MODELE CONCEPTUEL ET HYPOTHESES DE RECHERCHE ISSUE DE LA LITTERATURE

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Intรฉrรชt de la recherche

Lโ€™intรฉrรชt de la prรฉsente recherche est ร  la fois thรฉorique et pratique.

Lโ€™intรฉrรชt thรฉorique

Du cรดtรฉ thรฉorique, il ressort que le domaine de la microfinance est mal connu spรฉcialement en ce qui concerne son fonctionnement et ses performances.
Notre รฉtude aura des contributions thรฉoriques dans la mesure oรน elle fera partie des investigations qui vont consolider lโ€™acquisition des concepts et des outils thรฉoriques pour comprendre la microfinance, son fonctionnement, ses modes de gouvernance et ses performances.

Lโ€™intรฉrรชt pratique

En plus de lโ€™apport thรฉorique de notre recherche, de faรงon plus pratique, les rรฉsultats obtenus de notre travail vont aider les managers et les partenaires du systรจme de la microfinance ร  connaitre ses modes de gouvernance et son niveau de performance; ร  mieux comprendre les variables clรฉs sur lesquelles ils pourraient agir afin que leurs organisations soient plus efficaces et ร  f ournir un instrument prรฉcis dโ€™รฉlaboration et dโ€™analyse de la politique รฉconomique, sociale et financiรจre des SFD.

Les hypothรจses de la recherche

En effet, les hypothรจses รฉtant des pistes de recherche en vue de mieux expliquer le comportement des organisations, elles expliciteront les liens qui sont mis en exergue dans le modรจle de recherche.
Les hypothรจses qui sont retenues ร  p artir des relations dรฉveloppรฉes dans lโ€™introduction gรฉnรฉrale respectent les principes retenues par Aktouf (2007), selon ces p rincipes, les hypothรจses doivent รชtre vรฉrifiables, justifiables, spรฉcifiques et rattachรฉes ร  u ne thรฉorie existante et reconnue.
Nous avons retenu 3 hypothรจses prenant en compte nos questions spรฉcifiques de recherche. Nous essayons de voir si les modes de gouvernance ont une influence sur la performance des systรจmes financiers dรฉcentralisรฉs.
Cette hypothรจse se dรฉcompose en deux sous hypothรจses :
โ€ข H1a : plus la relation entre les partenaires est perรงue comme รฉtant importante, plus elle aura une influence positive sur la performance des SFD.
โ€ข H1b : plus les partenaires perรงoivent leur relation comme รฉtant importante, plus celle- ci aura des effets significatifs ร  travers lโ€™apprentissage organisationnel sur la performance des SFD.
H2 : la gouvernance actionnariale impacte sur la performance Cette hypothรจse se dรฉcompose en deux sous hypothรจses
โ€ข H2a : lโ€™utilisation du pouvoir non coercitif influence positivement la performance des SFD.
โ€ข H2b : plus une relation de pouvoir est perรงue comme รฉtant asymรฉtrique, plus elle aura un effet positif indirect ร  t ravers lโ€™apprentissage organisationnel sur la performance des SFD.
H3: la gouvernance cognitive et comportementale a une influence sur la performance des SFD.

La dรฉmarche Mรฉthodologique adoptรฉe

Aprรจs avoir analysรฉ les fondements conceptuels qui sous-tendent le champ de la recherche, il convient dโ€™รฉvoquer lโ€™approche retenue. La nature et la finalitรฉ de la recherche engagรฉe ne sont pas neutres vis-ร -vis de la maniรจre de conduire cette derniรจre. Tout dโ€™abord, les cadres รฉpistรฉmologiques, mobilisation dans les activitรฉs de recherche en sciences de gestion, sont rappelรฉs. Les diffรฉrents modes de raisonnement scientifiques sont ensuite dรฉcrits de maniรจre succincte avec une prรฉsentation des principales mรฉthodes. Enfin ร  partir de ce cad re dโ€™analyse, nos choix รฉpistรฉmologique et mรฉthodologique sont proposรฉs et justifiรฉs

Le positionnement รฉpistรฉmologique

Les dรฉbats รฉpistรฉmologiques en sciences de gestion sont marquรฉs par lโ€™opposition entre le constructivisme et le positivisme. Dans le cadre du paradigme constructiviste, la rรฉalitรฉ est socialement construite. Lโ€™interaction entre observateur et observรฉ est la condition indispensable ร  la production de connaissances (Piaget, 1981 ; Lรฉvi-Strauss, 1950 et Usinier, 1997). Pour le Moigne (1995), le chercheur, inscrit dans une posture constructiviste, est un concepteur-observateur-modรฉlisateur. Plane (2000, 2005) rappelle que le chercheur constructiviste produit des explications qui ne sont pas la rรฉalitรฉ, mais un construit sur une rรฉalitรฉ susceptible de lโ€™expliquer. Kant(1783) affirme que penser revient ร  unifier des reprรฉsentations par la conscience. Selon Bachelard (1934), la pensรฉe est un programme dโ€™expรฉriences ร  rรฉaliser et la dรฉmonstration prime sur la constatation.
Lโ€™observation, la comprรฉhension et la proposition dโ€™explications des phรฉnomรจnes รฉtudiรฉs constituent donc les bases du constructivisme (Foucault, 1969; Giddens, 1987 et Le Moigne 1990).
Dans le cadre du paradigme positiviste, le monde et lโ€™objet de recherche prรฉexistent indรฉpendamment des chercheurs. La science doit sโ€™appuyer sur des faits observables. Le chercheur doit รชtre neutre vis-ร -vis de son objet et terrain dโ€™รฉtude. Une recherche positiviste suit un processus qui dรฉbute par une modรฉlisation thรฉorique du phรฉnomรจne รฉtudiรฉ, obtenu ร  lโ€™aide de la formulation dโ€™hypothรจses. Puis, le chercheur opte pour une mรฉthodologie afin de tester la validitรฉ du modรจle thรฉorique รฉlaborรฉ. La mesure revรชt une importance dans le paradigme positiviste. Le caractรจre scientifique de la recherche se mesure par la vรฉrification, la confirmation ou la rรฉfutation des hypothรจses (Savall et Zardet, 2004). Le positionnement รฉpistรฉmologique positiviste est, le plus souvent, associรฉ aux approches quantitatives. Le constructivisme renvoie quant ร  lui aux dรฉmarches qualitatives.
Selon Van Maanen (1983) et David (2000), ces relations constituent une simplification abusive. Plus que la mรฉthode en elle-mรชme, cโ€™est la maniรจre dont elle est utilisรฉe et lโ€™objectif poursuivi qui marque lโ€™inscription de la recherche dans un positionnement รฉpistรฉmologique (Thiรฉtart, 2003).

