Mode de contamination de la cysticercose porcine

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Cycle biologique du Taenia solium

C’est un cycle à deux hôtes. L’homme, hôte définitif abrite le ver adulte (T. solium) dans son intestin. Ce ver émet des anneaux gravides contenant les oeufs qui sont expulsés dans l’environnement avec les selles. L’individu parasité élimine quotidiennement dans les selles 5 à 6 anneaux gravides contenant chacun 30 000 à 50 000 oeufs.
Le porc, en raison de leurs habitudes de coprophagie joue le rôle d’hôte intermédiaire en ingérant les oeufs avec les excréments déposés par la personne parasitée. Les embryons (oncosphères) sont libérés des oeufs dans l’intestin du porc. Elles perforent la paroi intestinale et, dans les 24 à 72 heures qui suivent l’infestation, se propagent par le système circulatoire et à divers tissus et organes.
Elles se transforment en larves ou cysticerques, qui s’enkystent dans les tissus musculaires de porc. Le développement complet du cysticerque (C.cellulosae) s’accomplit en 9 à 10 semaines. C’est en consommant de la viande ladre male cuite ou charcutier contenant ces kystes que l’homme est contaminé. Les cysticerques se développe dans l’intestin grêle, son scolex s’invagine et se fixe à la paroi intestinale, habituellement au niveau du jéjunum. Entre 62 et 72 heures jours plus tard, la larve est devenue un taenia adulte dans ses intestins.
L’homme peut parfois devenir hôte intermédiaire et contracte la maladie à la suite de l’ingestion accidentelle d’oeufs de T.solium soit par consommation d’aliments ou d’eau souillés (hétéro-infestation), soit à partir des oncosphères produites par le Taenia hébergé par le sujet lui-même (auto-infestation exogène ou contamination oro-fécale par les “mains sales »). Figure 1 (19).

Lésions de la cysticercose porcine

Si l’animal est sacrifié pendant la phase d’invasion :
– on observe des lésions d’entérite aiguë catarrhale, avec présence de ponctuations hémorragiques sur la muqueuse intestinale.
– en cas d’infestation importante, il s’y ajoute des lésions de péritonite et d’hépatite traumatiques.

A la phase de dissémination

Les caractères anatomo- pathologiques sont variables avec la localisation des parasites :
– centres nerveux : encéphalite traumatique plus ou moins importante et étendue avec la présence de cysticerques bien développés .
– globe oculaire (iris, choroïde, rétine, chambre antérieure, corps vitré) et les muscles de l’oeil .
– ganglion lymphatiques (21).
– les lésions essentielles sont celles qui affectent les muscles striés avec réaction inflammatoire subaiguë. Il en résulte un nodule granulomateux .
– caséification, calcification « ladrerie sèche », qui très souvent se manifestent vers la fin de la 1re année suivant l’infestation de l’hôte.

Importance de la cysticercose porcine

La perte engendrée par la cysticercose porcine est due surtout à la saisie de porc ladre à l’abattoir ou à la tuerie et au traitement de cette viande. Le porc parasité par des cysticerques est dit « ladre ». Il est saisi à l’abattoir et, par conséquent la ladrerie peut causer des pertes à l’éleveur. La cysticercose est le motif de 10% de saisie le plus courant des carcasses dans les abattages contrôlés. En 1963, la cysticercose porcine a été un motif de saisie dans 68% des cas dans six abattoirs d’Amérique centrale et de Panama, entraînant une perte estimée à 43 millions de dollars. A N’Djamena, cette pathologie constitue la première cause (95%) de saisie totale à l’abattoir de Farche sur 17 ans (1982-1998) (22). Au Mexico, la perte entraînée par la cysticercose dans la production porcine est évalué à 43 millions de dollars américains en 1980 (23).
Les éleveurs ou les boucheurs dans la région de Haute Matsiatra ont donc subit une perte totale évaluée entre 29 et 44 millions d’ariary en 2007 (18).
Rien qu’en Inde, le coût social annuel de la cysticercose est estimé à environ 150 millions de Dollar américain. C’est pour cette raison que la cysticercose est l’un des principaux obstacles au développement de la filière porcine pour les pays en développement.

