Les conditions climatiques de l’Afrique de l’Ouest, de sa partie sahélienne en particulier, connaissent des variations chroniques, de grandes ampleurs, surtout depuis le début des années 70. La région a connu une rupture nette des séries pluviométriques et hydrométriques autour des années 1968-1972, avec 1970 comme année charnière. Le Sénégal, pays soudano-sahélien, dispose d’un réseau hydrographique pour l’essentiel constitué de rivières à écoulements non pérennes, affluents des fleuves Sénégal et Gambie dans leur bassin amont. Dans ce contexte, la maîtrise et la gestion rationnelle de la ressource en eau de surface constituent une priorité et nécessitent une meilleure connaissance de ces écoulements temporaires.
Le Sandougou, dernier grand affluent de rive droite de la Gambie, est l’une de ces rivières à écoulement temporaire. Il prend sa source à environ 75 à 80 m d’altitude au NE de Tambacounda sur les plateaux du Continental Terminal, sous le nom de Badiara. Le Badiara, qui est une rivière à écoulement temporaire, reçoit ensuite un affluent de rive droite ; le cours du Sandougou s’est constitué et prend alors une direction ENE-OSO bien marquée jusqu’à la confluence avec la Gambie. De la source à Sinthiou Malème, le Sandougou reçoit comme principaux affluents : le Dagadji et le Mamacounda à gauche ; le Koungala et le Mérétaol à droite .
La monographie du bassin versant du Sandougou, trouve son importance dans le fait que les changements observés, aggravés par les activités de l’homme, nécessitent des solutions urgentes afin de freiner ce processus déjà très avancé qu’illustrent les propos de Claude Martin (1999) « la nature n’est pas immuable mais c’est à une évolution tout autre que nous assistons aujourd’hui car l’activité humaine précipite le bouleversement des conditions météorologiques à une rapidité qui n’a rien de naturel» .
LE CADRE PHYSIQUE DU BASSIN DU SANDOUGOU
Les caractéristiques physiographiques d’un bassin versant influencent fortement sa réponse hydrologique, par le régime des écoulements. Le temps de concentration qui caractérise en partie la vitesse et l’intensité de la réaction du bassin versant à une sollicitation des précipitations, est influencé par divers caractéristiques morphologiques : la taille du bassin, sa forme, son altitude, ses pentes et orientation. A ces facteurs s’ajoutent encore le type de sol, le couvert végétal et les caractéristiques du réseau hydrographique. Le Sandougou est le dernier grand affluent de rive droite de la Gambie. Il prend sa source à environ 75 à 80 m d’altitude au NE de Tambacounda sur les plateaux du Continental Terminal, sous le nom de Badiara. Le cours du Sandougou prend alors une direction ENE-OSO bien marquée jusqu’à la confluence avec la Gambie où il atteint une longueur de 200 km environ et se trouve pratiquement au niveau de la mer. Le Sandougou draine avec ses affluents et tributaires un bassin versant de 11668 km2 situé entre les latitudes 13°27’ et 14°36’ N et entre les longitudes 12°42’ et 14°32’ O. Le bassin du Sandougou est partagé entre les républiques du Sénégal et de la Gambie. Cependant la majeure partie du bassin se trouve en territoire sénégalais et s’étend vers la limite orientale du bassin sédimentaire secondaire et tertiaire.
L’altitude maximale du bassin, 80 m, se situe dans la zone de partage des eaux avec le Niériko. L’altitude minimale est de 0 m, à la confluence avec la Gambie, dans son bief maritime.
GEOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE DU BASSIN
L’étude de la structure géologique nous donne une idée sur la capacité d’infiltration du sol, le comportement des cours d’eau durant la période des basses eaux et les aptitudes du bassin à un écoulement important.
LA GEOLOGIE
Le bassin du Sandougou appartient au bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien avec cependant une tectonique relativement faible.
