Modalités de la gestion de l’eau : le chemin de l’eau

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Système d’Information Géographique

Divers plans et les photo aériennes disponibles ontété consultés pour mieux se rapprocher du contexte de l’étude : les premiers aménagements suivant la mémoire d’homme pour la reconstitution et le repérage sur le terrain, et surtout l’actuel plan qui présente tous les ouvrages du réseau hydroagricole de Mangamila qui est à l’échelle de 1/2500è.
Se rapportant toujours à l’actuel plan d’aménagement du périmètre à une échelle réduite et surtout pendant les travaux exécutés par le projetPNUD FAO MAG 86 004, une reconstitution est établie par l’auteur suivant les données recueillies sur le terrain avec un support informatisé.
Partant de ce système d’information géographique, esl mesures et les évaluations sont reportées sur le fond de carte pour la suite de la compréhension de cette recherche. Alors une reproduction pour les thèmes à étudier est reportée dans le document pour faciliter la lecture de ce travail. La carte montrant la pédologie du périmètre a été établie suivant les données de Pascal de Giudici dans son rapport sur l’étude du périmètre en 19897][

Approche historique

La logique sociale superposée à celle de la trame physique [11] est mise en relief par :
· L’histoire de la construction du réseau,
· la logique d’attribution des premiers droits d’eau,
· l’analyse des conflits, crises et procès à la lumière des changements historiques concomitants tels que la démographie, la saturation foncière, la modification de la ressource en eau et les changements agronomiques,…
· l’évolution des règles de partage et de transmissio des droits d’eau
· les remises en cause de l’autorité hydraulique.
La compréhension de cette logique sociale peut permettre d’anticiper des dysfonctionnements ou d’y apporter des correctifs susceptibles d’êtreacceptés par les intéressés [13]»
L’approche historique a ainsi été privilégiée aetété entreprise par rapport à la gestion des deux ressources naturelles : l’eau et la terre, et les actions pour leur appropriation.
Ont été interviewées les personnes âgées dans la commune, au nombre de sept, dont l’âge variant de 85 à 95 ans et qui ont été des ex-maires, des ex-députés-maires, des ex-mpiadidy. Des rencontres avec le maire, les notables et les délégués de maille au nombre de trente ont eu lieu. En ce qui concerne les délégués de maille, une réunion sur convocation du président de l’association a eu lieu dans la salle de la commune ; chaque délégué explique le fonctionnement de la gestion de l’eau tout en évoquant les problèmes de chaque maille. La carte du périmètre de Mangamila à l’échelle 1/2500 è est le support pour la conduite de la discussion sur la distribution de l’eau et la maintenance du réseau. Elles ont permis aussi la reconstitution de l’histoire du périmètre depuis sa fondation.
Une recherche bibliographique, orientée sur l’historique de la région, notamment Françoise Le Bourdiec in Hommes et paysages du riz à Madagascar [3] complète la tradition orale transmise de génération en génération.
La compréhension du stade actuel du périmètre se base sur une approche systémique suivant la méthodologie préconisée par Thierry Ruf et FrançoisMolle in Eléments pour une approche systémique du fonctionnement des périmètres irrigués [6] lors du colloque sur les recherches système en agriculture et développement rural.
Cette méthodologie se base sur une approche physique du périmètre, ainsi que son fonctionnement, de l’environnement qui le constitue et les finalités suivant le groupe social en jeux. Il propose aussi une approche suivant l’expression des logiques sociales des acteurs et des groupes sociaux ; ce qui débouche sur le jeu des interactions suivant les valeurs, les attitudes et le comportement des acteurs.
Enfin, une combinaison avec la typologie des exploitations permet d’expliquer la dynamique suivant les stratégies des acteurs.

