MONITORAGE DE LA PLANIFICATION FAMILIALE AU CSB2 D’AMBOHIPO

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LE MONITORAGE OU MONITORING

Définition du monitoring (14)

Le monitoring est un outil de gestion au niveau local pour augmenter la couverture de service, grâce à une surveillance pér iodique du bon déroulement des activités par le personnel qui en est responsable. Il s’assure que le programme progresse conformément aux objectifs fixés.
Le monitoring aide ainsi à identifier les vrais pro blèmes au fur et à mesure qu’ils se posent et à choisir les actions correctiv es à mettre en œuvre au niveau local.

Le concept de couverture (14)

La couverture se définit comme le pourcentage de la population cible qui bénéficie effectivement et correctement de l’intervention considérée. Le terme de « population cible » désigne ici le groupe qui relève d’une activité spécifique.

L’analyse de la couverture (14)

Afin de permettre au personnel de santé de détermin les obstacles à la couverture des interventions, une analyse plus fine des facteurs limitant est menée. Dans la littérature, un ou plusieurs de ces facteurs sont souvent considérés comme « couverture » sans une véritable systématisation.Au fil de l’expérience, un cadre conceptuel a été élaboré, intégrant ces différentsfacteurs appelés « déterminants de la couverture ».
Cinq déterminants ont été retenus. Ils s’adressentà une population cible constituée par le groupe qui doit bénéficier d’uneintervention pendant la période sur laquelle porte le monitoring. Il s’agit de :
· La disponibilité des ressources nécessaires au fonctionnement du service évalué par le pourcentage de temps pendant lequel esl ressources nécessaires au fonctionnement de l’activité étaient disponibles.
· L’accessibilité géographique du service, évaluée par le pourcentagede la population cible vivant suffisamment près pour y avoir accès facilement.
· L’utilisation du service par la population cible, c’est-à-dire l’ existence d’un contact réel entre la population cible et le service, mesuré par le pourcentage de la population cible ayant utilisé au moins une fois leservice.
· La couverture adéquate de la population cible reflète le suivi correct des services offerts. Elle est mesurée par le pourcentage de la population cible ayant bénéficié d’une intervention complète : série vaccinale achevée, cure d’antibiotiques à doses correctes pendant un nombre de jours suffisant, etc.
· La couverture effective de la population cible reflète la qualité techniquedu service. Elle est mesurée par le pourcentage de la population cible qui a bénéficié de soins de qualité standardisée et contrôlée, par exemple respect de la chaine du froid ou des techniques de vaccination, vaccins et médicaments utilisés avant leur date de péremption, etc.
Ces cinq déterminants vont liés suivant une hiérarchie dans laquelle chacune influe sur le niveau des facteurs suivants : chacun d’entre eux est limité par le niveau des précédents et constitue la base des facteurs suivants. Si un problème intervient sur l’un de ces déterminants, il affecte les étapes suivantes et finalement diminue la couverture effective.
A chaque déterminant correspond un indicateur exprimé en pourcentage et représenté sur la courbe par sa valeur. L’inflexionde la courbe vers la gauche entre 2 chiffres indique l’existence d’un problème, appelégoulot d’étranglement, au niveau du déterminant supérieur.

Exemple de monitoring effectué à Sérédou en Guinéesur les activités de consultations prénatales ou CPN(14)

En mai 1989, le monitoring effectué à Sérédou en Guinée a, par exemple, montré une inflexion importante de la courbe vers la gauche entre l’utilisation et la couverture adéquate, reflétant un goulot d’étranglement au niveau de la couverture adéquate : alors que 58% des femmes enceintes ont bénéficié d’au moins une consultation prénatale, seulement 24% en ont eu trois. De même, à Sinko, le faible taux de couverture effective atteint pour la vaccination antitétanique (11%) est surtout dû à un faible taux d’accessibilité des services de vaccination pour les femmes enceintes. Ceci apparaît sur la courbe où existe un important goulot d’étranglement entre la disponibilité (88%) et l’accessibilité (38%) (figures 1 et 2).

Identification des problèmes et choix des actions correctrices

La mesure des indicateurs de chacun des cinq déterminants permet de situer le niveau du ou des problèmes et permet d’en mesurer le retentissement sur la couverture.
Après avoir calculé la valeur des indicateurs et identifié sur la courbe les goulots d’étranglement, on procède à une analyse de leurs causes. La courbe n’identifie pas la nature des problèmes mais guide leur recherche et en objective l’impact. La communauté, par son comité de gestion,le personnel de santé et ses superviseurs, possède ou recherche l’information nécessaire à l’identification des problèmes et de leur cause : le personnel de santéétudie les problèmes liés à l’offre (disponibilité, accessibilité et couverture effective), la communauté se penche plutôt sur les problèmes liés à la demande (utilisation et couverture adéquate). Ces personnes sont responsables des actions correctrices ; le superviseur est, par exemple, concerné par le recyclage et le comité de gestion par l’action auprès des communautés et par la prise en compte, dans le budget, des stratégies choisies.
Le tableau III, dans le cadre du programme de vaccinations, montre comment détecter les causes éventuelles des problèmes identifiés au niveau de chaque déterminant de la couverture et donne des exemplesde stratégies correctrices.

