MODELISATION GEOLOGIQUE DU GISEMENT (MODELE 3D)

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Contexte géologique

Généralités sur la presqu’île du Cap-Vert

La presqu’île du Cap-Vert, qui constitue la pointe la plus occidentale du bassin sédimentaire du Sénégal, forme un éperon bordé par l’océan Atlantique. Selon un profil allant de l’ouest vers l’est, s’y reconnaissent plusieurs régions naturelles : la tête de la presqu’île du Cap-Vert (région de Dakar) limitée par de petites falaises côtières et dominée par les deux collines volcaniques des Mamelles, dont la plus grande culminant à 105 m, est surmontée par le phare (Mémoire d’ingénieur géologue IST de I. WAGUE, 2018). L’isthme du Cap-Vert (Rufisque, Bargny), d’altitude basse (20 à 30 m), est bordé au nord par la région des Niayes ; à l’est le horst de Diass qui forme un relief peu accentué d’une centaine de mètres d’altitude. La Presqu’île du Cap-Vert plonge vers le nord en direction de Kayar de même que la falaise de Thiès qui borde le plateau de Thiès (Roger et al. 2009).
La figure 5 est la carte géologique de la Presqu’île du Cap Vert et du Plateau de Thiès. Elle montre le potentiel des ressources minérales, géotechniques, mais aussi l’occupation du sol dans la zone d’activité de la presqu’île (Roger et al ; 2009).
Pour pouvoir étudier la géologie de notre secteur, nous allons voir les différentes caractéristiques stratigraphique et tectonique de la presqu’île du Cap-Vert.

Stratigraphie

Les forages pétroliers et hydrauliques ont permis d’établir l’échelle stratigraphique de la Presqu’île du Cap-Vert. Cette échelle permet de connaitre la succession allant du Crétacé terminal (Campanien et Maastrichtien) au Quaternaire.
La figure 6 représente la stratigraphie qui commence par les terrains Campanien et du Maastrichtien caractérisés par une alternance de sédiments sableux (grès calcaires du horst de Diass) et argileux (argiles de Tchicky). Sur le Maastrichtien surmonte, en discordance, le Paléocène constitué de calcaires dans lesquels la karstification du niveau supérieur s’étend jusqu’à environ 7 m. Dans l’Eocène inférieur à moyen, on a un dépôt des sédiments marins tels que des sables calcaires (riches en glauconie et en phosphate), des argiles et des marnes blanchâtres. Lors de cette période, se développent des bancs de roches calcaires, peu puissants alternants avec des marnes. Au Miocène, la série émerge à nouveau, et sous l’influence du climat tropical, se développe la cuirasse latéritique.

La tectonique

Sur le plan structural, les mouvements tectoniques ont donné naissance à un système régional de failles verticales (NS et EW) qui marquent la structure du horst de Diass (Martin, 1966). Ce dernier se présente comme une zone charnière, avec un cœur campano-maastrichtien et des flancs présentant des couloirs Nord-Sud constitués de formations du Paléocène recouvertes en discordance par des argiles et des marnes de l’Eocène inférieur. Les rejets des différents compartiments qui peuvent atteindre 300 m, portent successivement tous les affleurements du Crétacé au Lutétien inferieur (Mémoire d’ingénieur géologue IST de S. SARR, 2011).
Le Paléocène se termine par des mouvements tectoniques importants qui soulèvent le horst de Dakar, de Diass et la zone haute de Mbour (Ndour, 2012).
En effet, le bassin est affecté dans sa totalité par une tectonique cassante qui explique son découpage complexe en horsts et grabens, interprété à partir des données géophysiques et des sondages pétroliers (Roger et al., 2009).

