Mode de sortie des malnutris selon le nombre de pathologies associées

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Les différentes étapes de la malnutrition 

L’organisme est composé de différents éléments dont les cellules qui s’assemblent pour former les tissus et qui assurent la fonction de tout l’organe.
Dès que la malnutrition existe, des perturbations surviennent au niveau de la fonction cellulaire et c’est ce que nous allons appeler étape biologique de la malnutrition.
La fonction tissulaire sera à son tour perturbée et c’est l’étape histologique de la malnutrition.
A la longue, va se manifester une perturbation de la fonction physiologique de l’organisme et c’est l’étape physiologique.

L’étape biologique de la malnutrition 

La pertubation hydroélectrolytique est très marquée au niveau cellulaire. Il y aura une fuite de potassium et de magnésium intracellulaire.
La malnutrition entretient le mouvement de l’azote du milieu plasmatique vers le milieu extracellulaire qui sera responsable de la maladie protéino – énergétique.
I-2-2-L’étape histologique de la malnutrition (5)(6 )
Une grande variation de concentration et d’activité de nombreuses enzymes au niveau de certains tissus et des liquides biologiques apparaîtra lors de la malnutrition.
-Au niveau du tissu rénal, la perturbation est surtout marquée par une diminution importante d’hydroxyprolinurie, qui est indispensable au métabolisme du collagène
-Au niveau du tissu musculaire, Le métabolisme du collagène perturbé par la diminution d’hydroxyprolinurie explique la présence de fonte musculaire.
-Au niveau du tissu de l’appareil digestif. une baisse de cystathion synthase hépatique, responsable de la variation du taux de l’albumine, de transferrine , de pré-albumine et de protéine vectrice de retinol a été observée. De même, apparaît une élévation du glutamyl transpeptidase sérique qui déclenche une baisse de réactions immunes lors des infections. Durant ces infections, une lymphocytopénie survient. L’immunité cellulaire B est mieux observée que T. Une baisse de C3 et C3 pro activatrice est remarquée. Le taux global d’immunoglobuline peut être normal ou élevé et ceux de l’immunoglobuline A sécrétoire et de l’immunoglobuline F1 sont en baisse.
Comme conséquences, il y aura une altération de la fonction intestinale et une atrophie des muqueuses avec tendance à la diarrhée et à l’absorption de substances nocives.Un dysfonctionnement pancréatique et une prolifération bactérienne accompagnés de conjugaison des sels biliaires s’observent aussi.
Au niveau du tissu osseux,
La baisse de l’immunoglobuline F1, entraînée par la perturbation observée au niveau de l’appareil digestif explique la modification de la liaison de la protéine de l’hormone de croissance avec cette Ig F1 entraînant ainsi un ralentissement puis un arrêt de la croissance
Au niveau des autres tissus,
L’étape histologique vue lors de la malnutrition est la conséquence de la diminution de la synthèse hépatique. Un des tissus atteint est le tissu oculaire, par la diminution du rétinol.

Etape physiologique

L’ensemble des organes est affecté par la malnutrition
La peau et la graisse sous cutanée sont atrophiées. La conséquence clinique étant le pli cutané de la malnutrition.
Les glandes sont aussi atrophiées que la peau et la graisse sous cutanée. On observe une sécheresse buccale, une diminution de la sécrétion des larmes une baisse de la transpiration et une hyperkératose.
La régulation thermique est perturbée, on aura tendance à l’hypothermie
Au niveau de l’appareil cardio-vasculaire, le débit cardiaque est réduit. Les risques de décompensation cardiaque existe, expliquant l’œdème aigu des poumons.
La fonction rénale est perturbée. L’infection urinaire est fréquente. Le risque à la rétention hydro sodée est élevé.
Les réactions immunes sont en baisse expliquant les infections fréquentes lors de la malnutrition.
Au niveau de l’appareil digestif, diarrhée. Les perturbations de la fonction l’hypoglycémie. l’atrophie des muqueuses explique la hépatique et pancréatique entretiennent

