MODES DE TRANSMISSION DU SIDA

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MODES DE TRANSMISSION DU SIDA

Il existe diffรฉrents modes de transmission du VIH avec implication des fluides corporels : le sang les sรฉcrรฉtions gรฉnitales et le lait. ร€ ce jour, on en dรฉnombre trois principaux :

La transmission par voie sexuelle : la plus frรฉquente

Elle se fait ร  lโ€™occasion de rapports sexuels, homo ou hรฉtรฉrosexuels non protรฉgรฉs et est due au contact entre les sรฉcrรฉtions sexuelles ou de sang contaminรฉ par un virus et les muqueuses rectale, gรฉnitale et buccale. Elle peut aussi รชtre favorisรฉe par certaines infections sexuellement transmissibles (exemples : syphilis, gonococcie) et par certains comportements ร  risque tels que la multiplication de partenaires avec des rapports non protรฉgรฉs, la prostitution, etc.

La transmission par voie sanguine

Elle se fait ร  lโ€™occasion de transfusion sanguine, de pratiques toxicomanes (รฉchanges de seringues), dโ€™accidents (AES = Accident dโ€™Exposition au Sang) ; mais le dรฉpistage systรฉmatique du sang recueilli pendant les dons diminue ce risque de transmission (risque rรฉsiduel 1/500000) [36]. De nos jours, elle concerne surtout les usagers de drogues. Les professionnels de la santรฉ (laboratoire, soins infirmiers) sont concernรฉs beaucoup plus rarement ; il ne faut pas nรฉgliger les risques de contamination par des aiguilles souillรฉes et non ou mal dรฉsinfectรฉes (tatouages, piercing).

La transmission de la Mรจre ร  lโ€™Enfant

Elle se fait de trois maniรจres : in utero, lors de lโ€™accouchement et par le lait maternel [39]. Le VIH traverse la barriรจre hรฉmato-placentaire donc, la contamination in utero du fล“tus peut survenir.
Cette transmission est possible et frรฉquente au cours de lโ€™accouchement ; elle peut se faire รฉgalement pendant lโ€™allaitement compte tenu de la prรฉsence du VIH dans le lait maternel. Cโ€™est pourquoi on prรฉconise le test de dรฉpistage dรจs la dรฉcouverte dโ€™un รฉtat de grossesse et lorsquโ€™il est positif, la stratรฉgie de prรฉvention de la transmission mรจre enfant (PTME) est aussitรดt dรฉclenchรฉe. Remarque : Mondialement, la transmission hรฉtรฉrosexuelle domine, suivie par la transmission par les produits de transfusion contaminรฉs et par la transmission materno-fล“tale.

LES FACTEURS FAVORISANTS ET LES COMPORTEMENTS A RISQUE

Comme facteurs favorisants, on peut citer entre autres, la misรจre, la malnutrition, la pauvretรฉ, la prostitution, les guerres (viols), lโ€™analphabรฉtisme, les us et coutumes (le lรฉvirat, le sororat, etc.) qui sรฉvissent surtout dans les pays pauvres, notamment ceux de lโ€™Afrique.
Comme comportements ร  risque, on peut citer : les rapports gรฉnitaux, ano-gรฉnitaux et uro-gรฉnitaux sans prรฉservatif, lโ€™excision, la circoncision, la transfusion sanguine , les รฉchanges de seringues dโ€™aiguilles ou de matรฉriel dโ€™injection pour les droguรฉs, lors des AES et si mauvaise stรฉrilisation du matรฉriel pour les professionnels de santรฉ , les grossesses non suivies, etc. Cela a des consรฉquences รฉconomiques graves, mettant en pรฉril les entreprises des pays en dรฉveloppement, dont les bรฉnรฉfices sont largement entamรฉs par les coรปts directs associรฉs au VIH (enterrements, dรฉpenses de santรฉ, baisse de la productivitรฉ due ร  lโ€™absentรฉisme) [31].

Lโ€™HISTOIRE NATURELLE DE Lโ€™INFECTION A VIH

Le VIH

Dรฉfinition

Le VIH ou virus de lโ€™immunodรฉficience humaine est un rรฉtrovirus infectant lโ€™homme et conduisant plus ou moins ร  long terme au Sida qui affaiblit le systรจme immunitaire et le rend vulnรฉrable ร  de multiples infections opportunistes. Le virus du Sida est un lentivirus qui eux, sont responsables de pathologies ร  รฉvolution lente ; cโ€™est le cas de lโ€˜infection ร  VIH.

