Depuis trรจs longtemps, les sociรฉtรฉs qui se sont succรฉdรฉ de gรฉnรฉration en gรฉnรฉration, ont trรจs tรดt รฉprouvรฉ la nรฉcessitรฉ dโamรฉliorer les conditions dโexistence par la connexion de lโespace ร travers les rรฉseaux de communications. La gestion de lโespace est dรฉsormais au cลur des prioritรฉs pour le dรฉveloppement de la vie des relations. Cette gestion des diffรฉrents territoires postule de prime abord que les moyens techniques de lโamรฉnagement de lโespace ont pour but principal : la rรฉduction des distances.
Eu รฉgard aux efforts fournis par les Etats qui ont induit une mutation au niveau spatial et des comportements, nous pouvons dire que les systรจmes de transport ont beaucoup รฉvoluรฉ dans le temps et dans lโespace. Cependant, si ces performances dans le domaine de la mobilitรฉ et du transport sont beaucoup plus visibles dans les pays du Nord, il nโen demeure pas moins que ceux du Sud ont du chemin ร parcourir en vue de rรฉaliser un amรฉnagement harmonieux du territoire. Cโest ainsi quโaprรจs son accession ร lโindรฉpendance, le Sรฉnรฉgal, ร lโinstar des pays en voie de dรฉveloppement tente tant bien que mal dโorganiser le territoire par le biais de la rรฉalisation dโinfrastructures et dโรฉquipements pour une meilleure circulation des biens et des personnes. Parmi celles, le transport va jouer un rรดle non nรฉgligeable en facilitant dรฉsormais la mobilitรฉ intra-urbaine et ruralo-urbaine. Ce qui aura comme corollaire un afflux massif des ruraux vers la ville ร la recherche dโun mieux รชtre. Pour ces migrants, la ville est le lieu par excellence oรน toute activitรฉ dรฉbouche sur la constitution ยซ dโune fortune ยป et ouvre la voie ร un statut รฉconomique et social meilleur. Les crises rรฉpรฉtitives et la faillite de certaines sociรฉtรฉs publiques comme la Sociรฉtรฉ Nationale de Commercialisation des Olรฉagineux du Sรฉnรฉgal (SONACOS), de lโOffice Nationale de Coopรฉration et dโAssistance au Dรฉveloppement (lโONCAD) et de la Sociรฉtรฉ de Dรฉveloppement et de Vulgarisation Agricole (SODEVA), ont poussรฉ des milliers de ruraux vers la ville, espoir dโune meilleure vie et de rรฉussite sociale.
Lโamรฉnagement du territoire national a privilรฉgiรฉ la partie littorale et occidentale faisant des rรฉgions pรฉriphรฉriques, des centres rรฉpulsifs. Dรจs lors, les villes secondaires et capitales rรฉgionales se sont positionnรฉes comme des relais dans lโitinรฉraire migratoire. Ces derniรจres, avec une capacitรฉ dโaccueil rรฉduite sont confrontรฉes ร une croissance dรฉmographique rapide et brutale. Et la ville de Fatick ne demeure guรจre une exception ร cette situation.
PROBLEMATIQUEย
Contexteย
Durant ces derniรจres dรฉcennies, les pays en dรฉveloppement se caractรฉrisent par une forte croissance dรฉmographique et surtout par une explosion urbaine. Plus de la moitiรฉ de leur population rรฉside dans les villes, ce qui entraine une importante ยซ consommation dโespaceยป. Le territoire sรฉnรฉgalais nโest pas, pour autant, exclu de ces dysfonctionnements du tissu urbain. Ce qui entraine de rรฉcurrents problรจmes de dรฉplacement. Ces dรฉplacements devraient รชtre apprรฉhendรฉs dans un angle socio spatial, par le simple fait quโils renvoient ร une mobilitรฉ quotidienne directement conditionnรฉe par une volontรฉ dโaccรจs aux conditions de vie meilleures.
Dโune maniรจre gรฉnรฉrale, la ville de Fatick se trouve ร la tรชte dโun dรฉpartement densรฉment peuplรฉ et dรฉpourvu dโagglomรฉrations relativement importantes en dehors du chef-lieu. Celuici est restรฉ longtemps caractรฉrisรฉ par un manque dโรฉquipements et dโinfrastructures, dโactivitรฉs รฉconomiques pourvoyeurs dโemplois. Mais depuis une dรฉcennie, la ville est en pleine mutation. Le niveau dโรฉquipement sโest bien amรฉliorรฉ avec lโinstallation de services administratifs, dโรฉcoles, de postes de santรฉโฆ La commune de Fatick a fait montre dโun dynamisme dรฉmographique considรฉrable avec un taux de croissance de la population de 5,22% entre 1976 et 1988. Au cours de cette pรฉriode, la population a plus que doublรฉ. En effet, elle est passรฉe de 9998 habitants ร 19596 habitants, cette croissance rapide de la population continuera et selon les derniรจres estimations de lโAgence Nationale de la Statistique et de la Dรฉmographie (ANSD), elle sโest รฉtablie ร 29 303 habitants en 2008 et ร 30 983 habitants en 2010. En 2011 elle est estimรฉe ร 32 942. Actuellement (2013) la population de la ville est estimรฉe ร 34 941 habitants.
Cโest dire que la croissance dรฉmographique au cours de la derniรจre dรฉcennie a รฉtรฉ relativement rapide, passant de 23 149 habitants en 2002 ร 34 941 habitants en 2013, soit une augmentation de plus de 50%. Ce qui accentue la demande en mobilitรฉ. La mobilitรฉ gรฉographique constitue un important facteur dans le processus de dรฉveloppement รฉconomique et social dโune zone. Elle participe aux dรฉplacements des personnes dans leur milieu de vie, ร lโexpansion des รฉchanges et de lโรฉconomie.
