Mode de recueil des données médicales pré-adoption

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Aspects législatifs

Face à l’essor de l’adoption internationale, il est apparu nécessaire de mettre en place des principes éthiques communs et de définir des pratiques, pensées dans le respect de l’enfant, de ses parents de naissance et de son avenir dans sa famille adoptive.
Ainsi dans le prolongement de la Convention Internationale des droits des enfants de 1989, plusieurs textes relatifs à l’adoption ont été élaborés, dont le plus important est la Convention de la Haye.
La Convention de la Haye est un traité, signé sous l’Egide des Nations Unies le 29 mai 1993, dans la ville de La Haye. L’article premier expose les principaux buts :
– Etablir les garanties pour que les adoptions internationales aient lieu dans l’intérêt supérieur de l’enfant et dans le respect des droits fondamentaux qui lui sont reconnus en droit international.
– Instaurer un système de coopération entre les Etats contractants pour assurer le respect de ces garanties et prévenir ainsi l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfant.
– Assurer la reconnaissance, dans les Etats contractants, des adoptions réalisées selon la Convention.
Cette convention a pour but de réglementer l’adoption. Elle encourage, dans la mesure du possible, le maintien de l’enfant dans sa famille biologique et dans son pays de naissance. Elle veut offrir des garanties à l’adoption et interdire tout commerce.
En 2013, 90 pays avaient ratifié cette convention dont la France en 1998.
Certains pays comme l’Ethiopie, La Cote d’Ivoire et la République centrafricaine, n’ont, à ce jour, pas ratifié cette convention alors que ces pays représentent actuellement 13% des adoptions internationales.
Les pays membres de la Convention de la Haye sont représentés sur la carte ci-dessous (figure 1)
Sur le plan juridique, lorsqu’un enfant adopté à l’étranger arrive en France, contrairement à lafiliation naturelle, la filiation adoptive nécessite un jugement, un acte juridique. Un magistrat juge de la conformité de tous les documents : acte initial de naissance, certificat de consentement à l’adoption, ou d’abandon, avis de non rétraction des parents, etc… et au vu de ces éléments le juge prononce un jugement qui confirme l’adoption.
L’adoption peut être de deux types : simple ou plénière. L’adoption simple et l’adoption plénière s’opposent dans le droit français.
Dans l’adoption simple, l’enfant garde son nom, auquel on peut ajouter éventuellement le nom de sa famille adoptive. Son acte de naissance ne change pas, et il conserve aussi sa nationalité d’origine. Ses liens avec sa famille biologique ne sont pas coupés, c’est-à-dire qu’il peut en hériter, mais qu’il est aussi tenu d’avoir une solidarité financière avec sa famille d’origine. Il peut hériter de ses parents adoptifs mais pas de ses grands-parents adoptifs.
Dans l’adoption plénière l’enfant acquiert le nom, la nationalité de sa famille adoptive, et il peut en hériter sur le même plan que les enfants biologiques du couple s’il y a lieu. Les liens avec la famille biologique sont totalement coupés. L’enfant ne peut pas hériter d’eux, mais il ne doit, non plus, aucune assistance en cas de difficultés.
Dans la plupart des pays musulmans, où le droit musulman inspire, à un degré ou un autre, le système juridique, l’adoption plénière est interdite. En effet, la lecture de la 33ème sourate du Coran semble condamner l’adoption dans le monde musulman : « De vos enfants adoptifs, Allah n’a point fait vos fils ». Un dispositif de substitution existe: la kafala. Il s’agit d’une tutelle sans filiation reconnue par la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989. L’enfant recueilli est reconnu comme enfant légitime, sauf pour ce qui concerne la filiation et l’héritage.

Les démarches de l’adoption 

La démarche d’adoption débute par une demande d’agrément lorsque une personne seule ou les deux membres d’un couple ont décidé d’adopter un enfant et se sentent prêt à débuter ce long parcours.
L’article 5 de la Convention de la Haye impose au pays d’accueil de constater que « les futurs parents adoptifs sont qualifiés et aptes à adopter » et qu’ils « ont été entourés des conseils nécessaires ».
La démarche d’agrément permet de s’assurer de trouver une famille qui répondra aux besoins de l’enfant et non de trouver un enfant à une famille qui n’en a pas.
