Modalités de choix des UE de l’enseignement médical

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Santé globale, santé mondiale

Dans le monde francophone, le terme « santé globale » pouvant prêter à confusion du fait de sa polysémie, le terme de « santé mondiale » est plus souvent utilisé, et plus approprié pour éviter cette confusion, et rend mieux compte de l’idée de problèmes de santé en lien avec la mondialisation.
Le terme de « global », qui, francisé, correspond au mot « mondial », renvoie aussi à l’éventail des sujets concernés par la santé mondiale.
En effet, la santé mondiale est « globale », car :
– Elle correspond à toute problématique de santé dont les déterminants seraient trans-nationaux, et qui ont un impact global, comme le phénomène d’urbanisation, le changement climatique, la dissémination de maladies infectieuses, la santé des migrants ;
– Elle traduit également les solutions mondiales à ces questions de santé, telles que des actions de vaccination à grande échelle, comme celles menées pour l’éradication du virus de la poliomyélite ;
– Elle fait référence à des thématiques de santé qui peuvent concerner toutes les nations, comme la consommation de tabac, l’alimentation (de la sous-nutrition à l’obésité), la traumatologie liée aux accidents de la vie courante, du travail, ou des transports ;
– Elle inclut les champs de la prévention et du soin (traitements, rééducations), mais aussi, les domaines scientifiques qui produisent de la connaissance en matière de santé, telles que les sciences fondamentales, les sciences biomédicales et environnementales, les sciences sociales et comportementales, ainsi que le droit, l’économie, l’histoire, l’ingénierie, les politiques publiques ;
– Les problématiques de santé auxquelles elle s’intéresse peuvent dépasser les frontières, et concerner également des éléments structurels à l’intérieur des pays, tels que les systèmes de santé, les déterminants sociaux de la santé, les inégalités de santé ;
– Enfin, la santé mondiale prend aussi en compte la ressource humaine en santé, à travers sa formation, sa démographie et sa répartition dans le monde et à l’intérieur des pays.

Quelles sont les différences entre santé publique, santé internationale, et santé mondiale ?

Santé publique et santé mondiale
La santé publique est née en Angleterre, en Europe occidentale, et aux Etats-Unis durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Sa naissance est en lien direct avec les découvertes scientifiques en infectiologie (travaux de Chadwick, Koch, Pasteur…), qui identifièrent une étiologie aux maladies dominantes de l’époque, telles que la tuberculose, la rage ou la syphilis, ainsi que des moyens futurs de les traiter (vaccination, mise au point plus tardive des antibiotiques).
La santé publique est une discipline basée sur quatre éléments fondamentaux :
– Une prise de décision basée sur des données et des faits scientifiques (tels que les biostatistiques, la surveillance et les enquêtes des foyers épidémiques, les résultats des sciences de laboratoire) ;
– Une approche populationnelle, plutôt qu’individuelle ;
– Un idéal de justice sociale et d’équité en termes de moyens pour maintenir, ou recouvrer la santé ;
– Une priorité donnée à la prévention, plutôt qu’aux soins curatifs.
L’institut américain de médecine (American Institute of Medicine) définit, en 1988, la mission de santé publique comme « d’accomplir l’intérêt de la société en assurant des conditions dans lesquelles la population peut être en bonne santé ».
Ses principales différences avec la santé mondiale résident dans :
– Le périmètre géographique : la santé publique est localisée à un seul pays, alors que la santé mondiale englobe tous les pays du monde ;
– Les partenariats et le réseau organisationnel sont plus fortement intra-nationaux, que globaux ;
– Elle est surtout orientée vers la prévention collective, alors que la santé mondiale inclut tout autant prévention envers les populations que soins cliniques envers les individus.
Ces deux disciplines ont en commun, la recherche d’équité en santé, à l’intérieur d’une même nation pour la santé publique, à l’intérieur et entre toutes les nations pour la santé mondiale. Elles tendent également toutes deux vers la multidisciplinarité.
Santé internationale et santé mondiale
La santé internationale a été pendant des décennies le terme employé pour désigner le travail d’assistance en santé à l’étranger, avec une concentration géographique envers les pays en développement, souvent sous l’étendard du soin envers les maladies infectieuses et tropicales, la salubrité de l’eau, la malnutrition, et la santé de la mère et de l’enfant. Aujourd’hui, ce terme est souvent élargi à la traumatologie, aux maladies chroniques, et aux systèmes de santé des pays en développement. Beaucoup l’emploient encore, et l’ont adapté pour le faire coïncider avec la philosophie et le contenu des pratiques de santé globale actuelles (7).
Leurs principales différences sont les suivantes :
– La santé internationale cible les problèmes de santé des pays en développement, tandis que la santé mondiale traite de tout sujet de santé qui concerne plusieurs pays, quel que soit leur niveau de développement ;
– La santé internationale requiert le plus souvent, une coopération binationale, tandis que la santé mondiale implique une coopération entre un nombre de pays souvent supérieur à deux ;
– La santé internationale forge davantage un travail d’assistance en soins curatifs, avec un caractère d’assistance plus ponctuel lors de catastrophes naturelles, d’épidémies ou de famines, là où la santé mondiale aborde tout autant soins cliniques que prévention collective, dans un objectif de développement durable de l’accès aux soins et de construction des systèmes de santé ;
– Enfin, la santé internationale intègre des disciplines médicales et non médicales, mais sans atteindre le haut niveau d’interdisciplinarité et de multidisciplinarité qui fait la nature même de la santé mondiale.
Ses principaux points communs avec la santé mondiale sont l’approche combinée de prévention collective et soins cliniques, ainsi que des thématiques communes : santé de la mère et de l’enfant, maladies infectieuses et transmissibles, traumatologie….

