Morbidité et Mortalité de l’hypertension artérielle

L’émergence des pathologies dites de surcharge est un des aspects nouveaux des problèmes sanitaires de l’Afrique urbaine (Salem G. 1990). 

« L’extrême brutalité du phénomène d’urbanisation dans les pays du tiers-monde et ses répercussions sur la santé des populations sont au centre des travaux d’un nombre croissant de chercheurs et d’organisations internationales » (Salem G ; Lang T. 1993).

Le milieu urbain pose en effet des problèmes originaux, théoriques et méthodologiques aux chercheurs et praticiens de la sante plus habitués à traiter des problèmes des zones rurales. « Traditionnellement en Afrique, les maladies transmissibles et les conditions maternelles, périnatales et nutritionnelles ont représenté le plus lourd fardeau de morbidité et de mortalité. Ce fardeau se penche rapidement vers les maladies chroniques non transmissibles, et par extension, les MCV ». (UA. CAMH, 2013).

PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE

Selon l’ANSD (chiffres officiels, 2002) la part de la population urbaine est passée de 23% en 1960, à 40% en 1988 et 41% en 2002, ce qui atteste une augmentation continue depuis 1960.

Ce processus d’urbanisation occasionne de véritables bouleversements épidémiologiques, liés à des facteurs aussi variés qu’un nouveau cadre de vie mal maîtrisé, un moindre exercice physique, de nouvelles formes de stress, de nouveaux modes de vie, le développement du tabagisme, l’usage d’autres produits psychoactifs (Harang M. 2007). Tous ces facteurs de risques sont à l’origine des maladies chroniques, fréquentes dans les villes africaines qui sont « par excellence les lieux des transitions démographique et épidémiologique : on y observe la persistance des classiques maladies infectieuses et l’émergence de maladies chroniques » (Salem G ; Lang T. 1993).

« Alors que la région s’est concentrée sur les maladies transmissibles comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida, les changements démographiques et des déterminants de la santé, concernant en particulier le mode de vie associé à l’urbanisation, ont conduit à une transition épidémiologique et nutritionnelle vers une prévalence accrue de maladies non transmissibles. Le double fardeau de maladies infectieuses persistantes et de maladies chroniques émergentes telles que l’hypertension constitue une sérieuse menace à la santé de la population de la région.» (UA. CAMH, 2013).

Actuellement les maladies cardiovasculaires représentent au Sénégal, comme dans bien d’autres pays en développement, un enjeu majeur de santé publique. « Ces affections sont devenues au cours des dernières décennies un important problème de santé publique en raison d’une part de sa prévalence et d’autre part de la morbidité et de la mortalité dont elles sont responsable » (Amay G ; Levy B. 2007).

L’hypertension artérielle est le facteur de risque cardiovasculaire modifiable le plus fréquent. Le Sénégal fait partie des pays qui n’ont pas de surveillance épidémiologique des maladies cardio-vasculaires. Il n’y a pas de données centralisées et pertinentes sur les maladies cardiovasculaires (OMS, 2013). D’ailleurs l’OMS prévoit une augmentation de plus de 50% de la prévalence d’ici 2000 et 2030. Selon le professeur et secrétaire de la société sénégalaise de cardiologie, l’hypertension artérielle affecte 40% de la population contre 25% il y’ a 25 ans. Ensuite une autre maladie comme l’excès de cholestérol, les chiffres sont à 40 voire 50% Avec le diabète nous sommes entre 5 à 10% selon qu’on est à Guéoul ou qu’on va à SaintLouis. Ce qui est le plus inquiétant dans les études sur le terrain, c’est que les facteurs de risque sont associés à la survenue des maladies cardio vasculaires. Si nous prenons ce qui fait la crise cardiaque, nous trouvons une fréquence assez importante dans la ville de Touba. Tous les facteurs de risque ont vraiment progressé sur ces maladies. D’ailleurs les fourchettes recueillies montrent que nous en sommes à une ampleur qui se rapproche ou dépasse même ce qu’on décrit dans certains pays industrialisés (Kane A. 2013). En plus l’échec de la lutte pour baisser les niveaux de morbidité et de mortalité des maladies cardio-vasculaires s’explique par un décalage entre les recommandations officielles et les pratiques thérapeutiques des populations mais aussi et surtout un manque de considération des aspects comportementaux et économiques. En plus des problèmes de négligences, ces maladies sont confrontées à une mauvaise politique de santé publique, un déficit des ressources humaines de qualité, un plateau technique inadapté. En outre l’approche hospitalière et la qualité de la prise en charge de ces maladies chroniques laissent apparaitre des limites et des insuffisances obligeant la population à se diriger vers la médecine traditionnelle.