Certaines conditions sont nécessaires : être âgé de plus de 28 ans ou, pour un couple, être marié depuis au moins deux ans. Un couple vivant maritalement (PACS ou certificat de concubinage) ne peut pas adopter de façon conjointe, mais l’un des deux membres du couple peut le faire, comme s’il était célibataire. La loi impose une différence d’âge entre adoptés et adoptants de 15 ans minimum.
C’est le service de l’Aide sociale à l’Enfance (ASE) qui est chargé des investigations en vue de l’obtention d’un agrément.
L’instruction de la demande d’agrément comporte la constitution d’un dossier administratif, des visites médicales et d’investigations sociales et psychologiques faites par des travailleurs sociaux (assistantes sociales ou éducateurs) et des psychologues (ou psychiatres) désignés par l’ASE. Elle se déroule en trois temps : phase d’information, instruction de la demande et avis de la commission d’agrément.
Pour obtenir l’agrément la personne ou le couple souhaitant adopter doit adresser une demande écrite au président du Conseil Général de son département de résidence indiquant son souhait d’entamer une procédure d’adoption. Dans un délai de deux mois il recevra une information générale sur l’adoption : dimensions psychologiques, éducatives et culturelles, procédures administratives et judiciaires, principes en matière d’adoption internationale, nombre d’enfants adoptables dans le département, leur âge, leur situation. La personne ou le couple doit alors faire parvenir une confirmation de sa demande au président du Conseil Général. C’est à partir de ce moment-là que commence l’instruction, qui est censée ne pas dépasser neuf mois ; au terme de laquelle l’agrément est éventuellement délivré. L’agrément représente la confirmation de la capacité d’une personne ou d’un couple à accueillir un enfant et il ne s’agit, en aucun cas, d’un droit à avoir un enfant.
L’agrément est délivré par le président du Conseil Général (qui délègue ce droit au directeur des services sociaux), sur avis d’une commission appelée commission d’agrément. L’agrément est obligatoire. Il est valable cinq ans, dans toute la France (y compris les départements et territoires d’outre-mer) et pour l’adoption internationale, à condition de confirmer chaque année que l’on est toujours engagé dans une procédure d’adoption. Une fois qu’une personne seule ou un couple possède l’agrément, il peut postuler pour adopter une pupille de l’Etat en France et en même temps déposer des dossiers pour adopter un enfant à l’étranger.
Globalement, environ 10% des candidats se voient refuser leur demande d’agrément – sachant qu’environ une personne sur deux ne confirme pas son désir d’entamer une procédure en vue de l’obtention de l’agrément à l’issue de la première phase d’information. La cause du refus peut être une mauvaise santé des parents, l’âge élevé, une instabilité psychologique et familiale, une motivation humanitaire non motivée par un projet familial.
En cas de refus d’agrément, il faut attendre 30 mois avant d’entamer une nouvelle procédure. Il est possible de déposer un recours gracieux auprès de l’ASE, un recours hiérarchique auprès du président du Conseil Général et enfin un recours contentieux auprès du tribunal administratif, dans un délai de deux mois à compter de la notification du refus d’agrément.
Lorsque l’agrément est obtenu, les parents peuvent alors entreprendre les démarches pour accueillir un enfant dans leur famille. Lorsqu’il s’agit d’adopter un enfant à l’étranger trois démarches sont possibles :
– La démarche par l’intermédiaire de l’agence française de l’adoption (AFA) : les candidats à l’adoption peuvent constituer un dossier qu’ils déposent auprès de l’AFA s’ils se tournent vers un pays signataire de la Convention de La Haye ou vers un pays qui a signé une convention bilatérale avec l’AFA. L’AFA a un rôle d’information, de conseils et d’accompagnement. Elle informe les familles sur les modalités de l’adoption internationale, les aide à constituer leurs dossiers en fonction des pays. Elle dialogue avec les administrations des pays d’origine des enfants. Dans certains pays, un représentant de l’Agence est à la disposition des familles pour les conseiller dans leurs démarches localement. De retour en France avec l’enfant adopté, elle aide les familles à respecter – pour les pays qui le demandent – leurs engagements de suivi post-adoption des enfants.
