Modalités de photothérapie
Effets des UV sur la peau
Effets bénéfiques
Synthèse de vitamine D :
Sous l’action des UVB à 295-300 nm se fait la synthèse de vitamine D3 qui sera transportée vers le foie et le rein, où elle sera transformée en 1,25 dihydroxyvitamine D3 intervenant dans la régulation du métabolisme phosphocalcique et dans le processus de multiplication et de différenciation cellulaire.
Épaississement de l’épiderme :
Après une irradiation UVB, les kératinocytes basaux se divisent activement à partir du troisième jour, contribuant à un épaississement du corps muqueux et du nombre de strates de la couche cornée. Après des irradiations UVB répétées, l’épaisseur de l’épiderme sera pratiquement doublée, ce qui augmente la photoprotection naturelle. En l’absence de nouvelles irradiations, la desquamation permet le retour progressif, en 5 semaines, de l’épiderme épaissi vers la normale. Les UVA, peu absorbés par l’épiderme, n’induisent en revanche pas d’épaississement de l’épiderme avec, comme conséquence, pas de photoprotection naturelle.
Puvathérapie
Principes et mode d’action
C’est une succession de réactions physiochimiques suite à l’interaction entre une molécule photosensibilisante (le psoralène) et l’ultraviolet A aboutissant à des effets biologiques thérapeutiques sur une peau pathologique.
Les psoralènes :
Ce sont des isomères de la famille des furocoumarines résultant de la condensation d’un noyau coumarine et d’un cycle furane. Elles peuvent être extraites à l’état naturel de certaines plantes, comme elles peuvent êtres synthétisées. Les psoralènes utilisés actuellement sont :
Le 8-MOP/méthoxsalène/ammoïdine : extrait de la plante Ammi majus linaeus commercialisé sous le nom de Méladinine cp de 10 mg ou solution de 0,10g/100 ml ou de 0,75g/100 ml, prescrit à la posologie de 0,6mg/kg.
Le 5-MOP/bercaptène : extrait de l’huile de bergamote, commercialisé sous le nom de Psoraderm sous forme de cp 20 mg, administré à la dose de 1,2mg/kg. Proposé en cas d’intolérance digestive.
Deux types de réactions se produisent :
Photo-addition : Sous l’effet UVA les doubles liaisons 3-4 et 4’-5’ du psoralène sont activées et interagissent avec la base pyrimidique de l’ADN et conduit à un produit d’addition du psoralène sur l’ADN appelé mono-adduit.
Réaction photodynamique : résultant en la production d’espèces réactives de l’oxygène qui ont des conséquences biologique sur l’ADN, les membranes et les protéines.
Photothérapie TL01
UVB thérapie sélective de développement récent dont le spectre d’action thérapeutique se situe à l’onde 313 nm. Conçue au début pour le psoriasis, ses indications ont été élargies au fil des années.
Principes et mode d’action
Le maximum d’effet thérapeutique pour le minimum d’effet érythématogène est obtenu dans la bande 311-312 nm. Cette émission spectrale étroite presque monochromatique permet d’exclure les longueurs d’ondes érythématogènes.
A la différence de la puvathérapie, la photothérapie TL01 ne nécessite pas de prise médicamenteuse. Ces UVB possèdent une énergie suffisante pour déclencher une réaction photochimique du chromophore entraînant des conséquences sur le fonctionnement cellulaire.
Protocole
Il y a le protocole qui se base sur le calcul de la DEM (dose érythémateuse minimale) qui correspond à la plus faible dose d’UVB qui cause un érythème perceptible 18 à 24h après l’exposition. En cas de non calcul de la DEM, d’autres protocoles proposent de débuter par 0,2J/cm2 et d’ascensionner de 20% en absence d’érythème, de 10% en cas d’érythème discret, et à la même dose en cas d’érythème franc.
La détermination du phototype de peau est le premier pas important pour déterminer la dose initiale de la photothérapie. La tolérance aux ultraviolets diffère d’une personne à l’autre selon la capacité de la peau à pigmenter.
Photothérapie dynamique
Elle repose sur l’utilisation combinée d’une substance photosensibilisante administrée par voie intraveineuse ou topique et l’irradiation lumineuse qui va déclencher un stress oxydatif et une apopotose consécutifs à une réaction photodynamique qui se prolonge sur plusieurs semaines, ce qui oblige une bonne photoprotection.
Les substances utilisées en photothérapie dynamique sont multiples :
L’hématoporphyrine : commercialisée sous le nom de Photophrin®, son AMM a été obtenue en 1993 au canada pour les cancers de la vessie, et en 1996 en France pour les cancers du poumon et de l’œsophage. Ses indications sont élargies en Dermatologie .
