Mode opératoire du dosage de l’antigene HBs sur le système VIDAS PC 

INTRODUCTION

  Les hépatites se caractérisent par une inflammation du foie d’origine infectieuse, toxique ou immunologique. Les virus sont les principales causes infectieuses. Il s’agit des virus de l’hépatite A (VHA), de l’hépatite B (VHB), de l’hépatite C (VHC), de l’hépatite D (VHD), ainsi que les virus de l’hépatite E (VHE) et G (VHG). Le virus de l’hépatite B, responsable d’une infection du foie potentiellement mortelle, retient le plus notre attention dans ce lot en raison de son impact au niveau mondial depuis un demisiècle. Le virus peut en effet entraîner une maladie chronique du foie et exposer les sujets atteints à un risque important de décès par cirrhose ou par cancer du foie [1]. Selon le rapport de juillet 2013 de l’Organisation mondiale de la Santé, 2 milliards de personnes sont ou ont été infectées par le virus de l’hépatite B, dont plus de 240 millions en sont porteurs chroniques. Près de 600 000 personnes meurent chaque année des conséquences aiguës ou chroniques de l’hépatite B [1]. L’Afrique subsaharienne reste l’une des régions les plus touchées avec l’Asie orientale. La prévalence globale de l’hépatite B est estimée à 8% en Afrique de l’Ouest et de 5 à 7% dans les régions d’Afrique centrale, orientale et australe [2]. La plupart des habitants de ces régions sont infectés par le virus de l’hépatite B au cours de leur enfance et 5 à 10% de la population adulte l’est de façon chronique. Une étude ménée au Mali rapporte une prévalence de 14,7% dans la population globale [3]. Cette grande contagiosité est en effet liée à sa présence dans la majorité des liquides biologiques : sang, sperme, sécrétions vaginales et même, en moindre proportion, dans la salive. C’est pour cela que l’OMS classe ce virus, au même titre que le VIH, parmi les dix principales causes de décès par maladie infectieuse et recommande la recherche systématique de cet antigène chez tous les donneurs de sang [4]. L’infection à VHB se caractérise par une hépatite aiguë, le plus souvent sans symptômes et une  hépatite chronique. Le diagnostic biologique de l’hépatite se fait d’une part par la mise en évidence du virus (particule de Dane) par PCR et d’autre part par la recherche d’antigènes d’enveloppe (HBs) ou de core (HBe). La présence d’anticorps spécifiques de l’antigène HBs est signe d’une immunisation vaccinale ou d’une guérison d’une infection antérieure [5].

Virus de l’hépatite B

Historique
L’histoire des hépatites remonte à 5 siècles avant Jésus Christ. En 1964, un nouvel antigène (dit antigène Australia) est détecté dans le sérum d’un aborigène australien par Baruch S Blumberg ; très rapidement, son équipe et Alfred M Prince montrent que cet antigène est un marqueur d’une hépatite virale post-transfusionnelle, dite hépatite B. En 1975, l’équipe de Philippe Maupas, de Tours, publie les premiers résultats d’une vaccination contre le VHB utilisant comme source vaccinale l’antigène Australia (désigné sous le sigle AgHBs) purifié à partir de plasmas de porteurs chroniques. En 1986, le premier vaccin mondial, obtenu par génie génétique et commercialisé, est un vaccin contre l’hépatite B [5].

Cycle de multiplication du VHB dans l’hépatocyte

  Le cycle du VHB est très complexe. La particule de Dane pénètre dans la cellule hépatique sans la léser (décapsidation) et l’ADN viral s’intègre dans l’ADN cellulaire. Il en résulte de l’ARN viral à partir de cet ADN. Une partie de cet ARN viral servira d’ARN messager et sera traduite en protéine  (ADN polymérase, AgHBs, AgHBc, protéine X), l’autre partie se comporte en ARN prégénomique qui sera transcrit en ADN par la polymérase qui est une reverse transcriptase. La capside contenant l’ADN du virion complet (particule de Dane) sort de l’ hépatocyte sans la léser [9].

