Modelisation du concept de territoirebasee sur l’accessibilite dans les espaces ouverts

Au cours de la dernière décennie, des milliers de publications ont abordé des questions importantes sur les approches durables de l’aménagement des territoires et la gestion des terroirs. Ces dernières se sont surtout focalisées sur le rôle des personnes et des communautés dans la gestion des ressources de l’espace, les différentes analyses de potentialité, la révision de la législation et des textes relatifs aux forêts et à la conservation, l’affectation raisonnée de l’espace se traduisant par sa planification et sa gestion. Madagascar, dans ce courant d’aménagement durable des territoires, depuis l’ère coloniale, a produit de nombreux documents à cet effet. En fait, le pays a été doté d’un premier Schéma d’Aménagement du Territoire élaboré en 1952 : le Plan Rotival qui traduisait la politique et les moyens que comptait mettre en œuvre la puissance coloniale afin de répondre à sa stratégie pour la réalisation de l’économie de traite, et depuis cette date, cette préoccupation est inscrite dans les attributions de Ministères spécifiques (PNAT, 2006). Aussi, de nombreux projets viennent y prêter mains fortes.

Actuellement, l’Etat Malagasy se fixe comme défi la promotion du développement rapide et durable du pays à travers la mise en œuvre de nombreux programmes se basant sur la décentralisation, la bonne gouvernance, l’approche participative et démocratique, ainsi que la répartition équitable des revenus. L’ampleur du défi et la mise en œuvre de ces principes nécessitent l’implication et la participation ainsi que la responsabilisation de tous les acteurs directs et indirects du pays (PRD ALAOTRA MANGORO ,2005). Ce processus modifie le contexte du développement local et conduit à la recherche d’une articulation entre les projets de développement local et la décentralisation avec la mise en place de projets de développement communal.

PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

Problématique

Toutes les approches territoriales devront permettre : la participation des populations à la conception d’un projet ou d’une vision partagée pour le développement durable de leur territoire ; l’affectation raisonnée de l’espace à des usages agricoles, environnementaux, urbains et industriels ; la sensibilisation de l’ensemble des acteurs à l’intégration de la dimension environnementale dans les dynamiques de développement ; la planification et la gestion des infrastructures et des équipements sociaux (éducation, santé,…) et la prise en compte des relations économiques (RAZAFINDRAKOTO, 2010).

D’autant plus, la territorialisation des acteurs est une démarche incontournable pour mettre en œuvre l’aménagement des territoires et pour maîtriser les jeux d’acteurs. La réalisation de ces approches devient difficile quand il y a des lacunes dans la limitation des unités administrative. Aussi, la gestion et l’aménagement des territoires sont plus efficaces quand les unités géographiques sont assez petites, tel que: village ou district (BIGMAN, 2000). Un système d’administration et d’aménagement du territoire, qui fonctionne bien, apparaît crucial pour l’avenir économique et social de Madagascar (GUO, 2010). Malgré le fait que la zone d’étude est dotée de plans régionaux de développement, cela ne l’exclut pas des enjeux majeurs de l’aménagement des territoires à Madagascar.

En effet, la vision d’aménagement du territoire est dite « floue » du fait d’une insuffisance de traduction spatiale. Cela induit au non optimisation de l’interaction positive des sous-territoires et des secteurs transversaux (efficience territoriale), favorisant certains conflits d’usage (de l’espace) intersectoriel et augmentant les difficultés dans la gouvernance économique locale/régionale. Jusqu’à présent, malgré l’accélération notable des levées cartographiques, la traduction spatiale des divisions administratives dans les différentes cartographies s’arrête souvent à l’échelle communale d’où la nécessité d’y apporter plus de détails. Les décisions sur le territoire concernent des entités spatiales dont les contours peuvent être difficiles à discerner (DIENG et al., 2000). La mise en place d’un développement durable implique alors la recherche de nouvelles façons de représenter les structures spatiales pour des fins décisionnelles. Plus la recherche avance et plus il est perçu à quel point la dimension géographique et territoriale est centrale dans la caractérisation des problèmes en jeu (THEYS, 2002).