Diagnostic de la cysticercose porcine

Diagnostic clinique

Il est parfois possible dans la ladrerie du porc, basé sur la découverte de cysticerques en des régions accessibles à l’exploration : conjonctive oculaire, chambre antérieure de l’oeil, sous-muqueuse anale et vulvaire, sous muqueuse de la face inférieure de la langue. C’est surtout en ce point que peuvent être vus les parasites : 20 à 25 % des cas de ladrerie. Le langueyage est une technique largement utilisée pour détecter la présence des cysticerques au niveau de la langue chez l’animal vivant. La palpation de la langue a une valeur uniquement chez le porc fortement infesté.
Cette spécificité est de 100% (24) mais la sensibilité n’est que 21% (25) car il ne permet pas de détecter les infestations légères.

Diagnostic de laboratoire

Le développement d’une épreuve de diagnostic sensible, spécifique et automatisable réduirait grandement le coût de dépréciation de la carcasse et aussi le coût des manipulations. Les épreuves sérologiques pour l’animal n’ont pas atteint le stade où la commercialisation pour un diagnostic individuel ou à grande échelle de carcasses infestées à l’abattoir serait possible.
Il existe plusieurs tests sérologiques : Ag-Elisa, Anticorps-Elisa et EIBT (Enzyme-linked Immunoelectro Transfert Blot). Le plus utilisée est l’Elisa –sandwich. C’est l’ Elisa pour la détection d’antigènes circulants (Ag-Elisa) de cysticerques de T. solium. C’est un test de détermination des cysticerques vivant chez les animaux, parce que l’Ag –Elisa ne détecte pas des cysticerques mort (26). Ce test a une sensibilité de 84,6% et une spécificité de 99,1% (27). L’ag-Elisa détecte aussi bien les infestations légères que massives (28).

Examen post mortem

Les procédures d’inspection de la viande fait, en général l’objet d’une législation du pays considéré. Elle commence par l’inspection visuelle de la carcasse, des surfaces de section et des organes. De telles incisions peuvent être réalisées sur les zones témoins de la carcasse et des viscères. Cela consiste à chercher les vésicules ladriques. Les sites électifs des cysticerques sont la langue, le coeur (Photo 2), le muscle de l’épaule, de la cuisse, du filet, du diaphragme et des masséters. Sur le porc abattu, ils sont plus faciles à détecter, surtout si l’infestation est importante. Sur les carcasses, les vésicules sont plus visibles, plus grosses et moins masquées par la graisse. Ce sont les carcasses peu infestées qui sont les plus dangereuses, car elles ne peuvent pas être pas décelées. L’efficacité de l’inspection des viandes varie avec le nombre et la localisation des incisions. La spécificité est de l’ordre de 100% mais la sensibilité n’est que de l’ordre de 22% (29). En cas de faible infestation, des incisions de la carcasse sont impératives pour trouver les véhicules ladriques.

Examen anatomo-pathologique

Une biopsie du cerveau, de la peau ou des muscles permet de fournir un diagnostic définitif en cas de situation ambiguë par la démonstration de la présence réelle du parasite. Il s’agit de la méthode de diagnostic de choix des formes sous-cutanées et musculaires. La cytoponction à l’aide de fines aiguilles a été décrite comme étant une méthode utile pour le diagnostic de formes sous-cutanées et musculaires. L’aspiration d’un liquide clair avec ou sans particules est très suggestive. Le diagnostic définitif est posé par identification de la cuticule larvaire, du parenchyme et des crochets. Même si les fragments du parasite n’ont pu être identifiés, une très forte suspicion est suscitée si l’infiltrat inflammatoire est composé d’éosinophiles, de plasmocytes, d’histiocytes, de cellules géantes et de neutrophiles. Dans ce cas, une aspiration répétée peut être effectuée sous guidage échographique pour aider à localiser la tache blanche.