– L’adoption par l’intermédiaire d’un organisme autorisé pour l’adoption (OAA). Il en existe de multiples (32 recensées en 2015) et ils doivent être autorisés par la mission de l’adoption internationale (MAI) qui dépend du ministère des Affaires étrangères. La grande majorité d’entre eux ont un but humanitaire, qu’il s’agisse soit d’associations de solidarité avec le tiers-monde (exemple : Médecins du Monde, l’une des OAA les plus importantes), soit d’associations créées par des parents adoptifs voulant partager leur expérience. Les OAA s’attachent à trouver une famille aux enfants qui leur sont confiés, souvent dans les orphelinats des pays d’origine.
– L’adoption par démarche individuelle : si des candidats à l’adoption souhaitent adopter dans un pays non signataire de la Convention de La Haye autorisant une démarche qui n’oblige pas à passer par l’AFA ou un OAA, ils entrent directement en contact avec les autorités compétentes dans le pays, ou avec un orphelinat du pays, ou avec une personne autorisée (avocat, par exemple). Il convient d’en informer la MAI dès le début des démarches. Il y a de moins en moins de pays qui acceptent ce type de procédure.
Situation de l’adoption internationale
En France
Si l’adoption internationale s’est considérablement développée dans le monde depuis les années 1990, elle est depuis quelques années en net recul et ne concerne plus qu’un nombre limité d’enfants. Le nombre d’adoption a été divisé par 4 entre 2005 et 2014.
Le tableau I représente l’évolution du nombre de pays d’origine et du nombre total d’adoptions internationales depuis 1980.
Les raison du déclin ont été étudiées par JF. Mignot, faisant partie du groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique de la Sorbonne, dans un article publié en février 2015 (4). Il remarque que le nombre d’adoptions internationales a diminué des deux tiers dans le monde depuis 2004 : il est passé de 42194 à 15188 entre 2004 et 2013 dans les dix pays qui adoptent le plus. Il observe aussi que ce n’est pas la « demande » des couples ou des individus candidats à l’adoption qui a baissé, mais bien « l’offre » de mineurs adoptables.
Cette pénurie s’explique par des raisons structurelles, démographiques ou économiques. D’une part, la baisse de la mortalité et la hausse du niveau de vie des pays traditionnellement d’origine des adoptés internationaux réduisent le nombre d’orphelins. D’autre part, la diffusion de la contraception et de l’interruption volontaire de la grossesse, et l’atténuation du stigmate associé aux naissances « illégitimes » réduisent le nombre de naissances non désirées et d’enfants abandonnés. Enfin, la hausse du niveau de vie permet aux pouvoirs publics de développer des politiques sociales et familiales d’aide aux mineurs orphelins ou abandonnés. Au total le nombre de mineurs confiés à l’adoption internationale se réduit.
Par ailleurs la Convention de la Haye, ouverte à la signature en 1993 et signée par la France en 1998 stipule qu’il est préférable, dans l’intérêt supérieur de l’enfant, que les enfants soient adoptés par des proches de leur famille ou, à défaut, par des nationaux, l’adoption ne devrait être internationale qu’en dernier recours. En outre, l’adoption internationale dans un Etat signataire doit se faire sans transaction financière, et par l’intermédiaire d’une autorité centrale plutôt que par une démarche individuelle. Certains pays ont mis en place un moratoire sur les adoptions internationales, afin de se donner le temps de mettre leurs pratiques en conformité avec la Convention de La Haye et d’éradiquer les trafics d’enfants. C’est le cas de la Roumanie et de la Bulgarie depuis leur perspective d’intégration de l’Union européenne en 2005, du Guatemala depuis 2009, et du Vietnam depuis sa ratification de la Convention de La Haye en 2011. La Convention de la Haye contribue donc à restreindre le nombre d’adoptions internationales.
En Russie, le nombre de mineurs confiés à l’adoption internationale a fortement baissé depuis 2005 suite à plusieurs scandales, dont certains ont blessé les sentiments nationaux (scandale du petit Artiom Saveliev, adopté par une Américaine puis rejeté par elle et renvoyé en Russie en 2011).