Géologie locale

La carrière de Bandia, localisée dans la région administrative de Thiès, plus précisément dans la forêt classée de Bandia, se situe à environ 38 km de la carrière de Bargny de la SOCOCIM industries.
La géologie de la carrière est caractérisée essentiellement par les calcaires du Paléocène recouverts en discordances par des argiles et des marnes de l’Eocène inférieur. Très durs, riche en débris coquilliers, ces calcaires sont actuellement exploités pour la production de granulats et pour la fabrication de chaux. Il existe des affleurements le plus souvent à la faveur des ravins. Ces études ont été encore confirmées par Michot et Pezeril en 1976 et plus tard par Ngom en 2004. La carrière de Bandia a pratiquement la même stratigraphie que celle de Pout (figure 7).
L’étude stratigraphique du gîte révèle l’existence de deux horizons distincts :
 l’horizon inférieur, caractérisé par l’apparition de niveaux siliceux riches en éléments détritiques où on a un calcaire gréseux jaunâtre avec un aspect massif et très dur d’une puissance moyenne de 3 à 4 m formant le substratum du gisement.
 l’horizon supérieur, représenté par des calcaires francs blanchâtres à jaunâtres coquillers et cristallins qui présentent toute une gamme de faciès intermédiaires allant jusqu’à des calcaires crayeux avec un niveau karstifié à grains fins faiblement fossilifères.
 le recouvrement de la zone est constitué par un sol argileux ou de la latérite.
L’examen des différents profils géochimiques réalisés dans la zone permet de constater qu’au niveau de l’horizon supérieur, la teneur en CaCO3 varie très peu, autour d’une moyenne supérieure à 98 % tandis que la teneur moyenne en SiO2 reste faible autour de 0,72 %’ A l’inverse, l’horizon inférieur se caractérise par des teneurs faibles en CaCO3 (64 % à 85 %) et des teneurs élevés en SiO2, pouvant atteindre 34 % (Plan minéral 2009).

ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

Dans cette partie, l’objectif est de combiner les sondages miniers destructifs aux sondages géophysiques afin de déterminer la lithologie du secteur. L’analyse structurale se base sur la réalisation de deux coupes suivant la direction SW-NE, l’une à partir des sondages miniers et l’autre avec les sondages électriques. Les analyses chimiques des sondages ont permis de mieux décrire les faciès du secteur afin de bien connaître la géologie et la géochimie du secteur.

Présentation des données

Aperçu sur les travaux antérieurs

La carrière de Bandia se situe dans la région de Thiès. Elle s’étend sur 1752 ha. Actuellement la société compte exploiter 450 ha vers l’Est de la carrière. Des travaux plus anciens ont été effectués entre 2000 et 2018.
• Des sondages ont été réalisés sur le palier inférieur de Bandia en 2006.
• 21 sondages carottés de profondeur 20m, d’une maille de 400 m*265 m, ont été réalisés en Avril et Mai 2000 sur l’extension de 300 ha de la carrière par la SASIF. Une analyse des 21 sondages avait été réalisée à partir d’Octobre 2000 au laboratoire de SOCOCIM-INDUSTRIES.
• Deux campagnes de prospection de SOCOCIM et SODEVIT durant en Mai et Juin 2003 (Noaily, 2003).
• D’autres sondages miniers et géophysiques ont été réalisés sur le panneau 5 en 2018 pour pouvoir commencer une exploitation sur surface de 450 ha dans la partie P5-3 du périmètre 5. Les sondages miniers ont des profondeurs maximum de 25m tandis qu’un panneau électrique permet de prospecter le sous-sol sur une longueur de 235m et une profondeur de 40 m maximum.
• la vérification de la nature du sous-sol sur la zone accordée et les extensions demandées
• la reconnaissance des zones d’extension possibles à l’Est pour une nouvelle exploitation.