L’acide amino-lévulinique : précurseur des porphyrines, destinée à une application topique avec pansement occlusif.
Produits en cours d’étude : les porphines (neurotoxicité), les phtalocyanines, les dérivés chlorines…
L’irradiation recourt à une lumière polychromatique dans un intervalle d’onde situé entre 630 et 635 nm. La possibilité de l’utilisation du laser dans la photothérapie dynamique a permis d’étendre son indication à toute partie du corps par endoscopie.
Photothérapie UVB à spectre large
Utilise des lampes UVB à vapeur de mercure basse pression, La dosimétrie est faite à partir de capteurs intégrés à la cabine et les doses sont en mJ/cm2. Les protocoles de photothérapie UVB tiennent habituellement compte de la dose érythémateuse minimale (DEM) qui se situe, selon le phototype, entre 30 et 80 mJ/cm2. La dose de début de traitement est habituellement de 70 % de la DEM soit de 20 à 60 mJ/cm2. La progression de dose est de 20 % à chaque séance en l’absence d’érythème jusqu’à une dose maximale de 200 à 400 mJ/cm2. La photothérapie TL01 a supplanté la photothérapie UVB à spectre large en raison de son effet moins érythématogène (150 mj<DEM TL01<400 mj versus 10 mj<DEM UVB large spectre <35 mj) .
Photothérapie UVA1
La source UVA à haute pression délivre de très fortes doses d’UVA de grande longueur d’ondes appelées UVA1situées entre (340-400 nm) sans émission d’UVB, elle constitue la partie la moins énergétique et la plus pénétrante des UVA, leur action s’exerce jusqu’au derme profond.
Les UVA1 ont été utilisé essentiellement dans la dermatite atopique, et la sclérodermie localisée, une utilisation dans des cas épars a été rapportée dans la littérature : fasciite éosinophilique de Shulman, nécrobiose lipoidique, porphyrie pansclérotique, lichen scléro-atrophique extra-génital, maladie du greffon de l’hôte .
Compte tenu du caractère récent de cette technique, aucune étude n’a été publiée concernant ses effets indésirables jugés faibles .
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Table des matières
Introduction
Historique
Matériel et méthodes
I. Matériel d’étude
II. Méthodes d’étude
1. Epidémiologie
2. Consultation préthérapeutique
3. Source
3.1- Unité d’irradiation
3.2- Les lampes
4. Déroulement des séances
5. Schémas thérapeutiques
Résultats
I. Vitiligo
1. Fréquence
2. Sexe
3. Age
4. Antécédents
5. Types
6. Nombre de séances
7. Mode de photothérapie
8. Réponse thérapeutique
II. Psoriasis
1. Fréquence
2. Sexe
3. Age
4. Antécédents
5. Types
6. Nombre de séances
7. Mode de photothérapie
8. Réponse thérapeutique
III. Pelade
1. Fréquence
2. Sexe
3. Age
4. Antécédents
5. Types
6. Nombre de séances
7. Mode de photothérapie
8. Réponse thérapeutique
IV. Autres dermatoses
1. Prurits chroniques des hémodialysés
2. Dermatoses lympho-prolifératives
3. Autres
V. Effets indésirables de la photothérapie
1. Photothérapie TL01
2. Puvathérapie
Discussion
I. Rappel physiologique : photobiologie cutanée
II. Modalités de photothérapie
1. Puvathérapie
1.1- Principes et mode d’action
1.2- Méthodes de traitement
1.3- Protocole
1.4- Mesures de protection
1.5- Contre-indication
1.6- Effets secondaires
2. Photothérapie TL01
2.1- Principes et modes d’action
2.2- Protocole
2.3- Effets secondaires
2.4- Contre-indications
3. Surveillance au cours de la photothérapie (TL01, PUVA)
4. Autres types de photothérapies
III. Indications de photothérapie
1. Vitiligo
2. Psoriasis
3. Pelade
4. Dermatoses lympho-prolifératives
5. Prurit chronique des hémodialysés
6. Dermatite atopique
7. Autres indications
7.1- Lichen plan
7.2- Les photodermatoses
7.3- Les cappillarites purpuriques chroniques
7.4- Le pityriasis lichénoïde
7.5- Les dermatoses perforantes acquises
7.6- Dermatoses palmaires
7.7- Dermographisme
7.8- Dermatite séborrhéique
7.9- Sclérodermie
7.10- Acrosyndromes
7.11- Autres
IV. Particularités chez l’enfant
Conclusion
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