La Charte de l’Environnement
Selon la Charte de l’Environnement Malgache (Loi n° 90.033 du 21 décembre 1990 modifiée par la loi n° 97.012 du 06 juin 1997 et n° 2004-015 du 19 août 2004, articles 4 et 10) tous les projets d’investissement publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une Etude d’Impact Environnemental. Dans le cadre du développement, la politique nationale de l’environnement nécessite une mise en œuvre du Plan d’Action Environnementale (PAE). Cette œuvre est située par rapport aux grandes orientations actuelles : la décentralisation, le désengagement de l’Etat et la libéralisation. En application de l’Article 10 de la Charte de l’Environnement, le Décret MECIE (décret n°99.954 du 15 décembre 1999 modifié par le décret n° 2004.167 du 03 février 2004 relatif à la Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement) est un instrument juridique qui demande aux investisseurs de procéder à une EIE lorsque ces investissements sont susceptibles de porter atteinte à l’environnement.
Les activités du Schéma Directeur
Le Schéma Directeur rassemble les Programmes Hydrauliques dans le Grand Sud. Ces programmes visent à la satisfaction des besoins en eau de la population. Il nécessite alors une reconnaissance des ressources en eau. Depuis 1650 jusqu’à nos jours, plusieurs projets ont été déjà réalisés. Le plus récent, c’est le projet de 700 forages BAD. A part le secteur eau, ce document de référence contient des programmes pour la promotion des autres secteurs, comme l’appui aux secteurs de production.
Exemple :
Projet de mise en valeur de haut bassin du Mandrare (PHBM)
Projet de développement de l’Elevage du Sud Ouest
Projet Promotion et Vulgarisation de la rizipisciculture
Programmes du Plan d’Action Environnemental
Projets sectoriels Elevage
Projet de Développement de l’Elevage dans le Sud Ouest (DELSO) 2ème phase
Ces activités sont accompagnées d’une mobilisation communautaire en IEC qui est actuellement réalisée dans le Grand Sud. Il existe deux types d’approche :
– l’approche des grands programmes (PNUD, UNICEF, PAEPAR)
– L’approche des ONGs
Les actions d’IEC futures doivent s’intégrer dans le cadre de l’initiative WASH et comporter un volet « lutte contre le SIDA »
Hydrologie
Sachant que la région d’Amboasary est soumise au climat subaride, les eaux de surface sont très réduites. Pendant la saison pluvieuse, de nombreux cours d’eau prennent naissance sur les contreforts éocènes, mais ils disparaissent dans les sables après un parcours de quelques kilomètres. Pour cette zone, on n’a que le fleuve de Mandrare comme ressource en eau de surface. Il est parmi les quatre grands fleuves du sud qui persistent pendant la saison sèche. Les lames d’eau écoulées sont parmi les plus faibles de l’île (50 à 150 mm soit quelques litres/s/km2) avec une forte irrégularité interannuelle. Les coefficients d’écoulement annuels, de l’ordre de 10 à 15% correspondent à un déficit d’écoulement de l’ordre de 400 à 600 mm. Les crues sont très brutales, avec des variations extrêmement rapides des plans d’eau. Des débits de pointe de 500 à 800 l/s/km2 pouvant atteindre lors des crues exceptionnelles, 1000 à 1500 l/s/km2 ont été observés. Sur le bassin de Mandrare, les débits médians ont été évalués entre 150 et 300 l/s/km2 et les débits décennaux entre 350 et 900 l/s/km2.[5] Les étiages sont extrêmement faibles : de l’ordre de 0.5 à 1 l/s/km2 sur les parties amont des bassins, ils sont nuls à l’aval sur les formations sédimentaires (sables roux en particulier). On peut cependant observer pour les plus grands cours d’eau un inféroflux notable.