Santé mondiale et responsabilité sociale : des liens évidents La santé vue par l’OMS : une définition humaniste

La santé mondiale est porteuse de valeurs d’équité et de justice sociale, de lutte contre les inégalités sociales et de santé, et rejoint la théorisation de la santé par l’OMS, dont les principes suivants sont inscrits dans sa constitution (8) : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.
La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale.
La santé de tous les peuples est une condition fondamentale de la paix du monde et de la sécurité ; elle dépend de la coopération la plus étroite des individus et des États.
Les résultats atteints par chaque État dans l’amélioration et la protection de la santé sont précieux pour tous.
L’inégalité des divers pays en ce qui concerne l’amélioration de la santé et la lutte contre les maladies, en particulier les maladies transmissibles, est un péril pour tous. »
Lien médecine et société
La responsabilité sociale (RS) est devenue un enjeu contemporain majeur dans nos sociétés où la précarité est préoccupante, les injustices évidentes, la mixité sociale une réalité, la mobilité complexe, les réseaux sociaux un moyen puissant de communication, l’impact des changements climatiques sur la santé encore largement inconnu (9).
La notion de responsabilité sociale des facultés de médecine rejoint celle plus large d’une meilleure contribution du monde académique à l’émergence d’un système de santé plus efficace, juste et pérenne (10).
Les enjeux sociaux de l’éducation médicale tendent à devenir aussi importants que ses enjeux cognitifs : il est éthiquement juste et socialement adapté de former des professionnels de santé compétents pour relever les défis de santé liés à l’environnement (changement climatique), et liés au vécu humain (migrations humaines, populations fragilisées et vulnérables), avec un prisme culturel différent de celui du soignant (transculturalité) (11, 12).
La démarche de responsabilité sociale croise de nombreuses thématiques de santé mondiale : fardeau social des maladies, approche populationnelle, populations précaires et vulnérables, inégalités sociales de santé, enjeux nationaux et internationaux des politiques de santé, gouvernance en santé… Santé mondiale et responsabilité sociale sont toutes deux très transversales dans leur démarche, les thèmes abordés et les acteurs et institutions concernés et impliqués.

Exemples d’enseignements de santé mondiale dans les facultés de médecine Nord-Américaines