La tomographie électrique

Pour ces travaux de prospection géophysique, on utilise
 un résistimètre SYSCAL,
 48 électrodes (avec des pinces cuivrées) de longueur de 40 cm et de diamètre 12 mm chacune,
 48 piquets en acier,
 un décamètre,
 2 câbles (longueur de 115 m)
 un bidon de 10 L et du sel pour faciliter la réponse du sol
 une batterie de voiture (12V, 640A pour le fonctionnement de l’appareil),
 deux (2) marteaux,
 un ordinateur (pour l’acquisition des données de mesure) etc.
La tomographie électrique permet la représentation unidirectionnelle, ou la distribution, des propriétés électriques intrinsèques du milieu étudié à l’aide de quadripôles. Avant de faire la prospection un layonnage a été fait pour couvrir la zone avec des layons distants de 250 m entre eux. Les lignes programmées équidistantes de 100 m ont une longueur de 235 m chacune.
La surface de prospection autorisée par la direction des mines et de la géologie (DMG) pour le périmètre 5 est de 1752 ha. Pour faciliter le travail, le périmètre 5 a été subdivisé en trois parties (P5-1 ; P5-2 ; P5-3). Ainsi, 135 panneaux ont été réalisés sur un linéaire 31725 m pour couvrir les parties P5-1 et P5-2 du périmètre 5.
Les 450 ha objet d’une demande d’exploitation qui concernent notre étude se trouvent dans P5-3 où il n’y a pas de sondages électriques. De ce fait, un certain nombre de profils électriques (18-BD-6-7,18-BD-8-7,18-BD-13-8,18-BD-10-8) bordant le secteur d’étude est interprété par une corrélation des sondages destructifs les plus proches. L’avantage des sondages électriques est qu’elles sont moins chères et plus profondes que les sondages destructifs. Elles peuvent atteindre des profondeurs de plus 40 m mais celles réalisées ici se limitent à 30 m.

Présentation des images des profils électriques

Ces profils électriques (figure 8) sont réalisés sur des profondeurs de 30m. Elles permettent de distinguer de grandes épaisseurs de découverture stérile par rapport aux calcaires.

Interprétation des profils électriques

Les panneaux électriques réalisés donnent des gammes de résistivités à partir desquelles on définit les différents types de faciès présents dans la zone.
Après l’interprétation des panneaux, on distingue trois gammes de résistivités :
 Les plus petites valeurs de résistivités inférieures à 30 Ohm.m qui sont le plus souvent en surface des panneaux. Cette gamme de résistivité serait la couverture (terre noire, sable, argile ou attapulgite…)
 Une gamme de résistivité moyenne variant entre 30 et 50 Ohm.m qui est souvent à la base du minerai. Elle peut correspondre à des marnes, calcaires marneux, ou des argiles.
 De grandes gammes de résistivités supérieures à 50 Ohm.m obtenues après la couverture stérile. Elle pourrait correspondre au minerai de calcaire.

Les sondages destructifs

Pour effectuer les travaux de sondages, on utilise le matériel suivant :
 une sondeuse destructive
 une chargeuse, une brouette et une pelle,
 des sacs d’échantillonnage et des seaux (pour récupération des échantillons) ;
 un GPS
 et les équipements de protection individuelle (EPI) pour le personnel (gants ; casques de sécurité ; masques à poussière; lunette de sécurité ; chaussure de sécurité etc.).
Les sondages destructifs constituent une méthode directe. Cette dernière permet de faire un échantillonnage ; c’est-à-dire la matière est récupérée par une machine à partir du sous-sol et est mise dans des sachets d’échantillonnage. On identifie ainsi les différents faciès traversés en fonction de la profondeur. Ce qui permettra d’établir des logs stratigraphiques pour chaque trou de sondage pour ainsi corréler avec les sondages électriques afin de confirmer la véracité des informations. La profondeur maximale de ces sondages est de 25m. Au total 29 sondages destructifs ont été réalisés dont 10 en Avril et 19 en mai 2018 dans la zone de Bandia au Panneau P5 sur un linéaire de 519m. P5 est divisé en 3 parties P5-1, P5-2 et P5-3.
La plupart des sondages miniers destructifs ont été effectués dans la partie P5-3 en l’absence de panneaux électriques due aux contraintes de temps, à l’approche de l’hivernage. Les 450 ha qui concernent notre étude contiennent 15 sondages destructifs. La figure 10 indique les positions des différents sondages réalisés dans le secteur.