Lésions cellulaires

  Ce sont des lésions caractéristiques marquées surtout au début par une inflammation lymphocytaire T au niveau de la zone péri-portable du foie. Cette inflammation si elle est chronique, évolue vers une fibrose hépatique puis une cirrhose [8, 14]. L’effet cytopathogène du VHB est peu important Les lésions sont la conséquence d’un ensemble de réactions immunologiques à médiation principalement cellulaire, dirigées contre les hépatocytes dont la membrane exprime les antigènes de capside. Les mécanismes immunologiques sont différents selon la gravité de l’hépatite. Au cours de l’hépatite fulminante les lésions sont liées à des phénomènes humoraux, toxiques, et ischémiques. Au stade d’hépatite aiguë elles sont dues à la sensibilisation des lymphocytes T cytotoxiques aux différents antigènes en particulier pré-S2 et AgHBc. Pendant l’hépatite chronique active la réaction est dirigée principalement contre les hépatocytes où a lieu une réplication virale et exprimant sur leur membrane l’AgHBc et l’AgHBe [11].

Mode de transmission

 Voie parentérale La transmission est essentiellement parentérale à cause de la virémie importante et prolongée . Elle se fait à travers le sang et ses produits dérivés lors des transfusions sanguines. Le risque d’hépatite post-transfusionnelle était proportionnel au nombre d’unités de sang transfusées ctuellement le dépistage du portage du VHB dans les centres de transfusion et l’utilisation de matériel à usage unique ont permis de diminuer ce risque [11]. D’autres modes de contamination parentérale existent comme la contamination accidentelle du personnel de la santé, les tatouages….
 La transmission sexuelle L’hépatite B est une Infection Sexuellement Transmissible (IST) [9, 11, 16]. La transmission se fait par le sperme et les sécrétions vaginales. Il existe des comportements sexuels à risque tels que les rapports non protégés, la multiplicité des partenaires. Sacko M rapporte que chez les professionnels du sexe et les homosexuels, le risque de portage de l’AgHBs augmente avec le nombre de partenaires  .
 Transmission mère-enfant Elle peut être secondaire soit à une hépatite aiguë chez la mère dans le dernier trimestre de la grossesse ou dans la période néonatale, soit à une hépatite chronique [16]. Trepo et coll. ont établi que cette transmission est surtout périnatale par le contact avec le sang et les sécrétions lors du passage par la filière vaginale au cours de l’accouchement [22]. Le risque de contamination du nouveau-né est de 90% lorsque la mère a l’AgHBe et 25% lorsqu’elle n’a pas d’AgHBe [8, 16]. L’infection du nouveau-né expose à un risque élevé de chronicité (près de 100% d’infection chronique) [17].

Les Antigènes

– Antigène HBs : La présence de l’AgHBs dans le sang signale l’infection par le VHB. Il est détectable dans le sérum des sujets infectés entre 2 et 6 semaines après contamination. La persistance au-delà de six mois de l’AgHBs témoigne une infection chronique [8, 10, 16]. Sa négativation dans le sérum permet de prédire une évolution favorable à la guérison .
– Antigène HBc : Il est le témoin de la réplication virale dans le tissu hépatique d’un sujet atteint du VHB. Il n’est pas trouvé tel quel dans le sérum.
– Antigène HBe : détectable dans le sérum, sa présence témoigne une phase de réplication virale intense et d’une contagiosité importante [9, 16]. La persistance de cet antigène plus d’un mois est un indice précoce de passage à la chronicité [21].
– ADN et ADN polymérase : sont aussi des marqueurs de la réplication virale. L’ADN viral circulant associé aux particules virales infectieuses est mis en évidence par des techniques d’hybridation moléculaire.
 Les Anticorps :
– Anticorps anti-HBs : Au cours d’une hépatite aiguë l’anti-HBs devient détectable lorsque l’AgHBs disparaît. Il confère une immunité protectrice vis-à-vis d’une réinfection par le VHB. Son apparition signe l’arrêt de la réplication virale et témoigne une infection ancienne en absence de vaccination [11].
– Anticorps Anti-HBc: C’est un marqueur très précoce de l’infection. Associé à l’AgHBs, il traduit une infection en cours [31]. Ils sont de deux types : IgM Anti-HBc et IgG Anti-HBc, ce qui permet de dater l’infection. L’IgM Anti-HBc détectable pendant la phase pré-ictérique est le témoin d’une infection récente. Les IgG Anti-HBc témoignent une infection ancienne, ils persistent pendant des années voire toute la vie [8, 9, 16]. Les IgG Anti-HBc représentent les meilleurs marqueurs sur le plan épidémiologique.
– Anticorps Anti-HBe : Il apparaît dans le sérum quand l’AgHBe n’est plus détectable. Sa présence dans le sérum témoigne l’absence de réplication virale. Cependant certains sujets anti-HBe positifs peuvent avoir une infection virale active surtout si l’AgHBs ou l’ADN virale existe dans l’hépatocyte .