Les choix mรฉthodologiques et leurs justifications

Dans cette recherche, nous choisissons le positionnement รฉpistรฉmologique positiviste et lโ€™approche hypothรฉtico-dรฉductive est adoptรฉe pour notre recherche. Cette derniรจre part de propositions avancรฉes par la thรฉorie. Elle sโ€™appuie sur des hypothรจses indiquant le sens et les liens supposรฉs exister entre les concepts inclus dans un modรจle thรฉorique. La formulation des hypothรจses reprรฉsente lโ€™aboutissement de la rรฉflexion conceptuelle. Les hypothรจses รฉmises sont testรฉes lors de lโ€™approche empirique (Igalens et Roussel, 1998).
Le projet de recherche a t enu compte de la thรฉorie et des rรฉsultats des travaux antรฉrieurs. Ainsi, la thรฉorie et les rรฉsultats empiriques dรฉjร  connus forment la base ร  partir de laquelle se construit la rรฉflexion. Cette รฉtape qui fait le lien entre la problรฉmatique et le cadre thรฉorique correspondant ร  l a revue de littรฉrature, revรชt une importance particuliรจre dans lโ€™approche hypothรฉtico-dรฉductive. Notre question de recherche exprime une relation entre des variables mesurables, de maniรจre ร  t ester empiriquement les relations exprimรฉes (De Bruyne et alii, 1974 ; Schmidt, 1998).
Lโ€™รฉtat de lโ€™art sur les concepts fondamentaux dโ€™une recherche constitue une รฉtape importante dans tout processus dโ€™รฉtude car il permet de faire le point des rรฉsultats auxquels ont abouti les diffรฉrents travaux antรฉrieurs sur le thรจme รฉtudiรฉ. Cette รฉtape de la recherche constitue un prรฉalable ร  la mise en ล“uvre de la phase empirique. Dans cette logique, une revue de littรฉrature sur les concepts de performance et de gouvernance sโ€™avรจre indispensable pour prendre connaissance des diffรฉrents liens qui ont รฉtรฉ รฉtablis entre ces variables.
La comprรฉhension du contexte dans lequel sโ€™effectue une recherche est utile car elle permet de mieux apprรฉhender le sujet ร  traiter.
Cette recherche sโ€™articule autour de deux grandes parties : la recherche dโ€™une explication thรฉorique qui aboutit ร  la conception dโ€™un modรจle conceptuel et la dรฉmarche empirique qui tente de valider les hypothรจses รฉmises.

La population et lโ€™รฉchantillon dโ€™รฉtude

Selon Muchielli (1971 : 16) la population dโ€™รฉtude est ยซ lโ€™ensemble de groupes concernรฉs par les objectifs dโ€™enquรชte dans lequel sera tirรฉ lโ€™รฉchantillon dโ€™รฉtude ยป. Notre population dโ€™รฉtude est composรฉe des 120 SFD du Mali. Cโ€™est de cette population que nous avons tirรฉ notre รฉchantillon dโ€™รฉtude composรฉ de 50 SFD.
Pour des besoins de notre enquรชte qui suit ร  la fois une dรฉmarche qualitative et quantitative, nous avons fait recours aux รฉtats financiers de ces 50 SFD en utilisant le microfact BRS et lโ€™outil SPI (indicateur de performance sociale). Pour les รฉtudes quantitatives, nous avons exploitรฉ lโ€™outil microfact BRS qui mesure les performances financiรจres des SFD, et pour les รฉtudes qualitatives, nous avons utilisรฉs lโ€™outil de performance sociale (SPI) ร  travers les 4 dimensions de CERISE. Nous avons confectionnรฉ des questionnaires pour les variables de la gouvernance. Nous avons mesurรฉ la relation entre les variables de la gouvernance et la performance financiรจre et sociale, les variables dรฉpendantes entre elles et les variables indรฉpendantes entre elles.
Ces relations ont รฉtรฉ รฉtablies en utilisant une rรฉgression linรฉaire m ultiple des variables sรฉlectionnรฉes ร  lโ€™aide du logiciel SPSS 17.0.
Toutes ces dรฉmarches ont รฉtรฉ faites ร  des cas dรฉterminรฉs par choix raisonnรฉ en tenant compte de la diversitรฉ des critรจres de choix pour chaque groupe de rรฉpondants.
Le choix de ce type dโ€™รฉchantillon a รฉtรฉ guidรฉ ร  la fois par les limites temporelles et matรฉrielles de lโ€™รฉtude, le type de donnรฉes recherchรฉes et les caractรฉristiques de la population mรจre.
Lโ€™รฉchantillon a a insi reproduit les caractรฉristiques des diffรฉrentes catรฉgories ciblรฉes : Les dirigeants des SFD, les employรฉs, les clients etc… Il sโ€™agit plus prรฉcisรฉment dโ€™un รฉchantillon de convenance.