Synthèse et orientation de l’exploitation

Cette étude révèle un épaississement du recouvrement argileux d’Est en Ouest, une augmentation de l’épaisseur du calcaire vers l’Est.
Sur le plan tectonique, les données de sondages mettent en évidence la présence de failles subverticales et une faille majeure orientée Nord-Sud qui entraine un affaissement vers l’Ouest ; d’où une importante pollution des calcaires vers le Nord-Ouest aux alentours du point de sondage 18-SD-BD16.
Cet effondrement ainsi évoqué peut se justifier par les conduits naturels (dits karstiques) formés par la dissolution des calcaires. Ces conduits peuvent être à l’origine de fontis, généralement à cause de 2 processus : soit par départ de sédiments souterrains vers les conduits karstiques actifs (où l’eau circule et on a bien la présence d’une nappe peu profonde dans le milieu), soit par rupture du toit calcaire d’un conduit naturel, entrainant dans tous les cas l’effondrement des terrains sus-jacents.
Ainsi pour une meilleure connaissance de la géologie du terrain et une bonne exploitation, il est préférable :
• d’augmenter le nombre de sondages miniers destructifs
• réaliser quelques sondages carottés au moins à une maille de 200 m et les coupler à des sondages électriques
• ou bien faire des sondages carottés à la place des destructifs puisqu’ils fournissent plus d’informations
• tester la méthode sismique pour voir si elle ne donne pas de meilleurs résultats que les sondages électriques
• prendre en compte lors de l’exploitation la partie NW la pollution et le taux de stérile.
Car non seulement cela ne sera pas rentable mais aussi en cas de détection de ces fissures ou cavités, il sera nécessaire d’adapter le chargement, faute de quoi les explosifs et en particulier le nitrate-fioul (qu’on utilise à la Sococim) risquent de se répandre à l’intérieur de ces cavités et créer un risque de projection majeur.

La carte isovaleur de l’épaisseur du recouvrement

Le toit du calcaire correspond au mur du recouvrement. La figure 14 représente la carte des isovaleurs de l’épaisseur du recouvrement. La zone est caractérisée par une épaisseur moyenne de recouvrement de 5,8m. Le recouvrement est composé de la terre noire, l’argile, de la latérite et du sable. Le Nord-Ouest regroupe les épaisseurs les plus faibles de 1.5 m qui augmentent progressivement jusqu’à 8.5 m vers le Nord-Est. Cette différence d’épaisseur entre les deux extrêmes peut être causée par une forte érosion ou un effondrement du NW.

La carte isopaque du minerai

La figure 15 met en évidence une géométrie marquée par la présence d’affaissements plongeant le toit jusqu’à des altitudes inférieures à 4 m vers le NW. Ces affaissements seraient dus à l’intense karsification et les jeux de failles qui affectent le secteur.
Les épaisseurs varient progressivement de 6 à 18,5m du NW au NE, mais également du NE au SW. Il est important de préciser que les sondages miniers destructifs n’ont pas atteint le mur du calcaire. Ainsi l’épaisseur moyenne des calcaires sur la profondeur des sondages effectués est de 13,4 m.
En effet le ratio de la zone (Stérile/minerai calcaire) est de 0.43 ; ce qui montre que le recouvrement est plus ou moins important par rapport à la puissance du minerai.

La carte isovaleur de la profondeur de la nappe d’eau

L’existence de la nappe est effective et prouvée pour la plupart des sondages entre les profondeurs de 16 à 25 m à partir du centre vers le NE. La nappe se trouve à une profondeur moyenne de 20 m. Ce qui peut hypothéquer l’exploitation. Ainsi, on doit tenir compte de cette nappe et proposer un modèle d’exploitation efficace. Il sera donc important de connaitre son modèle hydrogéologique et surtout son régime pendant et après la saison des pluies.
La forme de la figure 16 montre que la nappe a une allure variable. Cela peut être due au fait que la profondeur d’investigation des sondages se limite à 25 m. Ainsi, dans ces parties blanches la nappe est plus profonde et dépasse les 25 m.
L’analyse et l’interprétation des données de sondages géophysiques et destructifs indiquent que cette zone située vers le centre Est du périmètre 5 traduit un fort potentiel en calcaire mais avec un recouvrement important et une nappe proche.