Les principaux types de la malnutrition

La malnutrition protéino – énergétique 

L’expression « Malnutrition protéino – énergétique » englobe l’ensemble des maladies liées à la sous-alimentation.
On distingue classiquement le Kwashiorkor et le marasme. La troisième forme est possible. C’est une forme mixte qui associe les signes de Kwashiorkor aux signes de marasme. Le Kwashiorkor est surtout observé chez des enfants de 18 à 24 mois. C’est un terme ghanéen qui signifie la maladie dont souffre l’enfant évincé du sein maternel.
Un certain nombre de troubles psychologiques apparaissent lors du Kwashiorkor. L’enfant est faible, sa capacité intellectuelle est diminuée, son affectivité est altérée, il devient apathique. L’absence de sourire est notée et même le refus de la nourriture par perte de l’appétit est frappant pouvant conduire à la longue la mort.
Une décoloration des cheveux associée à des œdèmes dont la manifestation la plus choquante est un gros ventre sont les signes typiques du Kwashiorkor. Un gros foie peut coexister avec une peau fragilisée.
Le marasme peut se voir même chez les tout petits nourrissons, dès l’âge de 4 mois environ

Les carences en micro nutriments

La malnutrition protéino- énergétique n’est pas la seule forme de malnutrition. Des carences en micro nutriment peuvent avoir lieu sans aucun signe de malnutrition protéino – énergétique aiguë mais qui provoquent des troubles fonctionnels graves avec risque accru de morbidité et même de mortalité dans la population affectée. Cette forme de malnutrition reste aussi un problème de santé publique majeur.
Plus de cent millions d’enfants souffrent de carences en micro nutriments. Le « Tiers Monde » est le plus touché (12)
Les trois principales carences nutritionnelles en vitamine ou en minéraux sont :
la carence en vitamine A ou avitaminose A
la carence martiale ou l’anémie ferriprive
la carence en iode

L’avitaminose A

Les effets bénéfiques de la vitamine A sur la santé sont très marqués. La vitamine A est nécessaire au développement et à la conservation du tissu épithélial des appareils digestif et respiratoire et essentiellement au bon développement de la rétine.
La vitamine A permet également de maintenir les défenses immunitaires de l’organisme.
Lors d’une carence en vitamine A s’observent :
un trouble de la croissance et une baisse de poids.
une altération du tissu de revêtement cutané par atrophie des glandes sébacées et sudoripares entraînant un dessèchement, une hyperkeratose et une altération du tissu digestif et du tissu bronchique.
des troubles de la régulation glandulaire et du métabolisme à l’origine d’une atrophie des glandes sexuelles.
des lésions et des troubles oculaires se manifestent sous forme d’héméralopie de kératite, de xérophtalmie par sécheresse ou atrophie de la conjonctive, de tâche de Bitot et de kératomalacie. L’iris et le cristallin sont aussi souvent atteints.

La carence en fer ou carence martiale

Elle se manifeste principalement par une anémie hypochrome hyposiderémique et microcytaire.
La carence en fer est la plus importante manifestation de malnutrition par carence en micro nutriment. L’anémie ferriprive accroît le risque de mortalité chez la mère et le fœtus. Elle entraîne des troubles du développement physique et mental, une diminution de la résistance physique.
La carence en fer agit très particulièrement sur le système immunitaire et diminue la capacité de l’organisme à résister aux infections.

La carence en iode

La carence en iode est imputable soit à un déficit en iode alimentaire, soit à une consommation excessive d’aliments goitrigènes. Ses complications constituent un véritable obstacle au développement de la population et elles ont été regroupées sous la dénomination de « troubles dus à la carence en iode » (TDCI)
La carence en iode conduit non seulement à la formation d’un goître et affecte aussi le cerveau du fœtus et du nourrisson, dont le développement psychomoteur peut se trouver retarder d’une manière irréversible.
Elle est en faite la cause la plus fréquente d’arriération mentale évitable. Ses conséquences peuvent être graves : crétinisme, surdi-mutité, strabisme, diplégie cérébrale infantile.
La carence en iode est la carence en micro nutriment la plus facile à prévenir, soit par l’administration d’huile iodée dans la région d’endémie sévère, soit par l’iodation universelle du sel.
1-4-La malnutrition et ses indicateurs
La malnutrition a 3 principaux types d’indicateurs :
– les indicateurs anthropométriques
– les indicateurs biologiques
– les indicateurs cliniques
ils sont très utiles afin de bien classer les différents degrés de la malnutrition le type le plus utilisé est l’indicateur anthropométrique