La procรฉdure de collecte des donnรฉes

Pour la collecte des donnรฉes de notre recherche, nous avons eu recours aux diffรฉrentes mรฉthodes suivantes.
Dโ€™abord la mรฉthode documentaire qui consiste ร  consulter la documentation disponible au sein des SFD, la documentation du CCS/SFD, de la BCEAO qui est censรฉe donner beaucoup dโ€™informations sur la microfinance ; des bibliothรจques universitaires et agences onusiennes et du ministรจre des finances et de la planification au Mali en vue de nous faire une idรฉe gรฉnรฉrale du fonctionnement des SFD du Mali. Dans ce cadre, les plans dโ€™action, les rapports dโ€™activitรฉ, les rapports financiers, les rapports dโ€™audit interne et externe au sein des SFD nous ont aidรฉs ร  comprendre certains aspects relatifs aux objectifs, aux rรฉalisations et aux principaux enjeux de la microfinance au Mali. Nous avons exploitรฉ les รฉtats financiers en utilisant lโ€™outil microfact BRS qui est un outil de mesure des performances financiรจres. Il est basรฉ sur les donnรฉes tirรฉes des รฉtats financiers. Cet outil calcule lโ€™รฉvolution des principaux indicateurs de performance financiรจre et prรฉsente les rรฉsultats sous forme de graphiques. Il peut รชtre utilisรฉ ร  des fins de reporting financier, de la recherche et dรฉveloppement mais aussi comme instrument de gestion.
Les indicateurs du factsheet /Microfact sont regroupรฉ en 6 domaines : aspects relatifs ร  l a variation financiรจre annuelle, ร  la croissance financiรจre, ร  la qualitรฉ du portefeuille des prรชts, ร  la structure financiรจre, ร  lโ€™efficacitรฉ et la productivitรฉ, ร  la durabilitรฉ et ร  la profitabilitรฉ. En plus des indicateurs, la factsheet IMF gรฉnรจre un ensemble de dix (10) graphiques financiers basรฉs sur un ou plusieurs ratios combinรฉs et รฉgalement huit (8) graphiques sociaux.
Ensuite, nous avons recouru aux entretiens en profondeur auprรจs des rรฉpondants qui ont constituรฉ notre principale source dโ€™information.

La gouvernance actionnariale et lโ€™apprentissage organisationnel

Le pouvoir peut avoir un important effet sur lโ€™apprentissage organisationnel (Caniรซls, 2009). En รฉtudiant lโ€™influence de lโ€™asymรฉtrie de pouvoir entre deux partenaires commerciaux sur le niveau de lโ€™apprentissage interorganisationnel et en canalisant lโ€™effet p ar la confiance interorganisationnelle, Caniรซls (2009) a trouvรฉ que les diffรฉrentiels de pouvoir ont un impact nรฉgatif sur lโ€™apprentissage organisationnel, si le niveau de confiance est faible. Par contre, si le niveau de confiance entre les partenaires est รฉlevรฉ, les asymรฉtries de pourvoir ont un faible effet positif sur lโ€™apprentissage interorganisationnel (Caniรซls, 2009). Pour Ford et Thomas (1995), dans certaines occasions, oรน lโ€™une des parties domine lโ€™autre et impose ses points de vue ร  lโ€™autre lโ€™organisation, lโ€™apprentissage organisationnel peut รชtre nรฉgativement affectรฉ.
Kwon et Suh (2004) trouvent que dans cette situation, le partage dโ€™information qui est crucial pour lโ€™apprentissage organisationnel sera difficile ou m รชme impossible. De plus, Ford et Thomas (1995) ont montrรฉ que dans des relations asymรฉtriques, la communication va principalement de la partie dominante ร  la partie dรฉpendante, et en consรฉquence, lโ€™absence de communication bidirectionnelle entrave les rรฉponses de la partie dรฉpendante aux initiatives de la partie dominante. Pour dโ€™autres auteurs (Rota et al , 2002), lโ€™apprentissage organisationnel peut รชtre d ifficile sans le partage dโ€™informations sur une base รฉgale. En consรฉquence, la symรฉtrie de pouvoir entre les partenaires commerciaux est nรฉcessaire pour faciliter lโ€™apprentissage mutuel (Andaleeb, 1996) et de faรงon รฉquivalente, lโ€™asymรฉtrie de pouvoir Conduira ร  moins dโ€™apprentissage organisationnel. Ainsi, nous postulons que : (H2b) : Plus une relation de pouvoir est perรงue comme รฉtant asymรฉtrique, plus elle aura un effet positif indirect ร  travers lโ€™apprentissage organisationnel sur la performance des SFD.