Caractérisation géochimique de la carrière de Bandia

Les constituants chimiques du gisement

La caractérisation géochimique est faite à partir des analyses chimiques des données de sondages. La composition chimique est déterminée pour chaque mètre de profondeur pour tous les sondages. Ce qui permet l’identification des 10 éléments chimiques suivants : SiO2, Al2O3, Fe2O3, CaO, MgO, P2O5, K2O, Na2O, SO3, et Cl-. Les résultats d’analyse chimique vont nous permettre de connaitre la composition chimique des différents niveaux à exploiter.
A partir de ces résultats, on détermine les statistiques de chaque variable (les valeurs maximale, moyenne, moyenne, et l’écart type) à l’aide des teneurs moyennes.

Statistique des principaux constituants du calcaire

Le tableau 9 montre les statistiques des principaux éléments constituants des calcaires de Bandia : SiO2, Al2O3, Fe2O3, CaO, MgO et P2O5. On note des teneurs de CaO fortement dominantes dans le milieu avec des valeurs très élevées. La silice (SiO2) est plus représentée que le Fe2O3, l’alumine Al2O3 et le MgO.

Variation latérale des principaux constituants chimiques du calcaire de Bandia

Pour mieux apprécier la géochimie des calcaires de la zone, on réalise à partir du logiciel Surfer des cartes de distribution latérale des principaux constituants des calcaires : SiO2, CaO, MgO, Fe2O3, Al2O3, P2O5
 Distribution latérale de SiO2 dans le calcaire de Bandia
La silice provient essentiellement des sables et des accidents siliceux. C’est un élément très important pour la cuisson. Néanmoins à certaines proportions, elle peut entrainer un phénomène de colmatage dans le four lors de sa fusion.
Les plus fortes teneurs de silice se trouvent au Nord-Ouest du gisement avec des valeurs de 7,5 à 9 %. Cela est dû à la contamination du calcaire par les formations stériles. Du centre vers l’Est, on a des teneurs de SiO2 très faibles. Dans sa généralité, le calcaire de Bandia est caractérisé par des teneurs de SiO2 faibles qui varient entre 1,5 et 9 % avec une moyenne de 4.28%.
La forme de la silice supérieure à 5% est due aux karsts qui sont le plus souvent remplis par du sable riche en silice. La figure 17 représente la distribution latérale de la silice dans le secteur.
 Distribution latérale du CaO
La chaux considérée comme un élément indispensable à la fabrication du ciment est le principal composant du calcaire.
La figure 18 montre que contrairement à la silice les fortes teneurs chaux se concentrent dans la partie orientale du secteur. Elle révèle des teneurs en CaO importantes supérieures à 48%. Les teneurs augmentent progressivement d’Est en Ouest où elles atteignent des maximas de 53%. Ainsi, elles varient de 30 à 53,51% avec une moyenne de 50,97%. Par contre vers le Nord-Ouest précisément à proximité du sondage 18BD-SD16, les calcaires sont très pollués. Cette pollution est causée par le recouvrement sablo-argileux qui remplissent les karsts. C’est ce phénomène qui justifie que cette partie est pauvre CaO.
 Distribution latérale d’Al2O3
Les oxydes d’aluminium et de fer facilitent la cuisson quand leurs pourcentages cumulés est supérieurs 6,5%. Ils interviennent comme fondants.
La figure 19 met en évidence de fortes teneurs d’Al2O3 vers le Nord-Ouest surtout aux alentours du sondage 18BD-SD16. Dans cette partie, les teneurs sont généralement supérieurs à 0.9 et augmentent jusqu’à 2 dans la partie Nord-Ouest où le calcaire est pollué par les sédiments argilo-sableux à latéritiques par les infiltrations des eaux de pluies. Les teneurs en Al2O3 des calcaires de Bandia oscillent entre 0,2 à 2 % avec une moyenne de 0,91.
