Soutenance mémoire
La politique de décentralisation au Sénégal a connu plusieurs réformes, cette option a été confirmée au cours des différentes phases qui ont marqué cette politique. La première réforme majeure de 1972 pose l’acte précurseur de libertés locales plus affirmées, avec la création des communautés rurales, la promotion de la déconcentration et la régionalisation du plan. La deuxième réforme majeure, réalisée en 1996 « dans le souci d’accroitre la proximité de l’Etat et la responsabilité des collectivités locales », consacre la régionalisation avec, notamment, l’érection de la région en collectivité locale, la création de communes d’arrondissement.
L’acte III est la plus récente. Il est institué par décret N° 2013-581 du 29 avril 2013, soustendu par un comité national de pilotage des réformes de la décentralisation et de la loi N°2013-10 de décembre 2013 portant code général des collectivités locales. Cette réforme a comme vision : « D’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022 ». Selon le Programme National de Développement Local (PNDL) : « C’est une stratégie institutionnelle de participation des populations à la gouvernance économique, sociale et politique du pays à travers la promotion du développement local. » .
Ces réformes énumérées précédemment, n’ont pas permis de relever les défis et faciliter le développement à cause de facteurs multiples.
Le développement local est sujet de préoccupation majeur pour toute population. C’est dans ce cadre que nous avons choisi de faire une étude Monographique de la Commune rurale d’Adéane afin de faire un véritable diagnostic pour les futures politiques de développement.
La CRA (Commune rurale d’Adéane) se trouve dans le département de Ziguinchor et plus particulièrement dans l’Arrondissement de Niaguis. Elle est comprise entre 12°31 et 12°38 de latitude Nord et 16°08 et 15°56 de longitude Ouest. Parmi les neufs (9) localités que compte la CR, huit (8) sont alignées de façon linéaire le long de la route nationale 6 (RN6) qui relie la ville de Ziguinchor et Kolda en passant par les localités de Niaguis, Goudomp et Tanaff. Ces localités sont coupées par des zones forestières ou des rizières. Sa position géographique lui confère un atout stratégique pour le commerce et la pratique de la pêche. La CR possède aussi des potentialités hydriques .
Située sur la rive gauche du fleuve Casamance, la CRA dispose de ressources naturelles énormes qu’il faut valoriser. Ces ressources naturelles sont propices aux activités agricoles pluviales et saison sèche, la pêche, l’élevage et surtout l’exploitation forestière. Ce potentiel est toutefois soumis aux effets induits par la péjoration climatique (déficit pluviométrique et salinisation) et aux actions humaines dans la mauvaise gestion. Ceux-ci se traduisent par des répercutions significatives sur les activités économiques et l’environnement, menaçant même la sécurité alimentaire et l’accès en qualité et en quantité d’eau potable qui figurent au cœur des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
PROBLEMATIQUE
Le Sénégal, à l’instar de tous les pays est affecté par le changement climatique qui agit sur l’environnement, le climat et sur l’économie. La Basse Casamance se trouve dans la partie méridionale du Sénégal et couvre une superficie d’environ 7300km2 . Elle s’étend de la vallée du Soungrougrou à la côte de l’Atlantique (Josh L et al, 1991).
La CRA se situe sur une partie de la rive gauche du fleuve Casamance. Elle se caractérise par ses atouts géographiques et un régime pluviométrique abondant. On observe une tendance à la baisse depuis les années 1970, début des cycles de sécheresse et ces conséquences qui ont mis à rudes épreuves les écosystèmes, les ressources naturelles et les systèmes de production. Adéane se particularise par son climat, sa pluviométrie abondante en moyenne 1311.0mm par an. Elle se particularise également par des sols fertiles et une nappe peu profonde. Cette clémence de la nature explique les différentes activités économiques exercées par la population (cultures pluviales, arboriculture, maraichage).
