Le caractère social de l’homme fait apparaître qu’il y a interdépendance entre l’essor de la personne et le développement de la société elle-même. En effet, la personne humaine qui, de par sa nature même, a absolument besoin d’une vie sociale, est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions. La vie sociale n’est donc pas pour l’homme quelque chose de surajouté ; aussi c’est par l’échange avec autrui par la réciprocité des services, par le dialogue avec ses frères que l’homme grandit selon toutes ses capacités et peut répondre à son objectif. Parmi les liens sociaux nécessaires à l’essor de l’homme, certains, comme la famille et la communauté politique, correspondent plus immédiatement à sa nature intime ; d’autres relèvent plutôt de sa libre volonté. De nos jours, sous l’influence de divers facteurs les relations mutuelles et les interdépendances ne cessent de se multiplier : d’où des associations et des institutions variées, de droit public ou privé. Même si ce fait, de droit qu’on nomme socialisation, n’est pas sans danger, il comporte cependant de nombreux avantages qui permettent d’affermir et d’accroître les qualités de la personne, et de garantir ses droits. La question de la pauvreté a fait l’objet de maintes études à Madagascar dans le cadre de projets nationaux et internationaux successifs. En effet, tout se passe comme si le public attendait des sociologues, des économistes des anthropologues des projets de transformation sociales, qu’il appartient le droit aux hommes politiques de faire appliquer par les pouvoirs publics. Et pourtant des années de développement institutionnel des sciences sociales ne semblent pas avoir changé grand-chose aux affrontement, qui se déroulent à l’intérieur de chaque société et entre les sociétés elle-même ; faute de négligence de l’Etat face aux résultats des recherches faites par les enseignants chercheurs et des étudiants.
D’ autre part, l’Etat malgache actuel parle toujours de « la lutte contre la pauvreté » et du « développement rapide et durable ». On demande des aides et des financements à travers des organismes internationaux et des bailleurs de fonds jusqu’à la restauration de DSRP (Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté) puis au MAP (Madagascar Action Plan). Mais tous cela n’empêchement pas encore le peuple de se jeter un peu plus profond dans la misère.
PREPARATION INTELLECTUELLE
L’élaboration de l’hypothèse théorique du travail dans un cadre logique et rationnel
La recherche exige un cadre bien déterminé c’est-à-dire le terrain et les phénomènes à observer. L’ordre dépend d’une part de l’intégration du chercheur et d’autre part du degré de profondeur : partir de l’observable pour dérober et déterminer dans le secret. Nous illustrons donc les paliers en profondeur en relation méthodologique. Cette phase détermine la direction des thèmes majeurs de l’enquête, il s’agit de :
– L’étude géographique et monographique du milieu.
L’étude de l’interaction des phénomènes coexistants.
– L’étude sur le développement rural, un accroissement de la production tant vivrière que marchande et les transformations conséquentes à la société rurale.
– L’étude sur des ressources aboutissant à la production.
– L’étude de l’organisation sociale intra villageoise et l’hiérarchie sociale.
– Et enfin l’étude de la répartition et la différentiation sociale conséquente.
Ces thèmes ont pour but de mettre en relief le processus de transformation et changement social vers le développement.
MONDIALISATION GLOBALISATION ET EPARGNE RURALE
LES PHENOMENES AUTOUR DE LA MONDIALISATION
Historique de la mondialisation
A la différence du terme « mondialisation » dont on trouve des équivalents dans toutes les langues latines et qui désigne essentiellement la dimension géographique du phénomène, le mot anglais « globalisation » exprime simplement le passage à un système de géo finance durant les années 1980. Or, la mondialisation contemporaine ne date pas des années 1980. Selon les historiens, elle trouve son origine dans l’histoire de la modernité occidentale depuis XVe Siècle. Cependant, il est vrai qu’elle s’est particulièrement manifestée dans les années 1980 au croisement de deux préoccupations concomitantes :
– Comment définir une stratégie globale pour les entreprises multinationales ?
– Comment organiser les échanges internationaux, régionalisme ou multilatéralisme ?
Il n’en reste pas moins vrai que l’internationalisation des économies est constitutive de la société capitaliste depuis le XVIe siècle. Du point de vue du commerce international, le taux moyen d’extraversion des économies contemporaines n’est pas nouveau dans l’histoire. En ce qui concerne les pays industrialisés, le rapport entre commerce international et production était de 14,3% en 1993 mais atteignait déjà 12,9% en 1913. Cependant, la constance de la progression depuis le début des années 1970 pour l’ensemble des pays développés laisse entendre qu’on serait passé d’un régime de croissance centré sur la demande intérieur à un autre tiré par les exportations. Depuis le début des années 1990, la concurrence internationale s’étend aux services financiers, aux transports, à l’audiovisuel et aux télécommunications. Compte tenu de l’affirmation des pays émergents ou en voie de l’être et de l’accentuation de l’internationalisation des entreprises, ces pays qui accueillaient 17% des flux d’investissements directs mondiaux en 1990, en ont reçu 44% en 1994 Entre 1994 jusqu’aujourd’hui, il y a des changements majeurs dans le monde entier :
– le commerce international continue à croître plus vite la production et la concurrence ;
– les grandes entreprises ont développé leurs établissements à l’étranger par un essor de l’investissement direct, en termes de production comme d’innovation ;
– l’internationalisation des marchés financiers opère en temps continu, ce qui influence directement l’équilibre de la balance des paiements et la détermination des taux de change. Trois caractéristiques principales permettent de comprendre ces effets des marchés financiers :
– ils visent à assurer une optimisation des rendements à l’échelle mondiale, tout en évitant les immobilisations des capitaux, à long terme ;
– les flux financiers sont cinquante fois plus importants que les transactions correspondantes aux exportations de biens et de services ;
– les mouvements de fonds de placement privés sont plus importants que les réserves des banques centrales.
