MORBI-MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SENEGAL

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PRESENTATION DU SENEGAL

Le Sénégal est un pays situé à l’Ouest de l’Afrique. Il est limité par l’océan Atlantique à l’ouest, la Mauritanie au nord, le Mali à l’est, la Guinée Conakry et la Guinée-Bissau au sud. La Gambie forme une quasi-enclave dans le pays, coupant le pays en deux et pénétrant à plus de 300 km à l’intérieur des terres. Les îles du Cap-Vert sont situées à 560 km au large de la côte sénégalaise. Le pays doit son nom au fleuve qui le borde à l’est et au nord et qui prend sa source dans le Fouta Djallon en Guinée. Le climat est tropical et sec avec deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies.
Il compte 14 régions administratives : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès et Ziguinchor
Les régions sont subdivisées en départements et ces derniers en arrondissements. La région de Dakar (capitale du Sénégal) abrite 22,4% de la population totale (0,3% de la superficie nationale) et compte 4 départements (Dakar, Guédiawaye, Pikine et Rufisque).
Aussi Guédiawaye, Pikine (Dakar) et Touba (Diourbel) sont plus peuplées que certaines régions à cause de l’exode rural [11].
Notons que le découpage administratif en présence, ne coïncide pas exactement avec le découpage sanitaire.
Les régions médicales correspondent normalement, aux territoires des régions administratives, cependant plusieurs districts sanitaires peuvent se retrouver dans un même département.
Le Sénégal compte 15 726 037 habitants en 2018 avec une densité de 79,94 habitants / km² sur une superficie de 196 712 km², sa croissance démographique est de 3,08 % / an
Le Sénégal a un indice de fécondité de 4,70 enfants / femme (2016), un taux de mortalité de 7,70 ‰ (2013), une espérance de vie de 66,8 ans (2015), et 3 religions qui sont l’islam, le christianisme et l’animisme [11].
Le Sénégal est également caractérisé par l’extrême jeunesse de sa population, avec 42% de sa population âgée de moins de 15 ans. L’âge médian de la population se situe à 18 ans. D’ailleurs, la population du troisième âge (60 ans et plus) représente une faible proportion (moins de 6%). La distribution par groupe d’âges de la population révèle une part importante des enfants âgés de 0 à 4 ans, soit 16% de la population totale [12].

MORBI-MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SENEGAL

Définitions des concepts

• Taux de mortalité : c’est le rapport entre le nombre de décès survenus
sur une période donnée pour un effectif de la population donnée.
• Taux de mortalité infantile : c’est le nombre de décès d’enfants avant l’âge de 1 an par rapport à 1000 naissances vivantes selon une période donnée.
• Taux de mortalité néonatale : c’est le nombre de décès d’enfants nés vivants et mort au cours de leurs 28 premiers jours de vie rapportée à 1000 naissances vivantes selon une période donnée.
• Taux de mortalité juvénile : c’est le nombre de décès d’enfants survenant de la 1ere à la 4e année de vie rapportée à 1000 naissances vivantes selon une période donnée.
• Taux de mortalité infanto-juvénile : c’est le nombre d’enfants décédés entre la naissance et les 5e anniversaires rapporté à 1000 naissances vivantes selon une période de temps donnée.
• Taux de morbidité : c’est le nombre de personnes malades ou la somme des maladies enregistrées pendant une période déterminée, au sein d’une population exposée [13].

Causes de mortalité infanto-juvénile au Sénégal

La mortalité des enfants infanto-juvéniles au Sénégal, est causée par de nombreuses maladies parmi lesquelles on peut citer : les affections néonatales représentant 37 % , le paludisme 14%, les infections respiratoires aigües 14%, la diarrhée 8%, les blessures 4%,VIH 2%,les autres causes représentent 21% .
Vu leurs gravités, elles constituent les principaux motifs de référence en pédiatrie [14].