Hypothèses

Face à cette problématique, deux hypothèses sont émises :

H1: L’appropriation anthropique d’une unité spatiale résulte de son accessibilité aux ressources et aux services que cette unité peut offrir.

Il existe, pour une date donnée, une série de critères, spatialisés, pouvant expliquer la variabilité de l’état de l’occupation du sol, autrement dit, son aptitude pour son usage ou encore la viabilité de l’unité spatiale. En effet, l’appropriation anthropique d’un espace n’est pas un simple fait du hasard mais elle est liée à une certaine ressource et/ou service qu’il convoite. D’où la nécessité d’identifier ces facteurs qui pourront expliquer l’installation humaine dans une unité spatiale donnée. Les problèmes décisionnels concernant le territoire abordent toujours une situation existante; ils n’opèrent pas dans un environnement nouveau. L’étude est donc amenée à tenir compte de l’existant (populations, infrastructure, équipement, etc.), qui est généralement hétérogène et complexe (LAARIBI, 2000), pour représenter cartographiquement la qualité d’habitat ou la viabilité de chaque unité de l’espace. Ainsi, en superposant sur cette carte de qualité d’habitat l’emplacement de tous les chefs-lieux administratifs ; un taux des chefs-lieux administratifs situés en zones plus favorables à la vie sur la carte qui dépasse 50% constituerait un indicateur objectivement vérifiable pour confirmer cette hypothèse.

H2: L’accessibilité géographique agit sur la délimitation des unités territoriales.

Les modèles classiques de l’analyse spatiale expriment tous le rôle de la distance dans la constitution et la permanence de telle ou telle configuration. Cela suggère que l’accessibilité, via un réseau et des moyens de communication, est une mesure plus réaliste d’espacement géométrique, d’abord en ce qu’elle est contextuelle à un espace différencié et à une époque donnée (DUMOLARD, 1999). L’accessibilité par rapport aux centres des chefs-lieux administratifs ou encore l’ensemble des chemins minimaux de tous les lieux à ces centres pourraient donc donner une indice sur la délimitation territoriale. En outre, la taille ainsi que le regroupement des unités territoriales pourraient donc dépendre de l’accessibilité géographique de l’espace en question. En entamant une nouvelle délimitation territoriale basée sur l’accessibilité géographique par rapport aux centres des chefs-lieux administratifs, la carte obtenue serait amenée à être comparée à la carte de délimitation actuellement reconnue. La concordance entre les deux cartes, se traduisant par un indice kappa très proche de 1, permettrait de confirmer la véracité de cette hypothèse.

ETAT DES CONNAISSANCES

Cette étude est fondée sur des concepts qu’il faut, au préalable, bien définir:

Notion d’ « espace ouvert »

L’espace ouvert est un terme technique de l’aménagement, terme qui est emprunté des urbanistes et paysagistes. La notion d’ « espace ouvert » est traduite de l’expression anglaise « open space », elle-même traduite du terme suédois «friyta» qui se rapporte à un espace « libre » au sens de « non construit ». Il est défini comme étant « un terrain non urbanisé ou un espace aquatique, n’ayant pas de fonctions de transport ou de terminal » (FERRAND, 2010). L’ouverture fait alors avant tout référence à l’échappée visuelle paysagère par contraste avec l’horizon fermé qui caractérise l’espace bâti (MAYTE, 2009). Dans cette étude, l’«espace ouvert» sera utilisé pour désigner tout paysage à champs ouverts, ceci en se référant à l’échappée visuelle paysagère. En d’autres termes, là où il n’y a que très peu de forêts ou de cultures forestières.