Traitement de la cysticercose porcine

Le traitement de la cysticercose se fait à base de molécule cestodicide. Il a montré toute fois la grande efficacité d’un benzimidazole vétérinaire, oxfendazole, à la dose de 30 mg/kg en une seule prise mélangée à la nourriture, puisque 8 à 10 semaines plus tard les cysticerques récoltes n’étaient plus viables (31). L’oxfendazole, est plus que 95% efficace en tuant les kystes à cette dose (32, 33).
L’autre molécule comme l’albendazole est aussi efficace à une dose de 30 mg/kg pendant 3 jours (34).

Prophylaxie de la cysticercose porcine

Prophylaxie Individuelle

La base de la prophylaxie est l’hygiène fécale et la modification de certaines habitudes alimentaires. Connaissant le cycle de vie du parasite, un certain nombre de mesures sont nécessaires pour empêcher sa transmission.
– utiliser des latrines fermées pour éloigner les porcs des déjections humaines .
– laver les mains avec du savon et de l’eau après avoir utilisé les toilettes .
– laver et éplucher tous les légumes et fruits crus avant de les manger .
– cuire suffisamment la viande de porc afin de détruire les cysticerques présents ou la congeler à -15°C pendant 6 jours.

Prophylaxie Collective

Les transmissions de cette parasitose font intervenir les porteurs de T. solium et les porcs infectés. Cela facilite l’élimination des sources d’infection et permet de prévenir la propagation chez les humains et chez les porcs de la cysticercose.
– détection et traitement des porteurs de ténia et/ou par un traitement de masse de toute la population .
– inspection des professionnels dans les abattoirs afin d’empêcher la commercialisation de viandes infestées .
– l’aménagement de latrines à distance des zones d’élevage afin d’éviter la dissémination des oeufs de Taenia dans l’environnement .
– l’amélioration des pratiques d’élevage et des procédures d’inspection des viandes.
L’éducation sanitaire des populations des régions endémiques est primordiale compte tenu du cycle du parasite et des coutumes locales. Elle s’est révélée très efficace dans les communautés devenues conscientes de l’importance de la cysticercose humaine et porcine et de la possibilité de l’éliminer. Elle doit toutefois être effectuée par un personnel bien formé.

Période de l’étude

La période de l’étude est de 2 ans et s’est déroulée en 2 phases. Premièrement, une descente sur terrain composée d’enquêtes au près des éleveurs, de langueyage sur le marché des porcs et d’inspection de viande à la tuerie. Deuxième partie, l’analyse statistique de résultats et la rédaction proprement dite. L’enquête au près des éleveurs et le langueyage a eu lieu dans 04 communes parmi les 13 existants du district de Fandriana : Miarinavaratra, Fandriana ville, Sandrandahy et Mahazoarivo. L’enquête de terrain et l’inspection de viande ont été réalisées en parallèle. Le langueyage a été effectué tous les jours du marché.

Documentation

Pour bien mener notre étude, les consultations des documents locaux, nationaux et internationaux concernant la cysticercose porcine sont importantes (Annexe 3, tableau VI).

Enquête

Au niveau des techniciens

Nous avons discuté avec le vétérinaire, les techniciens d’élevage responsables des inspections de viande issus respectivement de la fonction publique et du secteur privé. Les enquêtes des techniciens nous permettent de mieux connaître la situation de la cysticercose porcine et des pathologies dominantes a fin de proposer de solutions au niveau de la zone d’étude.