L’intérêt croissant pour la santé mondiale a fait émerger une demande importante de formation de la part des professionnels et des étudiants en santé, qui ressentent le besoin d’être formés à des outils adaptés aux défis et aux éléments les plus saillants de la santé mondiale, ainsi qu’aux déterminants sociaux de la santé, et aux moyens de mettre en œuvre l’équité en santé (14).
Les facultés de médecine américaines sont pionnières dans la création de contenus d’enseignements en santé mondiale dans leurs programmes de formation académique. Ces enseignements existent sous de multiples modalités : ils font parfois partie du tronc commun de la formation médicale, existent pour d’autres sous une forme optionnelle ; certains s’adressent à des professionnels de santé déjà diplômés (formation professionnelle continue), d’autres aux étudiants en formation initiale ; enfin, leur contenu peut être uniquement théorique, ou à l’inverse, uniquement opérationnel, avec des missions formatrices sur le terrain, et pour la plupart, intégrer les deux compétences.
Ces enseignements cherchaient aussi à répondre dès l’origine à un besoin supplémentaire de connaissances pour mieux prendre en charge les populations vulnérables et immigrées sur le sol américain (15).
C’est ainsi que la faculté de médecine de John Hopkins de Baltimore, dans le Maryland, a créé, en 2012, un nouveau cours pour introduire les concepts fondamentaux de la santé mondiale à tous les étudiants en première année de médecine (16). Ils avaient déjà, en 2006, créé un centre de formation pour la santé mondiale, pour faciliter et coordonner les différentes activités internationales des étudiants et de la faculté dans le champ de la santé mondiale (17).
La faculté de médecine d’Harvard a intégré en 2012 un enseignement clinique sous forme de participation a des expériences de terrain à l’étranger, à un cours de santé mondiale déjà existant, dans l’idée d’encore mieux former ses étudiants aux réalités cliniques d’aujourd’hui (18).
Celle du Penn State College, en Pennsylvanie, a en 2016, intégré un programme opérationnel de santé mondiale d’une durée de 4 ans avec des envois d’étudiants par petits groupes à l’étranger, d’une durée d’un mois, durant les première et quatrième année, et un apprentissage par un réseau à distance pendant les deuxième et troisième année, afin de tester une approche sur le long terme pour les étudiants et une meilleure appropriation des concepts de la santé mondiale (19). L’université de Washington révise régulièrement son programme d’enseignement de santé mondiale intégré à la formation médicale, par des évaluations régulières auprès des professionnels et des étudiants (20).
Enfin, le Weill Cornell Medical College de New York rapporte la création d’un cours de santé mondiale depuis 2009 à destination des étudiants en médecine, avec un contenu opérationnel à l’étranger ; dans l’évaluation du contenu de leur formation, les responsables de l’enseignement signalent que l’enthousiasme des étudiants envers le contenu de leur formation est un facteur positif majeur pour le maintien et le développement futur de l’option (21).
Au Canada, treize facultés de médecine anglophones, sur les quatorze existantes, ont intégré de manière pérenne dans leurs programmes d’enseignement des contenus de santé mondiale pour leurs étudiants, pour certains avec un contenu opérationnel, et cherchent à implémenter régulièrement leurs programmes, par des évaluations (22).

Autres exemples d’enseignements de santé mondiale dans les facultés de médecine

Dans la ceinture du Pacifique, douze universités de l’enseignement supérieur, dont quelques facultés de médecine, ont intégré des enseignements de santé mondiale, construits de manière pluridisciplinaire, dans leurs programmes d’enseignement, afin de répondre à la demande croissante des étudiants, et de former des professionnels de santé entraînés (23).
En Australie, la faculté de médecine d’Adelaide, dans le sud du pays, a fait évoluer un cours de santé internationale créé en 1999 en un cours de santé mondiale, réintitulé de la sorte en 2011 ; s’y sont ajoutés trois thèmes structurels de santé mondiale : poids des maladies dans le monde, médecine des voyageurs, santé des migrants et réfugiés. L’évaluation auprès des étudiants vis-à-vis du contenu du cours a rapporté une satisfaction majoritaire, avec le débat d’intégrer cette option
à l’ensemble des cours obligatoires du cursus de premier cycle, et de favoriser le développement continu de cet enseignement (24).
Au Royaume-Uni et en Ecosse, un fort développement des enseignements en santé mondiale est également répertorié : une revue systématique de la littérature a identifié en 2015, quinze universités délivrant sous différentes formes des programmes d’enseignements, certains en formation initiale, d’autres dans un cadre de formation professionnelle continue (25).
En Allemagne, treize facultés de médecine sur trente-huit offrent un contenu d’enseignement en santé mondiale, dont 82% de ces enseignements était intégré au contenu structurel de la formation médicale (26).
En Italie, un « Réseau pour l’Enseignement en Santé Mondiale » a été créé, dans le but de diffuser le concept de santé mondiale ; ce réseau mène régulièrement des études pour évaluer le nombre d’enseignements en santé mondiale dans les facultés de médecine ; ce nombre augmente régulièrement (27).
En France, de nombreux parcours ou options intitulées « Santé, Société, Humanité », avec un accent mis sur des données anthropologiques, sociales, éthiques, philosophiques sont proposés dans les facultés de médecine. En revanche, aucun enseignement sous le nom de « Santé Mondiale », ou « Global Health », n’a été mis en évidence à ce jour (28).