Le paludisme

Le paludisme est une maladie infectieuse due à un parasite hématozoaire du genre plasmodium transmis par la piqûre d’un moustique, l’Anophèle femelle infectée.
Il existe quatre espèces répertoriées pathogènes pour l’homme : Plasmodium falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae. Il est de plus en plus question d’une cinquième espèce le P.knowlesi dont l’hôte principal est le singe qui serait pathogène pour l’homme. [15].
Il est l’une des causes de mortalité chez l’enfant.
Selon l’OMS, on dénombre, chaque année, entre 300 et 500 millions de cas de paludisme. Cette maladie cause la mort de 1,5 à 2,7 millions de personnes par an Parmi les groupes à haut risque, on trouve les enfants.
Les enfants de un à cinq ans sont les plus susceptibles de contracter le paludisme et d’en mourir. Près de 50% des décès chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique sont causés par le paludisme. La maladie tue plus d’un million d’enfants chaque année (2 800 enfants par jour) sur ce continent seulement .Un enfant meurt du paludisme toutes les 30 secondes [16].
Au Sénégal, l’incidence hospitalière du paludisme a baissé entre 2008 et 2010. Il en est de même de l’incidence du paludisme grave qui est passée de 5694 cas à 3885 cas [15].
A l’instar du reste du monde, le Sénégal connait une nette régression de l’incidence palustre, qui a baissé de plus de 50% entre 2009 et 2015.
En effet, la prévalence parasitaire est passée de 3% à 1,2% et la mortalité toutes causes confondues de 72% de naissances vivantes à 33 ‰ chez les moins de 5 ans entre 2009 et 2014. Cette faible incidence peut s’expliquer par la mise en œuvre d’une série de mesures à efficacité prouvée et recommandées par l’OMS et une meilleure connaissance par les populations de la maladie.
Les analyses de morbidité et de mortalité dues au paludisme au Sénégal montrent clairement une disparité entre les régions. Le fardeau du paludisme est beaucoup plus ressenti dans les régions du centre, du sud et de l’est du pays. On note également malgré le maintien des conditions environnementales favorables au paludisme, un recul des cas de paludisme avec une prévalence parasitaire qui passe de 3% en 2012 à 1,2% en 2014. De même l’incidence du paludisme augmente du Nord au Sud. Cela s’explique par divers facteurs, notamment, la densité de la population humaine, les aspects épidémiologiques, la pluviométrie, etc.
La goutte épaisse est l’examen au microscope permettant de confirmé le paludisme (mais pas tout le temps disponible dans toutes les structures) car c’est une méthode adaptée pour un centre médical relativement moderne, disposant d’un laborantin (ou d’un agent de santé pour être formé, supervisé et ayant de réelles disponibilités dans son emploi du temps).
En 2007, les tests de diagnostic rapide (TDR) ont été introduits et rapidement mis à l’échelle. Aujourd’hui, le taux de confirmation des cas de paludisme au niveau des structures de santé a atteint 90%.
En matière de lutte contre le paludisme, le Sénégal fait partie des premiers pays à avoir introduit les ACT en 2006 jusqu’au niveau communautaire (cases de santé).
Les enfants sont particulièrement vulnérables au cours des premières années de leur existence donc il faut les protéger d’où la nécessité de la rapidité de leur prise en charge [17].

La diarrhée

La diarrhée se définie selon l’OMS par l’émission de trois selles molles ou liquides par jour, ou à une fréquence anormale pour l’individu. Elle est généralement le symptôme d’une infection gastro-intestinale, qui peut être due à diverses bactéries, divers virus ou parasites [18].
Les maladies diarrhéiques constituent l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. En effet, selon l’OMS, 1 300 000 enfants meurent chaque année des conséquences d’une diarrhée, essentiellement dans les pays pauvres. C’est la deuxième cause de décès (après le paludisme) chez les moins de 5 ans. Quatre-vingt pour cent de ces décès surviennent au cours des 2 premières années de la vie, le pic d’infection étant entre la première semaine de vie et l’âge de 18 mois dans les Pays En voie de Développement (PED).
Avant l’âge de 5 ans, un enfant présente 3 à 9 épisodes diarrhéiques par an.
Au Sénégal : l’incidence des maladies diarrhéiques est de neuf épisodes par enfant de moins de 12 mois et par an. Elle est de 6,5 épisodes chez les enfants de 1 à 4 ans et une prévalence de la diarrhée estimée à 15% [19]
D’autres facteurs de risque des diarrhées sont liés à l’état nutritionnel et les carences en micronutriments, la non pratique de l’allaitement maternel, l’insuffisance pondérale à la naissance et la comorbidité (VIH) [19]. Concernant l’allaitement maternel, les nourrissons allaités exclusivement au sein pendant les 6 premiers mois de vie et dont l’allaitement est poursuivi au moins 2ans, font moins d’épisodes de diarrhées et ont un taux de décès par diarrhée plus faible [19]. Ainsi les enfants souffrant d’insuffisance pondérale grave, d’émaciation, de retard de croissance et de carences en micronutriments, sont les plus vulnérables. Souvent, la malnutrition est la conséquence d’épisodes récurrents de diarrhée. Cela aggrave l’état nutritionnel des enfants au moment où ceux-ci ont des besoins accrus. Le retard de croissance est une complication grave des épisodes successifs de diarrhée chez les jeunes enfants. Il a été démontré que le contrôle de la diarrhée, notamment au cours des premiers mois de la vie, réduisait le retard de croissance chez les enfants [19].
Son traitement est basé sur la réhydratation pour corriger la déshydratation qui tue directement les enfants atteints de diarrhée. Cette réhydratation fait appel aux sachets de réhydratation orale (SRO) à faible osmolarité, à la réhydratation par voie veineuse dans les formes sévères et au traitement par Zinc (10 à 20 mg) pendant 10 à 14 jours.

