SAN-OM-29
Modalité d’acculturation du personnage Jonas dans le roman
La représentation de l’ « idée »aux comportements socioculturels
Définition de représentation
Etymologiquement : le mot représentation vient du latin repraesentatio, qui désigne « action de replacer devant les yeux de quelqu’un ».
Avant d’approfondir l’étude de ce concept, il faut d’abord le différencier du mot présentation qui signifie l’opération de montrer ou de faire connaitre une personne ou une chose « présente » concrète de façon objective en citant son nom, sa fonction, etc.
Au sens général, la représentation est l’action de représenter et de rendre présent à l’esprit une personne, une idée, quelque chose, une figure ou un symbole. Ce terme est synonyme d’image, reproduction, symbole, description et figuration.
Pour S.Moscovici, la représentation c’est : «une vaste classe de formes mentales (sciences, religions, mythes, espace, temps), d’opinions et de savoirs sans distinction. La notion est équivalente à celle d’idée ou de système, ses caractères cognitifs n’étant pas spécifiés »4
Nous comprendrons par là que les représentations sont des idées subjectives propres à l’individu par lesquelles il interprète ses relations avec le monde et avec l’Autre et aussi avec soi-même. Elles ne sont que des opinions et des jugements que l’individu avance sur soi et sur l’autre. Mais c’est un processus qui a des conséquences très sensibles puisque elles peuvent engendrer des comportements et des attitudes pour ou contre soi ou les Autres. Exemple par des attitudes racistes ou par le processus de marginalisation de soi et de l’Autre.
Mais le concept de représentation ne recouvre pas seulement un résultat ou un état d’un regard ou d’une vision, mais bien plus car c’est tout un processus, d’ailleurs pour Jean Clenet:
Les représentations sont des créations d’un système individuel ou collectif de pensée. Elles ont une fonction médiatrice entre le « percept » et le concept. En ce sens, elles sont à la fois processus (construction des idées) et produits (idées). Elles se valident, se construisent et se transforme dans l’interaction « pensées »ó”actions ».
Yasmina Khadra dans son roman Ce que le jour doit à la nuit, nous représente à travers son histoire le monde colonial, où, l’Algérie est dite française, en particulier durant les années 1930. Un pays sous l’occupation française. Il met en avant deux cultures différentes : arabo-musulmane qui est celle des autochtones, dits « indigènes ». Et celle occidentale qui n’est autre que celle qui représente les français ou les colons. A travers le regard de Jonas (personnage principal et narrateur de ce roman), l’auteur tente de représenter le contact qui réunissait ces deux cultures en question. Younes par sa double appartenance, raconte son parcours de vie et son expérience tout au long de ce roman. En se référant à notre corpus d’étude, nous illustrons cette idée à travers les passages suivants :
« En ces années 1930, la misère et les épidémies décimaient les familles et le cheptel avec une incroyable perversité, contraignant les rescapés de l’exode, sinon à la clochardisation. Nos rares parents ne donnaient plus signes de vie »
« De mon côté, le destin suivait son cours. Je devinais un homme : j’avais poussé d’une trentaine de centimètres et commençais à sentir des poils follets sous ma langue en me pourléchant les lèvres »
Il ajoute :
« Dans la bande à Jean-Christophe, nous restions en dehors de ces mutations. Nous étions désormais de jeunes hommes, ravis de nos vingt ans,[…,]. Inséparables comme les doits de la fourche, nous vivions pour nous-mêmes, et à quatre nous étions le monde. »
C’est un jeune garçon qui s’est intégré malgré lui dans la culture du dominant et rien ne l’empêchait même d’entretenir des relations affectueuses avec les membres de cette nouvelle culture et de s’y adapter à leur mode de vie.
Fonctions de la représentation dans la communication en société:
Pour analyser ce point, nous nous basons sur des théoriciens tels que S.Moscovici. Pour lui : « les représentations sont des formes de savoir naïf, destinées à organiser, les conduites et orienter les communications »17 il ajoute aussi que ces représentations offrent aux individus « un code pour leurs échanges et un code pour nommer et classer de manière univoque les parties de leur monde et de leur histoire individuelle ou collective».
Pour Jodelet : « les représentations nous guident dans la façon de nommer et de définir ensembles les différents aspects de notre réalités de tous les jours ; dans la façon d’interpréter, de statuer sur eux le cas échéant de prendre une position à leurs égards et de la défendre ».
Ces deux auteurs nous renseignent sur le savoir commun et partagé entre les individus afin de faciliter la communication entre eux, de guider les pratiques et les comportements de chacun et c’est ce qui justifie leurs attitudes et leurs prises de positions Mais aussi, les représentations ont une fonction identitaire, puisqu’ elles permettent d’expliquer l’identité collective ou professionnelle, par le fait qu’ils partagent les mêmes idées et les mêmes images sur l’Autre et sur soi.
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Table des matières
Introduction générale
Partie 1
Le contact de cultures : de la représentation à l’acculturation
1.1. La représentation de l’ « idée »aux comportements socioculturels
1.1.1 Définition de représentation
1.1.2. Modalités de la représentation
1.1.3. Fonctions de la représentation dans la communication en société
1.1.4. Les représentations en littérature
1.2. Acculturation
1.2.1. Définition
1.2.2. Modalité d’acculturation du personnage Jonas dans le roman
1.2.3. Les conditions d’acculturation
1.2.4 Les aspects acculturés
Partie 2
Le personnage comme facteur de médiation culturelle
2.1 La notion personnage
2.1.1 Le personnage Jonas
2.1.2. Les personnages secondaires
2.2. Etude de l’espace
2.2.1. L’Espace du Même
2.2.2. L’Espace de l’Autre
Conclusion générale
Références bibliographiques
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