Dans les pays d’origine traditionnels des adoptés internationaux, une part croissante et aujourd’hui majoritaire des mineurs confiés à l’adoption internationale sont désormais des « enfants à besoins spécifiques », c’est-à-dire des enfants relativement âgés, en fratrie, ou handicapés physiques ou mentaux.
Les caractéristiques des enfants adoptés à l’étranger en 2014 sont décrites dans les statistiques du ministère des Affaires Etrangères (5).

la santé des enfants adoptés à l’étranger

La prise en charge des enfants adoptés à l’étranger est légèrement différente de celle des enfants adoptés en France, dans le sens où, venant de pays le plus souvent en voie de développement ou de pays tropicaux, les pathologies rencontrées sont différentes de celles que l’on retrouve le plus fréquemment en France. Certaines pathologies ont disparu en France grâce, par exemple, à la vaccination, aux programmes de dépistage ou encore aux possibilités médicales ou chirurgicales qui n’existent pas dans beaucoup de pays en voie de développement.
Il s’agit ici de détailler les pathologies rencontrées fréquemment chez les enfants adoptés à l’étranger.
Pathologies physiques rencontrées.
Pathologies congénitales :
• Rubéole congénitale (7)
La rubéole est une maladie virale inapparente ou éruptive, contagieuse.
C’est une infection bénigne de la deuxième enfance, mais qui s’avère redoutable pendant la grossesse en raison d’un risque tératogène élevé.
La rubéole est liée à un virus à acide ribonucélique (ARN) de la famille des Togaviridae, genre Rubivirus. Le réservoir naturel est humain et la transmission se fait de manière directe par voie aérienne (rubéole acquise) ou transplacentaire (rubéole congénitale).
La rubéole est une infection fréquemment asymptomatique (jusqu’à 50% des cas).
En cas d’infection rubéoleuse pendant la grossesse le risque d’atteinte embryo-fœtale est inversement corrélé à l’âge de la grossesse au moment de la survenue de l’infection maternelle (85% de fœtus atteints en cas d’infection entre 0 et 8 semaines d’aménorrhée (SA) contre 0% si l’infection se déclare à plus de 20 SA).
Le risque, en cas d’infection pendant la grossesse, est la mort fœtale, la rubéole congénitale malformative ou la rubéole congénitale évolutive.
Deux tableaux sont décrits.
Un tableau de syndrome malformatif pouvant associer : lésions oculaires (cataracte souvent bilatérale, microphtalmie, glaucome..), lésions auditives (surdité souvent asymétrique), malformations cardiaques (les plus fréquentes étant la persistance du canal artériel et la sténose pulmonaire), lésions nerveuses (microcéphalie, retard psychomoteur), autres malformations (plus rares, surtout dentaires).
Un tableau de rubéole congénitale évolutive correspondant à une infection virale chronique généralisée. Le tableau associe une hypotrophie pondérale constante associée à diverses atteintes : purpura thrombopénique, hépatite, méningite lymphocytaire, myocardite, pneumopathie interstitielle, lésions osseuses radiologiques.
Le diagnostic est souvent évident devant le syndrome malformatif. En cas de rubéole néonatale isolée il est étayé par l’isolement du virus chez le nouveau-né (pharynx, urines, liquide céphalo rachidien (LCR)) et la présence d’Immunoglobulines M (IgM) spécifiques à la naissance ou d’une sérologie positive au-delà du 6ème mois.
La vaccination anti rubéoleuse à grande échelle au cours de la dernière décennie a permis d’éliminer pratiquement la rubéole et le syndrome de rubéole congénitale dans de nombreux pays développés et dans quelques pays en développement. C’est en Afrique et en Asie du Sud-Est, où la couverture vaccinale est la plus faible, que les taux de syndrome de rubéole congénitale sont les plus élevés. L’OMS estime que 110 000 enfants par an naissent avec un syndrome de rubéole congénitale (8). Du fait d’une couverture vaccinale encore insuffisante dans les pays en voie de développement il convient de penser à cette maladie chez un enfant adopté arrivé de l’étranger présentant un syndrome malformatif ou une hypotrophie.