La malnutrition

Elle est un déséquilibre entre les apports éléments nutritifs et les besoins de l’organisme. Le terme de malnutrition englobe à la fois la dénutrition et la surnutrition.la dénutrition est due à une ration alimentaire insuffisante par rapport aux besoins de l’organisme alors que la surnutrition est la cause d’une consommation excessive d’aliments par rapport aux besoins de l’organisme [20].
Dans le monde une personne sur neuf est sous-alimentée
Elle sévit particulièrement dans les pays en développement ou 12,9% de la population souffrent de la dénutrition et elle affecte essentiellement les enfants. Au Sénégal la dénutrition demeure une préoccupation constante puisqu’elle touche 17,3% des enfants de moins de 5ans. En 1986, les enquêtes menés dans le cadre de EDS1 ont montré que 22% des enfants souffraient d’une dénutrition chronique modéré à sévère et 21,4% avaient une insuffisance pondérale comparés aux résultats de l’EDS 2016, les prévalences sont passées de 17% pour la malnutrition chronique et 14% pour l’insuffisance pondérale [5]
L’état nutritionnel est influencé par trois grands facteurs : l’alimentation, la santé et les soins. L’état nutritionnel est optimal lorsque l’enfant a accès à une alimentation abordable, diversifiée et riche en éléments nutritifs, avec des pratiques maternelles et de soins appropriés, des services de santé adaptés, dans un environnement sain comprenant notamment l’eau potable, l’assainissement et de bonnes pratiques d’hygiène. Ces facteurs influent directement sur l’état nutritionnel et l’éclosion des maladies. L’interaction entre la malnutrition et l’infection crée un cycle potentiellement mortel d’aggravation de la maladie et de dégradation de l’état nutritionnel [20]

Les affections néonatales

Les affections néonatales les plus mortelles sont les infections néonatales, la prématurité et/ou les faibles poids de naissance, ainsi que l’asphyxie périnatale. D’autres affections telles que les malformations congénitales sont aussi incriminées mais dans des proportions moindres [15].
Selon l’OMS, dans les pays en voie de développement, 3% de l’ensemble des nouveau-nés présentent une asphyxie modérée ou grave à la naissance. L’infection néonatale est responsable chaque année d’un tiers de décès néonataux dont 99% ont lieu en Afrique subsaharienne et en Asie sud-est contre seulement 1% en Europe [15].
Au Sénégal, les principales affections néonatales causes de décès sont apparemment les mêmes que celles constatées dans l’ensemble de la région africaine : les infections (24%), la prématurité (35%), l’asphyxie (29%), les affections congénitales (7%) et les autres causes (7%) [14].
A l’instar du reste du monde, 69,2% de ces décès surviennent au cours de la période néonatale précoce.
Au Sénégal, la prévalence moyenne de la prématurité était de 9,7% selon les données de l’OMS en 2010 [20].

les infections respiratoires aigue (IRA)