 Distribution latérale du Fe2O3
Dans la globalité du secteur, les teneurs de Fe2O3 sont généralement supérieures à 0.5. Elles augmentent progressivement vers le Nord jusqu’à une valeur maximale de 1,16% aux alentours du point de sondage 18BD-SD16. Ces fortes teneurs sont le résultat de l’altération de l’argile latéritique qui contamine le calcaire après infiltration des eaux de pluies à travers les microfractures ou les calcaires marneux riches en minéraux argileux. Vers ce côté de la carrière on note une importante pollution du calcaire. La teneur moyenne de Fe2O3 dans le calcaire de la zone est de 0.63%. Les zones à fortes teneurs de Fe2O3 correspondent à celles où les teneurs de Fe2O3 sont élevées.
On remarque que les variations latérales du Fe2O3, de l’Al2O3 et de la silice (figure 20) sont pratiquement identiques dans le secteur. Ce qui met en évidence la présence de sable argilo-latéritique dans le milieu.
 Distribution latérale de l’oxyde de magnésium ou la magnésie MgO
L’analyse de la figure 21 montre que les teneurs de MgO varient de 0 à 0,84% avec une moyenne de 0,19% strictement comprise entre 0 et 5% spécifiée dans le guide de l’ingénieur en cimenterie donc favorable à l’exploitation. La zone de Bandia est généralement pauvre en magnésie avec teneur très faible dans le calcaire ; ce qui est due à l’absence de dolomie. La magnésie n’a pas d’influence sur le LSF, IS et MA mais plutôt sur la qualité du clinker.
 Distribution latérale du P2O5 dans le calcaire de Bandia
La figure 22 montre que les teneurs de P2O5 varient de 0 à 2,3% avec une moyenne de 0,74. Les plus fortes teneurs se concentrent au Nord-Est et vers le centre au voisinage des sondages 18BD-SD20 et 18BD-SD23 sous forme de poches.
Les conditions de confinement ou anoxiques favorisent des dépôts calcaires argileux riches en matières organiques appelées « black limestones ». Ces conditions sont : la remontée rapide du niveau marin, la stagnation des eaux profondes dans les karsts, l’arrivée des courants upwellings augmentant la concentration en matière organique des sédiments (Wiedmann et al, 1982). On a ainsi une sédimentation biochimique après le retrait de la mer. Ce qui pourrait être l’origine probable du P2O5 en inclusion dans les calcaires de Bandia.
Cette figure montre également que le P2O5 et le SiO2 ont des similarités sur la forme de distribution. Ce qui peut aussi liée à des phénomènes de pollution.

Variation du LSF

L’observation de la figure 23 montre que les valeurs du LSF sont plus importantes dans la partie Est du secteur avec des maximums de 1130. Les plus faibles valeurs se trouvent dans la partie Nord-Ouest. La saturation moyenne est de 671,8 (facteur de saturation en chaux) sur presque toute l’étendue de la zone. Seules quelques poches remplies d’argiles au Nord et au Nord-ouest, donnent des valeurs inférieures. La saturation en chaux augmente progressivement de l’Ouest à l’Est.
La géochimie du secteur met en évidence une distribution variable des éléments chimiques. La teneur en CaO augmente d’Ouest en Est. Mais dans la partie riche en CaO, on note des impuretés remarquables avec des teneurs plus ou moins élevées des éléments tels que SiO2, Al2O3, Fe2O3, MgO sous forme de poches surtout vers le Nord-Ouest.