Classification

Lโ€™agent pathogรจne responsable du Sida est le VIH. Cโ€™est un virus ร  ARN du Groupe IV (ssRNA-RT) ; de la Famille : Retroviridae ; de la Sous-famille :
Lentivirinae ; du Genre : Lentivirus ; de lโ€™Espรจce : VIH ou HIV dโ€™aprรจs la Commission Internationale de Nomenclature en 1986.
Il existe 2 types de VIH : le VIH-1 et le VIH-2) avec 42% dโ€™homologie entre les deux [24].

Structure et variabilitรฉ gรฉnomique du VIH

Structure du VIH

Le VIH a un aspect globalement sphรฉrique avec un diamรจtre de 80 ร  120 nanomรจtres [14].
Il possรจde une enveloppe formรฉe dโ€™une bicouche lipidique avec deux types de glycoprotรฉines (gp) gp41 et 120 pour le VIH I /gp37 et 125 pour le VIH II. Il existe une forte liaison entre la gp120 et le rรฉcepteur des marqueurs prรฉsents ร  la surface des LTCD4+ du systรจme immunitaire, ce qui explique que le VIH attaque principalement les LTCD4+.
Le VIH comporte une capside contenant une couche de protรฉine p17 et une couche plus profonde de protรฉine p24. Le gรฉnome du VIH contenu dans la capside est constituรฉ dโ€™un simple brin dโ€™ARN en double exemplaire avec des enzymes dont :
– la transcriptase inverse (TI) qui transcrit lโ€™ARN viral en ADN viral
– lโ€™intรฉgrase qui permet lโ€™intรฉgration de lโ€™ADN viral dans lโ€™ADN cellulaire
– la protรฉase qui permet lโ€™assemblage des virus.
NB : contrairement aux deux enzymes citรฉes ci-dessus, la protรฉase nโ€™est pas prรฉsente dans la capside mais flotte dans la matrice protรฉique.
Ces trois enzymes sont les principales cibles des traitements antirรฉtroviraux.

Variabilitรฉ du VIH

On distingue deux types de VIH : le VIH-1 et le VIH-2.
Le VIH a une grande variabilitรฉ gรฉnรฉtique et une grande diversitรฉ. Pour chaque type de VIH, il est possible de dรฉgager un certain nombre de sous-types, sur la base de comparaison de sรฉquences gรฉnรฉtiques.
Le VIH-1 est subdivisรฉ en trois groupes rรฉpartis dans tout le monde :
โ—˜ le groupe M (Majeur) rรฉparti en 9 sous-types : A subdivisรฉ en [1 2 3] B C D F [1 2] G H J K) ; cโ€™est le sous-type C qui est majoritaire dans le monde. Le sous-type A a une tendance majoritaire en Afrique de lโ€™Ouest (Sรฉnรฉgal, Guinรฉe-Bissau) et le sous-type B en Cรดte dโ€™ivoire, en Europe et aux Etats-Unis ;
โ—˜ le groupe O (ยซ Outlier ยป en anglais) plus rare, est prรฉsent au Gabon et Cameroun ;
โ—˜ le groupe N (Nouveau ou ยซ non M, non O ยป).
Le VIH-2 est proche des virus des singes mangabey. Il prรฉsente รฉgalement une grande diversitรฉ, mais dans un degrรฉ moindre que le VIH-1. Cela pourrait sโ€™expliquer par le fait quโ€™il a un faible pouvoir pathogรจne, une propagation limitรฉe, comparรฉ au VIH-1. Il est classรฉ en sous-types gรฉnรฉtiques distincts de A ร  G, avec la prรฉdominance des sous-types A et B en Afrique occidentale [38].
Les consรฉquences de la variabilitรฉ des deux types de VIH sont surtout la difficultรฉ dโ€™รฉlaboration dโ€™un vaccin et de lโ€™รฉmergence de souches rรฉsistantes [57, 58].

Origines de la grande variabilitรฉ du VIH [66]

Deux principaux mรฉcanismes entrent en jeu pour expliquer une telle variabilitรฉ du VIH :
1ยฐ – les erreurs de lecture de lโ€™information gรฉnรฉtique par la transcriptase inverse ou reverse en anglais (TI /TR) ;
2ยฐ – la rapiditรฉ de renouvellement des virions dans lโ€™organisme.