Au niveau des éleveurs

Avant les enquêtes, nous nous sommes adressés au Chef du district, au Maire de la commune et aux Chefs Fokontany. Notre encadreur professionnel nous a délivré une lettre de recommandation portant les objectifs principaux de notre recherche pour faciliter l’accès à ces responsables. Les Chefs Fokontany ont présenté tous les quartiers où se localisent les éleveurs. L’objectif de l’étude est de connaitre les facteurs qui favorisent la maladie. Nous avons choisi quatre communes parmi les treize existants pour mener l’enquête auprès des éleveurs.
Un questionnaire a servi pour la collecte des données sur :
– les systèmes et mode d’élevage .
– le niveau hygiénique et sanitaire dans les exploitions porcines .
– le niveau de connaissance des éleveurs du complexe taeniose- cysticercose.

Langueyage aux marchands du porc

C’est la palpation et l’observation visuelle des cysticerques au niveau de la langue de l’animal vivant. Le porc est placé latéralement et tenu par le cou et les autres membres. Une tige en bois dure a été utilisée pour maintenir la bouche ouverte. La langue est retirée, palpée dans toute sa base pour déceler la présence des nodules de cysticercose.

Inspection de viande à la Tuerie

L’inspection de viande est effectuée par le chef de poste d’élevage à la tuerie de la commune urbaine de Fandriana. Nous avons participé à l’inspection de viande et des abats des porcs pendant quatre mois. L’inspection de viande de porc consiste à chercher les anomalies notamment les vésicules des cysticerques au niveau de la carcasse et des organes.

Examen ante-mortem

L’inspecteur vétérinaire et l’agent de force de l’ordre contrôlent la conformité des documents de l’animal pour identifier la race, le sexe, la robe, le nombre et l’origine des animaux destinés à l’abattage. L’inspection sur pied a trait l’état général du sujet et à la recherche de maladie pouvant avoir une influence sur la qualité ou la salubrité de viande. Mais en cas de cysticerque, elle n’est pas visible extérieurement, seul l’examen post mortem est intéressant.

Examen des organes

L’inspection de ces organes est importante pour confirmer la présence de la maladie.
Le coeur et le péricarde sont examinés visuellement. Une incision du coeur dans sa longueur au niveau du ventricule gauche et le septum intra ventriculaire est effectuée par l’inspecteur vétérinaire.

Examen de carcasse

Pour trouver les cysticerques, l’inspecteur doit inciser au niveau des muscles de la cuisse, de l’épaule, du filet, des piliers du diaphragme et des intercostaux internes. Le muscle du plat de la cuisse et de l’épaule est incisé parallèlement en leur plan sur une profondeur d’une centimètre et sur une longueur à peu près 6 cm.

Limites de la méthodologie

 Concernant la recherche bibliographique, la rareté des études et des données concernant la maladie dans notre pays par rapport à celles faites sur d’autres maladies porcines ou sur la cysticercose humaine était au début un facteur bloquant.
 Durant l’enquête sur terrain, quelques éleveurs se rendaient aux champs pour les travaux agricoles rendant nôtre travail assez difficile.
 Certains communes sont très loin du chef lieu de district ; ce qui limite notre étude sur les quatre communes a fin de ne pas prendre des risques sur les problèmes d’insécurité.
 La réalisation de ce travail n’a pas reçu de financement des organismes de recherche.
 En ce qui concerne notre méthode diagnostique, l’existence des abattages clandestins n’a pas permis de déterminer la prévalence réelle de la maladie dans notre zone d’étude.
 En plus certains éleveurs pratiquent le langueyage dans leurs villages avant de commercialiser les animaux sur le marché. Les animaux ladres sont abattus et vendus à bas prix, ne permettant pas de connaître la prévalence exacte de la maladie.

Elevage en divagation saisonnière

C’est un élevage de type extensif. Le type d’exploitation de ce genre est surtout spécialisé à l’élevage d’animaux de race locale et de race métisse, qui se contente de peu et résiste bien aux maladies. L’animal sort pendant 2 à 3 heures par jour pour chercher la nourriture. Parfois, les porcs sont sortis, sous une conduite d’un gardien ou attachés sous un arbre. Le porc en engraissement est le plus concerné par ce système d’élevage. Le porc reçoit à l’auge de son fort ou de reste de cuisine, soit de la patate douce, du manioc ou du tareau.