Aujourd’hui le constat reste que les actions de lutte sont très loin du compte avec une propension à subventionner uniquement les maladies infectieuses alors que ces affections chroniques et dégénératives sont en forte augmentation. Les gouvernements bien que de plus en plus conscients des menaces que constituent certains phénomènes liés à l’urbanisation, tentent d’apporter des mesures à travers des politiques sectorielles.

Ainsi pour atteindre l’objectif de réduire la morbidité et la mortalité des maladies chroniques, les autorités sanitaires nationales et internationales ne peuvent se contenter d’opérer des sélections de protocoles médicamenteux : la recherche de solutions aux problèmes posés par les maladies chroniques doit associer les perspectives médicales, socioculturelles et économiques de la santé des populations.

CONTEXTE

Aujourd’hui la récurrence de l’hypertension artérielle affecte le Sénégal suscitant ainsi des préoccupations intenses ces dix dernières années, « Au Sénégal, 24% de la population ont une hypertension artérielle, 6,4% sont obèses. La prévalence du surpoids est de 15,8%. Elle est plus marquée chez la femme. 22% de la population globale présente une obésité abdominale en particulier chez la femme (38,2% contre 4,7% chez l’homme) » (Rapport. Steps, 2009).

Selon Docteur Marie Ka Cissé (Rapport STEPS, 2009), le chef de Division des maladies non transmissibles « L’obésité et le surpoids augmentent avec l’âge, en particulier chez les femmes et à partir de 40 ans ».

Elle ajoute encore « Au Sénégal, 2,1% de la population sont des diabétiques. Les hommes sont plus touchés que les femmes (2,5% contre 1,6%). Cette prévalence du diabète survient le plus souvent à partir de 45 ans. ‘’Il y a 5,4% de diabétiques dans la population de 45 à 59 ans, 5,9% pour le 3ème âge. Il est plus fréquent en zone urbaine (2,9%) contre 1,3% en zone rurale’’».

L’état du Sénégal n’a pas croisé les bras face à la lutte contre ces maladies. Il envisage à mettre en place une meilleure stratégie de médicalisation contre les maladies chroniques, l’hypertension et le diabète en particulier, dans toutes les régions du Sénégal. D’ailleurs, le ministère de la santé et les laboratoires Sanofi ont signé un accord de partenariat d’une durée de trois ans. Ainsi, cinq centres de lutte contre le diabète et l’hypertension (Abdou Aziz Sy Dabakh des parcelles assainies, Matlaboul Fawzeini de Touba, Saint Jean de Dieu de Thiés et Poponguine) ont été inaugurés.

Mais reste toujours à augmenter les efforts dans la lutte contre ces pathologies car « beaucoup de structures sanitaires n’ont pas les moyens de prendre en charge correctement les hypertendus. Ce qui devrait alerter les autorités étatiques, car avec 3 millions de personnes concernées, l’hypertension artérielle fait partie des pathologies qui touchent le plus la population sénégalaise » (Dieye O.2015). C’est dans cette conjoncture que, l’onzième congrès de la SOPAC et le deuxième de la SOSECAR sont ouverts à Dakar par le chef de l’Etat.

Pendant 5 jours, les cardiologues se sont penchés à travers des ateliers, des conférences, plus de 200 communications orales, des symposiums, entre autres, sur la prise en charge globale de la santé des populations. D’ailleurs le président de la république Monsieur Macky Sall qui a présidé la cérémonie d’ouverture souhaite la mise en place, au terme du congrès, d’un dispositif national de prévention pour un changement accéléré des comportements.