Mรฉcanisme de lโ€™infection par le VIH ou cycle de rรฉplication du VIH

Le virus du SIDA prรฉsent dans le sang est capable de se fixer ร  des cellules particuliรจres du systรจme immunitaire : les lymphocytes T4 (porteurs de la protรฉine transmembranaire CD4) ; mais รฉgalement les macrophages et les cellules gliales [32]
Le virus interagit spรฉcifiquement avec la cellule, via la protรฉine CD4, grรขce ร  la protรฉine virale gp120 puis par lโ€™intermรฉdiaire de la protรฉine virale la gp41.
Le cycle de rรฉplication du VIH comprend plusieurs รฉtapes :
1รจre รฉtape : pรฉnรฉtration du virus dans les cellules aprรจs la reconnaissance par lโ€™enveloppe virale (gp120) de molรฉcules de surface cellulaire (rรฉcepteurs CD4 et co-rรฉcepteurs du VIH : CXCR4 et CCR5)
2รจme รฉtape : synthรจse de lโ€™ADN proviral rรฉsultant de la copie de lโ€™ARN viral par la transcriptase inverse ; intรฉgration de lโ€™ADN proviral dans le gรฉnome de la cellule hรดte lymphocytaire.
3รจme รฉtape : elle consiste en la production de nouvelles particules virales. En effet, aprรจs la transcription de lโ€™ADN viral en ARN, il y a synthรจse de protรฉines virales grรขce ร  lโ€™activation de la protรฉase, puis il se forme de nouvelles particules virales qui seront enfin libรฉrรฉes dans le secteur extracellulaire. Ces particules virales nรฉo-formรฉes sont alors prรชtes ร  infecter dโ€™autres cellules.
La rรฉplication virale est intense ; il y a environ 1 ร  10 milliards de virions produits par jour par personne infectรฉe non traitรฉe [5].

LE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE Lโ€™INFECTION A VIH

Le Sida est une maladie chronique dont il existe deux types de diagnostic :
– le diagnostic direct basรฉ sur la dรฉtection du virus lui-mรชme ou de ses composantes ;
– le diagnostic indirect ou sรฉrologique basรฉ sur la dรฉtection des anticorps spรฉcifiques du VIH. Cโ€™est le plus couramment utilisรฉ vue sa facilitรฉ de rรฉalisation.

Le diagnostic sรฉrologique ou indirect

Il est basรฉ sur le pouvoir immunogรจne des protรฉines virales et se fait par le titrage des anticorps anti-VIH, tรฉmoins de la sรฉroconversion. En effet, la pรฉriode de sรฉroconversion intervient deux ร  six semaines au plus tรดt et six ร  quatorze semaines au plus tard aprรจs la contamination [51].
Le diagnostic indirect repose sur la dรฉtection des anticorps sรฉriques et reste, dans la majoritรฉ des cas, la dรฉmarche diagnostique la plus pertinente et la plus accessible [28, 41].

Tests de dรฉpistage

Ils utilisent les rรฉactions antigรจne-anticorps (Ag-Ac) pour dรฉtecter la prรฉsence dโ€™anticorps anti-VIH. La mรฉthode immuno-enzymatique de type ELISA (Enzym Linked Immuno Sorbant Assay) fait figure de rรฉfรฉrence. Son principe repose sur la fixation dโ€™une enzyme au complexe Ag-Ac rรฉvรฉlรฉ par la coloration dโ€™un substrat incolore. Les anticorps dรฉtectรฉs appartiennent dans la majeure partie des cas ร  la classe des immunoglobines G (IgG).

Tests de confirmation

Compte tenu des risques de tests faussement positifs avec le test de dรฉpistage, on utilise les tests de confirmation dont la rรฉfรฉrence est le Western Blot WB ou Immmunoblot. Son principe repose sur la sรฉparation par รฉlectrophorรจse puis le transfert sur une membrane de nitrocellulose des protรฉines virales. La prรฉsence dโ€™anticorps dirigรฉs contre les protรฉines est rรฉvรฉlรฉe par une rรฉaction immuno-enzymatique qui matรฉrialise la prรฉsence de la protรฉine sous forme de bande colorรฉe.
Il existe รฉgalement une autre technique de confirmation : la Radio-Immuno Prรฉcipitation (RIPA). Cโ€™est une technique lourde nรฉcessitant la manipulation de radioรฉlรฉments. Dโ€™autres tests dโ€™Immunoblot (Lave-Blot, Page-Blot) utilisant des protรฉines recombinantes ou des peptides de synthรจse peuvent aussi รชtre utilisรฉs [23].