Evaluation de la perte économique de la cysticercose porcine

Pendant quatre mois d’étude, 87 porcs sur 798 inspectés à la tuerie municipale de Fandriana présente de larves de cysticerque. Théoriquement, toutes ces viandes doivent être saisies.
Le calcul des pertes engendrées par la cysticercose peut être effectué en tenant compte des éléments suivants :
 Poids moyen de la carcasse d’un porc : 45kg.
 Effectifs de porcs examinés : 798.
 Effectifs de porc ladre : 87.
 Prix d’un kg de viande au marché : 6.800 Ariary.
Le nombre de têtes de porcs abattus annuellement à Fandriana est estimé à 2.190 avec 10,90% de prévalence par an entraînant une perte de 73.134.000 Ar.
Si ce chiffre est extrapolable pour les 18.572 têtes de porcs dans le district avec 10,90% de ladrerie, la perte annuelle avoisine 619. 344. 000 Ar.

Mode d’élevage porcine et conditions hygiéniques

Les enquêtes sur terrain réalisées auprès de 366 éleveurs a permis de constater les principaux facteurs favorisant intervenant dans l’étiologie de la cysticercose notamment la divagation des porcs, les manques de latrine, les défécations à l’air libre (Annexe 3, tableaux XII et XIV).
Les porcs élevés en mode extensif sont exposés au parasitisme. Notre étude montre que 91,05% des porcs sont en divagation permanente ou saisonnière dans le district de Fandriana (Figure 13). Ce chiffre ne s’éloigne pas de celui rapporté dans l’élevage au Mayon-Danay (Nord Cameroun) et Mayon-Kebbi (Sud-ouest du Tchad), avec 95% des porcs sont en divagation permanente ou saisonnière (36). Cette divagation des porcs pose un problème sanitaire réel notamment le parasitisme.
De plus, les méthodes traditionnelles d’élevage porcin permettent l’accès des animaux aux matières fécales humaines qui sont la source d’infestation.
Plusieurs enquêtes épidémiologiques (37,38) ont été menées en Afrique par la méthode d’inspection de viande permettant d’établir la prévalence de la cysticercose chez le porc: Rwanda (20%), Tchad (25,7%) ; Congo (10-41,20%) et Tongo (17%). Ainsi, toutes les conditions sont réunies dans ces régions pour permettre une transmission aisée du parasite du porc à l’homme ou inversement (39).
Quant à notre étude, parmi 367 porcs examinés, 15% sont ladres avec 14,65 à 18, 75% de porc en divagation contre 2,35% de porc en claustration permanente (Figure 8). D’après le test de X2, nous avons trouvé une valeur p = 2.2e-16 alors, il existe une liaison significative entre système d’élevage de porc et la ladrerie. La cysticercose est rarement observée chez les porcs entretenus en stabulation permanente dans des porcheries biens tenues. Elle affecte au contraire, les animaux en divagation dont les sujets humains porteurs de ver adulte défèquent dans la nature.
En plus, notre étude montre que les porcs sont élevés dans des conditions hygiéniques déplorables. Les 33,60% des exploitations visitées étaient dépourvues de latrines (Figure 12). Elles déposent leurs fèces à l’air libre dans des endroits facilement accessibles aux porcs en divagation. Tous ces facteurs augmentent le risque pour la maladie.

Complexe taeniose-cysticercose

La Taeniose-cysticercose à T.solium est endémique dans toutes les régions de Fandriana. Malheureusement, cette zoonose parasitaire reste un problème de santé publique méconnu des éleveurs. Elle est constatée pendant des enquêtes effectués au près des éleveurs. Parmi les 366 éleveurs enquêtés, deux tiers des fermiers connaissaient la cysticercose porcine, par contre, très peu de gens se rendaient compte de la relation avec taeniose et cysticercose (Tableau II), il en est de même à Mayon Danay (Nord de Cameroun) où 12,90% des personnels enquêtées connaissent la relation taeniose-cysticercos (36).