Ces chiffres inquiétants ont fait réagir les autorités sanitaires qui ont initié un atelier de formation qui a noté la participation d’Issa Barry, directeur des ventes au niveau des laboratoires Ajanta Pharma qui a tenu à expliquer les raisons de leur participation : « Nous avons répondu parce que, quelque part, nous sommes impliqués dans la prise en charge de cette pathologie par le seul fait que nous avons des médicaments adaptés à cette pathologie. Et ce que nous tenons à faire maintenant, c’est de former les médecins », a-t-il indiqué.

A Touba, des axes stratégiques sont élaborés au niveau des structures sanitaires (par les médecins, chercheurs et décideurs) pour développer des mesures de prévention et de réduction contre ces affections chroniques. Des programmes de sensibilisation sur les comportements alimentaires, sur les modes de vie des populations, sur le tabagisme et l’alcool sont organisés. Il faut enfin noter l’organisation des journées de consultation et de dépistage gratuite.

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Table des matières

Introduction General
I. Problématique de recherche
I 1. Contexte
I 2. Justification
I 3. Objectifs de recherche
I 4. Les hypothèses de recherche
I 5. Discussions et analyse des concepts
I 6. Présentation du cadre d’étude
1 Contexte géographique de la ville de Touba
2 Caractéristiques sociodémographiques de la ville de Touba
II La méthodologie de recherche
II.1. La synthèse documentaire
II 2. La collecte de données sur le terrain
II.3 La Méthode d’échantillonnage
II 4 Traitement des données
Première Partie: Morbidité et Mortalité de l’hypertension artérielle dans ville de Touba
Chapitre I : Morbidité diagnostiquée en 2014 et 2015
I.1 Analyse de la morbidité proportionnelle en 2014 et 2015 dans le district sanitaire de Touba
I.2. Evolution trimestrielle de la morbidité diagnostiquée dans le centre de santé de Touba, 2015
I. 3. Evolution des consultations journalières de l’hôpital de Touba durant les années 2014 et 2015
I .4 La morbidité selon l’âge des patients
I.5 La morbidité selon le sexe des patients
II. Géographie de l’hypertension artérielle dans la ville de Touba
1:Analyse des cas d’hypertension enregistrés dans l’hôpital Matlaboul Fawzeini de Touba
1.1 La distribution socio-spatiale de l’hypertension artérielle
1.2 La morbidité diagnostiquée selon les zones témoins
1.3 La morbidité selon l’âge des patients et selon les zones témoins
1.4 La morbidité selon le sexe des patients et selon les zones témoins
1.5 Analyse de l’hypertension et ses complications associées
Conclusion partielle
Chapitre II : Morbidité déclarée et Mortalité due à l’hypertension artérielle pour l’année 2015-2016
II. Les disparités socio-spatiales de morbidité et de mortalité dans la ville de Touba
1. Répartition de la morbidité et la mortalité à l’échelle des quartiers
1. a Répartition de la morbidité à l’échelle des quartiers
1. b Répartition de la morbidité selon l’âge
1. c Répartition de la morbidité selon le sexe
2. Répartition de la mortalité dans les zones témoins
2. a. Répartition de la mortalité à l’échelle des quartiers
2. b Répartition de la mortalité selon l’âge
2. c. Répartition de la mortalité selon le sexe,
Deuxième Partie: Le recours aux soins des patients hypertendus
1. Les comportements thérapeutiques des patients hypertendus
2. Les coûts des soins pour l’hypertension artérielle
Troisième Partie : Analyse des Facteurs de la morbidité et de la mortalité de l’hypertension
Chapitre I : Les facteurs de risque associés à l’hypertension artérielle
1. a Facteurs comportementaux et nutritionnels
1. b Relation entre l’hypertension et les antécédents familiaux
1. c La consommation insuffisante de fruits et de légumes
1. d La source d’approvisionnement en eau de boisson
1.e Le poids des caractéristiques socio-économiques
Chapitre II: Niveau de connaissance de la population sur l’hypertension artérielle
1.a Relation entre le niveau d’instruction et la connaissance des chiffres tensionnels
1.b Le niveau de connaissance de la population sur les facteurs de risque associés à l’hypertension
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des photos
Annexe

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