Le diagnostic direct

– Lโ€™isolement du VIH en culture cellulaire se fait ร  partir de cellules mononuclรฉes de donneurs servant de support ร  la multiplication virale qui elle, est dรฉcelรฉe par lโ€™apparition de lโ€™antigรจne et/ou dโ€™une activitรฉ enzymatique de la transcriptase inverse (TI) [28].
– La dรฉtection des acides nuclรฉiques viraux se fait par amplification gรฉnique (PCR ou amplification multienzymatique) et permet de dรฉtecter lโ€™ADN pro-viral intรฉgrรฉ dans lโ€™ADN circulaire et, aprรจs une รฉtape supplรฉmentaire de TI, lโ€™ARN gรฉnomique contenu dans les particules virales.
– La dรฉtection de lโ€™antigรจne p24 permet un diagnostic prรฉcoce et est surtout utilisรฉe pour le diagnostic de nouveau-nรฉs dont les mรจres sont sรฉropositives et lors dโ€™une suspicion de primo-infection ; lโ€™antigรจne p24 est mis en รฉvidence et quantifiรฉ par une technique dโ€™immuno-capture.
NB : la dรฉtection de lโ€™antigรจne p24, la culture cellulaire, lโ€™amplification gรฉnique et lโ€™hybridation amplifiรฉe peuvent รชtre utilisรฉes ร  des fins quantitatives pour estimer le niveau de rรฉplication du VIH dans lโ€™organisme infectรฉ. Cette quantification porte sur le virus libre plasmatique et/ou sur le virus intรฉgrรฉ dans les cellules sanguines mononuclรฉes [51]

MOYENS DE LUTTE CONTRE LA MALADIE.

Ils en existent deux catรฉgories : les moyens de prรฉvention et les moyens curatifs.

Les moyens de prรฉvention

Ils visent ร  รฉviter lโ€™infection ; on en distingue trois ร  ce jour :

Pour la transmission par voie sexuelle

Les prรฉservatifs masculins ou fรฉminins sont recommandรฉs pour les rapports sexuels avec pรฉnรฉtration vaginale, anale ou buccale. Quand ils sont correctement utilisรฉs (cโ€™est-ร -dire bien conservรฉs, ouverts avec soin et correctement placรฉs), ces prรฉservatifs prรฉsentent des taux dโ€™efficacitรฉ รฉlevรฉs, supรฉrieurs ร  95% notamment pour le masculin. Ils protรจgent รฉgalement des infections sexuellement transmissibles (IST) et les grossesses non dรฉsirรฉes.
On propose aussi la fidรฉlitรฉ entre partenaire ou lโ€™abstinence jusquโ€™au mariage ; mais les campagnes dโ€™informations prรดnant uniquement une abstinence sexuelle sont dโ€™une efficacitรฉ non dรฉmontrรฉe [34].

Pour la transmission par voie sanguine

On prรฉconise lโ€™emploi des seringues, lames et rasoirs ร  usage unique et personnel ou stรฉrilisรฉs ร  lโ€™eau de javel ร  9ยฐ cl.
Pour les usagers de la drogue, la meilleure mรฉthode de prรฉvention est dโ€™รฉviter de consommer les drogues (cocaรฏne, hรฉroรฏne, cannabis,โ€ฆ) qui sont des corps toxiques et รฉtrangers provoquant une rรฉponse immunitaire plus ou moins aiguรซ, en fonction de la nature, de la concentration de la substance et de la frรฉquence de la consommation. Par exemple, lโ€™Ecstasy a des effets nรฉfastes sur les cellules LTCD4+ [36].
Pour prรฉvenir ces contaminations, il est important de ne partager le petit matรฉriel dโ€™injection ou dโ€™inhalation (pailles, seringues, โ€ฆ).

Pour la transmission Mรจre – Enfant

En plus du suivi prรฉnatal et psychosocial de la mรจre infectรฉe, on a lโ€™institution dโ€™un traitement tri-thรฉrapeutique prophylactique aux mรฉdicaments antirรฉtroviraux, ร  partir de la 28รจme semaine jusquโ€™au dรฉbut du travail, pendant et aprรจs lโ€™accouchement pour prรฉserver le nouveau-nรฉ. Lโ€™allaitement prรฉsente aussi un risque supplรฉmentaire de contamination ; cโ€™est pourquoi on conseille lโ€™utilisation exclusive des substituts du lait maternel.

Autres moyens de prรฉvention

โ—˜ En cas de contamination accidentelle (cโ€™est le cas des AES = Accident dโ€™Exposition au Sang), le dรฉpistage est conseillรฉ mais un traitement prรฉcoce et prรฉventif existe et est ร  commencer dans les 4 heures et pas au-delร  des 48 h aprรจs la contamination [42].
โ—˜ La connaissance du statut sรฉrologique en faisant le test de dรฉpistage.

