Monographie du district de Moramanga

Depuis des décennies, l’UNICEF, de concert avec les organisations partenaires et les gouvernements, soutient les activités de réduction de la morbidité et de la mortalité infantile et infanto juvénile. Dans le cadre de la mise en œuvre du « PEV Plus », il collabore avec le gouvernement malgache au niveau national et local pour augmenter la couverture vaccinale de routine dans chaque district sanitaire de manière durable et ajouter d’autres outils de survie de l’enfant tels que la Vitamine A et l’albendazole. Il continue de renforcer les capacités du pays à planifier et à mettre en œuvre les services de vaccination, y compris l’approvisionnement en vaccins et en matériels d’injection. L’utilisation des systèmes de soins de vaccination pour fournir une plus grande variété d’interventions est une stratégie destinée à promouvoir la survie de l’enfant grâce à l’augmentation de l’efficacité des services délivrés. Le traitement préventif intermittent infantile du paludisme (TPIe) représente un grand avantage pour les enfants en Afrique. Il complète le paquet « PEV Plus ». En tant qu’intervention de prévention importante pour l’allègement du fardeau du paludisme, le TPIe est doté d’un grand potentiel bénéfique pour la majeure partie des zones endémiques du paludisme en Afrique.

Monographie du district de Moramanga

Situation socioculturelle au niveau du district de Moramanga 

La majorité de la population de Moramanga sont des Bezanozano, néanmoins quelques ethnies figurent aussi parmi le peuplement de Moramanga à savoir l’ethnie Merina, Betsileo, des étrangers comme les Chinois, les métisses existent aussi dans la Commune urbaine de Moramanga. En milieu urbain, la plupart des gens sont constitués par des marchands et quelques fonctionnaires mais les opérateurs économiques riches sont les étrangers chinois (propriétaires d’hôtel, de stations d’essence, de restaurant très chics…) ils sont aussi presque des cultivateurs surtout les hommes et les femmes sont des artisans. Mais en revanche les activités économiques dominantes de la population restent encore l’agriculture et l’artisanat. La ville de Moramanga est le carrefour pour les marchands entre la capitale et celle de la province de Tamatave, c’est la ville de transit pour les transporteurs de carburant de Tamatave pour aller à Tana et les voyageurs qui circulent entre les deux provinces. Us et coutumes encore existantes : joro, fanompoan-tsampy, sikidy, tromba traduits en français comme le culte des ancêtres, la croyance en des êtres surnaturels. La principale langue parlée par la population de Moramanga est le Bezanozano, néanmoins comme c’est une ville cosmopolite, la langue malgache officielle peut être compréhensible par tout le monde. Après avoir vu la situation socioculturelle de Moramanga, voyons maintenant dans le second chapitre, les généralités concernant le paludisme à Madagascar.

Généralités sur le paludisme à Madagascar

Le paludisme est un problème de santé majeur. Les enfants de moins de 5ans et les femmes enceintes sont les couches les plus vulnérables et les formes graves sont en grande partie dûes au Plasmodium falciparum. L’initiative Faire reculer le paludisme est un mouvement mondial dont le but est de réduire le fardeau du paludisme qui reste un frein au développement des pays endémiques. L’objectif visé  est de contribuer à l’amélioration de l’état de santé de la population de Madagascar par la réduction de 50% de la morbidité et de la mortalité dûes au paludisme d’ici 2010 par rapport au niveau de l’an 2000 en :
– Protégeant 80% des personnes à risque de paludisme grâce à des méthodes appropriées de lutte antivectorielle comme les MII, les PID et une gestion de l’environnement d’ici 2010 ;
– Traitant efficacement 80% des patients de paludisme avec une combinaison thérapeutique à base d’Artémisinine dès le début de la maladie d’ici 2010 ;
– Protégeant 80% des femmes enceintes par le traitement préventif intermittent dans les zones à paludisme stable selon le protocole requis d’ici 2010.