Conclusion partielle

La caractérisation géologique de la carrière de Bandia nous a permis d’avoir une idée sur la stratigraphie et la lithologie de la zone. On distingue du bas vers le haut, une nappe peu profonde suivie d’une couche d’argile de faible épaisseur. Ensuite, on a les calcaires coquillers ; crayeux, affectée par une karstification très poussée vers le sommet. Et enfin viennent les argiles noirâtres souvent latéritiques qui forment la découverture stérile.
Cette étude révèle également une augmentation de l’épaisseur du calcaire vers de l’Ouest vers l’Est.
Sur le plan tectonique, les données de sondages mettent en évidence la présence de failles subverticales et une faille majeure orientée Nord-Sud qui entraine un affaissement vers l’Ouest ; d’où une importante pollution des calcaires vers le Nord-Ouest aux alentours du point de sondage 18-SD-BD16.
L’étude géochimique de la carrière est basée sur l’exploitation des résultats des analyses chimiques des différents sondages. L’interprétation des cartes isovaleurs des oxydes réalisées à partir des résultats chimiques montre que :
• les teneurs importantes en silice se trouvent dans la partie Nord-Ouest du gisement à cause de la présence des faciès sablo-argileux qui proviennent du horst de Diass.
• la partie Sud-Est du gisement couvre les plus fortes teneurs de chaux (CaO) grâce à une importante présence des calcaires. Il faut noter que cette zone pauvre en silice car elle évolue en sens inverse de la chaux.
• une faible proportion de P2O5 d’une teneur moyenne inférieure à 0,6 % favorable à la fabrication de cru car respectant les normes fixées par le guide de l’ingénierie en cimenterie.
• une proportion de magnésie très faible due à l’absence de dolomies dans la zone.
• de fortes teneurs d’oxydes de fer et d’aluminium à cause du remplissage d’argile et de latérites vers l’Ouest.

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Table des matières

Liste des abréviations
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : GENERALITES
1.1 Problématique
1.3 Généralité sur le ciment
1.3.1 Définition
1.3.2 Technique de fabrication
1.3.3 Ciments à SOCOCIM
1.4 Contexte physique et géologique
1.4.1 Contexte physique
1.4.2 Contexte géologique
1.4.2.1 Généralités sur la presqu’île du Cap-Vert
1.4.2.1.1 Stratigraphie
1.4.2.1.2 La tectonique
1.4.2.2 Géologie locale
Conclusion partielle
CHAPITRE 2 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
Introduction
2.1. Présentation des données
2.1.1 Apercçu sur les travaux antérieurs
2.1.2 La tomographie électrique
2.1.2.1 Présentation des images des profils électriques
2.1.2.2 Interprétation des profils électriques
2.1.3 Les sondages destructifs
2.1.4 Comparaison des sondages miniers destructifs et géophysiques
2.2 Synthèse et orientation de l’exploitation
Conclusion partielle
2.3 Caractérisation géologique et géochimique : Analyse spatiale 2D
2.3.1 Caractérisation géologique des calcaires du gisement de Bandia
2.3.1.1 Morphologie de la carrière de Bandia
2.2.1.2 La carte isovaleur de l’épaisseur du recouvrement
2.2.1.3 La carte isopaque du minerai
2.2.1.4 La carte isovaleur de la profondeur de la nappe d’eau
Conclusion partielle
2.2.2 Caractérisation géochimique de la carrière de Bandia
2.2.2.1 Les constituants chimiques du gisement
2.2.2.2 Statistique des principaux constituants du calcaire
2.2.2.3 Statistique des principaux constituants du stérile
2.2.2.4 Variation latérale des principaux constituants chimiques du calcaire
2.2.2.5 Variation du LSF
Conclusion partielle
CHAPITRE 3 : MODELISATION GEOLOGIQUE DU GISEMENT (MODELE 3D)
Introduction
3.1 Utilité du logiciel Surpac
3. 2 Procédure de modélisation de la carrière de Bandia
3.3 Les résultats de la modélisation
3.3.1 Les sections
3.3.2 Triangulation (Triangulate)
3.3.3 Le modèle final
3.4 Estimation des réserves
3.4.1. Principe de calcul des volumes dans Surpac
3.4.2 Estimation du recouvrement et du minerai calcaire
3.5 Schéma d’exploitation de la carrière de Bandia
CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
Références

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