Les moyens de prise en charge globale du malade

Chez le sujet infectรฉ non sidรฉen, la prise en charge est dโ€™abord psychosociale, hygiรฉnique, diรฉtรฉtique puis clinique (prรฉvention et traitement des IO).
Chez le sujet sidรฉen, aprรจs les รฉtapes de prise en charge psychosociale et hygiรฉno-diรฉtรฉtique, on aboutit ร  lโ€™instauration dโ€™un traitement antirรฉtroviral en fonction du stade de la maladie et ร  la prise en charge des infections opportunistes corrรฉlรฉes aux suivis biomรฉdicaux et biologiques.

GENERALITE SUR LES ANTIRETROVIRAUX OU ARV

Dans la lutte contre le Sida, la dรฉcouverte des molรฉcules antirรฉtrovirales a permis un grand pas dans la prise en charge des patients sรฉropositifs ou sidรฉens. En effet, lโ€™efficacitรฉ des traitements antirรฉtroviraux ร  rรฉduire la morbiditรฉ et la mortalitรฉ dues ร  lโ€™infection par le VIH est dรฉsormais bien รฉtablie.
La premiรจre molรฉcule antirรฉtrovirale dรฉcouverte a รฉtรฉ la Zidovudine (AZT). Synthรฉtisรฉe en 1964, dans le cadre de la recherche dโ€™agents antimitotiques, anticancรฉreux et dโ€™efficacitรฉ modeste dans cette indication, lโ€™AZT sโ€™est rรฉvรฉlรฉe plus tard, รชtre un inhibiteur efficace de la rรฉplication virale. Ses propriรฉtรฉs antirรฉtrovirales furent dรฉcouvertes et dรฉcrites en 1985 par MITSUYA [45]. Elle fut dรจs lors, le premier mรฉdicament utilisรฉ en 1987 dans le traitement du Sida.
Depuis le milieu des annรฉes 90, le dรฉveloppement par l’industrie pharmaceutique a permis dโ€™obtenir des molรฉcules antirรฉtrovirales autres que l’AZT, utilisรฉes en multithรฉrapies.
Aujourdโ€™hui, les traitements antirรฉtroviraux reposent essentiellement sur les trithรฉrapies. Il sโ€™agit dโ€™associations de trois mรฉdicaments inhibant la rรฉplication du VIH qui permettent de diminuer la quantitรฉ de virus circulant dans l’organisme et surtout de faire remonter le nombre de lymphocytes TCD4, dont la rarรฉfaction traduit lโ€™affaiblissement du systรจme immunitaire par le virus (immunodรฉpression). En rรฉtablissant indirectement le fonctionnement immunitaire, elles prรฉviennent aussi, lโ€™apparition des maladies opportunistes, caractรฉristiques du stade รฉvoluรฉ de lโ€™infection par le VIH et responsables de sa mortalitรฉ.
Cependant, les traitements disponibles sont uniquement virostatiques agissant par inhibition enzymatique et ne permettent pas dโ€™envisager lโ€™รฉradication de l’infection. Ils bloquent la rรฉplication virale et nโ€™ont qu’une action partielle sur le stock des cellules infectรฉes de faรงon latente [47]. Le maintien de lโ€™effet virologique, garant de la prรฉservation du systรจme immunitaire qui reprรฉsente finalement le but fonctionnel du traitement, nรฉcessite la poursuite ร  vie de la prise mรฉdicamenteuse. De plus, ces mรฉdicaments sont responsables d’effets secondaires importants, souvent transitoires, mais aussi ร  long terme.
Enfin, des rรฉsistances aux diffรฉrents mรฉdicaments dues ร  la mutation du virus peuvent apparaรฎtre au fil du traitement, dโ€™autant plus que celui-ci est mal suivi [3].
Les traitements antirรฉtroviraux ne dispensent en aucun cas et pour personne des mesures de prรฉvention de la transmission du VIH. En outre, les bรฉnรฉfices que permettent le prolongement de lโ€™espรฉrance de vie et lโ€™amรฉlioration de la qualitรฉ de vie grรขce aux traitements antirรฉtroviraux dรฉpassent de loin lโ€™impact รฉconomique direct pour les patients traitรฉs et contribuent ร  un meilleur dรฉveloppement humain et social pour leurs familles, la sociรฉtรฉ et le pays dans son ensemble [54].

