Projet, le mot s’emploie aujourd’hui couramment dans la vie économique comme dans notre quotidien. Il sert un peu à tout, souvent à caractériser un problème que nous ne savons pas résoudre. d’une manière générale, un projet peut être défini comme une production personnalisée dans un environnement complexe, à contrario de biens de consommation qui pourront être définies comme une production de masse dans un environnement stable.
Il existe de ce fait une multitude de projets quant à leur structure organisationnelle, financière, humaine, informationnelle, leur finalité, les acteurs qui vont piloter, ceux qui en seront les clients, les bénéficiaires, ceux qui seront en interconnexion avec le projet dans divers environnements.
On peut trouver les projets « récurrents », c’est-à-dire ayant une même structure technique mais dont la mise en œuvre sera adaptée et ajustée en fonction du contexte d’un environnement de proximité.
On peut trouver les projets « one shot » c’est-à-dire suffisamment spécifiques pour qu’une fois réalisée il sera très difficile de les reproduire.
On peut trouver ce que l’on appelle des projets « concédés », c’est-à-dire des projets dans lequel le cas de transfert d’exploitation va dépendre d’un environnement juridique extrêmement prégnant. Face à cette véritable galaxie de projets, il est fondamental de bien définir les contours du projet, ses frontières, ses limites et donc pour être pragmatique : savoir de quoi nous allons parler.
Ce qui fait que bon nombre de projets sont mal posés et ne sont pas, en finalité, des projets.
Comment définir la notion de projet ?
Le mot « Projet » vient du latin « projere » qui signifie que « jeter en avant ». Cette notion de projection est extrêmement importante dans l’appréhension du projet car elle fixe deux éléments essentiels qui sont le « positionnement » et le « mouvement» que nous retrouvons dans toute démarche de management stratégique . Le projet peut être aussi abordé, soit suivant une approche « technicotechnicienne », soit selon un angle beaucoup plus ouvert.
Dans cette thèse, la notion de projet sera comparée à : « une aventure temporaire entreprise dans le but de créer quelque chose d’unique ».
C’est donc plus sous l’angle de sa dynamique sociologique, voire anthropologique, que nous allons aborder la notion de projet. Cette notion d’unicité est très importante dans le déroulement des hypothèses qui sont présentées dans le cadre de cette thèse. En effet, de manière traditionnelle, un projet se termine à une date déterminée et unique car le résultat final est propre au projet entrepris. Dans l’intitulé de cette thèse, il est qualifié « projet de coopération géo territoriale ».
Ces caractéristiques globales peuvent être résumées par :
– projets à « caractère partenarial », c’est-à-dire faisant intervenir plusieurs acteurs que ce soit dans la conception du projet que dans sa réalisation et son exportation ;
– projets à « caractère d’accès à cofinancement », c’est-à-dire ayant capacité à consommer des ressources financières aussi bien privées que publiques et donc multiples dans leurs formes et leurs conditions d’accès ;
– projets à « caractère pluriculturel » c’est-à-dire tenant compte des différences entre acteurs de cultures diverses ;
– projets à « caractère bi territorial », c’est-à-dire intégrant les contingences et les contraintes structurelles et conjoncturelles des acteurs d’un territoire de départ et celles du territoire d’arrivée.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il nous faut apprécier en quoi le projet, pour une entreprise, pour une institution ou pour toute autre organisation, se trouve confronté à des situations qui conduisent à réfléchir sur son sens, sa représentation, sa structuration, son interaction avec l’environnement qu’il soit interne ou externe au projet.
Sont ainsi défini des frontières « strictes » et d’autres plus « flexibles », présentant une similitude avec la géographie administrative et la géographie culturelle des territoires.
L’une est décrétée par un pouvoir qui veut en assumer la gouvernance. L’autre émerge des spécificités et des caractéristiques de son environnement prenant en compte aussi bien les facteurs que les acteurs. Dans ce but, nous allons voir comment évolue un projet tout au long de son histoire pour formuler les premières questions relatives à son processus informationnel. Pour ce faire, nous allons aborder le projet comme un « système créé par l’homme » comme l’a décrit Midler et reposant sur une innovation jaillie de l’imagination d’un ou de plusieurs individus. Si ceux-ci trouvent suffisamment d’intérêt à cette idée, ils tenteront de la développer à travers un projet. Même vague, encore abstrait, le projet (idée à projet) n’en prend pas moins de place dans leurs esprits. Il devient alors un but pour « son et ses les initiateurs ». Si ceux-ci persévèrent encore, ils en viendront à tenter de déterminer les moyens utiles à sa réalisation. Ces moyens peuvent bien sûr s’avérer de nature très différente. Les ressources humaines pourront en effet participer à la réalisation du but par leur travail, mais aussi par leur créativité, leur réflexion et leur savoir-faire. Le projet sera ainsi peu à peu modelé, complété, modifié, reformulé, …
Il deviendra le fruit d’une collaboration pour ensuite évoluer et parfois même s’éloigner de son point de départ. Nous verrons par la suite que cela se traduira dans la définition que nous donnerons du projet.
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Table des matières
Introduction
1) Motif de la recherche
2) Hypothèse centrale
3) Ce qu’il est utile de savoir avant d’aller plus loin
4) Plan de la thèse
1) Introduction de la première partie
2) Chapitre 1 : Appréhension de la notion de système projet
1. Introduction du chapitre 1
2. Le Système Projet
3. L’organisation projet
4. Le temps projet
5. La formalisation projet
6. Le Management organisationnel informationnel projet
7. Le centre de décision projet
8. La gouvernance projet / partenariat projet
9. La prospective stratégique projet
10. Conclusion du chapitre 1
3) Chapitre 2 : L’environnement projet
1. Introduction du chapitre 2
2. L’environnement écologique
3. L’environnement technologique
4. L’environnement économique
5. L’environnement juridique
6. L’environnement politique
7. L’environnement social
8. La résilience des environnements
9. Les facteurs clés d’innovation valeur du projet
10. Conclusion du chapitre 2
4) Chapitre 3 : la collaborative projet
1. Introduction du chapitre 3
2. Les formes de collaboration
3. Le canevas stratégique
4. La structure collaborative projet
5. Conclusion du chapitre 3
Conclusion
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