• Syphilis congénitale (7)
La bactérie responsable de la syphilis est le Treponema pallidum (famille des spirochètes). La syphilis est une maladie strictement humaine à transmission vénérienne dans 95% des cas. La contamination est directe par contact vénérien (chancres, plaques muqueuses, syphilides érosives, condyloma lata). Elle peut aussi être transfusionnelle (exceptionnelle) et congénitale. Chez les enfants adoptés la transmission peut aussi avoir lieu lors d’abus sexuel dans leur pays d’origine. L’OMS évalue encore à 12 millions le nombre de personnes infectées chaque année par la syphilis (9). Environ 2 millions de grossesses sont concernées par la maladie chaque année, 25 % d’entre elles se terminent par une mortinaissance ou un avortement spontané et, dans 25 % des cas également, l’enfant souffre d’insuffisance pondérale à la naissance ou d’une infection grave, deux phénomènes associés à un risque accru de décès périnatal.
La syphilis évolue de manière chronique marquée par des périodes symptomatiques (syphilis primaire, secondaire, tertiaire) entrecoupées d’intervalle asymptomatiques (syphilis latente).
La transmission fœtale, liée à une syphilis maternelle primaire ou secondaire est maximale durant la deuxième moitié de la grossesse. Elle est transplacentaire.
Les formes précoces de syphilis congénitales associent :
– Des signes cutanés : plaques muqueuses, pemphigus bulleux très riche en tréponèmes
– Des signes osseux : périostite et ostéochondrite prédominants aux membres inférieurs avec impotence fonctionnelle (classique pseudo-paralysie)
– Des atteintes viscérales : ictère, hépatite, coryza sanglant avec jetage, atteinte neuroméningée.
La syphilis tardive s’exprime au-delà de 5 ans : anomalies dentaires, surdité, gomme cutanéomuqueuse, lésions oculaires, …
Le diagnostic de syphilis congénitale est clinique, bactériologique (en cas de lésions cutanées) et sérologique : mise en évidence d’IgM spécifiques à partir de l’âge de 6 mois après la disparition des anticorps maternels transmis.
Le diagnostic biologique de la syphilis repose sur le dosage du VDRL (Veneral disease Research laboratory), test non tréponémique sensible mais peu spécifique) et du TPHA (Treponema Pallidum Haemaglutination Assay), test tréponémique plus spécifique. En cas de VDRL positif et de TPHA négatif il s’agit d’une réaction faussement positive.
En cas de présomption de syphilis dans l’histoire de l’enfant, les examens cliniques ou biologiques doivent être complétés par des épreuves de laboratoire plus spécialisées en plus des examens appropriés, notamment une ponction lombaire et une radiographie des os longs.
Le traitement de la syphilis congénitale est basé sur la pénicilline : pénicilline G 50000 Unités internationales (UI)/kg/j pendant 10 à 14 jours chez les enfants symptomatiques.
La syphilis congénitale est endémique en Russie et dans les pays de l’union soviétique. On retrouve 15 à 20% d’histoire de syphilis congénitale dans les données pré-adoption des enfants originaires de ces pays (10).
Compte tenu de la prévalence encore élevée de la syphilis dans les pays d’origine des enfants adoptés à l’étranger il est conseillé de réaliser systématiquement ce dépistage à l’arrivée de l’enfant en France.
Pathologies de transmissions périnatales :
• Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) (7)
L’infection par le VIH est un problème majeur de santé publique avec 33 millions de personnes infectées dans le monde et représente l’une des premières causes de décès à l’échelle mondiale. Le VIH est un virus qui appartient à la famille des rétrovirus. Deux types de VIH ont été isolés chez l’homme : VIH-1 (qui prédomine à l’échelle mondiale) et VIH-2.
Le VIH infecte et perturbe massivement l’ensemble du système immunitaire dès sa pénétration dans l’organisme. Il est délétère tant par l’immunodépression induite que par l’activation immunitaire et l’inflammation qui résultent de l’intense réplication virale.
Le VIH se transmet par voie sexuelle (98% des contaminations), sanguine (partage de matériel d’injection contaminé par du sang) ou par transmission verticale de la mère à l’enfant surtout dans la période périnatale. Le risque de transmission est de 5% au dernier trimestre de la grossesse, 15% au moment de l’accouchement et 15% lors de l’allaitement.