DEFINITION

Les antirรฉtroviraux sont des mรฉdicaments utilisรฉs dans le traitement du SIDA ; il sโ€™agit de mรฉdicaments anti-infectieux, antiviraux et actifs sur les VIH-1& 2. Ils ont pour objectif de diminuer la morbiditรฉ et la mortalitรฉ dues ร  lโ€™infection par le VIH en rรฉduisant la charge virale, ce qui induit la restauration de lโ€™immunitรฉ du patient par lโ€™augmentation des lymphocytes TCD4.

CLASSIFICATION ET MECANISME Dโ€™ACTION DES ARV

Classification

Suivant leur domaine dโ€™action, on distingue ainsi trois principales classes dโ€™antirรฉtroviraux :
โ—˜ les inhibiteurs de la transcriptase inverse subdivisรฉe en inhibiteurs nuclรฉosidiques et non nuclรฉosidiques de la transcriptase inverse ;
โ—˜ les inhibiteurs de la protรฉase ;
โ—˜ les inhibiteurs de la fusion.
N.B : Il existe dโ€™autres classes en cours dโ€™รฉlaboration (les inhibiteurs de la maturation, les inhibiteurs de lโ€™intรฉgrase, etc.).

Mรฉcanisme dโ€™action

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse

Ils inhibent lโ€™ADN polymรฉrase afin de lโ€™empรชcher de transcrire lโ€™ARN viral en ADN pro-viral et comprennent :
a) Les inhibiteurs nuclรฉosidiques de la transcriptase inverse (INTI) ou analogues nuclรฉosidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse.
Cโ€™est la plus ancienne classe des mรฉdicaments antirรฉtroviraux ; elle renferme les inhibiteurs nuclรฉosidiques et nuclรฉotidiques de la transcriptase inverse.
– Les INTI sont des analogues des nuclรฉosides naturels (Thymidine, Cytidine, Adรฉnine) qui interviennent dans la biosynthรจse de lโ€™ADN donc, dans la rรฉplication du VIH. Pour รชtre actifs, ces INTI doivent รชtre transformรฉs en dรฉrivรฉs tri- phosphorylรฉs intracellulaires (nuclรฉotides) [20].
Ils entrent alors en compรฉtition avec les substrats naturels de la TI en inhibant son action. Ils bloquent la fabrication de lโ€™ADN pro-viral. Les INTI agissent comme des leurres en imitant les blocs de construction naturels de lโ€™ADN. Lors de la construction dโ€™une nouvelle chaรฎne dโ€™ADN viral, lโ€™enzyme TI se lie aux INTI au lieu de se fixer aux blocs de construction naturels. Comme la structure des INTI ne permet pas lโ€™attachement au bloc de construction dโ€™ADN suivant, lโ€™รฉlongation de la chaรฎne dโ€™ADN sโ€™en trouve ainsi interrompue [35].
Il existe plusieurs molรฉcules dans cette famille (cf. annexe tableau INTI).
On distingue dans cette classe :
– les analogues de la Thymidine : la Zidovudine et la Stavudine ;
– les analogues de la Cytidine : la Zalcitabine (retirรฉ du marchรฉ), la Lamivudine et lโ€™Emitricitabine ;
– les analogues de lโ€™Adรฉnine : la Didanosine, lโ€™Abacavir et le Tรฉnofovir disoproxil fumarate.
Cas du Tรฉnofovir : cโ€™est un analogue nuclรฉotidique qui ne requiert que deux รฉtapes de phosphorylation. Il est commercialisรฉ sous forme de prodrogue, le Tรฉnofovir disoproxil fumarate qui est un prรฉcurseur hydrolysable [2, 46].
Toutes les molรฉcules INTI sont neutres ou rรฉductrices sauf la Zidovudine qui est oxydante. Ces INTI sont actifs sur le VIH1 et le VIH2.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LE VIH/SIDA
I โ€ HISTORIQUE
II โ€ DEFINITION DU SIDA
III โ€ LE SIDA DANS LE MONDE EN AFRIQUE ET AU SENEGAL
IV โ€ MODES DE TRANSMISSION DU SIDA
4.1. โ€ La transmission par voie sexuelle : la plus frรฉquente