Article

Introduction

La santé mondiale désigne tout enjeu en matière de santé qui touche un nombre important de pays, par l’influence de déterminants transnationaux, comme le changement climatique ou l’urbanisation, mais aussi à travers les solutions transnationales à des problèmes de santé, comme les moyens d’éradiquer des sources de maladies infectieuses ou de faire baisser la consommation de tabac dans le monde.
Dans le terme ‘santé mondiale’, ‘mondiale’ désigne la portée des problèmes, non leur localisation. Spécialité transversale et interdisciplinaire par nature, la santé mondiale a vu la médecine, la santé publique, les sciences de l’environnement, et les autres disciplines de santé se rejoindre pour développer des enseignements dans les facultés de médecine, à visée des étudiants en santé et des professionnels déjà diplômés, pour répondre à leur désir de formation et d’être mieux formés. (6, 29).
La santé mondiale fait l’objet d’un intérêt croissant ces dernières années, et attire de nombreux étudiants, motivant ainsi les universités à instaurer dans leurs établissements des programmes d’enseignement sur la santé mondiale, sous des formes multiples (initiation, recherche, pratique sur le terrain) (30).
L’introduction, puis la pérennisation des enseignements de santé mondiale dans les facultés de médecine, reflète une attention grandissante de ces institutions envers la responsabilité sociale de leur établissement. L’activité médicale, par sa nature même, est empreinte d’une dimension éthique, à laquelle les étudiants ont besoin d’être formés pendant leur cursus (12).
La santé mondiale est en elle-même un domaine constitué par les valeurs d’équité en santé, de justice sociale, d’ouverture aux autres, et de citoyenneté.
Tous les pays sont aujourd’hui concernés par la santé mondiale : dans un monde globalisé et interconnecté, les défis de santé sont nombreux, tels l’augmentation des inégalités sociales et de santé ; la malnutrition et l’insécurité alimentaire ; l’impact économique des menaces pandémiques ; la place toujours particulière et souvent précaire de la santé de la mère et de l’enfant ; les grand défis, connus mais toujours présents, tels que l’infection par le VIH ou la tuberculose ; les insuffisances d’accès aux soins ; la salubrité de l’eau et ses systèmes de distribution et de traitement ; la pénurie de ressources humaines en santé ; les problèmes de gouvernances corrompues ou instables ; les effets sur la santé du changement climatique ; les migrations humaines ; l’étendue des maladies chroniques… pour ne citer que quelques exemples parmi les plus saillants, toujours autant d’actualité, et cœur d’un nouvel humanisme du 21e siècle.
C’est à ces multiples titres, que la faculté de médecine de Rouen, sous la coordination du Docteur Joël Ladner, médecin de Santé publique et épidémiologiste au Centre Hospitalier Universitaire de Rouen, a créé, en 2014 une Unité d’Enseignement (UE), à choisir librement parmi d’autres options, à destination des étudiants en santé inscrits au Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales, troisième année (DFGSM 3), et au Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales, première année (DFASM 1).
L’objectif de cette UE est d’apporter une ouverture sur le concept de Santé dans le monde, via une approche macroscopique, à l’échelle de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), au travers de thématiques piliers de la santé mondiale.
Le contenu de l’enseignement, à l’image du concept de santé globale, se partage de manière pluri et interdisciplinaire, avec des enseignants médecins de santé publique, infectiologues, psychiatres et pharmacien.
Nous avons vu précédemment que les Etats-Unis et le Canada, notamment, ont conçu pour certaines de leurs facultés de médecine des programmes d’enseignements de santé mondiale, qu’ils évaluent et améliorent régulièrement, en recueillant des éléments qualitatifs de satisfaction auprès des étudiants.
La Fédération canadienne d’étudiants en médecine, en accord avec le Groupe d’intérêt de Santé Mondiale de l’Association des facultés de médecine du Canada, a participé à la rédaction d’un recueil de « Directives nationales pour des Concentrations de Santé mondiales », parmi lesquelles ils placent comme critère majeur l’évaluation des étudiants participant à un enseignement de santé mondiale (22).
A Rouen, un tel contenu d’enseignement était jusqu’alors inexistant, et depuis sa création, aucune évaluation n’a été menée, le profil et les attentes des étudiants intéressés et participant à cet enseignement restant méconnus.
Se posent ainsi plusieurs questions : Existe-t-il des différences entre les étudiants qui ont choisi cette option, et ceux qui ont choisi d’autres options ? Quelles visions de la santé mondiale ont- ces différents groupes ? Quelles peuvent être les attentes de ces étudiants ?
L’objectif de notre travail était, sur deux années universitaires consécutives, 2016-2017, et 2017-2018, d’évaluer, l’existence de différences de profil entre le groupe d’étudiants ayant choisi l’option Santé Mondiale, et le groupe d’étudiants s’étant tourné vers d’autres options. Avec, le cas échéant, une analyse de ces différences, dans la perspective d’une future implémentation du programme de cette UE.