Relations sociales
Dans les sociétés du Sud, l’aspect communautaire prime et les décisions sont prises au niveau du Fokonolona et jamais par des individus ou des groupes isolés. Mais ces sociétés sont aussi très hiérarchisées. A l’intérieur de ces groupes, on peut trouver :
– les descendants des grandes familles qui ont détenu le pouvoir royal dans le passé ;
– les « Olobe » qui sont des personnes âgées et vénérables, censées être les plus proches des ancêtres ;
– des notables (« mpitankazomanga », fonctionnaires retraités, instituteurs….).
– des « ombiasa » (devins-guérisseurs) qui, parfois, détiennent un véritable pouvoir occulte au sein d’une communauté ;
– des reninjaza (matrones-accoucheuses) dont l’influence auprès des femmes et même de la communauté ne peut être ignorée ;
– des propriétaires de zébus ou de terres.
Dans la communauté, ces personnes détiennent une place privilégiée, et elles sont les premières à avoir le droit de parole et s’en servent. On ne peut pas négliger leur avis ou leurs conseils, car ce sont les seuls à savoir la volonté des ancêtres. Les réunions du Fokonolona sont un moyen très important et sûr de transmettre une information. Cette structure de gestion communautaire paraît incontournable, surtout pour ce qui concerne les villages. Même dans les centres administratifs, l’influence de ces personnages continue d’avoir un grand poids dans les réunions. Dans les communautés chrétiennes, il faut aussi tenir compte de l’influence des responsables spirituels (raiamandreny am-panahy ).
Les impacts négatifs
Le document de base contient divers programmes hydrauliques pour satisfaire les besoins en eau de la population de la zone d’étude. La réalisation de ces programmes comme l’adduction d’eau potable par différentes méthodes entraîne la modification des eaux de surface et des eaux souterraines. Le captage au niveau des sources diminue la quantité et le débit de l’écoulement qui peut provoquer un tarissement des cours d’eau. En effet, les zones humides peuvent être asséchées et cela entraîne une diminution de la surface cultivable. Le forage ou la réalisation des puits fait varier la quantité de l’eau souterraine disponible pour l’alimentation des autres ressources existantes. La construction des ouvrages spécifiques modifie beaucoup le régime des eaux souterraines qui dépend de la nature du sol et des sédiments. Cela pourrait entraîner une mauvaise alimentation des eaux de surface qui sont nécessaires pour les activités agricoles et industrielles de la région. En effet, la diminution de la production dans ces secteurs aggrave la pauvreté de la population qui est déjà au-dessous du seuil. Actuellement on constate que le déséquilibre de l’écosystème favorise l’apparition des espèces ravageuses comme les criquets qui sont très dangereux pour les espèces végétales et entraînent la famine. De plus, la non maîtrise de la gestion de l’eau peut provoquer des conflits au niveau des usagers d’eau et aussi des conflits fonciers au niveau des utilisateurs des terres traditionnels et les nouveaux immigrants.
Détermination du périmètre de protection
Le principal problème du bassin versant de Mandrare c’est le phénomène d’ensablement. Ceci est dû à l’érosion des sols meubles dénudés. De ce fait, il est important de déterminer ce périmètre pour atténuer ce problème et c’est aussi l’un des objectifs de cette étude. Généralement on le délimite à partir de la ligne de crête à protéger par fossé et un exutoire, tout de suite en aval de l’aire d’altération des gneiss qui est un grand fournisseur de sables. Il faut cibler aussi les surfaces ou périmètres dépendant de l’étendue des aires concernées ainsi que la configuration topographique responsable de l’intensité des écoulements hydrologiques. D’où il est nécessaire d’utiliser une carte topographique et géologique à grande échelle (1/1000) ou des images satellites. Malgré l’indisponibilité de ces outils, nous allons quand même essayer de délimiter cette zone de protection par le repérage des zones favorisant le phénomène d’ensablement. Le fleuve de Mandrare est très particulier par sa direction. Pendant les premiers kilomètres de son cours, il se dirige vers le Nord dans une vallée tectonique étroite et encaissée avec une pente très forte. A la sortie du massif granitique et jusqu’à Mahaly, la direction devient sensiblement Est Ouest et la pente diminue notablement (2.5m/Km) Le Mandrare descend ensuite vers le Sud -Sud Ouest jusqu’à Ifotaka où une coulée volcanique récente le repousse vers le Sud Sud Est, en direct de la mer avec une pente faible de l’ordre de 1.3 m/Km. Il faut donc tenir compte de cette variation importante du sens de l’écoulement car elle favorise l’érosion des rives. La structure géologique du bassin versant de Mandrare permet d’identifier les zones qu’il faut protéger en particulier pour la pérennisation des ressources en eau et pour éviter l’ensablement.