Les indicateurs anthropométriques

Ce sont les meilleurs indicateurs durant la malnutrition, même dans la forme débutante.
C’est un reflet assez fidèle du bilan alimentaire et infectieux tout au long de la croissance de l’enfant.
Quatre indicateurs sont utilisés pour apprécier le degré de malnutrition. Ce sont :
– le poids en fonction de l’âge ;
– la taille en fonction de l’âge ;
– le poids par rapport à la taille ;
– le périmètre brachial.

Le poids en fonction de l’âge (P/A)

Le poids en fonction de l’âge est à la fois un indicateur de la malnutrition chronique et de la malnutrition aiguë
1-4-1-2-La taille en fonction de l’âge (T/A)
La taille en fonction de l’âge est un indicateur de la malnutrition chronique. Un enfant malnutri pendant une longue période subira un retard de croissance par rapport à un autre enfant de même âge.

Le poids par rapport à la taille (P/T)

Le poids par rapport à la taille est un indicateur de malnutrition aiguë qui permet de déceler un enfant trop maigre par rapport à sa taille.

Le périmètre brachial

Le périmètre brachial se prend en niveau du bras gauche. Le bras doit être souple et pend le long du corps.
Ce périmètre brachial est mesuré à mi-distance entre l’acromion et l’olécrane.

Les indicateurs biologiques 

Les modifications biologiques suivent l’évolution de la malnutrition. L’atteinte est surtout marquée par la perturbation de la quantité de protéines dans le plasma.
Les protéines plasmatiques qui ont été considérées comme marqueur de l’état nutritionnel sont au nombre de quatre.
– Albumine
– Pré albumine
– Rétinol binding – protein
– Transferrine
L’albumine : une hypoalbuminémie apparaîtra lors d’une dénutrition sévère et prolongée.
Sa demi vie est longue, donc il ne faut pas la considérer comme un bon marqueur de la malnutrition protéique d’apparition rapide. Le taux d’albumine dans le sang est inversement corrélé au taux de létalité des malnutris de ce fait elle a une valeur pronostique.
La préalbumine et la retinol binding protéin : La demi-vie de la préalbumine et de la retinol binding protéin est brève. Ils réagissent rapidement à une modification nutritionnelle.
La diminution de son taux plasmatique peut aller jusqu’à 50% dans la malnutrition
La transferrine assure le transport du fer du plasma vers les organes récepteurs.
C’est un indicateur du statut ferrique.
Ce groupe de protéines est synthétisé par le foie. Leur dosage permet de poser un diagnostic de malnutrition et de suivre l’efficacité d’une diète correctrice.

La classification de la malnutrition (18)(22)(23)

La malnutrition peut être classée selon l’anthropométrie ou selon les signes
cliniques.

La classification anthropométrique

Elle se fait à l’aide des indicateurs anthropométriques dont les plus utilisés par l’OMS sont :
– le rapport poids par âge ( P/A)
– le rapport poids par taille ( P/T)
– le périmètre brachial
– les œdèmes tibiaux