Matériel et Méthode

Design et population d’étude

Il s’agit d’une étude transversale réalisée à la faculté de médecine de Rouen sur deux ans, en janvier 2017 puis en janvier 2018. La population d’étude correspond aux étudiants en filière santé, inscrit à l’UFR de Médecine et Pharmacie de Rouen, en troisième année du premier cycle des études médicales (DFGSM 3),et en première année du deuxième cycle des études médicales (DFASM 1). Se rajoutent quelques étudiants en pharmacie et en maïeutique inscrits à l’UE de Santé Mondiale.
Critères de sélection : l’inscription à l’UE se faisait avec l’accord du coordonnateur, suite à une lettre de motivation rédigée par l’étudiant.
Tous les étudiants qui ont postulé ont été acceptés pour suivre cet enseignement.

Modalités de choix des UE de l’enseignement médical

A la fin du DFGSM3, les étudiants doivent valider une UE librement choisie. Elle doit être sélectionnée parmi les UE proposées par l’U.F.R. ouvertes pour l’année en cours : UE de formation
à la recherche, UE optionnelles d’anglais (mise à niveau ou préparation à l’étranger), UE optionnelle santé mondiale (31).
L’UE santé mondiale comporte six cours thématiques d’une durée de deux heures chacun, répartis au cours de l’année universitaire de janvier à avril. L’évaluation finale par Questionnaires à Choix Multiples (QCM), de type Examen Classant National, a lieu au mois de mai. La présence aux cours est obligatoire et fait partie des critères de validation de l’UE. Le format pédagogique associe des auto-apprentissages et des séminaires-ateliers. Le programme se situe en annexe.

Le questionnaire

Le questionnaire a été conçu par le coordonnateur de l’UE.
Deux questionnaires ont été distribués, respectivement :
– Aux étudiants inscrits à l’UE, appelés « groupe Santé Mondiale + », soit SM+, pendant leur présence au cours de l’UE
– Aux étudiants inscrits à d’autres UE, appelés « groupe Santé Mondiale -», soit SM-, pendant leur présence aux cours magistraux
Questionnaire SM+ (annexe p. 51)
Il comporte 13 questions, structurées autour de trois grandes parties :
– Partie 1 : elle permet le recueil des données socio-démographiques (genre, âge, année d’étude), ainsi que le recueil de données qualitatives concernant :
o Le motif du choix des études de médecine, o Une période antérieure de vie à l’étranger,
o L’implication de l’étudiant dans une association humanitaire,
o Des antériorités de missions humanitaires en France ou à l’étranger, o Les motivations à suivre l’enseignement de santé mondiale.
– Partie 2 : elle permet de recueillir, sur une échelle cotée de 1 à 5, l’opinion des étudiants sur la pertinence de certaines thématiques pour un enseignement de santé mondiale, et d’ouvrir le débat sur le fait de rendre l’UE obligatoire dans le cursus des études médicales.
– Partie 3 : elle concerne la projection professionnelle des étudiants, futures spécialité et modalités d’exercice (exercice à l’étranger, engagement dans la médecine humanitaire).
Questionnaire SM- (annexe p. 48)
Sa structuration ainsi que son contenu sont identiques à ceux du questionnaire SM+, à l’exception de la question sur les motivations de l’étudiant à suivre l’enseignement de santé mondiale (12 questions en tout).