– Au nord : la vallée tectonique en amont de Mahaly qui présente une pente forte avec des chutes. Elle peut favoriser le phénomène d’ensablement.
– La chaîne anosyenne où prend naissance le gros affluent de Mandrare. Cette chaîne est développée dans des gneiss qui sont des roches plus altérables. La partie couverte de forêt est constituée par des sols rouges à jaunes. C’est un aquifère semi-perméable avec une capacité de rétention très élevée. La protection de cette zone est importante pour la pérennisation des ressources.
– Au sud : zone constituée par des sols rougeâtres des régions semi-arides, elle nécessite une protection par des reboisements car ces sols sont mal protégés par la végétation, d’où après une forte précipitation, ils deviennent le siège d’une forte érosion favorisant l’ensablement. Bref, la délimitation du périmètre de protection permet de mieux situer les actions à entreprendre pour la pérennité des ressources en eau et pour résoudre le problème d’ensablement au niveau des zones d’agriculture. La protection se traduit par des surfaces dénudées à embroussailler, la fixation des sables par des plantes rampantes ou l’engazonnement, des zones de rupture des pentes fortes favorisant les écoulements torrentiels ou correction par déroctage, etc…
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. CONTEXTE ET OBJECTIF DE L’ETUDE
I.1. CONTEXTE
I.1.1. Définition d’une Etude d’Impact Environnemental
I.1.2. Caractéristiques de l’EIE
I.1.3.Cadre juridique
La Charte de l’Environnement
Le Code Minier
Le Code de l’Eau
La Loi N°99-021 (Pollutions industrielles)
Le Code de la Santé
I.1.4. Justification de l’étude
I.2. GENERALITE SUR LE BASSIN VERSANT
I.3. OBJECTIF DE L’ETUDE
CHAPITRE II. DESCRIPTION DU PROJET
II.1.HISTORIQUE
II.2. DESCRIPTION SOMMAIRE
II.2.1. Objectifs
II.2.2. Méthodologie
II.2.3. Zone couverte par le Schéma Directeur
II.2.4. Les activités du Schéma Directeur
CHAPITRE III. DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
III.1. LOCALISATION
III.2. MILIEU PHYSIQUE
III.2.1 Climat
III.2.2. Contexte géologique
III.2.3. Les sols et l’érosion
III.2.4. Hydrologie
Les écoulements, le ruissellement et les débits
III.3. MILIEU BIOLOGIQUE
III.3.1. Végétation
III.3.2. Faune
III.4. MILIEU HUMAIN
III.4.1. Population totale
III.4.2. Répartition ethnique
III.4.3. Relations sociales
III.4.4. Mouvements migratoires
III.4.5. Situation foncière
CONTEXTE SOCIO ECONOMIQUE
L’élevage
L’agriculture
Le sisal
La pêche et la pisciculture
L’industrie et les mines
CHAPITRE IV. ANALYSE DES IMPACTS
IV.1. METHODOLOGIE
IV.2. IDENTIFICATION DES IMPACTS
IV.2.1. Description des composantes affectées
IV.2.2. Les impacts probables
IV.3. EVALUATION DES IMPACTS
IV.3.1. Les impacts positifs
IV.3.2. Les impacts négatifs
IV.4. MESURES ENVIRONNEMENTALES
IV.5.1. Détermination du périmètre de protection
IV.5.2. Stratégies et structure de mise en oeuvre du PGEP
Programme de suivi du plan de gestion environnemental
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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