Infection chronique

  L’infection chronique est définie par la persistance de l’antigène HBs pendant plus de 6 mois après la contamination virale. Elle est le plus souvent asymptomatique. Le plus courant des symptômes étant une asthénie, qui peut être due à de multiples causes. Ainsi, l’infection au VHB est très souvent découverte tardivement et de manière fortuite. Par exemple, lors d’un don du sang, d’une A B grossesse ou d’un bilan sanguin. Le portage chronique du VHB est confirmé par l’absence d’anticorps anti-HBc. L’hépatite chronique est caractérisée histologiquement par des lésions hépatiques associant nécrose hépatocytaire, infiltrat inflammatoire et fibrose [28]. Classiquement, une infection chronique par le VHB sauvage évolue en 3 phases successives.
– Première phase : multiplication intense du VHB :Sur le plan de la sérologie, cette phase est caractérisée par la présence des marqueurs  de réplication virale dans le sérum, à savoir ADN du virus et antigène HBe. Cette phase dure de une à plusieurs années.
– Deuxième phase : phase dite de séroconversion HBe :C’est la phase au cours de laquelle la réponse immunitaire s’intensifie. Il y a diminution, puis disparition dans le sérum des marqueurs de réplication virale, d’abord l’ADN puis l’antigène HBe. L’activité de la maladie hépatique est à ce moment très forte et peut conduire à des lésions sévères : fibrose extensive, voire cirrhose. Plusieurs tentatives de séroconversion, finalement abortives, sont remarquables au cours de cette phase.
– Troisième phase :Elle ne survient pas dans tous les cas. Elle est caractérisée par l’absence des marqueurs de réplication et la présence de l’anticorps anti-HBe. Toutefois, bien que l’ADN ne soit plus détectable dans le sérum par les techniques d’hybridation classiques, il persiste une faible multiplication détectable par PCR. Durant cette phase, l’activité de la maladie hépatique est faible, voire nulle. Mais, il peut se reproduire une réactivation pendant cette phase. Ces 3 phases ont en commun la présence de l’AgHBs dans le sérum  .

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
2.1. Objectif Général 
2.2. Objectifs Spécifiques 
3. GENERALITES 
3.1. Virus de l’hépatite B 
3.1.1. Historique
3.1.2. Caractéristiques fondamentales
3.2. Infection par le virus de l’hépatite B 
3.2.1. Physiopathologie
3.2.2. Epidémiologie
3.3. Marqueurs biologiques de l’hépatite B 
3.3.1. Marqueurs non spécifiques
3.3.2. Marqueurs spécifiques
3.4. Clinique
3.4.1. Infection aiguë
3.4.2. Infection chronique
3.5. Evolution 
3.5.1. Evolution vers la cirrhose
3.5.2. Evolution vers l’hépatocarcinome
3.6. Diagnostic 
3.6.1. Signes cliniques d’orientation
3.6.2. Diagnostic biologique
3.7. Prévention 
3.8. Traitement 
4. METHODOLOGIE 
4.1. Cadre d’étude 
4.2. Type et période d’étude 
4.3. Population d’étude  
4.3.1. Critère d’inclusion
4.3.2. Critère de non inclusion
4.4. Collecte des données 
4.7. Dépistage sérologique de l’AgHBs 
4.8. Mode opératoire du dosage de l’antigene HBs sur le système VIDAS PC 
4.8.1. Principe
4.8.2 Matériel
4.8.3 Consommable
4.8.4. Réactif
4.8.5. Phase pré-analytique
4.8.6. Phase analytique
4.8.7. Phase post-analytique
4.8.8. Gestion des déchets
4.8.9. Archivage
4.8.10. Hygiène et sécurité
4.9. Détection de la charge virale 
4.6. Analyse et traitement des données 
4.5. Aspects bioéthiques 
5. RESULTATS 
5.1. Fréquence du diagnostic 
5.2. Caractéristiques sociodémographiques des patients venus au LRM de janvier 2013 à mars 2014 pour le dépistage de l’AgHBs
5.3. Portage du VHB 
5.3.1. Portage de l’AgHBs
5.3.2. Charge virale
6. DISCUSSION  
6.1. Méthodologie 
6.2. Résultats 
6.2.1. Fréquence du diagnostic
6.2.2. Aspects sociodémographiques
6.2.3. Séroprévalence de l’AgHBs
6.2.4. Charge virale chez les porteurs de l’AgHBs
7. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
8. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXES

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