’oxygénation précoce en salle de naissance avec des lunettes ou des canules de CPAP nasale, l’intubation et la ventilation artificielle avec instillation de surfactant exogène. Les apnées centrales: ce sont des arrêts respiratoires supérieurs à 15 secondes dus à l’immaturité des centres nerveux bulbaires. Leur traitement consiste en des stimulations tactiles ; et la prévention en l’administration de caféine avant la 32ème SA.
La dysplasie broncho-pulmonaire
Diagnostic en période néonatale
Il repose sur :
– un score d’Apgar bas (< 7) prolongé (au moins 5 minutes) ;
– une acidose métabolique : pH artériel < 7,00 et/ou Base Deficit ≥ 12mmol/l sur sang artériel du cordon ou prélevé dans la 1ère h de vie ;
– une hyperlactacidémie : taux d’acide lactique > 6 mmol/l.
Encéphalopathie anoxo-ischémique
L’encéphalopathie anoxo-ischémique (EAI) traduit une souffrance cérébrale liée à une nécrose neuronale. De gravité variable, elle est classée en 3 stades selon la classification clinique et pronostique de Sarnat et Sarnat (1976)
– Stade 1 : le plus fréquent ,il correspond à une encéphalopathie mineure résolutive en moins de 48 heures. Lié à un œdème cérébral, il se manifeste par une hypotonie axiale modérée associée à une hyperexcitabilité avec une irritabilité et un cri aigu.
– Stade 2 ou encéphalopathie modérée : il est dû à un œdème cérébral associé à des lésions corticales. Plus rare, il se manifeste par une hypertonie avec irritabilité intense et convulsions. Au bout de 12 à 24 heures, s’installe une hypotonie globale avec troubles de la déglutition, troubles végétatifs et une disparition des réflexes archaïques.
Le pronostic est réservé avec 40 à 60 % de séquelles.
– Stade 3 ou encéphalopathie sévère : exceptionnel il se traduit par un coma avec possible état de mal convulsif électrique quelques heures après la naissance. L’EEG donne un tracé plat ou paroxystique entre les crises cliniques. Lié à une nécrose corticale il évolue inexorablement vers le décès. L’évolution de l’EAI est marqué par la fluctuation des stades avec parfois une amélioration suivie de réaggravation d’où la nécessité d’une surveillance prolongée. L’échographie transfontanellaire est souvent réalisée en première intention (car simple et accessible) pour évaluer les lésions cérébrales. L’IRM occupe une place de choix dans l’évaluation pronostique des nouveau-nés atteints d’EAI. L’hypothermie contrôlée est une avancée thérapeutique majeure réalisée en cas d’encéphalopathie modérée. Elle est toutefois contre indiquée chez le prématuré. Elle consiste en un refroidissement corporel global avec une baisse de 2 à 4° C en dessous de la température normale. Elle assure une neuroprotection en réduisant de 25% à 80% l’extension des lésions cérébrales ; pour ce faire elle doit être réalisée dans un délai de 6 heures et pendant une durée de 72 heures dans un service de néonatologie spécialisé.
Atrésie de l’œsophage
Il s’agit d’une interruption complète de la continuité de l’œsophage avec ou sans communication aérodigestive .Elle se manifeste par une détresse respiratoire en cas de fistules trachéo-oesophagiennes associée. L’hydramnios en est un facteur favorisant. Elle se manifeste par une détresse respiratoire précoce associée à une salivation abondante. Le diagnostic est posé à la naissance lors de l’insertion systématique d’une sonde gastrique qui bute à 8 ou 10 centimètres de l’arcade dentaire. La radiographie thoraco-abdominale de face visualise le cul de sac œsophagien supérieur et détermine le type de l’atrésie. Il en existe 5, le type III est le plus fréquent. L’atrésie de l’œsophage expose au risque d’inondation trachéo-bronchique par inhalation répétée (salive, liquide gastrique) avec de graves lésions pulmonaires.
Malformations rénales
On distingue plusieurs types d’anomalies :
– les anomalies de nombre, de position ou de rotation: agénésie, duplication rénale, rein ectopique, rein en fer à cheval, malrotation rénale ;
– les anomalies de taille: hypoplasie, néphromégalie ;
– les anomalies de structure: dysplasie rénale multikystique, polykystose rénale, dysgénésie tubulaire rénale, tumeur rénale.