Lien entre lโ€™apprentissage organisationnel et la performance

Pour Selnes et Sallis (2003), le dรฉsir de collaboration entre partenaires ร  lโ€™รฉchange, encouragรฉ par la confiance, crรฉe un climat pour les activitรฉs dโ€™apprentissage de la relation, et par consรฉquent influence la performance de la relation. Wang et al. (2008) ont trouvรฉ que la confiance, via les routines de partage de connaissances, lโ€™orientation ร  l โ€™apprentissage et lโ€™ouverture dโ€™esprit, influence la crรฉativitรฉ dans les relations acheteur-fournisseur, et donc la performance de la relation. En effet, pour Imai et al. (1985), les routines de partage de connaissances conduisent les partenaires en relation non s eulement ร  fonctionner rรฉciproquement de maniรจre considรฉrable, mais aussi ร  partager les risques, la responsabilitรฉ, les informations, ร  prendre ensemble les dรฉcisions, ainsi quโ€™ร  acquรฉrir de lโ€™un et de lโ€™autre dโ€™amples connaissances et compรฉtences. Lโ€™รฉtablissement des routines de partage d e connaissances permet donc aux partenaires de dรฉvelopper les ressources de leurs firmes par lโ€™accรจs et lโ€™utilisation des connaissances de lโ€™un et de lโ€™autre (Grant, 1996 ; Grant et Baden โ€“ Fuller, 2004). Par ailleurs, Wang et al. (2008) ont trouvรฉ une association positive entre lโ€™orientation ร  lโ€™apprentissage, lโ€™ouverture dโ€™esprit et la crรฉativitรฉ, donc la performance de la relation. Certaines รฉtudes antรฉrieures ont montrรฉ quโ€™il existe une relation positive directe entre lโ€™apprentissage et la performance de lโ€™entreprise (Hurley et Hult, 1998 ; Slater et Narver, 1990). Dโ€™autres (Dyer et Singh, 1998 ; Selnes et Sallis, 2003) ont รฉgalement montrรฉ que lโ€™apprentissage de la relation est positivement associรฉe ร  la performance de marchรฉ. Li (2007) trouve que lโ€™apprentissage de la relation ร  travers le partage dโ€™informations a une influence positive sur la performance de la relation inter organisationnelle. Pour Jean et al. (2010), lโ€™apprentissage relationnel entre des parties ร  lโ€™รฉchange peut crรฉer des capacitรฉs concurrentielles dynamiques et apporter des avantages aux deux partenaires. Ils ont trouvรฉ que lโ€™apprentissage de la relation a une influence positive sur la performance. Kim et al. (2006) trouvent quโ€™un partage efficace dโ€™informations peut faciliter la nature et la qualitรฉ de la relation dโ€™รฉchange. Pour Hsu et al. (2009), la qualitรฉ du partage inter organisationnel dโ€™informations a une influence positive sur la performance de la chaรฎne. Selnes et Sallis (2003) ont trouvรฉ que la capacitรฉ dโ€™apprentissage dโ€™une relation a un fort effet positif sur la performance. En effet, selon eux, ร  travers lโ€™apprentissage de la relation, les deux parties en relation identifient les moyens de rรฉduction ou dโ€™ รฉlimination des coรปts superflus, dโ€™amรฉlioration de la qualitรฉ et de la fiabilitรฉ, et dโ€™accroissement de la flexibilitรฉ.
Pour Kalwani et Narayandas (1995), lorsque deux organisations sโ€™engagent dans un apprentissage mutuel, elles sont plus susceptibles de mieux comprendre les besoins et les dรฉsirs de lโ€™une et de lโ€™autre, et dโ€™y rรฉpondre en consรฉquence. Nous posons donc lโ€™hypothรจse suivante : H3 : la gouvernance cognitive et comportementale a une influence positive sur la performance des SFD..