Microplanification des actions correctrices (14-16)

Une fois le monitoring effectué et les différentesstratégies permettant de corriger les goulots d’étranglement identifiées, l’étape suivante consiste à microplanifier ces stratégies.
On entend par microplanification, une planification effectuée par les unités périphériques et qui leur est spécifique. Elle consiste en un choix d’actions visant à résoudre les problèmes de fonctionnement identifiésdans les structures existantes. Elle définit la population cible pour chaque intervention, aboutit à fixer des objectifs spécifiques à court terme, réalisables grâce à l’ac tion choisie.
Cette microplanification de par son lien avec le monitoring, s’inscrit dans une dynamique de réajustement au fur et à mesure du développement des actions, de la modification des objectifs et des ressources. Elle implique une description détaillée des tâches, des ressources nécessaires à la mise en œuvre des actions et des modalités de leur exécution, en répondant aux questions habituelles : quelles tâches va-t-on accomplir ? Où et quand va-t-on agir ? Quels vont être les responsables et les destinataires ? Quelles vont être les ressources nécessaires ?
Par exemple : « Nous allons faire, à partir du 1 er mai, des séances de soins maternels et infantiles dans chaque village, une fois par mois, le jour de marché avec la sage-femme et l’agent de santé villageois pour réaliser les vaccinations, la surveillance nutritionnelle, la consultation prénatale et la planification familiale ». Pour cela, il faut tous les vaccins, le matériel de vaccination, les fiches materno-infantiles de vaccination et de planning familial, une balance et des produits contraceptifs. Cette microplanification implique que les niveaux supérieurs apportent leur soutien planifié en fonction des stratégies retenues. Il devra comporter :
– la formation et la supervision nécessaires à l’acquisition des compétences requises ;
– le soutien logistique comme le transport et le système d’approvisionnement pour fournir les ressources nécessaires ;
– la planification du monitoring et de l’évaluation de l’action (indicateurs de couverture, sources de données, processus de colecte).

Ordinogrammes (17-19)

Les ordinogrammes sont des arbres de décision permettant aux agents de santé face à une situation de prendre une décision: par exemple, changement de méthode contraceptive. Il s’agit donc de conduites à tenir standardisées qui permettent d’assurer aux utilisatrices de service de planning familial par exemple, la qualité des prestations et d’éviter des actions inappropriées,voire dangereuses.
Les ordinogrammes guident le personnel de santé dans la conduite à tenir et aident à rationaliser les activités, c’est-à-dire, à mieux faire correspondre les actes au problème à résoudre. Au niveau du système de santé,ils diminuent le coût en limitant les prescriptions abusives et facilitent les changements à décider.
Dans le domaine de la planification familiale par exemple, les ordinogrammes aident à mieux prendre en charge les effets seconda ires des méthodes contraceptives modernes (figure 3).

Recueil des données

Les données sont recueillies à partir des registres et fiches de planification familiale.

Saisie et traitement

Les données sont ensuite saisies à l’ordinateur et traitées selon les logiciels Word et Excel.

Limite et éthique

· L’accès aux données a été obtenu avec l’autorisation du médecin chef du CSB2 d’Ambohipo.
· Les données ont été recueillies dans la limite deeurl disponibilité. Elles ont été exploitées de façon anonyme en respectant les règles du secret médical.

Paramètres d’étude

Les paramètres d’étude sont :
· le nombre d’utilisatrices de méthodes contraceptives,
· la répartition des utilisatrices selon :
– la tranche d’âge,
– la situation matrimoniale,
– le nombre d’enfants,
– le niveau d’instruction,
– la profession,
– le domicile,
– la distance domicile/CSB2 d’Ambohipo,
– la méthode contraceptive utilisée,
· le nombre d’utilisatrices ayant réalisé au moins unrendez-vous d’utilisation,
· le nombre d’utilisatrices ayant honoré tous les rendez-vous d’utilisation,
· les déterminants :
– disponibilité,
– accessibilité,
– utilisation,
– couverture adéquate,
– couverture effective,
· les goulots d’étranglement,
· les types d’utilisatrices,
· les effets secondaires.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES ET LE MONITORAGE
1. LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
1.1. Méthodes permanentes
1.2. Méthodes contraceptives à long terme
1.3. Méthodes temporaires
2. LE MONITORAGE OU MONITORING
2.1. Définition du monitoring
2.2. Le concept de couverture
2.3. L’analyse de la couverture
2.4. Microplanification des actions correctrices
2.5. Ordinogrammes
DEUXIEME PARTIE : MONITORAGE DE LA PLANIFICATION FAMILIALE AU CSB2 D’AMBOHIPO
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le CSB2 d’Ambohipo
1.2. Le secteur sanitaire
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population cible
2.4. Echantillonnage et taille de l’échantillon
2.5. Approche méthodologique
2.6. Recueil des données
2.7. Saisie et traitement
2.8. Limite et éthique
2.9. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Nombre d’utilisatrices
3.2. Répartition des utilisatrices
3.3. Déterminants et indicateurs
3.4. Type d’utilisatrices
3.5. Effets secondaires
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES
1.1. Femmes inscrites au programme PF
1.2. Répartition des utilisatrice
2. SUGGESTIONS
2.1. Renforcement des activités d’Information et d’Education (IEC/PF)
2.2. Formation recyclage du personnel
2.3. Implantation d’un centre PF à Mandroseza
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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