Consultations prénatales et plan d’accouchement
L’OMS recommande d’effectuer au moins 4 consultations au cours de la grossesse, dont une au cours du premier trimestre et une avant l’accouchement. La communication avec la patiente doit occuper une place importante lors de ces consultations qui permettent de s’assurer du bon état de santé de la mère et du fœtus par le dépistage des situations à risque et la prise en charge de toute pathologie obstétricale ; de prodiguer soins et conseils à la future parturiente et de planifier l’accouchement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE
1. GENERALITES
1.1. Définitions
1.1.1. Principaux indicateurs de santé applicables en néonatalogie
1.1.1.1. Morbidité
1.1.1.2. Mortalité
1.1.1.3. Létalité
1.1.1.4. Facteur de risque
2. EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE DE LA MORTALITE NEONATALE
2.1. Mortalité néonatale dans le monde
2.2. Mortalité néonatale en Afrique
2.3. Mortalité néonatale au Sénégal
3. LES DETERMINANTS DE LA MORTALITE NEONATALE AU SENEGAL
3.1. Les facteurs socio-économiques et culturels
3.2. Les facteurs sanitaires
3.3. Les facteurs maternels et obstétricaux
3.4. Les facteurs néonataux
4. PRINCIPALES PATHOLOGIES NEONATALES
4.1. Petits poids de naissance
4.1.1. Prématurité
4.1.1.1. Définition
4.1.1.2. Epidémiologie de la prématurité
4.1.1.3. Diagnostic de la prématurité
4.1.1.4. Principales complications liées à la prématurité
4.1.2. Retard de Croissance intra-utérin (RCIU)
4.1.2.1. Définition
4.1.2.2. Epidémiologie
4.1.2.3. Diagnostic du RCIU
4.1.2.4. Classification du RCIU
4.1.2.5. Principales complications du RCIU
4.2. Asphyxie périnatale
4.2.1. Définition
4.2.2. Diagnostic
4.2.2.1. Diagnostic au cours du travail
4.2.2.2. Diagnostic en période néonatale
4.2.3. Complications
4.2.3.1. Complications à court terme
4.2.3.2. Complications à long terme
4.3. Infections bactériennes néonatales
4.3.1. Définition
4.3.2. Epidémiologie
4.3.3. Diagnostic
4.3.3.1. Arguments anamnestiques
4.3.3.2. Signes physiques
4.3.3.3. Signes paracliniques
4.3.4. Complications
4.4. Pathologies respiratoires
4.4.1. Pathologies respiratoires médicales
4.4.1.1. Maladie des membranes hyalines (conférer chapitre 4.1.1.5)
4.4.1.2. Inhalation de liquide amniotique méconial
4.4.1.3. Tachypnée transitoire du nouveau-né
4.4.1.4. Infections néonatales
4.4.2. Pathologies respiratoires chirurgicales
4.4.2.1. Atrésie de l’œsophage
4.4.2.2. Hernie diaphragmatique congénitale
4.4.2.3. Atrésie des choanes
4.5. Malformations congénitales
4.5.1. Cardiopathies congénitales
4.5.1.1. Malformations digestives
4.5.1.2. Malformations rénales
4.5.1.3. Malformations orthopédiques
4.6. Maladies hématologiques
4.6.1. Maladie hémorragique du nouveau-né
4.6.2. Anémie néonatale
4.7. Ictères néonataux
4.8. Macrosomie
4.8.1. Définition
4.8.2. Diagnostic positif
4.8.3. Classification
4.8.4. Complications
5. STRATEGIES DE SURVIE DU NOUVEAU-NE
5.1. Interventions avant la conception
5.2. Interventions au cours la grossesse
5.2.1. Consultations prénatales et plan d’accouchement
5.2.2. Prévention de la prématurité et prise en charge adaptée des menaces d’accouchement prématuré
5.3. Interventions au cours de l’accouchement
5.3.1. Assistance d’un personnel qualifié à l’accouchement
5.3.1.1. Les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU)
5.4. Interventions au cours de la période postnatale [41, 39, 52]
5.4.1. En période néonatale immédiate
5.4.1.1. Prévention des infections
5.4.1.2. Soins essentiels du nouveau-né à la naissance
5.4.1.3. Prise en charge des nouveau-nés vulnérables
5.3.2. Surveillance et soins post-natals
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1. MATERIEL ET METHODES
1.1. Cadre d’étude
1.2. Méthodologie
1.2.1. Type et durée de l’étude
1.2.2. Population
1.2.2.1. Critères d’inclusion
1.2.2.2. Critères d’exclusion
1.2.3. Recueil de donnés
1.2.4. Analyse des données
2. RESULTATS
2.1. Données épidémiologiques et sociodémographiques
2.1.1. Incidence
2.1.2. Répartition des enfants selon le sexe
2.1.3. Répartition des enfants selon l’âge à l’admission
2.1.4. Répartition des enfants selon l’adresse de la famille
2.1.5. Répartition des enfants selon leur provenance
2.2. Données maternelles
2.3. Données concernant la grossesse
2.3.1. Nombre de consultations prénatales (CPN)
2.3.2. Pathologies obstétricales
2.4. Données concernant l’accouchement
2.4.1. Répartition des enfants selon le lieu de naissance
2.4.2. Répartition des enfants selon les caractéristiques de l’accouchement
2.4.3. Répartition des enfants selon le terme
2.5. Répartition des enfants selon le poids et la trophicité à la naissance
2.6. Données relatives à l’adaptation du nouveau-né
2.7. Données sur la morbidité néonatale
2.7.1. Répartition des enfants selon les motifs d’admission
2.7.2. Répartition des enfants selon le diagnostic
2.7.3. Répartition des enfants selon les anomalies biologiques
2.8. Mortalité
2.8.1. Caractéristiques épidémiologiques et sociodémographiques des enfants décédés
2.8.1.1. Mortalité globale
2.8.1.2. Répartition des décès selon le sexe
2.8.1.3. Répartition des décès selon l’âge à l’admission
2.8.1.4. Répartition des décès selon l’âge de survenue
2.8.1.5. Mortalité spécifique
2.8.1.6. Répartition des décès selon la provenance
2.8.2. Répartition selon le moment du décès
2.8.2.1. Répartition selon le mois du décès
2.8.2.2. Répartition selon le l’heure du décès
2.8.2.3. Répartition des décès selon le délai de survenue
2.8.3. Répartition selon les principales causes de décès
2.8.4. Répartition des causes de décès selon les tranches d’âge
2.8.5. Analyse de facteurs de risque de décès
2.8.4.1. Facteurs significativement associés au décès
COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1. LIMITE DE L’ETUDE
2. CARACTERISTIQUES EPIDEMIOLOGIQUES ET SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
3. PARAMETRES OBSTETRICAUX
4. MORBIDITE NEONATALE
5. MORTALITE NEONATALE
5.1. Mortalité néonatale globale
5.2. Principales causes de décès
5.3. Mortalité néonatale spécifique
6. FACTEURS ASSOCIES A LA MORTALITE NEONATALE
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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