LE CADRE Dโ€™ANALYSE DE LA RECHERCHE

La thรฉorie des coรปts de transaction

Alors que les modรจles รฉconomiques nรฉoclassiques nรฉgligent les coรปts induits par les transactions, Williamson (1981) soutient quโ€™une comprรฉhension de lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction est nรฉcessaire et centrale dans lโ€™รฉtude des organisations. Lโ€™approche des coรปts de transaction provient de lโ€™observation de Coase (1937) que la coordination et les coรปts peuvent รชtre considรฉrรฉs explicitement p our comprendre les raisons pour lesquelles certaines transactions se passent ร  l โ€™intรฉrieur dโ€™une firme et dโ€™autres entre des firmes. Dรฉveloppรฉe principalement par Williamson (1975), la thรฉorie des coรปts de transaction combine la thรฉorie de lโ€™organisation et le droit pour prรฉdire et expliquer les raisons pour lesquelles diffรฉrentes structures รฉmergent pour coordonner les รฉchanges interfirmes. Parce quโ€™elle met lโ€™accent sur la considรฉration des caractรฉristiques organisationnelles et des objectifs dโ€™efficacitรฉ (Williamson, 1994), lโ€™analyse des coรปts de transaction est particuliรจrement utile dans cette รฉtude pour analyser les modes dโ€™organisation et la performance des IMF.
Pour Heide (1994), la thรฉorie des coรปts de transaction considรจre la gouvernance en terme de conception de mรฉcanismes particuliers pour supporter les transactions รฉconomiques. Le cadre original dรฉveloppรฉ par Williamson (1975) considรจre la dรฉcision de gouvernance comme un choix entre le marchรฉ, en tant quโ€™institution de gouvernance basรฉe sur le mรฉcanisme de prix, et la hiรฉrarchie qui implique la gouvernance ร  travers une structure dโ€™autoritรฉ. Entre le marchรฉ et la hiรฉrarchie, existent des formes hybrides de gouvernance telle que le contrat. Pour Williamson (1985), lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction est principalement concernรฉe par la gouvernance des relations contractuelles. Elle adopte une orientation contractuelle, et tout problรจme de contractualisation peut รชtre avantageusement examinรฉ en termes dโ€™รฉconomie des coรปts de transaction. En se basant sur la notion de rationalitรฉ limitรฉe, et en spรฉcifiant lโ€™efficacitรฉ comparative des diverses formes de gouvernance sous diffรฉrentes conditions (Williamson, 1975, 19 85), lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction offre un e nsemble de dรฉterminants de la structure de gouvernance des relations inter organisationnelles. Pour Williamson (1994), lโ€™efficacitรฉ comparative des modes de gouvernance varie avec lโ€™environnement institutionnel dโ€™un cรดtรฉ, et les attributs des acteurs รฉconomiques, de lโ€™autre. En effet, Williamson (1975) analyse le choix des structures institutionnelles comme l a consรฉquence de lโ€™interaction entre un ensemble de facteurs humains (la rationalitรฉ limitรฉe et lโ€™opportunisme) et un ensemble de facteurs environnementaux (lโ€™incertitude/la complexitรฉ et le faible nombre de participants au marchรฉ). Si la rationalitรฉ limitรฉe est la rรฉponse ร  lโ€™incertitude et ร  la complexitรฉ de lโ€™environnement, lโ€™opportunisme est liรฉe au faible nombre de participants au marchรฉ. Pour Williamson (1991), les entreprises doivent chercher un mรฉcanisme efficace de gouvernance dรฉpendant des attributs de transaction tels que la spรฉcificitรฉ dโ€™actif, lโ€™incertitude environnementale, et la frรฉquence des transactions de telle maniรจre que les coรปts de transaction soient minimisรฉs. Pour Williamson (1994), afin de rรฉgler un problรจme รฉconomique particulier, il est essentiel pour les acteurs รฉconomiques de choisir lโ€™institution รฉconomique qui leur permet de mieux รฉconomiser sur les coรปts de transaction. Zajac et Olsen (1993) considรจrent ร  cet effet que lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction se concentre sur une rรฉduction des coรปts de minimisation du risque dโ€™exploitation qui est amplifiรฉe par la structure de marchรฉ entourant la relation dโ€™รฉchange. Cela soulรจve lโ€™importance cruciale de lโ€™opportunisme, en tant que variable comportementale, dans lโ€™analyse des coรปts de transaction. En effet, pour Williamson (1979), lโ€™opportunisme est une notion centrale dans lโ€™รฉtude des coรปts de transaction. Williamson (1994, pp. 70 -71) dรฉfinit lโ€™opportunisme comme ยซ une recherche dโ€™intรฉrรชt personnel qui comporte la notion de tromperie, celle-ci incluant le mensonge, le vol et la tricherie (โ€ฆ). Plus gรฉnรฉralement, lโ€™opportunisme se rรฉfรจre ร  la divulgation dโ€™informations incomplรจtes ou d รฉnaturรฉes, spรฉcialement aux efforts calculรฉs pour fourvoyer, dรฉnaturer, dรฉguiser, dรฉconnecter, ou semer la confusion. Il est responsable des conditions rรฉelles ou a rtificielles dโ€™information asymรฉtrique, lesquelles compliquent largement les problรจmes dโ€™organisation รฉconomique ยป. Dans lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction, les contrats explicites sont les dispositifs de protection les plus prononcรฉs contre dโ€™โ€™รฉventuelle exploitation opportuniste. En fournissant des rรจgles et des procรฉdures pour gouverner la relation, ces contrats servent de dissuasion contre une รฉventuelle exploitation opportuniste puisquโ€™une violation des contrats peut avoir des consรฉquences รฉconomiques et juridiques dรฉfavorables en plus de la perte de rรฉputation. Par ailleurs, dans certaines conditions, lorsque la probabilitรฉ de perte de valeur potentielle augmente due aux investissements dans des actifs spรฉcifiques, les entreprises trouvent avantage ร  nรฉgocier des contrats plus complexes qui servent non s eulement comme une assurance contre la violation et la rรฉsiliation mais aussi comme un instrument avec lequel ces consรฉquences ou ces menaces seront gรฉrรฉes (Dyer, 1997 ; Poppo et Zenger, 2002). Mรชme si cette complexitรฉ peut signaler la mรฉfiance (Jap et Ganesan, 2000 ; Gulati et Nickerson, 2008), et accroรฎtre les coรปts de nรฉgociation, de surveillance, et dโ€™application de ces contrats, ceux-ci sont restรฉs considรฉrรฉs comme trรจs efficaces pour rรฉduire les coรปts et les pertes de performance causรฉs par les risques dโ€™รฉchange comme les alรฉas moraux, et lโ€™appropriation des ressources (Macneil, 1978 ; Heide, 1994).
Si ร  lโ€™origine, lโ€™analyse des coรปts de transaction sโ€™est focalisรฉe sur la dichotomie entre le marchรฉ et la gouvernance hiรฉrarchique, elle exagรจre, toutefois, les avantages de lโ€™intรฉgration et des mesures de prรฉcaution des contrats explicites pour protรฉger contre lโ€™opportunisme (Poppo et Zenger, 2002). Bien que lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction soit un cadre populaire ร  cause de sa dรฉlimitation claire des modes de gouvernance, elle a รฉtรฉ largement critiquรฉe pour sa confiance extrรชme dans lโ€™hypothรจse de comportement opportuniste et une concentration exclusive sur lโ€™efficacitรฉ et/ou la minimisation des coรปts de transaction comme les seuls moyens de maximisation du bien-รชtre social (Zhang et al., 2003). Cet objectif de lโ€™interdรฉpendance entre les partenaires est nรฉcessaire ร  lโ€™รฉchange dans la poursuite de valeur commune. Dans ce contexte, la gouvernance relationnelle peut รชtre une alternative viable ร  la hiรฉrarchie lorsque le marchรฉ รฉchoue, et le mรฉcanisme ร  travers lequel elle attรฉnue les risques dโ€™รฉchange est ร  la fois รฉconomique et sociologique (Geyskens et al., 2006). En effet, les รฉconomistes aussi bien que les sociologues soutiennent que la gouvernance relationnelle fonctionne comme une mise en application automatique des mesures de prรฉcaution (Geyskens et al., 2006).