L’agriculture est la principale activité et le moteur de l’économie locale. Elle est étroitement liée au climat car essentiellement pluviale. Elle subit le déficit pluviométrique qui accentue la baisse de la production agricole. Mais toutefois, c’est le retard de l’installation de la pluviométrie et les séquences de pauses à l’intérieur de la saison des pluies (15 à 20 jours sans pluies) qui constituent les nouveaux facteurs d’échec pour les rendements agricoles. D’autre part, l’agriculture est confrontée à la réduction des superficies cultivables à cause de la salinisation et de l’acidification des sols qui constituent aussi un obstacle au développement du secteur. En effet, la péjoration du climat qui affecte les cultures pluviales en l’occurrence les céréales (riz, arachides, mil) oriente de plus en plus les habitants vers le maraichage et l’anacarde qui constituent aujourd’hui les activités les plus génératrices de revenus aux populations. Ces activités sont toutefois confrontées à des problèmes de structuration et d’accompagnement. Sur le plan hydrologique, les ressources en eaux sont constituées des eaux de surface et des eaux souterraines. Dans le domaine hydraulique les besoins en eau potable sont couverts par des forages et des puits traditionnels. Le déficit pluviométrique et la faiblesse du relief favorisent la remontée des eaux marines qui entraine la pollution des nappes souterraine et des eaux de surface.
Les composantes physiques du milieu
Dans cette unité nous étudierons les principaux éléments constitutifs de l’environnement : le relief, les sols, la végétation et enfin le climat et réseau-hydrographique. Les caractéristiques du milieu naturel de la CR de Adéane sont étroitement liées à celle de la Basse Casamance en générale.
Délimitation
La commune rurale d’Adéane se trouve en Basse Casamance plus particulièrement dans le département de Ziguinchor à l’extrême Est entre 12°31 et 12°38 de latitude Nord et 16°08 et 15°56 de longitude Ouest. Elle couvre une superficie de 192 kilomètres carrés, soit 28% de l’arrondissement de Niaguis sur une étendue de 32 kilomètres d’Est en Ouest. Le relief est constitué de plateaux peu élevés. La CR fait partie des trois communes rurales que compte l’arrondissement de Niaguis. Elle est limitée au Nord par le fleuve Casamance, au Sud par la commune de Boutoupa Camaracounda, à l’Est par la région de Sédhiou et à l’Ouest par la commune r de Niaguis.
Relief et géomorphologie
L’étude du milieu a permis d’identifier un relief constitué de bas plateaux du Continental Terminal d’altitudes inférieures partout à quarante (40) mètres à vocation agricole (fruit et arachide). Parmi les grands traits du relief qui caractérisent la topographie on peut distinguer selon (Michel P, 1973) : « Une zone relativement élevée qui correspond aux zones de plateaux qui compte plusieurs niveaux de cuirasse ferrugineuse (…) Ce sont en réalité d’anciennes entailles du plateau du Continental Terminal, remblayées lors du maximum de la transgression Nouakchotienne.» D’autre part, on note une zone de faible altitude, ou se localisent les vasières à mangroves et notamment les tannes.
Les plateaux ont comme roche mère des dépôts gréso-argileux du Continental Terminal. Les mouvements tectoniques du Miocène, ainsi peut-être que d’autres plus récents, seraient responsables des coudes brusques qui affectent le fleuve Casamance sur toute la limite Nord et de son affluent principal le Soungrougrou qu’il conflue en face d’Adéane. « C’est au cours du Miocène que des sédiments argilo-sableux de 50 à 150 m de puissance se sont déposés sur l’ensemble de la Basse-Casamance. » .
Ainsi, lors de la transgression Nouakchotienne dont le maximum se situe vers 5 500 B.P., la mer pénètre dans les vallées du fleuve et de ses divers affluents (Soungrougrou). Cette transgression avait porté le niveau de la mer à plus d’un mètre au-dessus du niveau actuel. Durant cette période, la sédimentation est essentiellement marine (Michel P, 1960). Le domaine fluviomarin de la basse Casamance s’est constitué il y a 5500 années BP par l’envasement progressif des vallées (Kalck, 1978).
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Table des matières
INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : CADRE HUMAIN
CHAPITRE III : LA DYNAMIQUE ORGANISATIONNELLE
DEUXIEME PARTIE : BILAN DIAGNOSTIC : LES ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
CHAPITRE IV: LES EQUIPEMENTS SOCIAUX
CHAPITRE V : LES RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE VI : LES ACTTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Liste des cartes
Liste des photos
Liste des graphiques
Liste des tableaux
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