Les IRA sont des atteintes infectieuses, transmissible affectant l’ensemble de l’appareil respiratoire depuis les narines jusqu’aux bronchioles, y compris l’oreille moyenne [21].
Selon l’OMS, 30 à 60% des consultations pédiatriques dans les services de santé et 30 à 40% des hospitalisations peuvent être imputées aux IRA.
Dans le monde entier et particulièrement dans les pays en développement, les IRA représentent un important problème de santé publique en raison de la morbidité qu’elles déterminent et la forte mortalité infanto-juvénile qu’elles entraînent.
En effet de nombreux auteurs estiment que chaque enfant de 0 à5 ans présente en moyenne 4 à 6 épisodes d’IRA par an d’une durée de 7 à 9 jours soit un total d’un milliard d’épisodes par an[21]. On distingue les IRA hautes et les IRA basses, la limite anatomique entre les deux étant la glotte. Les IRA basses se placent au premier rang de la mortalité due aux IRA puisque l’OMS estime qu’elles sont responsables à elles seules de plus de 70% de décès [21].
La pneumonie affecte les enfants partout dans le monde, mais sa prévalence et sa mortalité proportionnelle sont plus fortes en Afrique subsaharienne qui compte 46% de ces décès [9]. En 2013, 14,9% des décès d’enfant de moins de 5 ans étaient imputables à la pneumonie dans le monde, 15,8% en Afrique sub-saharienne et 13% au Sénégal [9]

L’infection au VIH

L’infection à VIH est une infection chronique due à un rétrovirus responsable d’un déficit immunitaire chez l’hôte. Le SIDA est l’ensemble des manifestations cliniques et biologiques observées au stade ultime de l’infection chez une personne atteinte par le VIH [15].
On estime toujours à plus de 1 000, le nombre de nouveau-nés atteints du VIH qui voient le jour quotidiennement. Nombre d’entre eux mourront avant leur deuxième anniversaire s’ils ne reçoivent aucun traitement [15]. En 2010, on estimait à 7614 milliers le nombre décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde et 2% de ces décès étaient dus au VIH. La proportion de la mortalité infanto-juvénile imputable au VIH a connu une baisse sensible, aussi bien sur le plan mondial qu’en Afrique où on a pu observer une régression de 6% en 2000 à 4% en 2010 [15].

Déterminants sociodémographiques de la mortalité infanto-juvénile au Sénégal

Les causes de la mortalité infanto-juvénile peuvent aussi dépendre de certaines caractéristiques sociodémographiques.

Milieu de résidence

Le risque de décéder est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain, quelle que soit la composante de la mortalité considérée. Le risque de décéder avant le premier anniversaire est de 30‰ en milieu urbain contre 46‰ en milieu rural. Cette différence de mortalité entre les deux milieux est plus marquée avant le cinquième anniversaire avec un taux de 44‰ en milieu urbain contre 77‰ en milieu rural [5].

Sexe de l’enfant

Des écarts importants de mortalité infanto-juvénile sont notés en fonction du sexe. On peut relever que le taux de mortalité infanto juvénile des garçons est estimé à 63 ‰ contre 55 ‰ pour les filles [5].

Niveau d’instruction de la mère

Un des déterminants important de la mortalité des enfants est le niveau d’instruction de la mère. Dans les familles avec des mères de niveau d’instruction primaire, la mortalité des enfants de moins de cinq ans est de 41‰, par conséquent moins élevée que celle dans les ménages avec des  mères de familles avec aucun niveau d’instruction (70‰) [5].

Niveau de bien-être économique

Le taux de mortalité Chez les enfants est aussi influencé par le niveau de vie du ménage. Ainsi, on peut remarquer que les enfants de moins de 5 ans vivant dans un ménage pauvre sont plus exposés au risque de décéder que ceux vivant dans un ménage riche. Le risque de décéder entre la naissance et le cinquième anniversaire est estimé à 89‰ pour un enfant dont le ménage est classé pauvre contre 28‰ pour un enfant dont le ménage est classé riche [5].

RAPPEL SUR LE SYSTEME DE SANTE

Définition du système de Santé

Selon L’OMS le système de santé est la totalité des organisations, institutions et ressources consacrées à la production d’interventions sanitaires dont l’objectif principal est d’améliorer, de rétablir et de préserver la santé [22].
Mais par-delà cet objectif principal, il doit répondre aux attentes des populations et assurer leur protection financière contre les coûts liés à la défection de la santé (équité financière) [23].