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :
1-Rappels sur la malnutrition
1-1-Definition de la malnutrition : (2)(3)
1-2-Les différentes étapes de la malnutrition (4)
I-2-1-L’étape biologique de la malnutrition (4)(5)
I-2-2-L’étape histologique de la malnutrition (5)(6 )
I-2-3-Etape physiologique(1)(7)(8)
1-3 Les principaux types de la malnutrition
1-3-1 La malnutrition protéino – énergétique (3)(9)(10)(11)
1-3-2-Les carences en micro nutriments
1-3-2-1-L’avitaminose A (13)(14)(15)
1-3-2-2-La carence en fer ou carence martiale(16)(17)
1-3-2-3-La carence en iode (16)(18)
1-4-La malnutrition et ses indicateurs
1-4-1-Les indicateurs anthropométriques (12)(18)(19)(20)
1-4-1-1-Le poids en fonction de l’âge (P/A)
1-4-1-2-La taille en fonction de l’âge (T/A)
1-4-1-3-Le poids par rapport à la taille (P/T)
1-4-1-4-Le périmètre brachial
1-4-2-Les indicateurs biologiques (21)(22)
1-5-La classification de la malnutrition (18)(22)(23)
1-5-1-La classification anthropométrique
1-5-1-1-La classification selon le rapport poids par âge (18)(22)
1-5-1-2-La classification selon le rapport poids par taille
1-5-1-3-Classification selon le périmètre brachial (1)(18)(22)
1-5-1-4-Classification de la malnutrition selon la présence ou non d’œdèmes tibiaux
1-5-2- Classification clinique (19)(23)(24)
1-5-2-1-Forme modérée
1-5-2-2-Forme grave
1-6- Les causes de la malnutrition (4)(19)(22)
1-6-1-Les causes individuelles
1-6-1-1-Les carences alimentaires durant le sevrage
1-6-1-2-Les pathologies(25)(26)(27)(28)
1-6-2-Les causes collectives
1-7-Conséquences de la malnutrition (2)(3)(4)(29)
1-7-1-Sur le plan national
1-7-2- Sur le plan international
1-8-Les pathologies associées(3)(10)(11)(23)
1-8-1-Les infections(23)(24)
1-8-2-Les anémies sévères
1-8-3-Les parasitoses intestinales(25)
1-9-Prise en charge d’un enfant sévèrement malnutri
1-9-1-Prise en charge nutritionnelle
1-9-2-Prise en charge médicale
1-9-2-1-Les traitements systématiques(1)
1-9-2-2-Les traitements des pathologies associées
1-9-2-3- Surveillance durant l’hospitalisation(1)(30)(31)
1-9-3 Critères de sortie
NOTRE TRAVAIL
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
1-Méthodologie
1-1Cadre d’étude
1-1-1-Les services offerts
1-1-2-Le personnel
1-1-3–La mission du centre
1-2-Le type d’étude
1-3-Critères d’inclusion
1-4-Critères d’exclusion
1-5- Les paramètres étudiés
1-6- Analyse des données
2. Résultats
2.1 Admission au CRENI selon l’année
2.2 Admission au CRENI selon le mois
2.2.1 Admission durant l’année 2003
2.2.2 Admission durant l’année 2004
2.2.3 Admission durant le premier semestre 2005
2.3 Le mode d’entrée des enfants dans le CRENI
2.4 L’âge des enfants au CREN I
2. 5. Les enfants du CRENI et leur genre
2.6. Le type de malnutrition
2.7.Le périmètre brachial des enfants malnutris au CRENI d’Ambohimiandra à leur admission
2.8.L’indice poids par taille, des enfants marastiques, à leur admission, au CRENI d’Ambohimiandra
2.9.La pathologie associée
2.10.Le rang des malnutris dans la fratrie
2.11.La taille de la fratrie
2.12.Domicile des malnutris
3.1. La situation matrimoniale des mères
3.2. Le niveau d’instruction de la mère
3.3. Profession des parents
4.Le gain de poids moyen au CRENI d’Ambohimiandra
5. Mode de sortie des malnutris
5.1. Répartition des malnutris du CRENI Ambohimiandra selon leur mode de sortie
5.2. Mode de sortie des malnutris selon le nombre de pathologies associées
5.3. La durée de séjour au CRENI
6- Commentaires et discussions
6-1- L’admission au CRENI d’Ambohimiandra
6-1-1- La période
6-1-2- Le mode d’entrée
6-1-3- Le domicile des enfants du CRENI d’Ambohimiandra
6-1-4- L’âge des enfants admis au CREMI
6-1-5- Le genre des enfants admis au CRENI
6-1-6- le type de malnutrition (tableau n°23)
6-1-7- Le périmètre brachial des malnutris aigus sévères
6-1-8- La rapport Poids/Taille
6-1-9- Les pathologies associées
6-1-10- Rang des enfants dans la fratrie et la taille de leur fratrie
6-1-11- Domicile des malades du CRENI
6-1-12- Situation matrimoniale, niveau d’instruction des mères et profession des parents
6-2- Performance du CRENI d’Ambohimiandra
SUGGESTIONS
CONCLUSION
RESUME

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