Notion de « territoire »

Le développement local fait souvent référence à la notion de « territoire ». Le terme « territoire » est entendu comme une entité socioéconomique et prend deux définitions distinctes. D’une part, le terme désigne un découpage administratif à l’échelle géographique en vue d’une meilleure coordination entre les acteurs locaux tels que la région, le district, la commune. D’autre part, il désigne le champ d’action dans lequel s’intègrent les systèmes productifs et les acteurs (HERRICK et al., 2009). Ainsi, le territoire comprend les ressources disponibles techniques, financières, naturelles et humaines. Il est donc considéré comme l’un des critères du développement local. En effet, le terme signifie un espace construit et géré par des acteurs multisectoriels qui sont issus de différents domaines. En ce sens, sa concrétisation peut être considérée comme une approche qui vise à impliquer les acteurs à s’organiser, à planifier et à diriger des actions par rapport aux obligations inhérentes aux sociétés et à ses membres.

Notion d’ « accessibilité »

Les modèles classiques de l’analyse spatiale expriment tous le rôle de la distance dans la constitution et la permanence de telle ou telle configuration. Mais l’accessibilité, via un réseau et des moyens de communication, est une mesure plus réaliste d’espacement géométrique, d’abord en ce qu’elle est contextuelle à un espace différencié et à une époque donnés (DUMOLARD, 1999). En géographie, l’accessibilité d’un lieu est généralement définie comme la plus ou moins grande facilité avec laquelle ce lieu peut être atteint à partir d’un ou de plusieurs autres lieux, par un ou plusieurs individus susceptibles de se déplacer à l’aide de tout ou partie des moyens de transport existants (MORRIS et al, 1979, in Congrès ATEC ITS France 2014). Ainsi, l’accessibilité ne renvoie pas uniquement à la seule possibilité d’atteindre ou non un lieu donné, mais elle traduit également la pénibilité du déplacement, la difficulté de la mise en relation appréhendée le plus souvent par la mesure des contraintes spatio-temporelles. En d’autres mots, c’est « un concept essentiellement spatial, qui vise à rendre compte de l’effort à consentir pour parcourir l’espace, dans le but d’atteindre un lieu qui abrite une ressource » (L’HOSTIS, CONESA, 2010). De ce fait, l’accessibilité va dépendre non seulement de la position géographique respective des lieux d’origine et de destination, mais également du niveau de service offert par le ou les systèmes de transport utilisés pour accomplir le déplacement. Il en découle alors l’accessibilité de personnes vis à vis d’une ressource et l’accessibilité des territoires compte tenu de ses contextes spatiotemporels dont les deux cas seront utiles ultérieurement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : MATERIELS ET METHODES
1.1. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
1.1.1. Problématique
1.1.2. Hypothèses
1.2. ETAT DES CONNAISSANCES
1.2.1. Notion d’ « espace ouvert »
1.2.2. Notion de « territoire »
1.2.3. Notion d’ « accessibilité »
1.3. MILIEU D’ETUDE
1.3.1. Localisation géographique
1.3.2. Description du bassin versant du Maningory
1.4. MATERIELS
1.4.1. Images satellitaires
1.4.2. Base de données sur le bassin versant
1.4.3. Délimitation de la zone d’étude
1.5. CARTOGRAPHIE DE L’OCCUPATION DU SOL
1.6. DELIMITATION DES TERRITOIRES
1.6.1. Création de la matrice de friction
1.6.2. Identification des chefs-lieux et création de la carte des qualités d’habitat
1.6.3. Approche de la délimitation
1.6.4. Validation
1.7. LIMITES METHODOLOGIQUES
1.8. CADRE OPERATOIRE
Partie 2 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
2.1. DEFINITION DE LA MATRICE DE FRICTION
2.1.1. Occupation du sol
2.1.2. Cartographie des pentes
2.1.3. Matrice de friction
2.2. DELIMITATION DES TERRITOIRES
2.2.1. Identification des chefs-lieux territoriaux
2.2.2. Carte des qualités d’habitat
2.2.3. Application du modèle au niveau commune et validation
2.2.4. Application du modèle au niveau fokontany
Partie 3 : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. DISCUSSIONS
3.1.1. Discussions sur la méthodologie
3.1.2. Discussions sur les résultats
3.1.3. Extrapolation du modèle à une échelle nationale
3.2. RECOMMANDATIONS
3.2.1. Intégration des méthodes classiques de cartographies
3.2.2. Opérationnalisation de la recherche
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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