Définition
Le paludisme est une maladie causée par un groupe de parasites appelés Plasmodium. Il existe beaucoup de types de plasmodium, et ils causent le paludisme chez les animaux aussi bien que les humains. Des quatre types qui touchent les humains ; seul le Plasmodium falciparum est important dans la majeure partie de l’Afrique.

Epidémiologie
Le paludisme appelé « tazo » ou « tazomoka » à Madagascar, est un synonyme de «fièvre, frisson, magie et bouche amère ». Le mot « moka » signifie moustique. Ainsi l’appellation « tazomoka » sous entend l’implication d’un moustique dans la survenue de cette maladie. Les conditions bioclimatiques ont principalement des conséquences sur deux types de facteurs influant le paludisme : la distribution des anophèles, moustiques qui transmettent le paludisme et le développement du parasite dans ces moustiques. La distribution des anophèles ne suit pas strictement les régions bioclimatiques. Certaines conditions de sècheresse dans le Sud aride ou de froid en altitude au dessus de 1800 à 2000m sont parfois limitantes quant au développement du moustique. Mais la plupart des vecteurs impliqués dans la transmission sont relativement tolérants quant au climat et peuvent tempérer des écarts importants par une adaptation à l’homme, à son habitat (repos à l’intérieur des maisons par exemple) et à ses cultures (gîtes dans les rizières). Lors de son cycle à l’intérieur des moustiques, le parasite est soumis aux aléas climatiques. Son développement n’est possible que dans une gamme modérée de température. A Madagascar, les températures le plus basses rencontrées pendant la saison froide ou en altitude vont empêcher le cycle complet du parasite et bloquer complètement la transmission. Au niveau des zones d’altitude, des conditions climatiques variables peuvent rendre possible un cycle parasitaire donnant un caractère temporel marqué saisonnier ou épidémique à l’épidémiologie du paludisme. Cinq zones sont définies par la durée et l’intensité de la transmission :
– Une zone côtière orientale ou septentrionale, incluant le Sambirano où la transmission est forte et quasi pérenne (c’est-à-dire pendant toute l’année
– Une zone occidentale où la transmission est relativement importante pendant au moins 6 mois dans l’année
– Une zone de plateaux où la transmission est faible, saisonnière et parfois épidémique
– Une zone sud où la transmission est très faible, réduite à quelques mois par an ou épidémique
– Une zone de montagne où la transmission est absente  .

Le paludisme est transmis d’homme à homme par la piqûre d’une moustique femelle du genre Anopheles. Ce mode de transmission nécessite la transformation biologique du parasite à ‘intérieur du moustique vecteur. Cette transformation ne peut s’effectuer que sous certaines conditions de température, en particulier, la transmission pourra être interrompue du f ait de la saison froide de l’altitude. De même seules certaines espèces anophèles participent à la transmission. Ce sont surtout des espèces à durée de vie relativement longue (à forte longévité), dont la préférence alimentaire va à l’homme (anthropophilie) et dont la physiologie est compatible avec le développement du parasite. Quatre espèces anophéliennes sont vectrices à Madagascar : Anopheles gambiae, Anopheles arabiensis, Anopheles funestus et Anopheles mascarensis (Marama et al ; 1999).