Principaux piliers d’un système de santé

Les Piliers d’un système de santé sont au nombre de six (6) (fig.3) :
• Prestation de services : les bons services de santé sont ceux qui assurent des interventions de santé personnelles et non personnelles efficaces, sûres et qualitatives aux personnes qui en ont besoin à temps et aux lieux indiqués avec un minimum de gaspillage de ressources .
• Ressources humaines en santé : les personnels de santé performants sont ceux qui œuvrent de manière réactive, juste et efficace en vue d’obtenir les meilleures issues possibles en matière.
• Information sanitaire : un système d’information sanitaire qui fonctionne bien doit assurer la production, l’analyse, la dissémination et l’utilisation d’information fiable et disponible en temps opportun en matière de déterminants de santé, de performances de systèmes de santé et d’états de santé.
• Techniques et produits médicaux essentiels : un système de santé qui fonctionne bien assure un accès équitable aux produits médicaux et technologies essentiels dont la qualité, la sécurité, l’efficacité et le rapport coût bénéfice est garanti.
• Financement de la santé : un système de financement de la santé récolte les fonds sanitaires adéquats de manière à assurer que les populations puissent recourir aux services nécessaires.
• Leadership et gouvernance : le leadership et la gouvernance impliquent d’assurer l’existence de cadres de travail relatifs aux politiques stratégiques et que ces derniers soient combinés à une supervision, une dynamique collative, une réglementation, une attention à la conception du système et une redevabilité efficace [24].
C’est de cette logique que s’inspire le cadre conceptuel de l’OMS qui approche le système de santé de la façon indiquée dans la figure ci-dessous [24].
En somme, c’est une grappe de compétences, de structuration, de leadership et de ressources humaines et financières visant à maintenir le meilleur niveau de prise en charge possible de la santé.

Politique de santé au Sénégal

La politique de santé trouve son fondement dans la Constitution Sénégalaise qui garantit le droit à la santé en son article 8 et dispose en son article 17 que «…L’Etat et les Collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique et morale de la famille. L’Etat garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier l’accès aux services de santé et au bien-être… » [25].

Plan national de développement sanitaire et social (PNDS) 2009-2018

Le Sénégal dispose d’un plan national de développement sanitaire et social (PNDS) qui est un plan élaboré dans le but de relever le défi des Objectifs Millénaires de Développement. Il s’étale sur une période de 2009 à 2018. Il s’inscrit dans la perspective de l’accélération de la mise en œuvre des différents programmes de prévention et d’offres de services de santé [26]. Il servira de base d’orientation pour les différentes interventions dans le secteur de la santé au Sénégal, et orienter les allocations des différentes ressources qu’elles soient nationales ou extérieures. Le PNDS sera périodiquement revu pour s’adapter à la situation sanitaire nationale [26].
Concrètement il s’intéresse à plusieurs points et axes pour réformer le système de santé au Sénégal avec comme vision : Un Sénégal où tous les individus, tous les ménages, et toutes les collectivités bénéficient d’un accès universel à des services de santé promotionnels ; préventifs et curatifs de qualité sans aucune forme d’exclusion [27].
La politique de santé au Sénégal reste basée sur les soins de santé primaires et prend en compte les engagements internationaux du Sénégal vis-à-vis des organisations sous régionales, régionales et mondiales en matière de santé. Cette politique est une émanation de la stratégie d’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement anciennement appelés (OMD) devenues de nos jours Objectifs de Développement Durables (ODD). Il s’agit d’objectifs fixés par l’ensemble des états membres des Nations Unies dont le Sénégal pour combattre la pauvreté, la faim, la maladie, l’analphabétisme, la dégradation de l’environnement et la discrimination à l’encontre des femmes [28].
Les 17 objectifs mondiaux des ODD ci-dessous sont à atteindre en 15 ans :
1. Éradication de la pauvreté : sous toutes ses formes et partout dans le monde.
2. Lutte contre la faim : éliminer la faim et la famine, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable.
3. Accès à la santé : donner aux individus les moyens de mener une vie saine et aider au bien-être de tous à tous les âges.
4. Accès à une éducation de qualité : veiller à ce que tous aient accès à l’éducation et promouvoir des possibilités d’apprentissage de qualité dans des conditions équitables tout au long de la vie.
5. Égalité entre les sexes : parvenir à l’égalité des sexes en rendant les femmes et les filles plus autonomes.
6. Accès à l’eau salubre et l’assainissement : garantir l’accès de tous à l’eau et l’assainissement et gérer les ressources en eau de façon durable.
7. Recours aux énergies renouvelables : garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et renouvelables à un coût abordable.
8. Accès à des emplois décents : promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein-emploi productif et un travail décent pour tous.
9. Innovation et infrastructures : Soutenir les petites entreprises pour qu’elles se développent, favoriser le développement des entreprises qui respectent l’environnement et fabriquent des produits sains (qui ne nuisent pas à notre planète ni aux populations) et permettre l’accès de tous aux nouvelles technologies.
10. Réduction des inégalités : réduire les inégalités entre les pays et au sein de chacun.
11. Villes et communautés durables : créer des villes, des logements, des transports ouverts à tous, sûrs, résistants et durables.
12. Consommation responsable : instaurer des modes de consommation et de production durables : éviter le gaspillage, diminuer les déchets et les biens de consommation (livres, vêtements…) en réduisant, réutilisant et recyclant.
13. Lutte contre le changement climatique : prendre des mesures d’urgence pour lutter contre les changements climatiques et leurs conséquences.
14. Protection de la faune et de la flore aquatiques : conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines.
15. Protection de la faune et de la flore terrestres : préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la déforestation, la désertification, stopper et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.
16. Justice et paix : promouvoir la paix, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes.
17. Partenariats pour les objectifs mondiaux : revitaliser le partenariat mondial au service du développement durable et renforcer les moyens de ce partenariat [29].
La politique de santé au Sénégal s’articule autour des points suivants :
L’accès aux soins de santé de qualité garanti à toute la population quel que soit le statut socio-économique ; l’approfondissement de la décentralisation et de la gouvernance sanitaire locale ; la promotion de la couverture de l’assurance du risque maladie ; la protection des groupes vulnérables ; le renforcement du partenariat public-privé ; la promotion de la multisectorialité ; l’alignement de l’aide extérieure aux priorités sanitaires nationales, et la culture de la gestion axée sur les résultats.