Typologie des exploitations

La typologie des exploitations permet d’analyser la complexité de la structure du monde rural. Une étude [2], effectuée en 1999, par Hery Andriamandraivonona Rakoto Dominique au sein de la Coordination Régionale du projet de Réhabilitation des Périmètres Irrigués d’Antananarivo, dans son mémoire de fin d’études est reprise ici pour expliciter cette complexité.
On a utilisé la même base de données lors de cetteétude qui comprend une population statistique qui s’est stabilisée autour de 410 usagers de l’eau recensés et inscrits pour le paiement des frais d’entretien en 1999. L’échantillonnage a été fait sur ces données et l’ensemble des délégués repris dans l’enquête pourla modalité de gestion de l’eau constituera l’aspect qualitatif de la méthodologie.
Trois critères de classification ont été considéréspar une analyse statistique sur la base de la liste exhaustive des usagers :
· une première classification provient de la superficie moyenne des rizières sur le périmètre de chaque type d’exploitation,
· une deuxième classification est obtenue par la chronologie de repiquage et suivant les variétés de riz pratiquées, et,
· une troisième classification est établie suivant laposition hydraulique et la nature des sols.
En effet, cet aperçu donne une vue plus explicite d u fonctionnement du périmètre de Mangamila.

Modalités de la gestion de l’eau : le chemin de l’eau

A partir du plan d’ensemble, on reconstitue le chemin de l’eau aux moments critiques : en période d’étiage coïncidant à la mise en eau et à la mise en boue et en période des crues pour la submersion des rizières. La description de la modalité de la gestion de l’eau, suivant le chemin de l’eau, détermine si l’accès à l’eau est prioritaire ou non et suivant la position hydraulique. A chaque niveau d’aménagement correspond un mode de distribution et de partage de l’eau. Ainsi, chaque période de l’histoire constitue une dynamique de changement physique du périmètre.
Le périmètre de Mangamila est subdivisé en quinze mailles, et chaque maille reçoit l’eau de différentes façons. La modalité de gestion de l’eaupart du captage, du transport de l’eau et du mode de distribution : c’est le chemin de l’eau.
Dans ce cas, elle consiste donc à décrire l’approche technicienne et la pratique paysanne. L’approche technicienne applique les connaissances scientifiques et techniques en matière d’irrigation c’est-à-dire l’apport d’eau sur un ter rain de culture. Cette approche s’appuie sur  l’hydraulique appliquée dans le domaine de l’agriculture. La maîtrise de l’eau est axée sur la conception d’ouvrages ayant pour objectif une distribution équitable de la ressource en eau et une efficience de l’utilisation de l’eau.
La pratique paysanne part du mode de gestion de l’eau et éventuellement de l’appropriation des techniques hydrauliques. Elle s’appuie aussi sur des observations du comportement de la ressource par campagne et suivant la pluviométrie mais d’une manière pragmatique. Pour ce faire, des délégués de maille sont responsabiliséspour la répartition de l’eau au niveau de chaque secteur. Ainsi, une enquête exhaustive auprès de ces délégués est menée pour décrire les modalités de gestion de l’eau par rapport à la pratique paysanne. Et des observations in situ avec les délégués concernés confirmeront ou infirmerontcette enquête. Ces observations font l’objet de discussion avec les délégués de maille pour expliciter la pratique paysanne que ce soit sur les façons culturales que sur le mode de distribution d e l’eau.
En fait, la méthodologie mise en œuvre a été adaptée suivant les aspects les plus marquants et les plus caractéristiques du système irrigué des hautes terres à savoir, la construction sociale, la tradition hydraulique, les modalités de distribution de l’eau et les acteurs autour du système irrigué.

Etude économique

Une étude économique simplifiée a été menée en considérant les relations superficies exploitées et les revenus dégagés par chaque type d’exploitations obtenues. Cette étude concerne les résultats sur :
· les rizières,
· les tanety.
Au vu des investissements consentis pour les travaux, une simulation économique a été menée parallèlement en prenant comme variables le prix du paddy et le rendement par l’utilisation d’engrais. L’objectif est d’affiner le ratio gain s upplémentaire/coût supplémentaire ; ce qui se traduit concrètement par l’ariary rapporté pour un ariary supplémentaire investi par l’achat d’engrais. L’utilisation d’engrais est considérée comme un facteur d’augmentation de rendement.