Les politiques économiques volontaristes ont nécessairement évolué puisque les milieux financiers internationaux évaluent et surtout anticipent en permanence les décisions des pouvoirs publics et constituent de ce fait un contre pouvoir. La mondialisation a son propre rythme, celui de l’accès au marché mondial. Il varie naturellement selon les pays et les économies. La puissance mondialisée se caractérise désormais par la compression du temps.
La légitimité de la mondialisation
La mondialisation affirme sa légitimité en assurant une efficience accrue à la division internationale du travail, les économies d’échelle et la concurrence. Certains pays y voient des aspects positifs : la diffusion des technologies et le rattrapage accéléré de nombreux pays en développement. C’est ainsi, par exemple que dans le rapport de FMI démontre que, loin d’être une malédiction, la mondialisation permet au pays de saisir des opportunités, quel que soit leur stade de développement. Ce n’est pas la mondialisation, mais les avancées technologiques industrielles qui sont les premiers facteurs à court terme de création de chômage. Il serait donc illusoire de rejeter la mondialisation au non de la sauvegarde du niveau de vie et de l’emploi. Pour le FMI, l’expérience de l’Accord de Libre Echange Nord Américain (ALENA), par exemple, montre que les suppressions d’emplois générées par la délocalisation d’industries américaines au Mexique sont plus que compensées par des créations d’emplois à plus forte valeur ajoutée aux Etats Unis. Ce même rapport réfute aussi l’idée couramment acceptée que la libéralisation des échanges se traduit par une perte de souveraineté économique. Tout le monde ne partage évidemment pas cette vision orthodoxe. Certains dénoncent les aspects négatifs de la mondialisation et en particulier la marginalisation des laissés pour compte par suite de l’absence de régulation publique. Par exemple : dans les pays en voie de développement comme le Cuba, et autres pays anciens socialistes créent les réseaux anti-mondialisation. Les tenants de la mondialisation fondent aussi sa légitimité sur un certain nombre de présupposés théoriques. L’un des plus anciens est l’utilitarisme. Le second est celui de la loi des débouchés. Le plus important est naturellement la confiance absolue dans la loi du marché. En tant que mécanisme, le marché révèle les effets de la loi de l’offre et de la demande, il réagit à des signaux qui sont les prix. Enfin, même au delà de la dissymétrie du marché de la production et du commerce, le développement de la spéculation financière fait que l’entrepreneur n’apparaît pas sur le marché en fonction d’une demande réelle existante surtout s’il peut trouver ailleurs que dans la production un taux de rendement supérieur, avec moins de risque et moins d’effort. A cet égard, il existe des capitalistes rentiers au Nord comme au Sud. Parmi les présupposés théoriques de la légitimation des effets de la mondialisation, l’un des plus récents est celui de l’école des anticipations rationnelles. Selon cette approche, les politiques de la monnaie et du budget ne peuvent influer sur l’activité et l’emploi que si les individus se trompent dans leurs anticipations. Ainsi, seules les politiques non anticipées auraient des effets réels. Selon cette théorie, en effet, chaque agent économique effectue des choix rationnels et donc anticipe les effets des politiques annoncées, y compris naturellement pour les détourner ou y échapper. En outre, l’ensemble articulé des choix rationnels individuels constitue l’optimum des choix collectifs.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : MONDIALISATION, GLOBALISATION ET EPARGNE RURALE
CHAPITRE I : LE SCHEMA DES DESEQUILIBRES DANS LA MODIALISATION ET GLOBALISATION
CHAPITRE II : CONTRADICTION DES PRINCIPES ENTRE PRATIQUE D’ENTREPRENARIAT ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE
DEUXIEME PARTIE : PROFIL D’ENTREPRENEUR ET DEVELOPPMENT RURAL A SOANINDRARINY
CHAPITRE III : LES REALITES SOCIO-ECONOMIQUES
CHAPITRE IV : INCURSION DES BAILLEURS
CHAPITRE V : PERENNITE DE LA PAUPERISATION ET ENCLAVEMENT SOCIO-COMMERCIALE
CHAPITREVI : LE PARTENARIAT 3P
TROISIEME PARTIE : ANALYSES ET PERSPECTIVES
CHAPITRE VII : SUGGESTIONS AUTOUR DU DEVELOPPEMENT
CHAPITRE VIII : DEVELOPPEMENT RURAL ET PLANIFICATION DE SOANINDRARINY
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DE MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABREAVIATIONS
ANNEXES