Décision de l’’inspecteur

La tuerie ne possède pas des moyens nécessaires au traitement des viandes ladres. Ainsi, le vétérinaire de Fandriana ne peut ni saisir, ni stériliser les viandes ladre, la seule décision prise consiste à ne pas estampiller la viande.

Perte Economique de la cysticercose porcine

La cysticercose induit une perte économique très considérable pour les éleveurs et les bouchers du fait des saisies de viande ladre. Ces pertes économiques sont vérifiées par notre étude sur les saisies à la tuerie de Fandriana. Alors, les pertes ont évaluées à 619.344.000 d’ariary dans le district de Fandriana en 2011. En Inde, le coût social annuel de la cysticercose porcine est estimé à environ 150 millions de Dollar américain (OMS, 2006) et les éleveurs ou les bouchers ont subit une perte totale évaluée entre 29 et 44 millions d’ariary dans la région de Haute Matsiatra en 2007 (18).

Importance sur la santé publique

L’homme est à la fois l’hôte définitif et l’hôte secondaire de T.solium et constitue le réservoir pour les porcs. Les carcasses de porcs faiblement parasitées par la cysticercose peuvent échapper à l’inspection de viande et seront mises à la consommation.
Dans notre zone d’étude, si les animaux sont malades, on les vend sur les marchés ou aux voisins avec un prix bas. Alors, pour cette raison les gens se contaminent par la maladie en ingérant de viande de porc ladre mal cuite ou des produits de charcuterie. Un problème d’une grande importance pour la santé publique est l’infestation de l’homme par Cysticercus cellulosae, qui détermine souvent une maladie très grave pouvant entraînent des symptômes nerveux conduisant à la mort. Les cysticerques sont difficiles à soigner.
Alors, la cysticercose, zoonose majeure, constitue une réelle menace de la santé publique pour la population à Madagascar par les troubles neurologiques responsables de l’incapacité physique et intellectuelle des personnes atteintes.

Suggestions

Nous proposons les mesures suivantes pour le contrôle et la prévention de l’infestation par T. solium dans les régions endémiques de Fandriana.

Au niveau des éleveurs

– La lutte à la fois contre la divagation des porcs selon l’arrêté interministériel 2080/00 du 08-03-00 (Annexe 4) portant de l’interdiction de la divagation des animaux de l’espèce porcine ;
– Sensibilisation des éleveurs sur l’importance de la maladie sur la santé publique et sur le plan économique .
– Lutte contre le péril fécal .
– Distribution des aliments suffisants et de bonne qualité avec les matières premières sur place comme le maïs, le manioc, la patate douce avec les tourteaux et le recours à quelques compléments notamment CMV, COV, poudre d’os pour éviter de sortir le porc dans les enclos et d’améliorer la croissance .
– Parcage des animaux dans des porcheries ou un endroit hygiénique .
– Application de système semi-extensif notamment traitement systématique.

Au responsables des élevages et de santé humaine

– Application des textes réglementaires sur l’élevage porcine à Madagascar .
– Mobilisation de toutes les hiérarchies de l’élevage et de la santé humaine pour la réalisation du dépistage .
– Traitement systématique des porteurs de Tænias suivi de mesure de surveillance .
– Inspection plus minutieuse et systématique des viandes de porcs par les services sanitaires vétérinaires et les agents des postes vétérinaires pour éviter la contamination humaine .
– Utilisation de méthode fiables de diagnostic sérologique pour détecter la présence de cysticerque car de nombreux cas d’infestation légère peuvent passer inaperçus à l’inspection de viande .
– Motivation des inspecteurs de viande.