La thรจse de lโ€™encastrement

La thรฉorie des coรปts de transaction a largement omis le contexte social dans lโ€™explication de lโ€™organisation des transactions (Granovetter, 1985 ; Gualti, 1995). Toutefois, Williamson reconnaรฎt la signification du contexte social des transactions. Pour Williamson (1994), le contexte social, cโ€™est-ร -dire les usages, les coutumes, les habitudes, etc. a un impact sur les transactions, car celles-ci y sont encastrรฉes. Par consรฉquent, Williamson (1994) suggรจre de prendre en compte le contexte social lorsque lโ€™on passe dโ€™une culture ร  une autre. La dimension sociale des sciences รฉconomiques a reรงu une attention croissante dans la sociologie รฉconomique par la prise en compte de lโ€™enchevรชtrement des relations รฉconomiques, sociales et culturelles.
Le contexte social de lโ€™activitรฉ รฉconomique est particuliรจrement important dans le cas du Mali, oรน la sociรฉtรฉ demeure trรจs enchevรชtrรฉe dans le social et le culturel, ร  tel point que lโ€™รฉconomie devient subordonnรฉe au social et au culturel. Il existe un lien fort entre les activitรฉs รฉconomiques et la structure familiale, qui influence les processus de dรฉcision et de gestion des institutions de microfinance (Bรฉliรจres et al, 2009).
Lโ€™รฉmergence de la dimension sociale de lโ€™activitรฉ รฉconomique peut รชtre tracรฉe des travaux de Polanyi (1957) ร  la notion dโ€™encastrement des transactions รฉconomiques dans les relations sociales de Granovetter (1985). Polanyi (1957, p. 20, op. c it. Hinrichs, 2000) รฉcrit : ยซ Lโ€™รฉconomie humaine est encastrรฉe et empรชtrรฉe dans les institutions รฉconomiques et non รฉconomiques. Lโ€™inclusion des institutions รฉconomiques est vitale ยป. Pour Granovetter (2005), une plus grande partie de la vie sociale tourne autour dโ€™un noyau non รฉ conomique. Par consรฉquent, lorsque les activitรฉs รฉconomiques et non รฉconomiques sont entremรชlรฉes, les derniรจres affectent les coรปts et les techniques disponibles pour les premiรจres (Granovetter, 2005). Cโ€™est ce mรฉlange dโ€™activitรฉs que Granovetter (1985) a appelรฉ ยซ lโ€™encastrement social ยป, cโ€™est-ร -dire la profondeur ร  laquelle lโ€™activitรฉ รฉconomique est liรฉe ou dรฉpend des activitรฉs ou des institutions qui sont non รฉ conomiques aussi bien dans leur contenu, que dans leurs objectifs et processus. Pour Uzzi (1997), lโ€™encastrement est une notion qui a รฉtรฉ utilisรฉe pour faire rรฉfรฉrence gรฉnรฉralement ร  la nature contingente de lโ€™activitรฉ รฉconomique concernant la cognition, la structure sociale, les institutions, et la culture. Diffรฉrents types dโ€™encastrements ont ainsi รฉtรฉ dรฉbattus par les sociologues : lโ€™encastrement de lโ€™activitรฉ รฉconomique dans les rรฉseaux sociaux, dans la culture, dans la politique, et dans la religion (Granovetter, 2005).
Si Polanyi (1957) a utilisรฉ le concept dโ€™encastrement pour dรฉcrire la structure sociale des marchรฉs modernes, Granovetter (1985) a rรฉvรฉlรฉ son effet solide sur lโ€™activitรฉ รฉconomique, particuliรจrement dans le contexte des rรฉseaux interfirmes. Granovetter (1985) souligne que les thรฉories รฉconomiques classique et nรฉoclassique nรฉgligent les influences sociales, et par consรฉquent fonctionnent avec une conception atomisรฉe, sous-socialisรฉe de lโ€™action humaine. Selon lui, la version extrรชme de lโ€™individualisme mรฉthodologique rend difficile la reconnaissance de la faรงon dont lโ€™activitรฉ รฉconomique est contrainte et influencรฉe par les structures des relations sociales dans lesquelles tous les acteurs rรฉels sont encastrรฉs. Granovetter (1985, 1992) insiste sur les caractรฉristiques formelles et le fonctionnement des rรฉseaux sociaux dans les institutions รฉconomiques. Granovetter (1985) se fonde sur trois hypothรจses de la sociologie classique. Dโ€™abord, il considรจre que la poursuite des objectifs รฉconomiques est normalement accompagnรฉe de celle des objectifs non รฉconomiques, tels que la sociabilitรฉ, le consentement, le statut et le pouvoir. Pour lui, lโ€™activitรฉ รฉconomique, comme toute activitรฉ, est socialement situรฉe, et ne peut รชtre expliquรฉe par les seules motivations individuelles, elle est encastrรฉe dans des rรฉseaux de relations personnelles, plutรดt quโ€™effectuรฉe par des acteurs atomisรฉs. Enfin, Granovetter (1985) soutient que les institutions รฉconomiques, comme toutes les institutions, nโ€™รฉmergent pas automatiquement dans quelques formes inรฉvitables par des circonstances externes, mais sont socialement construites. En somme, pour Granovetter (1992), les institutions รฉconomiques sont socialement construites, cโ€™est-ร -dire quโ€™elles rรฉsultent dโ€™actions prises par des individus dans une situation socialement encastrรฉe dans des rรฉseaux de relations personnelles avec des objectifs รฉconomiques aussi bien que non รฉconomiques. Il met ainsi lโ€™accent sur la faรงon dont lโ€™activitรฉ รฉconomique est coordonnรฉe par des groupes de gens, plutรดt quโ€™effectuรฉe par des individus isolรฉs. Larson (1992) a conclu que les transactions รฉconomiques ne peuvent รชtre sรฉparรฉes du contexte social dans lequel elles prennent place. Dans ce co ntexte, voir les firmes comme des entitรฉs atomistiques se f aisant la concurrence les u nes contre les autres pour des profits dans un marchรฉ impersonnel devient de plus en plus inadรฉquat (Gulati et al., 2000). En consรฉquence, contrairement aux thรฉories รฉconomiques classique et nรฉoclassique qui nรฉgligent la structure sociale ou traitent des relations sociales comme des traรฎnรฉes frictionnelles aux marchรฉs concurrentiels, dans la thรฉorie รฉconomique moderne lโ€™impact des structures des relations sociales sur lโ€™activitรฉ รฉconomique a รฉtรฉ pris en compte plus sรฉrieusement. Plutรดt donc que des mouvements dโ€™intรฉrรชts personnels dโ€™acteurs รฉconomiques rationnels atomisรฉs, comme supposรฉ par lโ€™รฉconomie nรฉoclassique, le comportement humain est encastrรฉ dans une toile complexe souvent รฉtendue de relations sociales (Granovetter , 1985, 1992). Selon Granovetter (1985), il sโ€™agit lร  dโ€™une conception sur-socialisรฉe des influences sociales parce quโ€™elle suppose que les gens suivent, dโ€™une maniรจre quasi-mรฉcanique, des coutumes, des habitudes ou des normes, qui dรฉterminent leurs comportements et leurs dรฉcisions dโ€™une maniรจre infaillible. Toute fois, Granovetter (1985) souligne que le contraste apparent entre les visions sous-socialisรฉe et sur- socialisรฉe dissimule le fait que les deux partagent une conception des activitรฉs et des dรฉcisions effectuรฉes par des acteurs atomisรฉs. Si, dans la conception sous-socialisรฉe, lโ€™atomisation rรฉsulte de la poursuite rigoureuse de lโ€™intรฉrรชt personnel, dans la conception sur-socialisรฉe, lโ€™atomisation provient du f ait que les modรจles comportementaux sont traitรฉs comme ayant รฉtรฉ internalisรฉs, et donc les relations sociales ont seulement des effets pรฉriphรฉriques sur les comportements. En outre, Granovetter (1985, 1992) a notรฉ que le niveau de lโ€™encastrement social de lโ€™activitรฉ รฉconomique a toujours รฉtรฉ substantielle.