Le bassin sédimentaire
La géologie du bassin du Sandougou semble très simple. Il n’existe qu’un seul faciès très homogène dû à des dépôts continentaux que l’on désigne sous le nom de Continental terminal. Les formations du Continental Terminal sous la cuirasse ferrugineuse du Quaternaire ancien couvrent plus de la moitié du Sénégal et affleurent le long des vallées du Sénégal, de la Gambie et de ses principaux affluents. Le faciès le plus fréquent est le grès bariolé hétérométrique plus ou moins kaolinique. Il est parfois imprégné de tâches d’oxydes de fer. Les couches détritiques sont coiffées d’une cuirasse ferrugineuse latéritisée compacte renfermant assez souvent de grains de quartz. L’épaisseur dépasse souvent le mètre. Toutes ces formations ont été recouvertes par des cuirasses latéritiques et alluvions fluviatiles. La latérite est la plus répandue dans le bassin du Sandougou. Elle s’est formée lors de périodes humides du quaternaire ancien où les formations du Continental Terminal ont été profondément altérées et recouverte de cuirasses latérites s’étageant à plusieurs niveaux. Ces cuirasses sont souvent fissurées et d’aspects alvéolaires et n’offrent par conséquent que peu d’obstacles au drainage profond. Le Continental Terminal absorbe une part importante des précipitations locales. Il permet l’existence d’une nappe continue dont la côte supérieure domine un grand nombre de marigots et assure ainsi la permanence de leur alimentation pendant la totalité ou une partie de la saison non pluvieuse. Les lits des cours d’eau sont occupés par des alluvions et colluvions argileuses, enrichies en surface en limons et sables très fins. Les bords du talweg sont en général sableux tandis que dans les cuvettes la sédimentation argileuse s’est poursuivie par décantation des eaux de crue.
La tectonique et l’histoire géologique
Le bassin du Sandougou comme celui de la Gambie ne connait pas de grandes déformations tectoniques. Ce sont des formations tabulaires datant du pliocène. L’histoire géologique du bassin du Sandougou reflète celle de la Haute-Casamance. Elle semble débutée par la transgression paléocène. Cette transgression a mis en place des dépôts continentaux liés à l’érosion des régions surélevées des hauts bassins du Sénégal et de la Gambie. Cette période a été suivie par la transgression lutétienne qui a arraché au continent des éléments détritiques qui ont comblé les zones de bordure avec formation de conglomérats et de grès. Ensuite survient une longue période allant de l’oligocène au pliocène où des écoulements en nappe charriant les éléments remaniés sous un climat semi-aride ont formé les faciès grèsoargileux du Continental Terminal. Selon P. Michel (1973) ce Continental Terminal repose sur l’éocène moyen marin et semble être en Haute-Casamance un équivalent latéral partiel du miocène moyen marin de Basse-Casamance Dans une période plus calme, des phénomènes de circulation d’eau de dépôt et d’oxydation ont favorisé la formation sur ces sols argileux et ferralitiques de la cuirasse latéritique du début du quaternaire.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
METHODOLOGIE
LE CADRE PHYSIQUE DU BASSIN DU SANDOUGOU
CHAPITRE I : GEOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE DU BASSIN
CHAPITRE II : LES CARACTERISTIQUES MORPHOMETRIQUES DU BASSIN
CHAPITRE III LES SOLS ET VEGETATION DU BASSIN
LE CADRE CLIMATIQUE DU BASSIN DU SANDOUGOU
CHAPITRE IV LES MECANISMES DU CLIMAT DANS LE BASSIN
CHAPITRE V : LES PARAMETRES CLIMATIQUES DU BASSIN DU SANDOUGOU
CHAPITRE VI : L’ANALYSE DES PRECIPITATIONS
ECOULEMENT ET ACTIVITES HUMAINES DANS LE BASSIN DU SANDOUGOU
CHAPITRE VII : L’ECOULEMENT DANS LE BASSIN DU SANDOUGOU
CHAPITRE VIII : L’HOMME ET SES ACTIVITES DANS LE BASSIN
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES MATIERES