4.2. โ€ La transmission par voie sanguine
4.3. โ€ La transmission de la Mรจre ร  lโ€™Enfant
V โ€ LES FACTEURS FAVORISANTS ET LES COMPORTEMENTS A RISQUE
VI โ€ Lโ€™HISTOIRE NATURELLE DE Lโ€™INFECTION A VIH
6.1. โ€ Le VIH
6.1.1. โ€ Dรฉfinition
6.1.2. โ€ Classification
6.1.3. โ€“ Structure et variabilitรฉ gรฉnomique du VIH
6.1.3.1. โ€ Structure du VIH
6.1.3.2. โ€ Variabilitรฉ du VIH
6.1.3.3. โ€“ Origines de la grande variabilitรฉ du VIH [66]
6.1.4. โ€“ Mรฉcanisme de lโ€™infection par le VIH ou cycle de rรฉplication
6.2. โ€“ Lโ€™infection ร  VIH
VII โ€ LE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE Lโ€™INFECTION A VIH
7.1. โ€ Le diagnostic sรฉrologique ou indirect
7.1.1. โ€ Tests de dรฉpistage
7.1.2. โ€ Tests de confirmation
7.2. โ€ Le diagnostic direct
VIII โ€ MOYENS DE LUTTE CONTRE LA MALADIE.
8.1. โ€ Les moyens de prรฉvention
8.1.1. โ€ Pour la transmission par voie sexuelle
8.1.2. โ€ Pour la transmission par voie sanguine
8.1.3. โ€ Pour la transmission Mรจre โ€ Enfant
8.1.4. โ€“ Autres moyens de prรฉvention
8.2. โ€ Les moyens de prise en charge globale du malade
CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES ANTIRETROVIRAUX OU ARV
INTRODUCTION
I โ€ DEFINITION
II. โ€“ CLASSIFICATION ET MECANISME Dโ€™ACTION DES ARV
2.1. โ€ Classification
2.2. โ€“ Mรฉcanisme dโ€™action
2.2.1. โ€ Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
a) Les inhibiteurs nuclรฉosidiques de la transcriptase inverse (INTI) ou analogues
nuclรฉosidiques inhibiteurs de la transcriptase inverse.
b) Les inhibiteurs ou analogues non nuclรฉosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) 27
2.2.2. โ€ Les inhibiteurs de la protรฉase
2.2.3. โ€ Les inhibiteurs de la fusion IF et dโ€™entrรฉe
2.2.4. โ€“ Autres antirรฉtroviraux
III โ€ LES APPROCHES THERAPEUTIQUES : LES MULTI THERAPIES
3.1. โ€ L’รฉchec des monothรฉrapies
3.2. โ€“ Une solution : association des molรฉcules antirรฉtrovirales et trithรฉrapies
3.3. โ€“ Multithรฉrapies : trithรฉrapies actuelles
3.4. โ€“ Limites aux mรฉdicaments antirรฉtroviraux
3.5. โ€“ Objectifs du traitement antirรฉtroviral
3.6. โ€“ Problรจmes de rรฉsistance
3.7. โ€“ Nouvelles molรฉcules et perspectives dโ€™avenir (Recherches dans le domaine du Sida surtout ARV)
CHAPITRE 3 : HISTORIQUE DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA AU SENEGAL
CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DU PROCESSUS DE LA DECENTRALISATION DES ARV]
4.1 โ€ La Division de Lutte contre le Sida et les infections
4.1.1. โ€ Le service de gestion pharmaceutique
4.1.2. โ€ Bureau PTME
4.1.3. โ€ Bureau PEC
4.2 โ€ La Pharmacie Nationale dโ€™Approvisionnement (PNA)
4.3 โ€ Les Pharmacies Rรฉgionales dโ€™Approvisionnement (PRA)
4.3.1. โ€“ Outils de gestion
4.3.2. โ€“ Approvisionnement
4.3.3. โ€“ Rangement
4.3.4. โ€“ Inventaire
4.3.5. โ€“ Relations
4.3.6. โ€“ Distribution
4.3.7. โ€“ Formation
4.3.8. โ€“ Suivi
4.4 โ€ Quelques rappels sur lโ€™รฉvolution et la situation actuelle de
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE 1 : CADRE Dโ€™ETUDE ET METHODOLOGIE DE TRAVAIL
I โ€ CADRE Dโ€™ETUDE : LA REPUBLIQUE DE SENEGAL
1.1 โ€“ Les rรฉgions de Dakar et de Tambacounda
1.1.1. โ€“ La rรฉgion de Dakar
1.1.1.1. – La Division de Lutte contre le Sida (DSLI)
1.1.1.2. – La Pharmacie Nationale dโ€™Approvisionnement (PNA)
1.1.1.3. – La Pharmacie Rรฉgionale dโ€™Approvisionnement (PRA)