Programme mis en œuvre dans le cadre de la Prise en charge des enfants

Chaque année, presque 11 millions d’enfants meurent avant leur cinquième anniversaire.
Face à cette situation, l’OMS et l’UNICEF, au début des années 90, ont mis au point la prise en charge intégrée des maladies de l’enfance (PCIME), stratégie conçue pour réduire la mortalité et morbidité infantiles dans les pays en développement. L’approche est axée sur les grandes causes du décès chez les enfants et vise à améliorer les compétences de prise en charge chez les agents de santé, à renforcer le système de santé et à renforcer également, les pratiques familiales et communautaires. Par ailleurs, les modules de la PCIME originale ne comprennent pas les soins du nouveau-né malade pendant la première semaine de la vie, moment où survient un décès infantile sur trois et n’insistent pas non plus sur les soins du nouveau-né à domicile [30]. Cette stratégie comporte trois composantes principales:
– Amélioration des compétences du personnel soignant pour la prise en charge des cas;
– Amélioration globale des systèmes de santé;
– Amélioration des pratiques familiales et communautaires en matière de santé. Dans les établissements de santé, la stratégie de la PCIME favorise l’identification précise des maladies de l’enfant en consultation externe, garantit un traitement adapté et combiné pour toutes les principales maladies, renforce les conseils destinés à ceux qui s’occupent des enfants et accélère le processus de recours pour les enfants gravement malades. À domicile, elle développe les comportements de recherche des soins et améliore la nutrition et les soins préventifs, de même que l’exécution correcte des soins prescrits [31].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. PRESENTATION DU SENEGAL
II.MORBI-MORTALITE DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SENEGAL
II.1. Définitions des concepts
II.2. Causes de mortalité infanto-juvénile au Sénégal
II.3. Déterminants sociodémographiques de la mortalité infanto-juvénile au Sénégal
III. RAPPEL SUR LE SYSTEME DE SANTE
III.1.Définition du système de Santé
III.2.Principaux piliers d’un système de santé
III.3. Politique de santé au Sénégal
III.4. Organisation du système de santé au Sénégal
DEUXIEME PARTIE
I. OBJECTIF DE L’ETUDE
II. CADRE DE L’ETUDE
III. METHODOLOGIE
III.1. Type et période d’étude
III.2. Population d’étude
III.3. Echantillon
III.4. Outils et technique de collecte des données
III.5.Les variables étudiées :
III.6. Saisie et analyse des données
IV. RESULTATS
IV.1.Résultats descriptifs
IV.2.Partie analytique
V. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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