Le niveau de charge virale plasmatique de la mère est un déterminant majeur du risque de transmission à l’enfant, ainsi que les conditions d’accouchement qui, si elles sont traumatiques, majorent le risque de transmission à l’enfant.
Dans les pays industrialisés, le dépistage et le traitement antirétroviral des femmes enceintes ont permis une réduction importante du nombre d’enfants contaminés par le VIH à la naissance (<2% des enfants nés de mères infectés). En revanche, dans les pays en voie de développement, la transmission materno-fœtale demeure élevée (30-40%).
Fin 2009 on estimait à 2 millions le nombre d’enfants infectés et vivant avec le VIH.
La maladie de l’enfant est peu différente de celle de l’adulte. La différence réside dans l’existence de deux profils évolutifs différents :
– Forme rapidement évolutive : qui aboutit à la constitution d’un syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) en 3 à 15 mois avec encéphalite à VIH sévère dans 70 à 80% des cas et infections opportunistes précoces. La létalité est importante.
– Forme lentement progressive : le délai d’apparition du SIDA est de 2 à 10 ans en l’absence de traitement. Son évolution est proche de celle de l’adulte. Les troubles neurologiques sont plus rares.
Entre 6 et 18 mois peuvent apparaitre : hépato-splénomégalie, polyadénopathies, cassure de la courbe staturo-pondérale, épisodes infectieux à répétition, en particulier ORL et surtout candidoses.
Les manifestations neurologiques sont caractéristiques : hypotonie axiale, syndrome pyramidal avec hypertonie des membres d’apparition progressive, arrêt et perte des acquisitions psychomotrices.
Les formes pauci symptomatiques représentent environ 70% des cas ; les formes asymptomatiques sont rares (5 à 10%).
Le test de dépistage repose sur la détection des anticorps anti-VIH par des tests immuno enzymatiques de type ELISA. Deux tests de dépistage sont pratiqués et détectent les anticorps anti VIH-1 et anti VIH-2. S’ils sont négatifs cela permet d’affirmer l’absence de séroconversion vis-à-vis du VIH. Si le résultat est positif on a recours au Western-Blot qui permet la détection des anticorps dirigés contre les différentes protéines du VIH.
Chez un enfant né de mère séropositive, le diagnostic, avant l’âge de 18 mois, repose sur la détection du virus par réaction en chaine par polymérase (PCR) à la naissance, puis à 1, 3 et 6 mois. Les anticorps présents à cet âge chez l’enfant proviennent de sa mère. Pour affirmer qu’un enfant n’est pas infecté, il faut 2 prélèvements négatifs après l’âge d’un mois en l’absence de traitement anti rétroviral ou hors période de traitement s’il y a eu traitement préventif.
Pour affirmer qu’un enfant est infecté il faut deux prélèvements positifs. Un résultat positif à la naissance est en faveur d’une infection in utéro, un résultat positif plus tardivement est en faveur d’une infection acquise au moment de l’accouchement.
En cas d’infection par le VIH, la prévention des infections opportunistes ainsi qu’un traitement antirétroviral sont mis en route. Le programme de vaccinations peut être entrepris avec tous les vaccins inactivés. Le vaccin par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) est contre-indiqué.
Une étude publiée en 1993 reportait un taux de prévalence du VIH de 20% dans un orphelinat roumain, le mode de transmission étant le plus souvent lié à l’utilisation d’aiguilles contaminées (11).
Des études plus récentes n’ont pas montré de cas confirmés d’infection par le VIH chez les enfants adoptés à l’étranger (12).
Du fait d’une prévalence élevée de cette pathologie dans les pays en voie de développement, il convient de réaliser un dépistage systématique chez tout enfant adopté à l’étranger.
• Hépatite virale B (VHB) (7)
Le virus de l’hépatite B appartient à la famille des Hepadnaviridae. La diversité génétique du VHB s’exprime par la pluralité des génotypes et sous-types, due à une évolution du virus dans le temps. Huit génotypes sont actuellement décrits de répartition géographique différente.
Le VHB est ubiquitaire mais la prévalence est variable selon les régions. Il existe trois zones de prévalence :
– Une zone de basse endémie (prévalence <2%) : Europe de l’ouest, Amérique du Nord,
– Une zone de moyenne endémie (prévalence entre 2 et 8%) : Bassin Méditerranéen, Moyen- Orient, Amérique du Sud, Europe de l’Est, ex- URSS.