Les deux espèces vectrices Anopheles gambiae sensus lato et Anopheles arabiensis, appartiennent au complexe Anopheles gambiae qui comprend 7 espèces africaines. Ces espèces indiscernables sur le plan morphologique sont maintenant étudiées soit par cytogénétique soit par biologie moléculaire. Ces outils n’étant pas disponibles lors de la parution de la carte de 1958, les trois espèces malgaches du complexe Anopheles gambiae, Anopheles arabiensis, Anopheles merus, étaient confondues sous le terme « Anopheles gambiae ». Anopheles gambiae est un vecteur très efficace et sa répartition concerne exclusivement les zones inférieures à 1000mètres. Il présente souvent un gradient d’abondance quand l’altitude diminue. Ses caractéristiques cytogénétiques le rapprochent des populations d’Afrique orientale. Sa relative exophilie par rapport aux populations continentales le rend moins accessible aux traitements d’insecticides intradomiciliaires. Anopheles arabiensis est très présent sur les hautes terres centrales. Anopheles funestus présente parfois des comportements trophiques ou de repos qui le différencient des populations d’Afrique continentale. La présence à Madagascar de ces trois vecteurs est souvent reliée à l’arrivée de l’homme sur la grande île. Une quatrième espèce vectrice, Anopheles mascarensis est endémique. Son rôle vecteur a été établi depuis à peine une dizaine d’années dans deux sites sur la côte Est n’ont pas été trouvées infectées malgré un important effort de recherche. Des études sont en cours pour préciser les risques liés à cette espèce qui peut, localement, tenir un rôle majeur.

Transmission 

Le paludisme ne peut pas être transmis directement d’un être humain à un autre. Le paludisme est transmis par des moustiques infectés par les parasites paludéens. Le moustique peut acquérir ces parasites en piquant une personne infectée. Or tous les moustiques ne sont pas en mesure de transmettre le paludisme. Les moustiques femelles de la famille :

1ère manifestation du paludisme chez une personne ;
Le moustique Anophèle diffère d’un moustique qui ne transmet pas le paludisme par la manière dont il place son corps lorsqu’il se tient sur un objet. Une personne est infectée après avoir été piquée par un moustique anophèle infecté. En piquant, le moustique femelle injecte sa salive, contenant les parasites, dans le sang humain. Les parasites passent ensuite dans les cellules hépatiques humaines.
2ème manifestation du paludisme chez une personne
Environ une à deux semaines après la piqûre, les parasites rentrent de nouveau dans le sang de la personne ; c’est le moment où la personne commence à montrer des symptômes de paludisme
3ème manifestation du paludisme chez une personne
Les symptômes communs du paludisme sont la fièvre, les frissons, les sueurs et les céphalées. Les parasites s’attaquent alors aux globules rouges et commencent à consommer l’hémoglobine, la partie du sang qui transporte l’oxygène. La perte de ces globules rouges cause l’anémie.

L’infestation des globules rouges et la libération des pigments malariques, en plus de l’anémie hémolytique qu’elle entraîne, occasionne aussi l’hypoglycémie, un déséquilibre hydroélectrolytique, des troubles de la coagulation la formation et la libération de TNF (tumor necrosis factor). Vu que les moustiques anophèles ne sont actifs que la nuit, les efforts de prévention du paludisme sont les plus efficaces du crépuscule jusqu’à l’aube. Cependant, étant donné que les moustiques peuvent transmettre d’autres maladies, il vaut mieux éviter toute piqûre. Il importe de noter que, malgré le fait que les moustiques peuvent transmettre beaucoup d’autres maladies, ils ne peuvent pas transmettre le VIH. Tant qu’une personne est exposée aux moustiques, le cycle d’infection palustre peut se reproduire. Parfois, quelques parasites demeurent dans le foie et peuvent être relâchés même quelques mois ou quelques années plus tard.

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE : Présentation générale
Chapitre 1 : Monographie du district de Moramanga
Chapitre 2 : Déroulement de l’étude
DEUXIEME PARIE : Vers une adhésion massive au projet TPIe couplé à la vaccination de routine PEV
Chapitre 1 : Résultats des quatre études du projet TPIe
Chapitre 2 : Etude acceptabilité
TROISIEME PARTIE: Dynamique de l’étude acceptabilité jusqu’à la fin de la mise en œuvre
Chapitre 1 : Recommandations, Contraintes, Leçons apprises
Conclusion générale
Bibliographie
Table des Matières
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des abréviations
Annexes

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