Lโ€™approche de la chaรฎne globale de valeur

Sโ€™inspirant de lโ€™รฉconomie des coรปts de transaction, Gereffi et Korzeniewicz (1994) ont dรฉveloppรฉ un cadre dโ€™analyse qui lie directement le concept de chaรฎne de valeur ร  lโ€™organisation mondiale des industries. A lโ€™origine, chaรฎne globale de commoditรฉ, le concept de chaรฎne globale de valeur est lโ€™une des approches des relations interentreprises qui dรฉcrit lโ€™idรฉe que la conception, la production et la commercialisation des produits impliquent une chaรฎne dโ€™activitรฉs divisรฉes entre diffรฉrentes entreprises (Dolan et Humphrey, 2000). Cette idรฉe a รฉtรฉ dรฉveloppรฉe par plusieurs auteurs en diffรฉrentes variantes, celles que la chaรฎne de commoditรฉ (Wallerstein, 1974 ; Hopkins et Wallerstein, 1994), la chaรฎne de valeur et le systรจme de valeur (Porter, 1990), ou encore le systรจme productif (Wilkinson, 1995), qui sont parfois utilisรฉs de faรงon interchangeable (Singh, 2006). Pour Gereffi (2005), ces nombreux concepts avec des points communs sont utilisรฉs pour dรฉcrire les rรฉseaux complexes de relations qui composent lโ€™โ€™รฉconomie mondiale, et chacun de ces concepts met lโ€™accent sur ce qui est important pour lโ€™analyse de la chaรฎne de lโ€™รฉconomie mondiale. En effet, chacun des auteurs prend lโ€™idรฉe dโ€™une chaรฎne de relations interentreprises et lโ€™applique ร  des circonstances particuliรจres, en se focalisant sur les liens spรฉcifiques et leurs caractรฉristiques, ce qui gรฉnรจre des concepts diffรฉrents mais ayant des points communs (Dolan et Humphrey, 2000). Inspirรฉ de lโ€™idรฉe de Wallerstein (1974) et de Hopkins et Wallerstein (1994) et devenu par la suite chaรฎne globale de valeur (CGV) ou ยซ Global Value Chain ยป (Gereffi et al., 2005), le concept de chaรฎne globale de commoditรฉ (CGC) ou ยซ Global Commodity Chain ยป (Gereffi et Korzeniewicz, 1994) est dรฉveloppรฉ comme un nouve l outil mรฉthodologique et pluridisciplinaire pour comprendre les dynamiques du c ommerce international et de la mondialisation รฉconomique (Ponte, 2007 ; 2008). Toutefois, pour Raikes et al. (2000), lโ€™approche de la chaรฎne globale de valeur apporte une vision du commerce international radicalement diffรฉrente de celle prรฉsentรฉe dans les thรฉories du commerce international, et les diffรฉrences se reflรจtent ร  la fois dans lโ€™analyse et le social de lโ€™activitรฉ รฉconomique qui a toujours รฉtรฉ substantielle. Camic (1979) a soulignรฉ que les institutions, les normes et les interactions sociales amรฉliorent et modรฉlisent les actions des individus. Par consรฉquent, le comportement des gens dรฉpend donc non s eulement des incitations รฉconomiques, comme gรฉnรฉralement supposรฉ dans lโ€™รฉconomie nรฉoclassique, mais aussi des relations encastrรฉes. En effet, la sociologie รฉconomique insiste que les marchรฉs sont les institutions socialement encastrรฉes, infusรฉes de normes et de significations culturelles (Lie, 1997 ; Swedberg, 1997). Ces institutions encastrรฉes incluent les rรจgles informelles, les coutumes, les croyances culturelles, les normes, les traditions, et la religion (Williamson, 2000), qui influencent la maniรจre dont les gens se comportent et la faรงon dont ils interagissent les uns avec les autres. Pour Greif (1994) les croyances culturelles sont les idรฉes et les pensรฉes communes ร  plusieurs individus. Elles gouvernent les interactions entre ces gens, et entre ceux-ci et dโ€™autres groupes, et diffรจrent de la connaissance par le fait quโ€™elles ne sont pas empiriquement dรฉcouvertes ou analytiquement prouvรฉes. Pour Lindsay (2000), les modรจles mentaux sont la base de la culture parce quโ€™ils dรฉcrivent les croyances sous-jacentes qui influencent la maniรจre dont les gens se comportent. Ils sont cruciaux dans la comprรฉhension de la volontรฉ dโ€™une sociรฉtรฉ au changement. Par consรฉquent, dans notre รฉtude, ils peuvent suggรฉrer les effets des institutions encastrรฉes sur la performance des SFD.

LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Positionnement รฉpistรฉmologique

Le caractรจre scientifique que ce travail doit incarner nous conduit ร  รฉvoquer les questions dโ€™รฉpistรฉmologie de la recherche et de positionnement. Nous prรฉsentons dans cette section les diffรฉrents courants รฉpistรฉmologiques et celui qui est adoptรฉ dans cette thรจse doctorale.

Gรฉnรฉralitรฉ sur lโ€™รฉpistรฉmologie de la recherche

ยซ La recherche en gestion suppose une double rรฉfรฉrence : rรฉfรฉrence ร  la science, ร  la vรฉritรฉ, au savoir dโ€™une part, rรฉfรฉrence au monde de lโ€™action, ร  lโ€™utilitรฉ, au savoir-faire dโ€™autre part. Lโ€™รฉpistรฉmologie est le domaine de la philosophie qui sโ€™interroge ร  ce qui permet de garantir le caractรจre scientifique dโ€™un รฉnoncรฉ, dโ€™une connaissance ยป (Laufer, 2012). Il donne de la valeur ร  la connaissance scientifique qui sera รฉlaborรฉe. Cette notion de valeur est dรฉterminante, en matiรจre de recherche en sciences de gestion, est apprรฉciรฉe au moins sur deux points de vue : รฉpistรฉmique et pragmatique (Perret et al, 2008). Lโ€™รฉpistรฉmique sโ€™intรฉresse au dรฉveloppement de la connaissance en sciences de gestion (enrichissement thรฉorique) et la p ragmatique sโ€™occupe de la pratique gestionnaire (enrichissement pratique).
Au cล“ur de lโ€™analyse รฉpistรฉmologique, nous retrouvons un c oncept important qui est la science. Etymologiquement, le mot science dรฉrive du mot latin ยซ scienta ยป qui signifie connaissance et qui vient lui-mรชme de ยซ selens et scientis ยป qui signifient ยซ qui connaรฎt ยป et ยซ qui sait ยป. La science est, en fait, un mode de comprรฉhension et dโ€™explication de lโ€™univers. Elle sโ€™intรฉresse ร  des dimensions spรฉcifiques et particuliรจres de lโ€™univers et se prรฉsente sur plusieurs aspects en fonction des objets รฉtudiรฉs. En nous intรฉressant ร  des objets naturels, ร  des objets physiques, ร  des objets cรฉlestes et ร  la vie des รชtres vivants, nous parlerons successivement de la science naturelle, de la science physique, de lโ€™astrologie (sciences des objets cรฉlestes) et de la biologie. Si nous nous intรฉressons aux รชtres humains, nous parlerons de sciences humaines qui peuvent prรฉsenter plusieurs variantes, ร  savoir la psychologie, la sociologie, la science politique qui signifient respectivement la connaissance des comportements humains, celle des rapports humains et celle du rapport de pouvoir entre les humains. Elle se distingue des autres modes de connaissance de lโ€™univers tels que les mythes et la religion par les mรฉthodes quโ€™elle utilise pour produire des connaissances (Depelteau, 2007).

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Table des matiรจres

Sommaire
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES CONCEPTS DE GOUVERNANCE ET DE PERFORMANCE
INTRODUCTION
SECTION 1 : CONCEPT DE GOUVERNANCE ET DE PERFORMANCE
2 – CONCEPTS DE LA PERFORMANCE EN MICROFINANCE
SECTION 2 : LIEN ENTRE GOUVERNANCE ET PERFORMANCE EN MICROFINANCE
CONCLUSION
CHAPITRE II : MODELE CONCEPTUEL ET HYPOTHESES DE RECHERCHE ISSUE DE LA LITTERATURE
INTRODUCTION
SECTION 1 : EXPLICATION DU MODELE ET JUSTIFICATIONS DES HYPOTHESES
CONCLUSION
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE :
DEUXIEME PARTIE : LE CADRE EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE
INTRODUCTION
CHAPITRE III : POSITIONNEMENT EPISTEMOLOGIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Introduction
SECTION 1 : LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
SECTION 2 : CHOIX, METHODES ET PROCEDURES DE COLLECTE DES DONNEES
Conclusion
CHAPITRE IV : RESULTATS DE LA RECHERCHE
Introduction
SECTION 1 : APPROCHE UTILISEE POUR TESTER LES HYPOTHESES :
SECTION 2 : DISCUSSION ET CONTRIBUTIONS
Conclusion :
Conclusion de la deuxiรจme partie
Conclusion Gรฉnรฉrale

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