Chronogramme

La présente étude s’est déroulée sur une durée sixde mois suivant le chronogramme ci-après :
Tableau 1 : Chronogramme des activités
Enfin, il serait utile de présenter brièvement lesdifficultés rencontrées pour l’élaboration de ce travail. En premier lieu, l’adaptation de l’approche méthodologique au contexte du pays nécessite de nombreuses recherches bibliographiques mises à p art les cours théoriques de Gestion Sociale de l’Eau dispensés au Centre National d’Etudes Agronomiques des Régions Chaudes à Montpellier. En second point, la reconstitution historique avec la transformation sociale nécessite un aller et retour incessant entre les discours des paysans et le changement physique sur le périmètre de Mangamila surtout en ce qui concerne l’extension des rizières. En dernier lieu, les moments des interviews coïncident aux périodes critiques ce qui entraîne une certaine indisponibilité des paysans très occupés par les avauxtr.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE
1. Supports et matériels
1.1. Liste des usagers et parcellaires
1.2. Système d’Information Géographique
2. Approche historique
3. Typologie des exploitations
4. Modalités de la gestion de l’eau : le chemin de l’eau
5. Etude économique
6. Chronogramme
II. RESULTATS
1. Historique du périmètre
1.1. Contexte historique
1.2. Ere précoloniale
1.3. Compagnie coloniale
1.4. Reprise des terres ancestrales
1.5. Société « Formose »
1.6. Ere de la libéralisation
2. Typologie des exploitations
2.1. Critères « économiques »
2.1.1. Type I : les exploitants « passéistes »
2.1.2. Type II : les exploitants à revenus rizicoles moyens
2.1.3. Type III : les exploitants à faibles revenus rizicoles
2.2. Critères « calendrier cultural »
2.2.1. Les adoptants du vary aloha
2.2.2. Les adoptants du vary vakiambiaty
2.2.3. Les adoptants du botramanitra
2.2.4. Les défavorisés par rapport à l’eau
2.2.5. Les adoptants du riz pluvial
2.3. Critères « bilan d’irrigation »
2.3.1. Suivant la position hydraulique
2.3.2. Suivant la nature des sols et les aménagements
2.4. Analyse économique de la spéculation riz
3. Modalités de la gestion de l’eau
3.1. Approche technique de l’irrigation
3.1.1. Description de l’hydrosystème
3.1.2. Aperçu sur les ressources
3.1.3. Technologie de l’irrigation
3.1.4. Fonctionnement de la gestion de l’eau
3.1.5. L’Association des usagers de l’eau
3.1.6. Bilan de l’irrigation
3.2. Chemin de l’eau
3.2.1. Captage
3.2.2. Transport de l’eau
3.2.3. Distribution de l’eau
3.2.4. Conflits de l’eau, conflits d’usage
4. Les acteurs sur le périmètre de Mangamila
4.1. Les zanak’andriambe
4.1.1. Tradition hydraulique et tradition rizicole
4.1.2. Appropriation ou adaptation
4.1.3. Contraintes au niveau des ressources
4.2. L’Etat pour une logique d’action publique
4.2.1. Garant d’une politique pour une autosuffisance alimentaire
4.2.2. Mobilisation des usagers et mobilisation des fonds
4.2.3. Résultats mitigés
4.3. Les collecteurs tenant de la logique du marché
4.3.1. Prix pratiqué
4.3.2. Marge de manoeuvre large, volume de ventes réduit
5. Les externalités liées à l’exploitation du périmètre
5.1. Problématique des bassins versants
5.1.1. Impacts positifs et négatifs
5.1.2. Exploitation des BV
5.1.3. Limites de l’exploitation des BV
5.1.4. Nécessité d’une démarche recherche actions
5.2. Conséquences des passages des cyclones
5.2.1. Excès de pluies
5.2.2. Réparation des dégâts
5.3. Etat par rapport à l’environnement économique
5.3.1. Apports des investissements
5.3.2. Tendances pour l’amélioration des résultats économiques
III. DISCUSSION
1. Les informations de l’histoire
1.1. Au stade initial
1.2. Le passé récent
1.3. Pour un développement durable
2. Sur la dynamique des exploitations
2.1. Au niveau foncier
2.1.1. Sur les rizières
2.1.2. Sur les bassins versants
2.2. Au niveau gestion de l’eau
2.2.1. Un saut technologique
2.2.2. Une approche adaptée
2.3. Au niveau institutionnel
2.3.1. Une organisation communale
2.3.2. Les interventions de l’Etat
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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