Analyse des données

Les réponses aux questions ouvertes ont été regroupées selon des « thématiques » communes afin de calculer des effectifs et des pourcentages, permettant de dresser un profil des étudiants inscrits ou non à l’UE de santé mondiale.
Une analyse descriptive des données a été faite à l’aide du logiciel Statview. Le test statistique du chi2 et le test de Fisher exact ont été utilisés pour comparer les variables qualitatives, et le test t de Student pour les variables quantitatives.

Résultats

Effectifs de l’étude :

En 2016-2017, soit la première année d’étude, 206 étudiants au total ont rempli le questionnaire, parmi lesquels 70 SM+, et 136 SM-.
En 2017-2018, soit la deuxième année d’étude, 216 étudiants au total ont rempli le questionnaire, parmi lesquels 52 SM+, et 164 SM-.
Sur les deux années d’étude, 422 questionnaires ont été remplis.

Caractéristiques sociodémographiques

Les deux groupes SM- et SM+ comportaient une majorité de femmes, avec un sex ratio H/F de 0,7 dans le groupe SM- et de 0,4 dans le groupe SM+. Les femmes étaient cependant plus nombreuses dans le groupe suivant l’UE Santé Mondiale, 70 % au total contre 58 %, (différence significative, p = 0,017).
L’âge moyen dans le groupe SM+ était de 21,1 ans, tandis qu’il était de 20,7 ans dans le groupe SM-. Cette différence était significative (p = 0,0015). Le groupe SM- était entièrement composé d’étudiants en DFGSM3 (3e année de médecine). Le groupe SM+ était constitué d’étudiants en médecine de DFGSM3 et DFASM1 (3e et 4e année de médecine) ainsi que d’étudiants en pharmacie et en maïeutique.

Réponses au questionnaire

Raisons du choix des études de médecine
Quel que soit le groupe, les motivations à suivre des études de santé étaient les mêmes chez les étudiants, toutes filières confondues. L’altruisme et le désir de soigner autrui représentait leur première motivation, suivi par l’attrait scientifique des études. Quelques-uns considéraient cela comme une vocation et d’autres se disaient inspirés par un exemple familial.
Période de vie à l’étranger
Peu d’étudiants mentionnaient avoir vécu à l’étranger, 7,4 % dans le groupe SM+ et 6 % dans le groupe SM- ; pour des séjours allant de quelques mois à plusieurs années, parfois plus de dix ans, sans qu’une tendance particulière ne se dégage entre les deux groupes. Les régions plus fréquemment mentionnées étaient l’Amérique du Nord et l’Afrique.
Appartenance à une association humanitaire
Les étudiants du groupe SM+ étaient significativement plus nombreux à s’investir dans une association humanitaire (22,3 % contre 6,7 %). Il s’agissait très majoritairement d’associations d’étudiants que l’on peut rencontrer à la faculté de médecine de Rouen, comme We Can’Bodge ou Solidar’India (32, 33).
Voyage ou mission humanitaire, à l’étranger ou en France
Les étudiants du groupe SM+ étaient également significativement plus nombreux à avoir déjà participé à une mission humanitaire, à l’étranger ou sur le territoire français (20,5 % contre 9,3 %). Il s’agissait principalement de missions humanitaires tournées vers la prévention ou l’accompagnement d’enfants handicapés.
Motivations à suivre cet enseignement de santé mondiale (à destination des SM+ uniquement) Près de 80 % des étudiants rapportaient un intérêt pour la mondialisation des thématiques de santé, les différentes pratiques de la médecine selon les pays, ainsi qu’un esprit de découverte. Un peu plus d’un quart d’entre eux disait avoir un projet professionnel tourné vers l’étranger, tandis que 14 % d’entre eux cherchaient de meilleures capacités à prendre en charge les populations immigrées ou vulnérables sur le territoire français.

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Table des matières

Partie 1 : Contexte
1. Introduction
A. La santé mondiale, un concept actuel et complexe à définir
B. Exemples d’enseignements de santé mondiale dans les facultés de médecine NordAméricaines
C. Autres exemples d’enseignements de santé mondiale dans les facultés de médecine
Partie II : Article
1. Introduction
2. Matériel et Méthode
a. Design et population d’étude
b. Modalités de choix des UE de l’enseignement médical
c. Le questionnaire
d. Analyse des données
2. Résultats
a. Effectifs de l’étude :
b. Caractéristiques sociodémographiques
c. Réponses au questionnaire
3. Discussion
4. Perspectives et conclusion
Références

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