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Table des matières

I. GENERALITES
I.1. Cysticercose porcine
I.1.1. Définition de la cysticercose porcine
I.1.2. Classification de la cysticercose porcine
I.1.3. Répartition géographique de la cysticercose porcine
I.1.3.1. Afrique
I.1.3.2. Amérique
I.1.3.3. Asiatiques – Européens
I.1.3.4. Madagascar
I.1.4. Mode de contamination de la cysticercose porcine
I.1.5. Cycle biologique du Taenia solium
I.1.6. Signe clinique de la cysticercose porcine
I.1.7. Lésions de la cysticercose porcine
I.1.8. Importance de la cysticercose porcine
I.1.9. Diagnostic de la cysticercose porcine
I.1.9.1. Diagnostic clinique
I.1.9.2. Diagnostic de laboratoire
I.1.9.3. Examen post mortem
I.1.9.4. Examen anatomo-pathologique
I.1.10. Traitement de la cysticercose porcine
I.1.11. Prophylaxie de la cysticercose porcine
I.1.11.1. Prophylaxie Individuelle
I.1.11.2. Prophylaxie Collective
I.2. Présentation de milieu d’étude
I.2.1. Détermination de la zone d’étude
I.2.1.1. Historique
I.2.1.2. Délimitation et superficie
I.2.2. Aperçu Social
I.2.2.1. Démographie
I.2.2.2. Education
I.2.2.3. Santé
I.2.3. Données physique et agronomique
I.2.3.1. Relief
I.2.3.2. Hydrographie
I.2.3.3. Climat
I.2.4. Production
I.2.4.1. Agriculture
I.2.4.2. Elevage
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Cadre de l’étude
II.2. Méthodologie
II.2.1. Type de l’étude
II.2.2. Durée de l’étude
II.2.3. Période de l’étude
II.2.4. Documentation
II.2.5. Enquête
II.2.5.1. Au niveau des techniciens
II.2.5.2. Au niveau des éleveurs
II.2.6. Langueyage aux marchands du porc
II.2.7. Inspection de viande à la Tuerie
II.2.7.1. Examen ante-mortem
II.2.7.2. Examen des organes
II.2.7.3. Examen de carcasse
II.2.8. Validation de résultat
II.2.9. Limites de la méthodologie
II.3. Matériels et équipements
II.3.1. Matériels d’enquête
II.3.2. Matériels d’inspection de viande
III. RESULTATS
III.1. Résultat de langueyage aux marchés des porcs
III.1.1. Prévalence brute de la cysticercose porcine par le langueyage
III.1.2. Prévalence brute de la cysticercose porcine dans les zones d’étude
III.1.3. Prévalence brute de la cysticercose porcine suivant l’âge
III.2. Résultats de l’inspection de viande
III.2.1. Prévalence brute de la cysticercose porcine à la tuerie de Fandriana
III.2.2. Prévalence brute de la cysticercose porcine par origine des porcs
III.2.3. Prévalence brute selon le système d’élevage
III.2.4. Nombre et proportion des organes et muscles avec cysticerques
III.2.5. Comparaison des résultats de l’inspection et de langueyage
III.3. Résultats des enquetes
III.3.1. Eleveurs
III.3.1.1. Niveau d’étude des éleveurs
III.3.1.2. Connaissance des éleveurs du complexe taeniose-cysticercose
III.3.1.3. Latrines et leurs utilisation par la population
III.3.2. Porcs
III.3.2.1. Systèmes d’élevage
III.3.2.2. Races de porc élevées
III.4. Evaluation de la perte économique de la cysticercose porcine
IV. DISCUSSION ET SUGGESTION
IV.1. Discussion
IV.1.1. Situation de la maladie
IV.1.2. Mode d’élevage porcine et conditions hygiéniques
IV.1.1. Complexe taeniose-cysticercose
IV.1.2. Décision de l’’inspecteur
IV.1.3. Perte Economique de la cysticercose porcine
IV.1.4. Importance sur la santé publique
IV.2. Suggestions
IV.2.1. Au niveau des éleveurs
IV.2.2. Au responsables des élevages et de santé humaine
IV.2.3. Au niveau de Ministère de l’élevage et Ministère de la santé publique
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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