– Une zone de haute endémie (prévalence > 8%) : Chine, Asie du Sud-Est, Afrique sub-
saharienne : 70 à 95% des personnes y présentent des marqueurs d’infection passée ou présente par le VHB.
Il existe trois modes de transmission du VHB :
– Transmission parentérale : transfusion de sang et dérivés, procédures médicales invasives, injections parentérales.
– Transmission par voie sexuelle et salivaire : mode de transmission principal dans les pays de basse endémie.
– Transmission mère-enfant (mode de transmission principal dans les pays de haute endémie) : elle peut être secondaire à une hépatite aigue chez la mère durant le 3ème trimestre de la grossesse ou la période néonatale, ou bien à la survenue d’une grossesse chez une femme infectée chronique. Le risque pour le nouveau-né d’être infecté par le VHB est faible en l’absence de réplication virale chez la mère. Le risque de transmission d’une mère Antigène HBs (AgHBs) positif à son enfant est d’environ 10%, cependant ce chiffre augmente à 85% si la femme porte des marqueurs de réplication virale active (Ag HBe positif) (13).

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Table des matières

LISTE DES FIGURES
1. INTRODUCTION
1.1. L’adoption internationale
1.1.1. Histoire de l’adoption internationale (1)
1.1.2. Les postulants à l’adoption, qui sont-ils ?
1.1.3. Les enfants adoptés, qui sont-ils ?
1.1.4. Aspects législatifs
1.1.5. Les démarches de l’adoption (3)
1.2. Situation de l’adoption internationale
1.2.1. En France
1.2.2. En Seine-Maritime
1.3. La santé des enfants adoptés à l’étranger
1.3.1. Pathologies physiques rencontrées.
a) Pathologies congénitales :
b) Pathologies de transmissions périnatales :
c) Pathologies digestives
d) Pathologies pulmonaires
e) Pathologies hématologiques
f) Pathologies dermatologiques :
g) Pathologies neurologiques
1.3.2. Pathologies psychologiques ou psychiatriques
a) Le nanisme psychosocial (1)
b) Les troubles de la santé psychique
1.3.3. Les vaccinations (41)
1.3.4. Bilan de santé à l’arrivée de l’enfant
1.3.5. Dispositifs médicaux mis en place en France pour les enfants adoptés à l’étranger
1.4. Contexte de l’étude
1.5. Objectif de l’étude
2. METHODE
2.1. Critères d’inclusion
2.2. Critères d’exclusion
2.3. Mode de recueil des données médicales pré-adoption
2.5. Critères de jugement
2.6. Méthode statistique
3. RESULTATS
3.1. Taux de réponse
3.1.1. Des pédiatres
3.1.2. Des parents
3.2. Caractéristiques de la population
3.2.1. Pays et continent d’origine
3.2.2. Sexe des enfants adoptés
3.2.3. Démarche d’adoption
3.2.4. Mode de placement dans le pays d’adoption
3.2.5. Age de l’enfant lors de son arrivée en France
3.3. Données pré-adoption
3.3.1. Données générales
3.3.2. Données sur l’examen clinique
3.3.3. Données sur les vaccinations reçues
3.3.4. Données sur le bilan biologique réalisé
3.3.5. Données sur les examens complémentaires réalisés
3.3.6. Données sur les avis spécialisés demandés
3.4. Données post-adoption
3.4.1. Données générales
3.4.2. Données sur l’examen clinique
3.4.3. Données sur le bilan biologique
3.4.4. Données sur les examens complémentaires réalisés
3.4.5. Données sur les avis spécialisés demandés
3.5. Comparaison entre les données pré et post-adoption
3.5.1. A propos de l’examen clinique
3.5.2. A propos des vaccinations
3.5.3. A propos des examens biologiques
3.5.4. A propos des examens complémentaires
3.5.5. A propos des avis spécialisés
3.5.6. Conclusions générales sur les données pré et post adoption
4. DISCUSSION
4.1. Principaux résultats
4.2. Validité interne
4.3. Validité externe
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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