Lโรฉvolution actuelle des villes africaines est due en grande partie ร leur รฉtalement urbain incontrรดlรฉ causรฉ par lโexode rural, ร lโarrivรฉe importante des fonctionnaires de lโadministration et de leurs familles. Cette croissance entraine ร son tour une prolifรฉration de plusieurs agglomรฉrations rรฉparties en quartiers pauvres. La ville de Fatick connaรฎt de rรฉels problรจmes de dรฉveloppement spatial dus aux caractรจres marรฉcageux ou plutรดt inondables dโune grande partie du territoire communal et de dรฉveloppement รฉconomique du au dรฉclin du commerce et ร lโinexistence dโindustrie.
Il est aussi nรฉcessaire de noter que Fatick est marquรฉe par une pauvretรฉ extrรชmement remarquable ร lโinstar de la plupart des villes du Sรฉnรฉgal ce qui fait que les populations fatickoises convergent toujours vers la ville dans la quรชte dโun mieux- รชtre. En termes de mobilitรฉ รฉtant donner que Fatick est le centre des communes et communautรฉs rurales dont les couches sociales sont trรจs dรฉfavorisรฉes, la relation entre la ville et les campagnes se manifeste par un exode rural trรจs important. On peut aussi noter que Fatick est marquรฉe par une absence de politique dโurbanisation et dโamรฉnagement spatial. Le manque dโinfrastructures routiรจres est une des causes les plus importantes du problรจme de transport que rencontrent les populations fatickoises. ยซ Les efforts physiques et les sacrifices financiers des individus et des sociรฉtรฉs leur permettent de maitriser la distance grรขce aux systรจmes de transport et de tรฉlรฉcommunication mis en place sur le territoire quโils contrรดlent ยป.
Le transport, ou plus exactement les transports supposent une analyse systรฉmique incluant lโรฉtude dans lโespace des infrastructures, des rรฉseaux, celle du matรฉriel de transport lui-mรชme, lโanalyse du jeu des acteurs (les responsables publics ou privรฉs des sociรฉtรฉs de transport du pouvoir politique, les clientsโฆ). Lโapproche modale, alors mรชme que nous sommes entrรฉs dans lโรจre de la multi modalitรฉ (transport combinรฉ), reste comme nous le verrons une approche commode et concrรจte de la rรฉalitรฉ. Chaque mode de transport a sa spรฉcificitรฉ technique notamment en matiรจre dโinfrastructures.
La ville de Fatick : aspects historiques et gรฉographiques
Lโaspect historique de la Villeย
Le peuplement remonte au XIIIe siรจcle ร lโรฉpoque ou Wagane Tรฉning Diome (1230- 1256) dit Wagane no massa รฉtait le roi du Sine. Lโhistoire est trรจs controversรฉe ; les sources racontent les mรชmes faits mais avec des personnages diffรฉrents. Pour plus dโobjectivitรฉ nous avons donnรฉ les diffรฉrentes versions.
Selon certains rรฉcits de la tradition orale deux personnes se sont rencontrรฉes sur lโactuel site de Fatick. ยซ Il sโagit de Sanglรจne et de Waal Paal Ndiaye. Le premier est originaire du Walo. Il sโest exilรฉ car refusant de voir les populations choisir son fils ร sa place pour accรฉder au trรดne, prรฉtextant quโil รฉtait vieux pour rรฉgner. Il sโen alla vers le Sine, passa par le Baol, Mandakh, Kaymor puis crรฉe le village de Khelcom, prรฉs de Kaolack ยป. Aprรจs Khelcom, il regagne Diakhao puis sโรฉtablit ร Godaguรจne auprรจs dโune marre qui, malheureusement tarit. Sanglรจne quitte Godaguรจne car il se disait que le site destinรฉ ร accueillir son village devait รชtre un lieu oรน lโeau coule dโune maniรจre pรฉrenne. Arrivรฉe sur les berges du Sine, il effectue une randonnรฉe au cours de laquelle il tombe sur une tranchรฉe creusรฉe par un chasseur (arrivรฉ la veille) pour sโabriter des animaux sauvages. Ce dernier nโรฉtant pas sur place, il lโattendit jusquโร son retour. Aprรจs les รฉchanges sโavรฉra que le chasseur รฉtait Waal Paal Ndiaye. Ils dรฉcidรจrent de sโinstaller dรฉfinitivement, la citรฉ sโappelle ยซ lewna ยป. Henry Gravand (1983) ยป donne une version diffรฉrente mais qui place le second personnage citรฉ prรฉcรฉdemment c’est-ร dire Waal Paal Ndiaye au cลur de lโhistoire. Selon Gravand, ce dernier a rรฉellement existรฉ et est mort en exil dans la forรชt de Dudam. Mais la dรฉnomination de Fatick est liรฉe ร un mythe qui personnifie la citรฉ dans ses origines et dans sa vie sociale. Elle serait liรฉe ร une lรฉgendaire dame nommรฉe faticohe de gnirokh mol. Malheureusement, le rรฉcit de son histoire reste mรฉconnu.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
I. PROBLEMATIQUE
3. OBJECTIFS DE LโETUDE
4. HYPOTHESES
II. LA METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : LโESPACE URBAIN FATICKOIS
CHAPITRE II: POPULATION ET ACTIVITES
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I : LE SYSTEME DE TRANSPORT
CHAPITRE II : LA MOBILITE A FATICK
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE I : PROBLEMES
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Annexes