1.1.2. โ€“ La rรฉgion de Tambacounda
II โ€ METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2.1. โ€ Type dโ€™รฉtude
2.2. โ€“ Pรฉriode dโ€™รฉtude
2.3. โ€“ Population dโ€™รฉtude
2.3.1. โ€ Critรจre dโ€™inclusion
2.3.2. โ€ Critรจre de non inclusion
2.3.3. โ€“ Taille de lโ€™รฉchantillon
2.4. โ€“ Recueil des donnรฉes
2.4.1. โ€“ Mode de collecte des donnรฉes
2.4.2. โ€“ Nature des donnรฉes recueillies
2.4.3. โ€“ Considรฉrations dโ€™ordre รฉthique
2.4.4. โ€“ Difficultรฉs rencontrรฉes au cours de lโ€™รฉtude
2.4.5. โ€“ Saisie des donnรฉes
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS
A / QUESTIONNAIRE DU DISPENSATEUR
I โ€ LE PERSONNEL
1.1. โ€ Qualification du dispensateur de mรฉdicaments ARV
1.2. Formation des dispensateurs
II โ€ DONNEES
2.1. โ€“ Disponibilitรฉ du tableau de rรฉpartition des patients par protocole
III โ€“ PROCEDURES
3.1โ€“ disponibilitรฉs des POS au niveau des sites de dispensation
IV โ€“ OUTILS DE GESTION
4.1. โ€“ Disponibilitรฉ des outils de gestion au niveau des sites
4.2. โ€“ Disponibilitรฉ dโ€™un ordinateur au niveau des sites
V โ€“ APPROVISIONNEMENT
5.1. โ€“ Pรฉriodicitรฉ des commandes
5.2. โ€“ Elรฉments de la commande
5.3. โ€“ Responsable de la commande et de la rรฉception des ARV
5.4. โ€“ Apprรฉciation de la satisfaction des commandes ร  la PRA
VI โ€“ CONDITIONS DE STOCKAGE ET DE RANGEMENT DES ARV
6.1. โ€“ Rangement des mรฉdicaments ARV
6.2. โ€“ Meubles de rangement des mรฉdicaments ARV
6.3. โ€“ Conditions de stockage des mรฉdicaments ARV
6.4. โ€“ Propretรฉ des locaux et des stocks
VII โ€“ DISPENSATION
7.1. โ€“ Conditions de dispensation des mรฉdicaments ARV
7.2. โ€“ Disponibilitรฉ des fiches de dispensation des mรฉdicaments ARV
VIII โ€“ INVENTAIRE
8.1. โ€“ Responsable de la gestion des stocks des ARV
8.2. โ€“ Pรฉriodicitรฉ des inventaires
8.3. โ€“ Conduite ร  adopter en cas de pรฉremption des ARV
8.4. โ€“ Disponibilitรฉ des documents dโ€™inventaire sur les
8.5. โ€“ Conduite ร  tenir en situation de proche pรฉremption
8.6. โ€“ Destruction des antirรฉtroviraux pรฉrimรฉs
IX โ€ RELATIONS
9.1. โ€“ Relations des sites de dispensation avec les autres acteurs
9.2. โ€“ Envoi mensuel du tableau de rรฉpartition des patients
X โ€ AVIS
10.1. โ€“ Outils utilisรฉs avant la dรฉcentralisation
10.2. โ€“ Problรจmes rencontrรฉs lors de la PEC des PvVIH
10.3. โ€“ Problรจmes dans la gestion des mรฉdicaments ARV avant dรฉcentralisation
10.4. โ€“ Avantages de la dรฉcentralisation des mรฉdicaments ARV
10.5. โ€“ Problรจmes dโ€™approvisionnement en mรฉdicaments ARV
XI โ€ SUPERVISION / SUIVI
11.1. โ€“ Missions de supervision
B / QUESTIONNAIRE DU MEDECIN PRESCRIPTEUR
I โ€ PERSONNEL DU SITE
1.1. โ€“ Personnel suffisant
1.2. โ€“ Formation du personnel
1.3. โ€“ Echange dโ€™informations entre le mรฉdecin et le dispensateur
1.4. โ€“ Disponibilitรฉ du tableau de rรฉpartition des patients par protocole au niveau du mรฉdecin
1.5. โ€“ Effets de la dรฉcentralisation sur le travail du mรฉdecin
1.6. โ€“ Disponibilitรฉ des mรฉdicaments ARV de 2nde ligne en cas de besoin
1.7. โ€“ Cadre dโ€™รฉchange entre les diffรฉrents acteurs de la PEC des patients du site dans les rรฉgions de Dakar et Tambacounda
CHAPITRE 3 : DISCUSSIONS
CONCLUSION GENERALE
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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